jeudi 2 avril 2009

Appel.

J., qui prenait son temps de pause du déjeuner, m'a appelé tout à l'heure du Parc de la Tête d'Or. Il m'a décrit les fleurs, narcisses, jonquilles, pâquerettes, qui émaillent les pelouses verdissantes. Il m'a décrit les coloris variés de magnolias qui composent un petit bosquet près de l'entrée du Jardin Botanique, à deux pas de ce groupe marmoréen des Trois Grâces que j'ai n'ai encore jamais pu prendre correctement en photo.

Pendant qu'il me parlait, j'étais à ma fenêtre, ma laisse à la patte, derrière les vitres salies pas l'hiver, à regarder passer le flot des voitures et des employés regagnant leur lieu de travail. Et j'ai eu envie, en l'entendant, d'arracher le lien qui m'entrave, de courir le rejoindre pour respirer cet air frais, voir cette renaissance, humer l'odeur de la terre. Un besoin physique, immense, incontrôlable. Cette année, je n'ai que peu vu ces prémices du renouveau. Depuis combien de temps ne suis-je pas allé au parc? La dernière fois, j'y suis passé en courant avec S.I., il y aura quinze jours samedi. Quinze jours! Une éternité pour la nature. Déjà, m'a dit J., certaines espèces de fleurs se fanent...

J'ai pensé à mon père, qui connaissait cette même frénésie du dehors. Qu'a-t-il éprouvé quand il n'a plus pu faire son jardin? A quoi a-t-il pensé derrière ces fenêtres de cliniques où il a traîné ses derniers jours? Quel renoncement a-t-il été obligé d'accepter? Petites acceptations progressives et irréversibles. Il me reste ses fiches sur fleurs et arbustes.

Je sais où me mèneront les pas de ma première sortie libéré.

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