J'attendais devant la porte. Une grande porte de bronze qui devait être celle d'une forteresse ou d'un ville haute. Derrière moi patientait aussi un autobus rempli d'ouvriers ou un camion. Je le sentais plus que je ne le voyais. Je savais aussi que ses passagers se demandaient ce que je faisais là, dans leur pays, moi le touriste non désiré.
Je pressais une orange dans une coupe chinoise de porcelaine bleue. J'avais du mal à en extraire le jus. Au lieu de cela, c'était la pulpe qui s'amalgamait au fond de la coupelle. Le regard que je sentais derrière moi ne m'aidait pas à accomplir ce geste simple convenablement.
L'immense porte finit par s'ouvrir. Devant moi, toute la ville à mes pieds, au bas de la pente qui plongeait devant mon scooter. Une ville orientale, Istanbul, que je ne connais pas, ou Le Caire avec de la verdure, baigné dans la fraîcheur et la brume de beau temps dont émergeaient le sommet des minarets et les coupoles des mosquées.
Mon scooter fit une embardée et se précipita dans la descente, vite, trop vite. La coupe m'échappa des mains et, au bout d'une gracieuse courbe dans les airs, finit sa course dans un grand bassin rond rempli d'eau verdâtre qui barrait la route en contrebas. Je mis les pieds dans l'eau: sa fraîcheur me surprit. Il n'y avait plus que ce bassin devant mes yeux, sa surface plane et glauque où la chute de l'objet n'avait pas provoqué une ride. La petite coupelle bleue avait totalement disparu. L'autobus chargé était sans doute passé par une autre route que je n'avais pas vue.
Je me suis réveillé.
samedi 4 avril 2009
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4 commentaires:
Toi, aussitôt qu'on ôte ta laisse, on ne te retient plus ! :)
Voyages, voyages!
Les rêves présentent souvent une forme de pot d'échappement.
Mon pot à moi a fini dans l'eau des songes. Bachelard aurait sans doute son mot à dire!
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