Tristesse du jour. Il a plus. Sans cesse. Mais j'avais hier fait le plein de joies et de soleil.
Le matin, en courant avec S.I d'abord, puis le repas de midi chez F-J, ce vieil ours d'hétéro. Repas rapide car j'avais du travail mais toujours aussi fraternel. Parlé de nous, comme d'habitude, en toute confiance, sans tabou ni barrière. Il faut seulement deviner parfois si l'autre n'a pas un peu de flou en lui, qu'il n'osera trop montrer par pudeur. Un beau moment qui n'avait pas besoin d'explication supplémentaire quand il m'a dit avoir un seul projet mais ne pas le réaliser de peur ensuite de n'en plus avoir aucun. Avec F-J, je crois qu'on se "flaire" bien, comme deux chiens de la même meute. Demain, nous irons voir Kikou, à l'hôpital. Elle le réclame. Je suis heureux d'être à l'origine de ces retrouvailles.
Après plusieurs heures de travail dans l'après-midi, départ pour Saint-Laurent de Mure où Yveline m'avait invité à passer la soirée. Quelle tristesse que cette longue plaine de l'est encombrée de hangars, d'entrepôts, de magasins de meubles et de carrefours giratoires! Je l'ai déjà dit mais chaque fois je suis surpris et déprimé par cette laideur. D'ailleurs, quand je suis rentré très tard dans la nuit, très tôt ce matin, pour achever le tableau, il pleuvait. Seule l'acidité des champs de colza me réchauffe.
En revanche très bonne soirée où j'ai fait la connaissance de deux couples plus ou moins rituellement constitués. J'avais peur de m'ennuyer, de ne pouvoir m'intégrer dans leur monde qui n'est pas le mien. Or chacun, du chauffeur de taxi à l'infirmière, de celui qui travaille dans l'immobilier à sa compagne dont je n'ai pu comprendre la profession, s'est montré vrai dans les conversations, ne cherchant à aucun moment à se cacher derrière un quelconque jeu social.
Le "travailleur de l'immobilier" en particulier, qui a commencé par montrer sa faconde et sa grande gueule et que j'ai vu intéressé bizarrement lorsqu'il a appris que j'étais prof de langues anciennes. La conversation est ensuite partie sur les enfants et ce sentiment inconnu de moi que procure la paternité. Et là, j'ai vu comme une fêlure en lui, comme une bataille qu'il voulait à tout prix gagner contre l'avis d'une des femmes. Il manifestait une telle hargne à exposer ses arguments que je voyais là qu'on avait touché un point sensible de cet homme. Ce personnage devenait plus profond, plus lisible aussi pour moi, et j'eus l'explication lorsqu'il me dis, à moi, qu'il était fils de la DASS. Nous devons nous revoir fin juin. Je suis sûr que nous allons reprendre cette conversation.
Ainsi derrière des façades qu'autrefois j'aurais définitivement classé dans une catégorie à des années-lumière de la mienne, je découvre des êtres sensibles et finalement proches de certaines de mes interrogations. J'ai moins peur des autres, je vais vers eux plus facilement maintenant et surtout avec plus de vérité. La moisson de cette confiance nouvelle est souvent généreuse.
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4 commentaires:
J'aime votre blog.
Bienvenue ici, Alina.
J'aurais bien voulu savoir quels étaient exactement les arguments "hargneux" de l'agent immobilier concernant la paternité. Pour ? Contre ?
Cela fera l'objet d'une autre note, peut-être...? ;-)
Non, lui défendait la paternité contre une amie qui prétendait qu'une femme a raison de vouloir se faire faire un enfant sans rien dire au mec, pour le garder à elle toute seule! J'étais bien d'accord avec lui: un enfant, ça se fait à deux et la mère n'a pas plus de droit que le père.
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