Il faut dénouer ces obligations si
fortes ; et désormais aimer ceci et cela, mais n’épouser rien
que soi : c’est-à-dire, le reste soit à nous, mais non pas joint et
collé en façon qu’on ne le puisse déprendre sans nous écorcher, et
arracher ensemble quelque pièce du nôtre. La plus grande chose du monde,
c’est de savoir être à soi."
vendredi 3 avril 2020
Ou avec Montaigne
"La solitude me semble avoir plus
d’apparence et de raison à ceux qui ont donné au monde leur âge plus
actif et florissant, suivant l’exemple de Thalès. C’est assez vécu pour
autrui ; vivons pour nous, au moins ce bout de vie : ramenons à nous et à
notre aise nos pensées et nos intentions. Ce n’est pas une légère
partie que de faire sûrement sa retraite : elle nous empêche assez, sans
y mêler d’autres entreprises. Puisque Dieu nous donne loisir de
disposer de notre délogement, préparons-nous-y ; plions bagage, prenons
de bonne heure congé de la compagnie ; dépêtrons-nous de ces violentes
prises qui nous engagent ailleurs et éloignent de nous.
Montaigne, Essais, De la solitude, I, 39.
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2 commentaires:
Oui, cette façon de penser et de faire est en réalité très facile, je l'ai beaucoup (trop) pratiquée et je la pratique encore, mais elle n'apporte pas grand-chose à part le repli sur soi. Alors évidemment, cela peut aussi être un refuge, quand on fréquente beaucoup de monde habituellement et qu'on a beaucoup d'interaction. Pas si simple. Mais cet extrait s'il est tout sec comme ça me paraît une bien curieuse façon de voir les choses.
Cornus : Montaigne est un auteur pour moi parfois critiquable (sacrilège de ma part ?). De toute façon, tu n'es pas assez vieux. :-)
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