Deuxième surprise de la semaine : Mozart et Salieri. En prenant les billets à prix réduits pour la générale, je pensais que nous allions assister à un concert mêlant des airs des deux compositeurs. Eh bien pas du tout : Mozart et Salieri est un opéra en un acte et deux scènes de Rimski-Korsakov, tiré d'une œuvre de Pouchkine, dont je n'avais jamais entendu parler.
Trois quarts d'heure de musique précédés d'une bonne demi-heure de mise au point de l'orchestre et de la mise en scène. Moment d'ailleurs pas ennuyeux du tout puisqu'on y voyait les principaux responsables du spectacle travailler en direct.
Quant à la trame, elle est assez surprenante : on navigue sans cesse de Salieri empoisonnant Mozart à D'Anthès tuant Pouchkine au cours d'un duel au pistolet. On passe de la musique de Rimski-Korsakov à des passages du Requiem et du Don Juan de Mozart. Je ne suis pas sûr que certains spectateurs aient suivi toutes les subtilités de ce spectacle. Moi, j'ai beaucoup aimé (mais on me reproche souvent d'être un intello !), aussi bien la construction labyrinthique que les voix sublimes de Valentyn Dytiuk (Mozart) et de Pawel Kolodziej (Salieri) ou le décor du rideau où s'inscrivaient des forêts de bouleaux balayées de flocons de neige.
Autres surprises ce soir-là : le bruit des appareils-photos des photographes officiels, les cris et le babil d'un bébé présent dans la salle et la sortie dont on nous avait prévenus qu'elle constituait une répétition d'évacuation en cas de danger, répétition que j'ai trouvée beaucoup moins sérieuse que celle que nous organisions au collège !
mardi 31 octobre 2017
Les Nuits de Sibérie
Première surprise de cette semaine qui en comptera trois. J'avais envie de lire quelque chose de court ; je trouve, dans mon stock, ce petit roman d'une centaine de pages de Joseph Kessel, publié en 1928 et republié seulement en 2013. Pourquoi pas ?
Je l'ai avalé en un jour, en me posant à chaque page, des tas de questions, en particulier fiction ou écrit autobiographique ? Probablement les deux. La trame : assis dans un bar, un homme raconte à un ami les nuits qu'il a passées à Vladivostok à la fin de l'hiver de 1919. Or Kessel, à la fin de la première guerre mondiale, est bien allé en mission en Sibérie et particulièrement dans cette ville.
Nuits de violence, de misère et de désir qui cherche à s'assouvir à l'Aquarium, un cabaret riche en entraineuses. Une écriture limpide et quasi journalistique qui m'a séduit mais la brièveté du récit m'a laissé sur ma faim.
(Joseph Kessel, Les Nuits de Sibérie. Ed. Arthaud.)
Je l'ai avalé en un jour, en me posant à chaque page, des tas de questions, en particulier fiction ou écrit autobiographique ? Probablement les deux. La trame : assis dans un bar, un homme raconte à un ami les nuits qu'il a passées à Vladivostok à la fin de l'hiver de 1919. Or Kessel, à la fin de la première guerre mondiale, est bien allé en mission en Sibérie et particulièrement dans cette ville.
Nuits de violence, de misère et de désir qui cherche à s'assouvir à l'Aquarium, un cabaret riche en entraineuses. Une écriture limpide et quasi journalistique qui m'a séduit mais la brièveté du récit m'a laissé sur ma faim.
(Joseph Kessel, Les Nuits de Sibérie. Ed. Arthaud.)
lundi 30 octobre 2017
Trois leaders
Ils étaient trois en 1968, les trois leaders les plus connus des événements de mai. J'étais encore assez jeune et j'habitais à la campagne, sous l'autorité d'une mère pas du tout consentante à me laisser aller en ville voir ce qui se passait.
Ainsi, comme, je crois, je l'ai déjà dit, ce mois très chaud se passa pour moi sous la tonnelle de roses du jardin familial, un roman à la main. Et les deux seuls souvenirs que j'en ai, c'est la frénésie de courses que les gens faisaient pour "ne pas manquer", frénésie qui n'atteignit pas mes parents, et le BEPC amputé de nombreuses épreuves que j'obtins cette année-là.
Mais il y avait la télévision et je suivais attentivement les manifestations, les barricades et les prises de parole "révolutionnaires", la plupart du temps sans y rien comprendre mais fasciné par tout ce mouvement que j'étais loin de sentir autour de moi.
Je me souviens de ces trois noms : Alain Geismar, Jacques Sauvageot et Daniel Cohn-Bendit. Si le dernier apparaît encore souvent sur le petit écran, les deux autres en ont disparu depuis longtemps, et tout m'est revenu il y a deux jours lorsque l'on annonça la mort de Sauvageot, à 74 ans. On a beau savoir que l'on vieillit, la disparition de quelqu'un quasiment de votre génération et qui a marqué votre jeunesse, ça trouble tout de même un peu...
Ainsi, comme, je crois, je l'ai déjà dit, ce mois très chaud se passa pour moi sous la tonnelle de roses du jardin familial, un roman à la main. Et les deux seuls souvenirs que j'en ai, c'est la frénésie de courses que les gens faisaient pour "ne pas manquer", frénésie qui n'atteignit pas mes parents, et le BEPC amputé de nombreuses épreuves que j'obtins cette année-là.
Mais il y avait la télévision et je suivais attentivement les manifestations, les barricades et les prises de parole "révolutionnaires", la plupart du temps sans y rien comprendre mais fasciné par tout ce mouvement que j'étais loin de sentir autour de moi.
Je me souviens de ces trois noms : Alain Geismar, Jacques Sauvageot et Daniel Cohn-Bendit. Si le dernier apparaît encore souvent sur le petit écran, les deux autres en ont disparu depuis longtemps, et tout m'est revenu il y a deux jours lorsque l'on annonça la mort de Sauvageot, à 74 ans. On a beau savoir que l'on vieillit, la disparition de quelqu'un quasiment de votre génération et qui a marqué votre jeunesse, ça trouble tout de même un peu...
dimanche 29 octobre 2017
Le mini tour de Rhône-Alpes
Hier, première partie de la tournée des cimetières, avec le Rhône, l'Isère et l'Ain. Pas encore très fleuris (trop tôt ? J'espère que ce sera mieux dans la Loire la semaine prochaine).
En fin de matinée, repas traditionnel au restaurant, le même que les deux années précédentes, dans l'Ain. Le menu, que je trouve un tantinet trop cher, est excellent : carpaccio de truite bio d'abord, grenouilles ensuite (j'en ai rarement mangé d'aussi bonnes). Et nous n'étions pas peu fiers d'avoir trouvé tous les ingrédients de la crème du dessert de l'un d'entre nous : anis étoilé, cannelle, citronnelle et gingembre. Il faut dire, pour être honnête, que nous nous y sommes mis à quatre (un chacun) pour y parvenir !
Hypothermie
J'ai toujours aimé les romans policiers d'Arnaldur Indridason mais celui-ci particulièrement et encore plus que les autres. L'intrigue en est plus complexe et s'étend sur plusieurs décennies, les coupables ne sont pas punis si ce n'est par leur conscience car les preuves accumulées par Erlendur ne sont pas tangibles pour un tribunal.
Mais surtout, le personnage de l'inspecteur évolue (c'était d'ailleurs aussi le cas de l'inspecteur Beck du duo d'écrivains suédois Maj Sjöwall et Per Wahlö) : les rapports avec sa fille à la dérive et qui tente d'échapper à la drogue se font plus complexes, plus profonds et plus intimes (surtout grâce à elle) et les ténèbres de son passé (la mort de son frère dans une tempête de neige à laquelle il a par miracle échappé, lui, alors qu'ils étaient enfants) sont moins douloureuses maintenant que, peu à peu, il accepte (toujours grâce à sa fille) de les affronter. On sent comme une rédemption, une envie de vivre réellement qui prend forme.
(Arnaldur Indridason, Hypothermie. Ed. Métailié. Trad. de Eric Boury.)
Mais surtout, le personnage de l'inspecteur évolue (c'était d'ailleurs aussi le cas de l'inspecteur Beck du duo d'écrivains suédois Maj Sjöwall et Per Wahlö) : les rapports avec sa fille à la dérive et qui tente d'échapper à la drogue se font plus complexes, plus profonds et plus intimes (surtout grâce à elle) et les ténèbres de son passé (la mort de son frère dans une tempête de neige à laquelle il a par miracle échappé, lui, alors qu'ils étaient enfants) sont moins douloureuses maintenant que, peu à peu, il accepte (toujours grâce à sa fille) de les affronter. On sent comme une rédemption, une envie de vivre réellement qui prend forme.
(Arnaldur Indridason, Hypothermie. Ed. Métailié. Trad. de Eric Boury.)
vendredi 27 octobre 2017
Ceux qui arrivent et ceux qui s'en vont
Ça s'est passé un 27 octobre :
Ceux qui ont poussé leur premier cri :
- Roberto Benigni, acteur (1952)
- Alain Bombard, médecin (1924)
- Jean-Pierre Cassel, acteur (1932)
- Lorant Deutsch, acteur (1975)
- Jacqueline Dulac, chanteuse (1937)
- Brigitte Engerer, pianiste (1952)
- Érasme, éditeur (1469)
- Nilda Fernandez, chanteur (1957)
- Michel Galabru, acteur (1922)
- Niccolo Paganini, violoniste (1782)
- Albert Préjean, acteur (1893)
- Theodore Roosevelt, homme politique (1858)
- Madeleine Sologne, actrice (1912)
- Gilles Vigneault, chanteur (1928)
Ceux qui ont avalé le parapluie :
- Daniel Boulanger, écrivain (2014)
- Marcel Cerdan, boxeur (1949)
- François-Henri de Virieu, journaliste (1997)
- Jacques Demy, réalisateur (1990)
- Pierre Doris, acteur (2009)
- André Masson, peintre (1987)
- Lou Reed, chanteur (2013)
- Madame Soleil, astrologue (1996)
- Ugo Tognazzi, acteur (1990)
Ceux qui ont poussé leur premier cri :
- Roberto Benigni, acteur (1952)
- Alain Bombard, médecin (1924)
- Jean-Pierre Cassel, acteur (1932)
- Lorant Deutsch, acteur (1975)
- Jacqueline Dulac, chanteuse (1937)
- Brigitte Engerer, pianiste (1952)
- Érasme, éditeur (1469)
- Nilda Fernandez, chanteur (1957)
- Michel Galabru, acteur (1922)
- Niccolo Paganini, violoniste (1782)
- Albert Préjean, acteur (1893)
- Theodore Roosevelt, homme politique (1858)
- Madeleine Sologne, actrice (1912)
- Gilles Vigneault, chanteur (1928)
Ceux qui ont avalé le parapluie :
- Daniel Boulanger, écrivain (2014)
- Marcel Cerdan, boxeur (1949)
- François-Henri de Virieu, journaliste (1997)
- Jacques Demy, réalisateur (1990)
- Pierre Doris, acteur (2009)
- André Masson, peintre (1987)
- Lou Reed, chanteur (2013)
- Madame Soleil, astrologue (1996)
- Ugo Tognazzi, acteur (1990)
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Détournement (4)
- Un portrait tout craché, ce n'est pas très hygiénique, non ?
- Avoir du plomb dans la cervelle, c'est risquer de se retrouver cul par dessus tête !
- Avoir du plomb dans la cervelle, c'est risquer de se retrouver cul par dessus tête !
Nuit lourde
Ça m'apprendra de me coucher de bonne heure (enfin, pour moi...). Je n'ai pas arrêté de rêver. J'étais assis sur une sorte de siège naturel taillé dans une falaise, les pieds dans le vide et le buste penché vers l'abîme à cause d'une saillie du rocher à la hauteur de ma tête. Moi qui suis sensible au vertige, j'étais tétanisé et, en même temps, je ne pouvais m'empêcher d'admirer le paysage que je trouvais magnifique. En même temps, tout en le regardant, j'avais peur d'oublier où je me trouvais et, suite à un geste malencontreux, de faire le grand saut. Pénible ! Il paraît que beaucoup de gens rêvent qu'ils tombent. Moi jamais, je me contente de le redouter !
Réveillé plusieurs fois, je recommençais le même rêve en ayant conscience que c'était le même. Je voulais penser à autre chose, et puis c'est venu : j'ai rêvé de confiture, sans en garder le moindre souvenir, puis d'une porte fermée qui refusait obstinément de s'ouvrir. Tout aussi pénible que la falaise ! Mais d'où c'est venu tout ça ?
Réveillé plusieurs fois, je recommençais le même rêve en ayant conscience que c'était le même. Je voulais penser à autre chose, et puis c'est venu : j'ai rêvé de confiture, sans en garder le moindre souvenir, puis d'une porte fermée qui refusait obstinément de s'ouvrir. Tout aussi pénible que la falaise ! Mais d'où c'est venu tout ça ?
jeudi 26 octobre 2017
C'est à vous
A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une
phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez
l'agrandir en cliquant dessus.)
Ça ne vous rappelle pas quelqu'un (ou quelques-uns) ?
Ça ne vous rappelle pas quelqu'un (ou quelques-uns) ?
mercredi 25 octobre 2017
Du blues mais plus de rythme
Antoine Dominique Domino Jr., ça vous dit quelque chose ? Plus connu sous le nom de Fats Domino, il vient de mourir à l'âge de 89 ans. C'est le moment de ressortir les vinyles !
Des noms de rues qui me font rêver
Après avoir lu Métronome, j'ai pensé aux rues lyonnaises. Et voici la liste aléatoire de celles dont les rues me font rêver (ou sourire) :
Rue :
- du manteau jaune
- du chapeau rouge
- Mulet
- du bœuf
- du viel renversé
- Punaise
- vide-bourse
- des chevaucheurs
- des trois pierres
- des trois rois
- Pareille
- Lanterne
- de l'abondance
- des marronniers
- des carmes déchaussés.
Et d'autres encore. Mais ça suffit peut-être....
Rue :
- du manteau jaune
- du chapeau rouge
- Mulet
- du bœuf
- du viel renversé
- Punaise
- vide-bourse
- des chevaucheurs
- des trois pierres
- des trois rois
- Pareille
- Lanterne
- de l'abondance
- des marronniers
- des carmes déchaussés.
Et d'autres encore. Mais ça suffit peut-être....
mardi 24 octobre 2017
Ombre et lumière
J'ai revu hier Le Guépard, de Visconti, où la plus belle est bien Claudia Cardinale mais où le plus beau est Burt Lancaster, pas Alain Delon. Je l'ai bien vu une dizaine de fois, pourtant, hier, quelque chose de nouveau m'a sauté aux yeux, grâce à une phrase du Prince Salina, justement incarné par Burt Lancester. C'est le contraste entre misère et opulence qui fait l'identité de la Sicile. C'est à la fois l'ombre et la lumière qui en font la beauté.
J'ai enfin compris pourquoi j'aimais viscéralement l'Italie, une certaine Italie. Ce ne sont pas les vestiges d'une civilisation disparue que j'enseignais à mes élèves qui m'y attirent comme un aimant. Ce ne sont pas non plus les multitudes d’œuvres d'art que renferment ses musées. Ce n'est pas la musicalité de la langue ni la beauté des paysages.
C'est bien plus ce contraste entre ombre et lumière, entre pauvreté et opulence qui s'unissent en une identité spécifique que je ne trouve nulle part ailleurs (même si la Catalogne m'attire pour sûrement la même raison) : la beauté d'une façade lépreuse de palazzo Renaissance au soleil du soir m'émeut plus que tout au monde. Comme si ma nostalgie naturelle s'y incarnait en une fragile beauté. Je n'aime ni les gens ni les lieux trop lisses.
J'ai enfin compris pourquoi j'aimais viscéralement l'Italie, une certaine Italie. Ce ne sont pas les vestiges d'une civilisation disparue que j'enseignais à mes élèves qui m'y attirent comme un aimant. Ce ne sont pas non plus les multitudes d’œuvres d'art que renferment ses musées. Ce n'est pas la musicalité de la langue ni la beauté des paysages.
C'est bien plus ce contraste entre ombre et lumière, entre pauvreté et opulence qui s'unissent en une identité spécifique que je ne trouve nulle part ailleurs (même si la Catalogne m'attire pour sûrement la même raison) : la beauté d'une façade lépreuse de palazzo Renaissance au soleil du soir m'émeut plus que tout au monde. Comme si ma nostalgie naturelle s'y incarnait en une fragile beauté. Je n'aime ni les gens ni les lieux trop lisses.
dimanche 22 octobre 2017
Détournement (3)
Et celui-ci, il ne vous plaît pas ?
- Mâcher ses mots, ça devient difficile en vieillissant !
- Mâcher ses mots, ça devient difficile en vieillissant !
Et un peu de musique, ça vous dirait ? (200)
Pour le deux-centième numéro de cette rubrique, il fallait bien la Reine et ce morceau de musique aimé entre tous !
samedi 21 octobre 2017
Détournement (2)
Deux petits nouveaux, à ce jour :
- Jeter son dévolu, oui, mais penser au recyclage !
- Avoir l'angoisse de la page blanche, c'est embêtant quand on est constipé !
- Jeter son dévolu, oui, mais penser au recyclage !
- Avoir l'angoisse de la page blanche, c'est embêtant quand on est constipé !
Ete indien (5)
Fin de la promenade. La boucle de la Saône est toujours aussi belle au soleil tombant, la place des Terreaux regorge de clients aux terrasses et la fontaine Bartoldi, restaurée retrouve peu à peu sa place. Dans l'immeuble que j'habitais Avenue de Saxe, un nouveau nom remplace celui de mon ancienne voisine du dessus, une vieille fille un peu revêche au chignon d'institutrice d'antan qui avait réuni plusieurs chambres de bonnes pour s'y installer un confortable appartement.
Et puis, un peu partout, il y a les gens, si semblables et différents à la fois.
Et puis, un peu partout, il y a les gens, si semblables et différents à la fois.
Métronome
On a beaucoup parlé de ce livre de Lorant Deutsch, passionnant selon les uns, très contestable selon les autres. Le frère de ma voisine me l'ayant donné, j'ai pu me faire une idée. Prendre pour point de départ d'un survol de l'Histoire de France les stations de métro parisiennes est assez original et excitant pour la curiosité.
J'ai d'ailleurs été passionné par certains passages, dans les premiers chapitres en particulier (les chapitres remontent l'histoire, des gaulois au XXI° siècle). J'ai aussi appris un certain nombre de choses sur cette Histoire de France que je croyais connaître assez bien. Sidéré aussi, par exemple, de voir écrit qu'un cachot souterrain de l'ancienne forteresse de la Bastille avait été sauvé de la destruction et qu'il servait de cave à un magasin du quartier.
Pourtant, au fil des pages, l'intérêt s'est émoussé. Peu à peu, le lien avec les stations de métro se distend. Certains détails ("au numéro X de la rue Y") sont davantage destinés aux parisiens eux-mêmes qui ont la possibilité d'aller vérifier sur place et le récit de l'Histoire de France devient de plus en plus succinct. Mais cela tient sans doute à la forme adoptée pour ce récit.
Il me semble avoir entendu quelque part que Deutsch avait l'intention d'écrire le pendant avec les rues et l'histoire de Lyon. Si c'est vrai, j'attends ce nouvel opus avec impatience.
(Laurant Deutsch, Métronome. Ed. Michel Lafon.)
J'ai d'ailleurs été passionné par certains passages, dans les premiers chapitres en particulier (les chapitres remontent l'histoire, des gaulois au XXI° siècle). J'ai aussi appris un certain nombre de choses sur cette Histoire de France que je croyais connaître assez bien. Sidéré aussi, par exemple, de voir écrit qu'un cachot souterrain de l'ancienne forteresse de la Bastille avait été sauvé de la destruction et qu'il servait de cave à un magasin du quartier.
Pourtant, au fil des pages, l'intérêt s'est émoussé. Peu à peu, le lien avec les stations de métro se distend. Certains détails ("au numéro X de la rue Y") sont davantage destinés aux parisiens eux-mêmes qui ont la possibilité d'aller vérifier sur place et le récit de l'Histoire de France devient de plus en plus succinct. Mais cela tient sans doute à la forme adoptée pour ce récit.
Il me semble avoir entendu quelque part que Deutsch avait l'intention d'écrire le pendant avec les rues et l'histoire de Lyon. Si c'est vrai, j'attends ce nouvel opus avec impatience.
(Laurant Deutsch, Métronome. Ed. Michel Lafon.)
vendredi 20 octobre 2017
Ete indien (4)
Si je délaisse Saint-Jean et tous ses touristes, je m'intéresse plus longuement à Saint-Paul, église que je n'ai jamais réellement visitée et que j'ai la chance de trouver ouverte, avec un système d'éclairage entièrement refait et quelqu'un pour m'accueillir : un haut-savoyard disert mais intéressant avec qui je bavarderai près d'une heure, oubliant du coup de faire toutes les photos que je voulais faire.
Des trois églises du Vieux Lyon (Saint-Georges, Saint-Jean et Saint-Paul), c'est sûrement celle que l'on connaît le moins, malgré le filme de Tavernier, L'Horloger de Saint-Paul, où Noiret a son échoppe dans le quartier. Elle est d'ailleurs coincée entre une gare qui la domine et les hautes bâtisses du quai de Saône qui la masquent en grande partie.
Au passage, je jette un œil à la boutique de cette mère d'élève brésilienne qui m'avait proposé d'écrire un récit sur ma carrière d'enseignant et dont, subitement, je n'ai plus eu de nouvelles : rien ! Le nom a disparu et la boutique est maintenant un centre de tatouage. Dossier clos donc.
Avant d'arriver à l'église et à la place Gerson, je m'arrête devant la statue de l'homme qui donne son nom à la place : Jean de Gerson, statue mal mise en valeur dans une niche du mur de soutènement de la gare. Je n'avais jamais fait très attention à ce personnage. Il s'agit d'un théologien et prédicateur des XIV° et XV° ayant eu un rôle majeur dans les troubles politiques opposant Armagnacs et Bourguignons et dans la crise du Grand Schisme d'Orient. A la fin de sa vie, il se réfugia à Lyon, au couvent des Célestins (démoli depuis) et enseigna aux enfants pauvres.
Saint-Paul est une des plus anciennes églises de Lyon : construite au VI°, elle est endommagée par les Maures au VIII°, restaurée au IX°. Elle est reconstruite du XI° au XII° sur un plan basilical et beaucoup remaniée par la suite, notamment à l'époque gothique et gothique tardif et au XVII° et XVIII° (et même au XIX° et au XX°). Église très composite donc mais intéressante à visiter.
Des trois églises du Vieux Lyon (Saint-Georges, Saint-Jean et Saint-Paul), c'est sûrement celle que l'on connaît le moins, malgré le filme de Tavernier, L'Horloger de Saint-Paul, où Noiret a son échoppe dans le quartier. Elle est d'ailleurs coincée entre une gare qui la domine et les hautes bâtisses du quai de Saône qui la masquent en grande partie.
Au passage, je jette un œil à la boutique de cette mère d'élève brésilienne qui m'avait proposé d'écrire un récit sur ma carrière d'enseignant et dont, subitement, je n'ai plus eu de nouvelles : rien ! Le nom a disparu et la boutique est maintenant un centre de tatouage. Dossier clos donc.
Avant d'arriver à l'église et à la place Gerson, je m'arrête devant la statue de l'homme qui donne son nom à la place : Jean de Gerson, statue mal mise en valeur dans une niche du mur de soutènement de la gare. Je n'avais jamais fait très attention à ce personnage. Il s'agit d'un théologien et prédicateur des XIV° et XV° ayant eu un rôle majeur dans les troubles politiques opposant Armagnacs et Bourguignons et dans la crise du Grand Schisme d'Orient. A la fin de sa vie, il se réfugia à Lyon, au couvent des Célestins (démoli depuis) et enseigna aux enfants pauvres.
Saint-Paul est une des plus anciennes églises de Lyon : construite au VI°, elle est endommagée par les Maures au VIII°, restaurée au IX°. Elle est reconstruite du XI° au XII° sur un plan basilical et beaucoup remaniée par la suite, notamment à l'époque gothique et gothique tardif et au XVII° et XVIII° (et même au XIX° et au XX°). Église très composite donc mais intéressante à visiter.
Voûte à clés pendantes de la chapelle du Crucifix (détail assez rare, paraît-il) |
Anciennes fresques découvertes lors de travaux |
Intéressant vitrail moderne représentant la fuite en Égypte |
Médaillons elliptiques représentant des anges musiciens (1490, chapelle Saint-François-Xavier) |
Cénotaphe de Gerson avec ses villes et dates de naissance et de mort (qui m'ont fait sursauté, pour les villes et pour un habitant de Lyon). |
jeudi 19 octobre 2017
Ete indien (3)
Suite de la promenade : de Bellecour à Saint-Jean (Vieux-Lyon), il n'y a qu'un pas par dessus la Saône. J'aime particulièrement cette rivière en automne, en fin de journée. Pas de photos de la cathédrale : je l'ai déjà mitraillée plusieurs fois et c'est une autre église que je comptais visiter plus longuement. Pour y aller, flânerie dans les traboules, en général fermées au public l'après-midi, mais il suffit d'attendre qu'un habitant de l'immeuble en sorte. Et j'ai eu de la chance !
Madame D.D
Décidément, les centenaires ont choisi l'automne pour tirer leur révérence : Danielle Darrieux (1917-2017) a baissé le rideau avant-hier.
J'imagine mes parents apprenant cette mort : ils l'adoraient. Elle était d'ailleurs plus de leur époque que de la mienne mais je vois aussi que l'éducation qu'ils m'ont donné m'a davantage imprégné que tout ce qui est venu après. Je date !
J'imagine mes parents apprenant cette mort : ils l'adoraient. Elle était d'ailleurs plus de leur époque que de la mienne mais je vois aussi que l'éducation qu'ils m'ont donné m'a davantage imprégné que tout ce qui est venu après. Je date !
mercredi 18 octobre 2017
C'est à vous
A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une
phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez
l'agrandir en cliquant dessus.)
Ete indien (2)
mardi 17 octobre 2017
Ete indien
C'est vraiment l'été ici ! Alors les rangements restant attendront des jours moins cléments ! Aujourd'hui, grande balade dans Lyon, ce que, finalement, je n'ai pas fait depuis longtemps. Appareil photos en main, bien sûr.
Premier objectif : aller jeter un œil sur cette "géode" installée place Antonin Poncet (à côté de Bellecour) dans le cadre de la Biennale d'Art Contemporain.
Une sorte de dôme, conçu à l'origine par l'architecte Buckminster Fuller à des fins militaires : il abritait des radars de l'armée américaine. Pendant plus de vingt ans, il resta dans les réserves du Centre Pompidou à Paris avant de se retrouver ici, devant la grand-poste.
Aujourd'hui, l'artiste Céleste Boursier-Mougenot y a installé une piscine ronde où naviguent des dizaines de bols de porcelaine blanche qui, au gré d'un courant artificiel, s'entrechoquent légèrement pour produire une sorte de mélodie due au hasard. J'avoue ne pas être resté insensible.
Premier objectif : aller jeter un œil sur cette "géode" installée place Antonin Poncet (à côté de Bellecour) dans le cadre de la Biennale d'Art Contemporain.
Une sorte de dôme, conçu à l'origine par l'architecte Buckminster Fuller à des fins militaires : il abritait des radars de l'armée américaine. Pendant plus de vingt ans, il resta dans les réserves du Centre Pompidou à Paris avant de se retrouver ici, devant la grand-poste.
Aujourd'hui, l'artiste Céleste Boursier-Mougenot y a installé une piscine ronde où naviguent des dizaines de bols de porcelaine blanche qui, au gré d'un courant artificiel, s'entrechoquent légèrement pour produire une sorte de mélodie due au hasard. J'avoue ne pas être resté insensible.
lundi 16 octobre 2017
Détournement
Non, ce ne sont pas les dernières trouvailles des Dupond(t), simplement ce qui m'est passé par la tête ces jours-ci, d'autant moins glorieux que maintenant je n'ai que ça à l'esprit, comme une ritournelle que vous entendez par hasard et qui ne vous quitte plus de la journée.
- Exécuter des travaux, c'est se montrer bien cruel.
- Aller à hue et à dia, c'est ne pas savoir choisir son supermarché.
- Faire du copier-coller, c'est comme à l'école : la triche mérite punition.
- Quand il pleut des cordes, attention : les plus dangereuses, ce sont les contrebasses.
- Tomber des nues, c'est déjà se trouver dans un camp naturiste.
Dites-moi que vous me pardonnez....
- Exécuter des travaux, c'est se montrer bien cruel.
- Aller à hue et à dia, c'est ne pas savoir choisir son supermarché.
- Faire du copier-coller, c'est comme à l'école : la triche mérite punition.
- Quand il pleut des cordes, attention : les plus dangereuses, ce sont les contrebasses.
- Tomber des nues, c'est déjà se trouver dans un camp naturiste.
Dites-moi que vous me pardonnez....
Des stylos
Après le déplacement de quelques meubles, je m'attaque aux tiroirs du bureau et, dans l'un d'eux, j'ai retrouvé une centaine (au bas mot) de stylos bille : des bleus, des rouges, des verts, des noirs, et même des quatre-couleurs, vestiges de mon passé d'enseignant et de quelques cadeaux publicitaires.
La plupart sont allés à la poubelle, sans aucun état d'âme de ma part. Quand, aujourd'hui, me sers-je de stylos ? Quasiment jamais ! Pour quelques rares cartes postales l'été (je n'écris plus de lettres, converti bien malgré moi au sms et aux mails), pour des listes de courses et pour deux ou trois chèques par ci par là (la faute aux prélèvements automatiques et à la carte bleue), c'est tout !
Je serais tombé sur quelques fossiles du paléolithique, je n'aurais pas été plus surpris (mais ils n'auraient pas fini à la poubelle, eux !).
La plupart sont allés à la poubelle, sans aucun état d'âme de ma part. Quand, aujourd'hui, me sers-je de stylos ? Quasiment jamais ! Pour quelques rares cartes postales l'été (je n'écris plus de lettres, converti bien malgré moi au sms et aux mails), pour des listes de courses et pour deux ou trois chèques par ci par là (la faute aux prélèvements automatiques et à la carte bleue), c'est tout !
Je serais tombé sur quelques fossiles du paléolithique, je n'aurais pas été plus surpris (mais ils n'auraient pas fini à la poubelle, eux !).
dimanche 15 octobre 2017
Monsieur le Président
Je ne vous ferai pas une lettre, comme Boris Vian en 1954 dans sa célèbre chanson. Non. Je viens, en me forçant un peu, c'est vrai, d'écouter votre entretien d'une heure à la télévision et je me permets d'apporter une petite rectification à ce que vous prétendez.
Selon vous, le mot "bordel" que vous lâchâtes contre de futurs chômeurs de la Creuse est un mot populaire. Vous nous avez même recommandé de vérifier dans le dictionnaire. C'est ce que je viens de faire et deux fois plutôt qu'une. Selon le Littré, "bordel" est un mot très grossier. Mais, me direz-vous, Littré, ça date un peu ! Comme, pour certains autres politiques assez récemment, La Princesse de Clèves ou Voltaire !
Alors, j'ai pris mon petit Larousse (édition 2001, le premier du siècle comme ils l'indiquent en gros sur la couverture), le Larousse qui, toute ma vie, m'a permis d'avancer dans la connaissance des mots et dans celle de la langue française que j'aime et respecte tant. Pour Larousse, "bordel" est un mot vulgaire au sens de maison de prostitution et très familier au sens où vous l'avez employé ce jour-là.
Je me permets de vous le faire remarquer par amour pour cette langue que nous partageons et parce que, toujours, avec mes élèves, j'ai attentivement veillé à ce que les mots qu'ils employaient soient clairs et précis.
Pour être totalement sincère, ce n'est pas tant le mot qui me choque (même si, dans la bouche du premier des français, je ne l'attendais pas), mais plutôt cette confusion que vous semblez faire entre populaire et vulgaire. Non, Monsieur le Président, le peuple n'est pas vulgaire. Peut-être, en le fréquentant davantage, vous en seriez-vous rendu compte. En vous écoutant, j'ai pensé à mes parents et je me suis senti insulté pour eux.
Je ne vous salue pas, Monsieur le Président.
Selon vous, le mot "bordel" que vous lâchâtes contre de futurs chômeurs de la Creuse est un mot populaire. Vous nous avez même recommandé de vérifier dans le dictionnaire. C'est ce que je viens de faire et deux fois plutôt qu'une. Selon le Littré, "bordel" est un mot très grossier. Mais, me direz-vous, Littré, ça date un peu ! Comme, pour certains autres politiques assez récemment, La Princesse de Clèves ou Voltaire !
Alors, j'ai pris mon petit Larousse (édition 2001, le premier du siècle comme ils l'indiquent en gros sur la couverture), le Larousse qui, toute ma vie, m'a permis d'avancer dans la connaissance des mots et dans celle de la langue française que j'aime et respecte tant. Pour Larousse, "bordel" est un mot vulgaire au sens de maison de prostitution et très familier au sens où vous l'avez employé ce jour-là.
Je me permets de vous le faire remarquer par amour pour cette langue que nous partageons et parce que, toujours, avec mes élèves, j'ai attentivement veillé à ce que les mots qu'ils employaient soient clairs et précis.
Pour être totalement sincère, ce n'est pas tant le mot qui me choque (même si, dans la bouche du premier des français, je ne l'attendais pas), mais plutôt cette confusion que vous semblez faire entre populaire et vulgaire. Non, Monsieur le Président, le peuple n'est pas vulgaire. Peut-être, en le fréquentant davantage, vous en seriez-vous rendu compte. En vous écoutant, j'ai pensé à mes parents et je me suis senti insulté pour eux.
Je ne vous salue pas, Monsieur le Président.
La Déclaration
Lydie Salvayre, cette fils de républicains espagnols, a obtenu le prix Goncourt en 2014 pour Pas pleurer, roman où elle évoque le parcours de sa mère et que j'avais beaucoup aimé. Mais son premier roman, La Déclaration, remonte à 1990.
Roman crépusculaire dont on sort un peu k.o ! Déclaration d'amour ? Pas vraiment ! Le récit commence par une déclaration de haine (mais n'est-ce pas à peu près la même chose ?) du personnage masculin contre sa femme qui finit par le quitter. La suite sera une lente déclaration de maladie (mentale) dont, à la fin, on se sait pas si elle débouche sur l'envie de vivre retrouvée ou la descente dans les ténèbres.
Rien de romantique dans cette description d'une déchéance, du quotidien, et du plus sordide : les odeurs, les tics, la description sans complaisance du milieu hospitalier psychiatrique. Un livre prenant mais je vais maintenant passer à quelque chose de plus "neutre" !
(Lydie Salvayre, La Déclaration. Ed. Julliard.)
Roman crépusculaire dont on sort un peu k.o ! Déclaration d'amour ? Pas vraiment ! Le récit commence par une déclaration de haine (mais n'est-ce pas à peu près la même chose ?) du personnage masculin contre sa femme qui finit par le quitter. La suite sera une lente déclaration de maladie (mentale) dont, à la fin, on se sait pas si elle débouche sur l'envie de vivre retrouvée ou la descente dans les ténèbres.
Rien de romantique dans cette description d'une déchéance, du quotidien, et du plus sordide : les odeurs, les tics, la description sans complaisance du milieu hospitalier psychiatrique. Un livre prenant mais je vais maintenant passer à quelque chose de plus "neutre" !
(Lydie Salvayre, La Déclaration. Ed. Julliard.)
samedi 14 octobre 2017
Retour sur ses pas
Je ne sais pas pourquoi j'y suis allé. Lorsque Stéphane m'en a parlé, je lui ai dit, sans réfléchir, que, peut-être, j'y ferais une apparition, si je ne me levais pas trop tard. Et je ne me suis pas levé tard.
Alors, le même itinéraire, fait des centaines de fois pendant des années, le tour du quartier puisqu'on ne peut plus couper par le parc, de nouvelles barrières, un nouveau portail. C'est le même collège et ce n'est plus le même. Le grand escalier a été repeint mais le gymnase est toujours aussi triste dans ses couleurs passées. De nombreuses salles ont été refaites et on y a installé toute la technologie moderne, mais d'autres, refaites "de mon temps", commencent à se défraîchir lamentablement.
Joie de revoir des têtes connues, même un ancien élève, des profs, des surveillants, la bibliothécaire en second, revoir aussi de vieux panneaux présentatifs qui servent toujours aujourd'hui, comme si le temps s'était arrêté. Rapide serrement de mains avec le nouveau directeur que je connais un peu, que j'apprécie et qui, enfin, a remplacé l'anglomaniaque.
Mais impression de plus en plus persistante que je ne suis plus chez moi et que quatre ans suffisent à effacer des traces de pas. Seul le parc, dans ses splendides couleurs d'automne, continue à tenir ses promesses.
Alors, le même itinéraire, fait des centaines de fois pendant des années, le tour du quartier puisqu'on ne peut plus couper par le parc, de nouvelles barrières, un nouveau portail. C'est le même collège et ce n'est plus le même. Le grand escalier a été repeint mais le gymnase est toujours aussi triste dans ses couleurs passées. De nombreuses salles ont été refaites et on y a installé toute la technologie moderne, mais d'autres, refaites "de mon temps", commencent à se défraîchir lamentablement.
Joie de revoir des têtes connues, même un ancien élève, des profs, des surveillants, la bibliothécaire en second, revoir aussi de vieux panneaux présentatifs qui servent toujours aujourd'hui, comme si le temps s'était arrêté. Rapide serrement de mains avec le nouveau directeur que je connais un peu, que j'apprécie et qui, enfin, a remplacé l'anglomaniaque.
Mais impression de plus en plus persistante que je ne suis plus chez moi et que quatre ans suffisent à effacer des traces de pas. Seul le parc, dans ses splendides couleurs d'automne, continue à tenir ses promesses.
vendredi 13 octobre 2017
Hiver arctique
Toujours les même personnages, attachants, toujours Reykjavik, ses banlieues et son froid mordant. Indridason prend son temps, privilégiant souvent les dialogues, pour faire avancer l'enquête. On aurait parfois envie qu'il aille plus vite, et puis on se fait avoir, chaque fois.
Mais je crois que ce que je préfère chez cet auteur, c'est cette nostalgie morbide qui habite son personnage central et qui est sans doute un des aspects du caractère de l'écrivain.
Juste agacé par les coquilles de plus en plus nombreuses chez les éditeurs.
(Arnaldur Indridason, Hiver arctique. Ed. Métailié. Trad. de Eric Boury.)
Mais je crois que ce que je préfère chez cet auteur, c'est cette nostalgie morbide qui habite son personnage central et qui est sans doute un des aspects du caractère de l'écrivain.
Juste agacé par les coquilles de plus en plus nombreuses chez les éditeurs.
(Arnaldur Indridason, Hiver arctique. Ed. Métailié. Trad. de Eric Boury.)
Momentini
- Passé l'après-midi à bouger les meubles dans mon bureau (sauf les bibliothèques, trop lourdes). Depuis longtemps, Calyste en rêvait, il l'a fait ! Belle occasion aussi pour déloger la poussière qui ne devait pas s'y attendre là où elle se trouvait ! Mais quel fourbi, en particulier avec tous les fils (ordinateur, chaîne hifi, lampe, imprimante, ....)
- Mes jeunes voisins du dessous s'en vont. Je les regretterai, même s'ils avaient mis un sacré bazar à leur arrivée. Lui, métis toujours souriant, elle plus froide et plus longue à découvrir. Et puis qui va les remplacer ?
- Demain, ce serait l'anniversaire (76 ans) de Pierre et de ma vieille voisine (89 ans). L'un qui me manque toujours, l'autre qui me manque déjà.
- Après les meubles, il faudra que je me penche sur le cas des livres. Mais là, ça risque d'être encore plus difficile. En plus, le frère de ma voisine m'en a apporté deux grands sacs poubelle. J'ai déjà trié : j'en garde quelques-uns, le reste (essentiellement essais politiques, ce qui ne m'intéresse guère) partira aux Sans-Abri.
- Enfin, totalement exaspéré par les débats actuels sur ce que l'on appelle "l'écriture inclusive" !
- Mes jeunes voisins du dessous s'en vont. Je les regretterai, même s'ils avaient mis un sacré bazar à leur arrivée. Lui, métis toujours souriant, elle plus froide et plus longue à découvrir. Et puis qui va les remplacer ?
- Demain, ce serait l'anniversaire (76 ans) de Pierre et de ma vieille voisine (89 ans). L'un qui me manque toujours, l'autre qui me manque déjà.
- Après les meubles, il faudra que je me penche sur le cas des livres. Mais là, ça risque d'être encore plus difficile. En plus, le frère de ma voisine m'en a apporté deux grands sacs poubelle. J'ai déjà trié : j'en garde quelques-uns, le reste (essentiellement essais politiques, ce qui ne m'intéresse guère) partira aux Sans-Abri.
- Enfin, totalement exaspéré par les débats actuels sur ce que l'on appelle "l'écriture inclusive" !
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mercredi 11 octobre 2017
Ceux qui arrivent et ceux qui s'en vont
Il y a longtemps que je n'étais pas allé sur le site Chronobio. Quelques noms pour aujourd'hui, 11 octobre.
Ceux qui ont poussé leur premier cri :
- Bernard Franck, journaliste (1929)
- Amos Gitai, réalisateur (1950)
- Jean-Jacques Goldman, chanteur (1951)
- Pierre-Jean Jouve, écrivain (1887)
- François Mauriac, écrivain (1885)
- Suzy Prim, actrice (1896)
- Liselotte Pulver, actrice (1929)
Ceux qui ont fermé le parapluie :
- Franck Alamo, chanteur (2011)
- Anton Bruckner, compositeur (1896)
- Jean Cocteau, écrivain (1963)
- Edouard Daladier, homme politique (1970)
- Maurice de Vlaminck, peintre (1958)
- Georges Dumézil, écrivain (1986)
- Félix Dupanloup, religieux (1878)
- Chico Marx, acteur (1961)
- Pierre Massimi, acteur (2013)
- Édith Piaf, chanteur (1963)
- Albert Robida, dessinateur (1926)
Mes chouchous : Dumézil et Massimi. L'un pour son intelligence, l'autre pour sa beauté.
Ceux qui ont poussé leur premier cri :
- Bernard Franck, journaliste (1929)
- Amos Gitai, réalisateur (1950)
- Jean-Jacques Goldman, chanteur (1951)
- Pierre-Jean Jouve, écrivain (1887)
- François Mauriac, écrivain (1885)
- Suzy Prim, actrice (1896)
- Liselotte Pulver, actrice (1929)
Ceux qui ont fermé le parapluie :
- Franck Alamo, chanteur (2011)
- Anton Bruckner, compositeur (1896)
- Jean Cocteau, écrivain (1963)
- Edouard Daladier, homme politique (1970)
- Maurice de Vlaminck, peintre (1958)
- Georges Dumézil, écrivain (1986)
- Félix Dupanloup, religieux (1878)
- Chico Marx, acteur (1961)
- Pierre Massimi, acteur (2013)
- Édith Piaf, chanteur (1963)
- Albert Robida, dessinateur (1926)
Mes chouchous : Dumézil et Massimi. L'un pour son intelligence, l'autre pour sa beauté.
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Politique
C'est à vous
A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une
phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez
l'agrandir en cliquant dessus.)
mardi 10 octobre 2017
Les foudres contre Jupiter
Ce matin, après les retraités et les moutons, les fonctionnaires ont défilé, presque sous mes fenêtres. Un défilé intersyndical et fourni (plus d'une demi-heure pour s'écouler). Ils ont même chanté Les Canuts, d'Aristide Bruant
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