dimanche 21 juillet 2024

Mais, au fait, où vais-je ?

- Un tout petit rébus qui, si vous le résolvez, vous donnera mon port d'attache pour quelques jours : 

1 : je cite chaque mardi celui du jour

2 : fluctuat 2 mergitur

3 : parfois de Sienne

- Un autre pour la région :

1 : elle peut être oxygénée

2 : l'aulne poitevin

Allez, c'est facile !

Pour faire le portrait d'un oiseau

Peindre d’abord une cage

avec une porte ouverte

peindre ensuite

quelque chose de joli

quelque chose de simple

quelque chose de beau

quelque chose d’utile

pour l’oiseau

placer ensuite la toile contre un arbre

dans un jardin

dans un bois

ou dans une forêt

se cacher derrière l’arbre

sans rien dire

sans bouger…

Parfois l’oiseau arrive vite

mais il peut aussi bien mettre de longues années

avant de se décider

Ne pas se décourager

attendre

attendre s’il le faut pendant des années

la vitesse ou la lenteur de l’arrivée de l’oiseau

n’ayant aucun rapport

avec la réussite du tableau

Quand l’oiseau arrive

s’il arrive

observer le plus profond silence

attendre que l’oiseau entre dans la cage

et quand il est entré

fermer doucement la porte avec le pinceau

puis

effacer un à un tous les barreaux

en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l’oiseau

Faire ensuite le portrait de l’arbre

en choisissant la plus belle de ses branches

pour l’oiseau

peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent

la poussière du soleil

et le bruit des bêtes de l’herbe dans la chaleur de l’été

et puis attendre que l’oiseau se décide à chanter

Si l’oiseau ne chante pas

c’est mauvais signe

signe que le tableau est mauvais

mais s’il chante c’est bon signe

signe que vous pouvez signer

Alors vous arrachez tout doucement

une des plumes de l’oiseau

et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.

Jacques Prévert

Maternité

J'étais surpris cette année de la témérité des pigeons à se poser sur mon balcon, voire carrément dans ma cuisine ! Pourquoi tant de hardiesse ? Et j'ai eu la réponse ! En déplaçant des sacs de terre entreposés sur celui de ma chambre, afin de nettoyer un peu, j'ai découvert des tas de brindilles, de grains de toutes sortes : rien qui corresponde aux plantes en pots qui y végètent cette année. Je commence à balayer et, à ce moment-là, perçois un mouvement. Une bestiole indésirable ? Non : deux petits oiseaux déjà bien "plumeux" qui tachaient en vain de passer inaperçus. Madame la pigeonne avait dû pondre ces œufs sans que je m'en rendes compte. D'où sa présence incessante. 

Alors, j'ai laissé le reste des grains et brindilles, j'ai replacé le sac de terre et ménageant un peu plus de place et j'ai installé un bac à eau pour les parents et un plus petits pour les bébés. Sans bien sûr jamais les toucher eux. Je ne sais combien de temps ils vont rester là, s'ils auront pris leur envol à mon retour de quelques jours de vacances. je leur souhaite le meilleur !

La chanson d'amour du dimanche

samedi 20 juillet 2024

Le lac Pavin et ses légendes

La plus courante de ces légendes fait état d’une ancienne cité peuplée de sacrés fêtards. Les mœurs en usage auraient déplu aux dieux. Par une nuit, ils auraient noyé la ville, offrant ainsi à l’Auvergne son Atlantide. Lorsque le soleil frappe l’eau à la perpendiculaire, il serait possible de distinguer dans les abysses un clocher dressé au milieu de ruines. 

Le diable aurait ici son trône, identifiable à une énorme pierre couchée face au lac. Satan pleurerait chaque nuit d’avoir été éconduit par la seule femme vertueuse du village, et c’est pour cela que les eaux seraient d’humeur si chagrine. D’autres voix affirment que le vrai danger du lac, ce sont ses habitants, deux dragons. Le premier cracherait une fumée qui rend aveugle, le second pétrifierait les humains d’un simple éternuement.

Manquent les sabots ou les galoches

Etrange ...

Etrange comme je n'aime pas partir : angoisse d'avoir fermé l'électricité, le gaz, les fenêtres, les portes. Angoisse d'avoir oublié mes papiers, mon appareil photos, mes chargeurs, ma trousse de toilette. Je crois que ce que j'aime le moins au monde, c'est de faire une valise. Je m'y prends toujours à la dernière minute.

Etrange comme j'aime être parti : les routes qui défilent, les petites de préférence, la vitre entrouverte pour la cigarette, l'égrenage des villes, des villages, des paysages de campagne, les visites, les balades, la rencontre (parfois) de personnages souriants, parfois intéressants, la fuite de la foule, la nuit qui tombe dans le calme, la surprise de découvrir ce que l'on n'avait pas prévu de visiter.

Etrange comme j'aime revenir : la maison qui se rapproche, la sécurité des lieux connus depuis longtemps, le courrier que l'on récupère chez la voisine,  la porte que l'on ouvre (le verrou du haut est toujours un peu réticent), l'odeur de l'appartement, sa fraîcheur dans la pénombre, les gestes que l'on reprend là où on les avait laissés, le frigo à remplir ...

L'étrangeté serait-elle un des moteurs de la vie ?