A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une
phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez
l'agrandir en cliquant dessus.)
jeudi 31 janvier 2019
mercredi 30 janvier 2019
Elle était si Joly, sur le Divan de Chapier
Sylvie Joly (1934-2015) Henry Chapier (1933-2019)
(Réactivez le son si nécessaire.)
Musique et cinéma
Good Morning, Vietnam (1987, Barry Levinson), avec Robin Williams. C'est un film que, quand on l'a vu, l'on n'oublie pas. Et, en parfait contraste ironique, cette chanson divine interprétée par Louis Armstrong : What a wonderfull word.
mardi 29 janvier 2019
Quelques notes de musique
Hier, dans la rue. Il fait froid, les gens se pressent, indifférents les uns aux autres. Mon cabas à la main, je réfléchis à ce que je vais acheter à l'épicerie. J'ai bien pris mon portefeuille ? Oui. Et mes clés sont au fond de ma poche. Le froid me glace le cou. Je relève encore un peu mon écharpe de laine. La veille, je me suis réveillé avec une voix de basse (devenue soprano éraillée le soir). Pas question d'attraper la mort. Je vais tâcher de faire vite.
Devant moi, deux enfants qui attendent que le feu passe au rouge. Sans doute la grande sœur et la petite sœur qui rentrent de l'école. Mais non, la mère et la fille, mais la mère est si menue, comme beaucoup d'asiatiques. Lorsque nous traversons, je les dépasse : la petite ne va pas très vite. Et derrière moi, le quotidien se transforme : il ne fait plus froid, je ne suis plus pressé, je n'ai plus en tête la liste de mes courses. Les deux silhouettes emmitouflées se sont mises à chanter. Pas de paroles, non. Les simples notes d'un air qu'elle connaissent : do mi do sol do la... La beauté en marche.
Devant moi, deux enfants qui attendent que le feu passe au rouge. Sans doute la grande sœur et la petite sœur qui rentrent de l'école. Mais non, la mère et la fille, mais la mère est si menue, comme beaucoup d'asiatiques. Lorsque nous traversons, je les dépasse : la petite ne va pas très vite. Et derrière moi, le quotidien se transforme : il ne fait plus froid, je ne suis plus pressé, je n'ai plus en tête la liste de mes courses. Les deux silhouettes emmitouflées se sont mises à chanter. Pas de paroles, non. Les simples notes d'un air qu'elle connaissent : do mi do sol do la... La beauté en marche.
Et un peu de musique, ça vous dirait ? (231)
Bon, il y en a encore qui vont dire qu'ils n'étaient pas nés ! Tant pis pour eux ! Procol Harum était un groupe anglais originaire de Londres, et cette chanson fut le tube absolu de l'année 1967. Je serais curieux de savoir combien de bébés sont nés suite à cette musique.... (Ces bébés-là ont tout de même 52 ans aujourd'hui !)
lundi 28 janvier 2019
Nulla dies sine linea
Elle se faisait appeler Oceania. Elle avait un blog : Voyage dans les mots. C'est un des tout premiers que j'avais suivi. Nous avions peu à peu lié, de loin, une sorte d'amitié sincère. Sa tendresse et son intelligence m'avait beaucoup aidé dans certains moments difficiles. Elle posta son dernier article le 13 avril 2010. Elle y parlait de Proust. La première phrase en était : "Puis la dernière page était lu, le livre était fini." Comme un adieu pudique. Alors que nous projetions de nous rencontrer "réellement", dans le Lubéron où elle vivait, la mort l'a prise le 24 juin 2010. J'en ai éprouvé une véritable peine et ne l'ai, depuis, pas oubliée
Et voilà que, la semaine dernière, elle me revint, présente, par la radio. Je ne sais plus qui évoqua la devise d’Émile Zola : "Pas un jour sans une ligne", reprise à Pline l'Ancien (Nulla dies sine linea) qui faisait référence au peintre grec Apelle de Cos (IV° av. J-C) dont, hélas, aucune des peintures n'a été conservée.
Pas un jour sans une ligne, c'est ainsi qu'elle avait classé mon blog dans ses favoris. J'y avais droit à une rubrique pour moi tout seul, à côté d'autres libellés de classement. Eh bien, je suis heureux de ne pas lui avoir donné tort pendant toutes ces années. Je ne savais pas à l'époque que cela durerait aussi longtemps.(Dans les 107 qui ont commenté suite à l'annonce de sa mort par ses enfants, ceux qui tiennent encore se comptent sur les doigts d'une seule main.) Je suis fier d'être resté fidèle à ce qu'elle pensait de moi.
Je t'embrasse, Danielle, où que tu sois.
Et voilà que, la semaine dernière, elle me revint, présente, par la radio. Je ne sais plus qui évoqua la devise d’Émile Zola : "Pas un jour sans une ligne", reprise à Pline l'Ancien (Nulla dies sine linea) qui faisait référence au peintre grec Apelle de Cos (IV° av. J-C) dont, hélas, aucune des peintures n'a été conservée.
Pas un jour sans une ligne, c'est ainsi qu'elle avait classé mon blog dans ses favoris. J'y avais droit à une rubrique pour moi tout seul, à côté d'autres libellés de classement. Eh bien, je suis heureux de ne pas lui avoir donné tort pendant toutes ces années. Je ne savais pas à l'époque que cela durerait aussi longtemps.(Dans les 107 qui ont commenté suite à l'annonce de sa mort par ses enfants, ceux qui tiennent encore se comptent sur les doigts d'une seule main.) Je suis fier d'être resté fidèle à ce qu'elle pensait de moi.
Je t'embrasse, Danielle, où que tu sois.
dimanche 27 janvier 2019
Trouvailles (clérico-nobiliaire)
Revu les Dupond(t) hier soir. J'avais bien déployé les radars au cas où ! Rien en début de soirée et puis c'est parti.
- Qui est cet acteur ? Je le connais mais j'ai oublié son nom ?
- C'est François Berléand.
- Ah oui, c'est ça : François d'Orléans.
(Il faudra qu'il postule pour la succession du Comte de Paris...)
- Cléopâtre avait l'habitude de prendre des bains de lait d’ânesse.
- Ah bon, de lait d'abbesse ?
(Sans doute avant de se ré-curé....)
- Qui est cet acteur ? Je le connais mais j'ai oublié son nom ?
- C'est François Berléand.
- Ah oui, c'est ça : François d'Orléans.
(Il faudra qu'il postule pour la succession du Comte de Paris...)
- Cléopâtre avait l'habitude de prendre des bains de lait d’ânesse.
- Ah bon, de lait d'abbesse ?
(Sans doute avant de se ré-curé....)
samedi 26 janvier 2019
Sido et Les Vrilles de la vigne
Une suite de textes courts, sur différents sujets, de véritables petits bijoux. Dans Sido, il y est question de sa mère, bien sûr, mais aussi du Capitaine, de sa sœur aînée et de ses deux frères. Enfance à Saint-Sauveur, enfance de sauvageonne. Et quel plaisir de retrouver dans ces écrits les lieux visités cet été, les jardins surtout !
Dans Les Vrilles de la vigne, encore la campagne bourguignonne, mais aussi Paris, les Music-Halls, la Baie de Somme, tout cela dans un style ciselé où foisonnent des noms de plantes et de fleurs que je ne connais pas mais qui me font rêver comme autrefois les lieux de la météo marine.
Comme ceux de Marie Noël, ce sont des textes qu'il faudrait lire lentement, très lentement, comme un bonbon qu'on laisse fondre sous la langue sans jamais le croquer.
(Colette, Sido, Les Vrilles de la vigne. Ed. Hachette.)
Dans Les Vrilles de la vigne, encore la campagne bourguignonne, mais aussi Paris, les Music-Halls, la Baie de Somme, tout cela dans un style ciselé où foisonnent des noms de plantes et de fleurs que je ne connais pas mais qui me font rêver comme autrefois les lieux de la météo marine.
Comme ceux de Marie Noël, ce sont des textes qu'il faudrait lire lentement, très lentement, comme un bonbon qu'on laisse fondre sous la langue sans jamais le croquer.
(Colette, Sido, Les Vrilles de la vigne. Ed. Hachette.)
Legrand départ
Michel Legrand (1932-2019)
J'ai mis très longtemps à apprécier sa musique. Je la trouvais un peu mièvre. J'aimais plus son côté swing !
vendredi 25 janvier 2019
Momentini
- Exaspéré, horripilé par le nombre croissant de fautes d'orthographe dans les bandeaux d'annonce sur les chaînes d'info continue ! La dernière en date : il faut mettre toutes les revendications ensembleS ! (D'ailleurs la mode actuelle est de dire : ils se sont réunis ensemble ! J'aimerais qu'on m'explique comment on peut faire autrement !).
- Erreur en ma défaveur hier au supermarché : un produit annoncé à 2 euros 90 m'avait été facturé 3,50. La caissière, une jeune fille pleine de bonnes intentions, a voulu me rembourser mais combien devait-elle me rendre ? La soustraction avait l'air de vraiment la mettre dans l'embarras. Elle a fait appel à une des responsables du magasin qui....... a sorti sa calculette ! On ne fait plus de calcul mental à l'école ?
- Suite à mon passage dans une salle de cinéma, j'ai voulu me remettre à lire du Colette. J'en avais lu à l'adolescence (Le Blé en herbe) et un peu plus tard (Claudine à l'école). Je trouvais à l'époque que cette écrivaine avait une écriture un peu trop féminine pour moi (je ne sais plus très bien maintenant ce que ça veut dire). J'y sens aujourd'hui une parenté profonde avec Marie Noël, la spiritualité en moins.
- Comment peut-on être aussi stupides ou retors pour vouloir faire croire que le Traité récent d'Aix-la-Chapelle inclut le don de l'Alsace-Lorraine à l'Allemagne ? Quand ces messieurs (et dames) de la politique arrêteront-ils de nous prendre pour des demeurés ?
- Erreur en ma défaveur hier au supermarché : un produit annoncé à 2 euros 90 m'avait été facturé 3,50. La caissière, une jeune fille pleine de bonnes intentions, a voulu me rembourser mais combien devait-elle me rendre ? La soustraction avait l'air de vraiment la mettre dans l'embarras. Elle a fait appel à une des responsables du magasin qui....... a sorti sa calculette ! On ne fait plus de calcul mental à l'école ?
- Suite à mon passage dans une salle de cinéma, j'ai voulu me remettre à lire du Colette. J'en avais lu à l'adolescence (Le Blé en herbe) et un peu plus tard (Claudine à l'école). Je trouvais à l'époque que cette écrivaine avait une écriture un peu trop féminine pour moi (je ne sais plus très bien maintenant ce que ça veut dire). J'y sens aujourd'hui une parenté profonde avec Marie Noël, la spiritualité en moins.
- Comment peut-on être aussi stupides ou retors pour vouloir faire croire que le Traité récent d'Aix-la-Chapelle inclut le don de l'Alsace-Lorraine à l'Allemagne ? Quand ces messieurs (et dames) de la politique arrêteront-ils de nous prendre pour des demeurés ?
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Et pourquoi pas la peinture ? (39)
En cette période de Festival de la Bande Dessinée d’Angoulême, voici une belle occasion d'évoquer (même si ce n'est pas à proprement parler de la peinture) celle de Maurice Cuvillier (jusqu'en 1956, reprise ensuite par Jean-Lois Pesch et Claude Dubois) : Sylvain et Sylvette.
Mon père nous a toujours interdit de lire des BD. Je ne sais pas comment j'ai connu celle-là, probablement chez le coiffeur, en même temps que Pim Pam Poum Pipo. Sylvain et Sylvette vivent en bordure de forêt avec des animaux amis comme Cui-Cui, l'oiseau, Panpan, le lapin, ou Raton, le rat blanc mais sans cesse menacés par d'autres : les Compères (le renard, l'ours, le loup et le sanglier), tous quatre aussi bêtes que méchants. Une sorte de Roman de Renart contemporain.
Je ne m'en lassais pas. J'aimais les histoires, qui finissaient toujours bien, les dessins, les couleurs, tout. Je me souviens particulièrement des grandes chaussettes rayées rouge et blanc de Sylvette. J'ai même failli en acheter (des albums, pas des chaussettes rayées) dans leur réédition un jour à Bourganeuf, dans la Creuse. Et puis cela me rappelle toujours la maison de Pierre, à Bons-en-Chablais, devant laquelle, la première fois que je l'ai vue, je me suis écrié : "Mais c'est la maison de Sylvain et Sylvette !"
jeudi 24 janvier 2019
Vertiges
L'Ile d'un autre, où un homme pénètre par effraction dans la maison d'un inconnu, a fait ressurgir en moi un souvenir .
Je vivais encore chez ma grand-mère, je devais avoir six ou sept ans et Yvon était mon compagnon de jeux. Les autres étaient ou trop vieux ou trop jeunes. Parfois aussi, ils ne se mélangeaient pas ou ne nous intéressaient pas. Dans les vieilles, il y en avait pourtant une que nous aimions bien. Elle s'appelait Suzanne (je l'ai revue il y a quelques années lors d'un enterrement au bourg), mais nous l'appelions Loulousse, je ne sais pas pourquoi.
Ses parents habitaient tout près, dans cette enclave du "château" où se déroulaient tous nos jeux. Pas de donjon ni de remparts dans ce château, de simples maisons où vivaient essentiellement des mineurs et leurs familles. Mais on disait qu'autrefois, à cet endroit, s'élevait un château. Est-ce pour cette raison que la place du hameau s'appelle pompeusement la place Marquise ?
Du logis de ces gens-là, je ne connaissais que la cuisine où, parfois, Loulousse, jouant à la "petite mère", nous invitait à manger quelques gâteaux secs, en cachette de ses parents au travail. Ce jour-là, alors que nous grignotions, elle fut appelée dans la cour. Seuls, Yvon et moi, il ne nous fallut pas longtemps pour pousser la porte de l'unique autre pièce : la chambre. Qui de nous deux en eut l'idée, je ne sais pas. Probablement Yvon car moi, j'étais un peu timoré à cette époque.
A peine entré, ce qui m'assaillit immédiatement, ce fut l'odeur. Une odeur étrange, pas désagréable mais inconnue, une odeur étrangère, une odeur d'étrangers. Je me souviens seulement de cela, ni des meubles ni de l'agencement, ni des motifs du papier peint (car il y en avait sûrement un), ni de ce que dit Yvon : rien que l'odeur et le vertige qui me prit aussitôt, comme si je m'étais penché sur un gouffre insondable. Je reculai comme je pus jusqu'à la cuisine où Yvon me rejoignit vite : on entendait déjà les pas de Loulousse sur les marches de l'escalier extérieur. Je devais être pâle mais elle ne se rendit compte de rien.
Il m'est parfois arrivé depuis de ressentir ce même vertige, ce même éblouissement face à l'inconnu, dans des églises, devant un paysage ou devant un tableau. Je n'ai jamais compris pourquoi.
Je vivais encore chez ma grand-mère, je devais avoir six ou sept ans et Yvon était mon compagnon de jeux. Les autres étaient ou trop vieux ou trop jeunes. Parfois aussi, ils ne se mélangeaient pas ou ne nous intéressaient pas. Dans les vieilles, il y en avait pourtant une que nous aimions bien. Elle s'appelait Suzanne (je l'ai revue il y a quelques années lors d'un enterrement au bourg), mais nous l'appelions Loulousse, je ne sais pas pourquoi.
Ses parents habitaient tout près, dans cette enclave du "château" où se déroulaient tous nos jeux. Pas de donjon ni de remparts dans ce château, de simples maisons où vivaient essentiellement des mineurs et leurs familles. Mais on disait qu'autrefois, à cet endroit, s'élevait un château. Est-ce pour cette raison que la place du hameau s'appelle pompeusement la place Marquise ?
Du logis de ces gens-là, je ne connaissais que la cuisine où, parfois, Loulousse, jouant à la "petite mère", nous invitait à manger quelques gâteaux secs, en cachette de ses parents au travail. Ce jour-là, alors que nous grignotions, elle fut appelée dans la cour. Seuls, Yvon et moi, il ne nous fallut pas longtemps pour pousser la porte de l'unique autre pièce : la chambre. Qui de nous deux en eut l'idée, je ne sais pas. Probablement Yvon car moi, j'étais un peu timoré à cette époque.
A peine entré, ce qui m'assaillit immédiatement, ce fut l'odeur. Une odeur étrange, pas désagréable mais inconnue, une odeur étrangère, une odeur d'étrangers. Je me souviens seulement de cela, ni des meubles ni de l'agencement, ni des motifs du papier peint (car il y en avait sûrement un), ni de ce que dit Yvon : rien que l'odeur et le vertige qui me prit aussitôt, comme si je m'étais penché sur un gouffre insondable. Je reculai comme je pus jusqu'à la cuisine où Yvon me rejoignit vite : on entendait déjà les pas de Loulousse sur les marches de l'escalier extérieur. Je devais être pâle mais elle ne se rendit compte de rien.
Il m'est parfois arrivé depuis de ressentir ce même vertige, ce même éblouissement face à l'inconnu, dans des églises, devant un paysage ou devant un tableau. Je n'ai jamais compris pourquoi.
C'est à vous.
A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une
phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez
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mercredi 23 janvier 2019
L'Ile d'un autre
Jacques Perry (1921-2016), je ne connaissais pas, je n'avais jamais rien lu de lui et ignorais jusqu'à son nom. Et puis, il y a Emmaüs et ses découvertes improbables. Dont ce roman : L'Ile d'un autre (1979).
Un homme aborde une petite île au large de la Bretagne. Sur cette île, une seule maison dont le propriétaire est absent. Il s'y installe, mange les provisions, fouille les tiroirs avec l'idée obsessionnelle de découvrir à travers ce qu'il voit, ce qu'il devine, la personnalité de celui qui y vient en vacances, de s'en faire comme un double. Il tire de ses recherches un long manuscrit qu'il veut faire parvenir à celui qu'il étudie ainsi.
Dire que ce roman est d'une lecture de tout repos, ce serait faux. J'ai dû plusieurs fois me faire violence pour ne pas abandonner, pour aller jusqu'aux bout de ces 500 pages à l'écriture pourtant classique. Mais j'aime parfois me faire violence, ne pas me contenter de lectures faciles que, finalement, on oublie très vite. On découvre d'autres pans de la littérature que la facilité a tendance à gommer. Une seule interrogation me reste après avoir tourné la dernière page : commet a-t-on l'idée d'écrire un livre pareil, qui ne ressemble à rien de connu (par moi en tout cas) ?
(Jacques Perry, L'Ile d'un autre. Ed. Albin Michel.)
Un homme aborde une petite île au large de la Bretagne. Sur cette île, une seule maison dont le propriétaire est absent. Il s'y installe, mange les provisions, fouille les tiroirs avec l'idée obsessionnelle de découvrir à travers ce qu'il voit, ce qu'il devine, la personnalité de celui qui y vient en vacances, de s'en faire comme un double. Il tire de ses recherches un long manuscrit qu'il veut faire parvenir à celui qu'il étudie ainsi.
Dire que ce roman est d'une lecture de tout repos, ce serait faux. J'ai dû plusieurs fois me faire violence pour ne pas abandonner, pour aller jusqu'aux bout de ces 500 pages à l'écriture pourtant classique. Mais j'aime parfois me faire violence, ne pas me contenter de lectures faciles que, finalement, on oublie très vite. On découvre d'autres pans de la littérature que la facilité a tendance à gommer. Une seule interrogation me reste après avoir tourné la dernière page : commet a-t-on l'idée d'écrire un livre pareil, qui ne ressemble à rien de connu (par moi en tout cas) ?
(Jacques Perry, L'Ile d'un autre. Ed. Albin Michel.)
Musique et cinéma
Certains l'aiment chaud, de Billy Wilder (1959), avec Marilyn Monroe, Tony Curtis et surtout Jack Lemmon qui m'y fait pleurer de rire. Inutile de résumer, tout le monde connaît. Surtout la dernière réplique : "Nobody's perfect !". Il fallait oser à l'époque...
mardi 22 janvier 2019
Retour à la plage
J'avais très peur d'être déçu hier soir, en revoyant sur Arte le film de Rohmer, Pauline à la plage (1983). Lors de sa sortie, j'avais trente et un ans : il s'en est écrasé, des vagues sur cette plage, depuis ! A l'époque, j'étais un inconditionnel de Rohmer, ce qui faisait hurler une de mes amies qui, elle, ne jurait que par les films d'aventures.
Allais-je être séduit à nouveau ? Tous ces dialogues ne m'assommeraient-ils pas aujourd'hui ? Et puis, surtout, un des rôles principaux est joué par quelqu'un que je ne supporte plus aujourd'hui : Arielle Dombasle !
Eh bien, le charme a encore opéré. Pas tout au début où quelques réparties m'ont paru un peu mièvres, mais très vite la petite musique de Rohmer a repris le dessus, tantôt intellectuelle, tantôt sensuelle, voire dérangeante et perverse.
Quant à Madame B-H-L, sa superficialité, son manque de naturel, correspondent parfaitement au personnage qu'elle incarne comme pour Dominique Sanda et le sien dans Novecento. Et puis revoir Pascal Gréggory et Féodor Atkine plus jeunes, ça n'est pas déplaisant ...
Allais-je être séduit à nouveau ? Tous ces dialogues ne m'assommeraient-ils pas aujourd'hui ? Et puis, surtout, un des rôles principaux est joué par quelqu'un que je ne supporte plus aujourd'hui : Arielle Dombasle !
Eh bien, le charme a encore opéré. Pas tout au début où quelques réparties m'ont paru un peu mièvres, mais très vite la petite musique de Rohmer a repris le dessus, tantôt intellectuelle, tantôt sensuelle, voire dérangeante et perverse.
Quant à Madame B-H-L, sa superficialité, son manque de naturel, correspondent parfaitement au personnage qu'elle incarne comme pour Dominique Sanda et le sien dans Novecento. Et puis revoir Pascal Gréggory et Féodor Atkine plus jeunes, ça n'est pas déplaisant ...
Et un peu de musique, ça vous dirait ? (230)
Comme un souvenir du voyage de Pierre au Cap Vert autrefois, jadis, naguère.
lundi 21 janvier 2019
Au long du fleuve
Panne de batterie
Alors que, samedi soir, j'arrive tout près de l'opéra, mon portable sonne. C'est M. qui me dit que, malade, elle ne viendra pas. D'ailleurs, il fait très froid et j'ai moi-même du mal à me réchauffer malgré mes trois-quarts d'heure de marche. Pendant que je parle avec M., une femme s'arrête non loin de moi.
D'abord, je ne fais pas attention mais, comme elle me regarde plusieurs fois, je commence à me poser des questions. Elle n'a pas du tout l'air d'une prostituée (ou alors le genre bourgeoise qui arrondit ses fins de mois). D'ailleurs, il n'y en a plus guère dans le quartier maintenant. Une ancienne mère d'élève alors ? Mais, tout en terminant la conversation, j'ai beau me creuser la tête, ce visage ne me dit rien du tout.
Elle a une bonne cinquantaine, blonde, mince, habillée élégamment et chaudement. Lorsque je raccroche, elle se rapproche encore et m'adresse la parole. Avec une extrême politesse, elle me raconte que, à cause des manifestations de gilets jaunes, il n'y a pas de métros, qu'elle doit rentrer chez elle, qu'elle est déjà très en retard, que son mari va s'inquiéter et que son portable est en panne de batterie. Aurais-je la gentillesse de lui permettre d'appeler sur le mien son époux pour le rassurer ?
J'ai l'extrême politesse : ce n'est pas le genre à partir en courant en embarquant mon téléphone.
Le mari répond, il viendra la chercher en voiture. Alors qu'elle me remercie encore, je lui demande d'où lui vient le léger accent que j'ai perçu dans sa façon de s'exprimer. Elle est allemande. S'ensuit une conversation sur mes déboires dans l'apprentissage de cette langue et la difficulté de trouver sur Lyon un endroit sérieux et pas hors de prix pour y prendre des cours. De son côté, elle voudrait apprendre l'italien. Son mari et elle sont danseurs de tango argentin et, dans leurs nombreux voyages, ils ont souvent l'occasion de rencontrer des gens de la botte, ce qui lui a donné envie de les comprendre plus facilement. En guise de boutade, je lui dis que nous étions faits pour nous rencontrer : je pourrais lui donner des cours d'italien et elle des cours d'allemand !
Mais ma plaisanterie a l'air de la chiffonner un peu. Y verrait-elle une invite à demi-mots, ce qui n'est pas, bien entendu ? Peu après, en me renouvelant ses remerciements, elle reprend son chemin vers le lieu de rendez-vous avec son époux et moi le mien vers l'opéra, avec, aux lèvres, un léger sourire pour avoir gêner une femme avec une proposition qui n'en était pas une. J'aime ces rencontres de hasard.
D'abord, je ne fais pas attention mais, comme elle me regarde plusieurs fois, je commence à me poser des questions. Elle n'a pas du tout l'air d'une prostituée (ou alors le genre bourgeoise qui arrondit ses fins de mois). D'ailleurs, il n'y en a plus guère dans le quartier maintenant. Une ancienne mère d'élève alors ? Mais, tout en terminant la conversation, j'ai beau me creuser la tête, ce visage ne me dit rien du tout.
Elle a une bonne cinquantaine, blonde, mince, habillée élégamment et chaudement. Lorsque je raccroche, elle se rapproche encore et m'adresse la parole. Avec une extrême politesse, elle me raconte que, à cause des manifestations de gilets jaunes, il n'y a pas de métros, qu'elle doit rentrer chez elle, qu'elle est déjà très en retard, que son mari va s'inquiéter et que son portable est en panne de batterie. Aurais-je la gentillesse de lui permettre d'appeler sur le mien son époux pour le rassurer ?
J'ai l'extrême politesse : ce n'est pas le genre à partir en courant en embarquant mon téléphone.
Le mari répond, il viendra la chercher en voiture. Alors qu'elle me remercie encore, je lui demande d'où lui vient le léger accent que j'ai perçu dans sa façon de s'exprimer. Elle est allemande. S'ensuit une conversation sur mes déboires dans l'apprentissage de cette langue et la difficulté de trouver sur Lyon un endroit sérieux et pas hors de prix pour y prendre des cours. De son côté, elle voudrait apprendre l'italien. Son mari et elle sont danseurs de tango argentin et, dans leurs nombreux voyages, ils ont souvent l'occasion de rencontrer des gens de la botte, ce qui lui a donné envie de les comprendre plus facilement. En guise de boutade, je lui dis que nous étions faits pour nous rencontrer : je pourrais lui donner des cours d'italien et elle des cours d'allemand !
Mais ma plaisanterie a l'air de la chiffonner un peu. Y verrait-elle une invite à demi-mots, ce qui n'est pas, bien entendu ? Peu après, en me renouvelant ses remerciements, elle reprend son chemin vers le lieu de rendez-vous avec son époux et moi le mien vers l'opéra, avec, aux lèvres, un léger sourire pour avoir gêner une femme avec une proposition qui n'en était pas une. J'aime ces rencontres de hasard.
dimanche 20 janvier 2019
De la Maison des morts
Hier soir, c'était opéra, avec une œuvre de Leos Janacek, De la Maison des morts, son dixième et dernier opéra puisque composé entre 1927 et 1928 (créé en 1930) et que le compositeur est mort en 1928. L'histoire (si l'on peut parler d'histoire) est inspirée du livre de Dostoïevski, Souvenirs de la maison des morts. On peut essayer de la résumer ainsi : un noble russe, condamné politique, se retrouve pour quelques mois au bagne, en Sibérie. Il découvre cet univers carcéral, fait à la fois de violence, de folie, d'injustice mais aussi d'histoires personnelles, de querelles, de spectacles et d'entraide (Goryantchikov, le noble, apprend à lire à un jeune détenu qu'il prend sous son aile avant d'être libéré).
Chantées en tchèque, les paroles étaient sous-titrées (heureusement !) mais être obligé de lire empêchait souvent de voir tout ce qui passait en arrière-plan sur scène. Car c'est bien la mise en scène qui a le plus attiré mon attention hier soir. A part son nom, je ne connaissais rien de Janacek, en particulier pas sa musique.et, franchement, je ne suis pas fan, en tout cas pas au point d'en entendre pendant 1h40. Les chanteurs étaient parfaits, mais ça ne fait pas tout.
La consolation fut d'aller, après, manger un bon kébab dans une officine proche de la place des Terreaux.
Pour vous donner une petite idée de la musique, en voici un extrait tiré du spectacle de 2017 à l'péra Bastille
Chantées en tchèque, les paroles étaient sous-titrées (heureusement !) mais être obligé de lire empêchait souvent de voir tout ce qui passait en arrière-plan sur scène. Car c'est bien la mise en scène qui a le plus attiré mon attention hier soir. A part son nom, je ne connaissais rien de Janacek, en particulier pas sa musique.et, franchement, je ne suis pas fan, en tout cas pas au point d'en entendre pendant 1h40. Les chanteurs étaient parfaits, mais ça ne fait pas tout.
La consolation fut d'aller, après, manger un bon kébab dans une officine proche de la place des Terreaux.
Pour vous donner une petite idée de la musique, en voici un extrait tiré du spectacle de 2017 à l'péra Bastille
Réponse à "Un autre petit problème de logique ?"
Pour cette histoire d'interrupteurs, vous n'avez pas montré vos lumières ! Voici donc la solution :
On allume l'interrupteur 1 et on le laisse allumé au moins cinq minutes. On ne touche pas l'interrupteur 2. Et enfin on allume l'interrupteur 3 et on le laisse allumé.
On va voir tout de suite dans la pièce où il y a les trois ampoules.
L'ampoule qui est éteinte et chaude correspond à l'interrupteur numéro 1. L'ampoule qui est éteinte et froide correspond à l'interrupteur numéro 2. L'ampoule allumée correspond à l'interrupteur numéro 3.
Et voilà !
On allume l'interrupteur 1 et on le laisse allumé au moins cinq minutes. On ne touche pas l'interrupteur 2. Et enfin on allume l'interrupteur 3 et on le laisse allumé.
On va voir tout de suite dans la pièce où il y a les trois ampoules.
L'ampoule qui est éteinte et chaude correspond à l'interrupteur numéro 1. L'ampoule qui est éteinte et froide correspond à l'interrupteur numéro 2. L'ampoule allumée correspond à l'interrupteur numéro 3.
Et voilà !
samedi 19 janvier 2019
Flambant neuf
Depuis quelque temps, j'étais agacé par une expression que les journalistes semblent beaucoup apprécié en ce moment : flambant neuf. Aucun problème avec un nom masculin : un véhicule flambant neuf, bien sûr. Mais je tiquais chaque fois en entendant, par exemple, une voiture flambant neuve. Je trouvais ça moche, voire incorrect.
Je viens de vérifier : les deux sont acceptés, une voiture flambant neuf comme une voiture flambant neuve. "Flambant" est évidemment considéré comme un adverbe ici, alors que l'adjectif "neuf" peut s'accorder avec le nom.
Mais, j'en suis sûr, cela ne changera rien à mes agacements. Têtu, je continuerai à dire : une voiture flambant neuf.
Je viens de vérifier : les deux sont acceptés, une voiture flambant neuf comme une voiture flambant neuve. "Flambant" est évidemment considéré comme un adverbe ici, alors que l'adjectif "neuf" peut s'accorder avec le nom.
Mais, j'en suis sûr, cela ne changera rien à mes agacements. Têtu, je continuerai à dire : une voiture flambant neuf.
Agenda
Pour la première fois depuis des années, j'ai acheté un agenda. J'ai été très surpris de constater que les plus petits coûtaient beaucoup plus cher que les plus grands. Le côté pratique (pouvoir le glisser dans sa poche ou dans son sac) se paie aussi ! Alors, puisqu'il est destiné à rester sur mon bureau, j'en ai pris un grand, Un Oxford, rouge pour que je n'ai pas à le chercher dans mes encombrements. Cela me changera du tout petit que j'utilisais depuis des années et que m'envoyait une association humanitaire mais pas cette année, malgré mon obole habituelle : la faute à Jupiter ?).
Mais pourquoi un agenda à la retraite ? Parce que je reviens sans doute à mon vrai tempérament qui est d'oublier très vite, même ce qui est important, sans doute parce que je ne le trouve pas essentiel. Et les petits papier pense-bête, ça s'accumule ... Quand je pense qu'autrefois, je disais que je serais vieux quand j'aurais un pyjama, une montre et un agenda. Ah oui, j'oubliais aussi le caddie ! Pas de doute : j'ai vieilli !
Mais pourquoi un agenda à la retraite ? Parce que je reviens sans doute à mon vrai tempérament qui est d'oublier très vite, même ce qui est important, sans doute parce que je ne le trouve pas essentiel. Et les petits papier pense-bête, ça s'accumule ... Quand je pense qu'autrefois, je disais que je serais vieux quand j'aurais un pyjama, une montre et un agenda. Ah oui, j'oubliais aussi le caddie ! Pas de doute : j'ai vieilli !
vendredi 18 janvier 2019
Un autre petit problème de logique ?
Dans une pièce il y a trois ampoules mais les trois interrupteurs sont dans une autre pièce d'où l'on ne voit pas la première.
Comment sait-on quel interrupteur allume chacune des ampoules , sachant qu'on ne peut aller voir qu'une seule fois dans la pièce où sont les ampoules ?
Comment sait-on quel interrupteur allume chacune des ampoules , sachant qu'on ne peut aller voir qu'une seule fois dans la pièce où sont les ampoules ?
Réponse à "Elémentaire, mon cher lecteur".
On place trois diamants, pris au hasard, sur chaque plateau de la balance.
- Si les 6 sont vrais, la balance est en équilibre. Il nous reste donc trois diamants potentiellement plus légers.
- Si la balance s'incline d'un côté , il nous reste toujours les trois du côté le plus léger.
Avec les trois restants, il suffit d'en mettre un de chaque coté.
- Si la balance s'équilibre, le diamant restant est le faux.
- Sinon le plus léger sera le faux.
- Si les 6 sont vrais, la balance est en équilibre. Il nous reste donc trois diamants potentiellement plus légers.
- Si la balance s'incline d'un côté , il nous reste toujours les trois du côté le plus léger.
Avec les trois restants, il suffit d'en mettre un de chaque coté.
- Si la balance s'équilibre, le diamant restant est le faux.
- Sinon le plus léger sera le faux.
jeudi 17 janvier 2019
Et pourquoi pas la peinture ? (38)
Il y a longtemps, j'ai déjà parlé de ce peintre flamand, Joachim Patinir (1483-1524) à propos d'un roman que j'avais fait lire à mes élèves : Le Secret de maître Patinir, de Sigrid Heuck, roman qui m'avait tout aussi plus qu'à eux. Ça avait été l'occasion pour moi de découvrir son œuvre qui, aujourd'hui, me fascine toujours autant.
Par exemple ce tableau : Paysage avec saint Jérôme, exposé au Musée du Prado de Madrid. L'épisode du saint retirant l'épine de la patte d'un lion y semble bien secondaire. Ce qui s'impose, ce qui éblouit, c'est bien sûr le paysage. Patinir est d'ailleurs considéré comme l'un des initiateurs du paysage dans la peintre occidentale. Les siens offrent toujours une sorte de vision panoramique en plongée. Au premier plan ici, mais dans un coin, la figure principale de saint Jérôme. Puis, en plan moyen, une dominante verte avec personnages vaquant à leurs occupations. Enfin, en arrière plan, les reliefs montagneux et le ciel menaçant. C'est probablement cet arrière-plan qui fait que j'aime tant Patinir : à cause de son bleu si particulier qui fait que l'on parle parfois du bleu Patinir.
On dit aussi qu'il avait coutume de placer, caché quelque part dans le paysage, un petit bonhomme en train de satisfaire un besoin naturel (d'où le surnom de "chieur" qui lui fut donné), personnage récurrent au point qu'on a pu dire qu'il s'agissait d'une sorte de signature. Mais je ne l'ai pas encore trouvé dans ce tableau-ci.
C'est à vous
A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une
phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez
l'agrandir en cliquant dessus.)
mercredi 16 janvier 2019
Colette
Il est très rare que j'aille au cinéma, encore plus rare que j'y aille le jour de la sortie d'un film. Ce fut le cas aujourd'hui avec le film Colette de l'américain Wash Westmoreland. Un peu d'appréhension tout de même avant de me décider : je ne connaissais aucun des acteurs, pas plus que le réalisateur. Et puis la si française Colette vu par un œil américain ? Finalement, ma sœur m'a convaincu d'y aller avec elle. Cet été, nous avions tellement apprécié la visite de sa maison à Saint-Sauveur.
Le film raconte une tranche de sa vie : celle passée avec Willy, son mari qui la vampirisait et signa à sa place la série des Claudine. Il est d'une facture très classique, dans les décors comme dans l'interprétation mais recrée avec succès aussi bien l'ambiance à Saint-Sauveur avec Sido que celle des salons parisiens, plus ou moins interlopes. Une belle réussite que je vous conseille si celle qui devint la vieille dame aux chats du Palais Royal vous intéresse.
Le film raconte une tranche de sa vie : celle passée avec Willy, son mari qui la vampirisait et signa à sa place la série des Claudine. Il est d'une facture très classique, dans les décors comme dans l'interprétation mais recrée avec succès aussi bien l'ambiance à Saint-Sauveur avec Sido que celle des salons parisiens, plus ou moins interlopes. Une belle réussite que je vous conseille si celle qui devint la vieille dame aux chats du Palais Royal vous intéresse.
Musique et cinéma
Marie Laforêt qui chante en anglais. Une rareté que je ne connaissais pas : un téléfilm de Robert Enrico, La Redevance du fantôme (1965), d'après une nouvelle de Henry James. La première chanson (Pay me my money down) est un chant traditionnel des dockers réclamant leur paie au capitaine du bateau. la seconde (Katy cruel) vient d'une chanson traditionnelle écossaise. Comme elle était belle, la fille aux yeux d'or...
mardi 15 janvier 2019
Elémentaire, mon cher lecteur ....
Vous devez retrouver le faux dans un lot de neuf diamants.
Vous savez qu'il est moins lourd que les autres.
Vous disposez d'une balance à balancier, et vous avez droit à seulement deux pesées.
Comment repérez-vous le faux ? Solution difficile à trouver mais tout à fait logique !
Vous savez qu'il est moins lourd que les autres.
Vous disposez d'une balance à balancier, et vous avez droit à seulement deux pesées.
Comment repérez-vous le faux ? Solution difficile à trouver mais tout à fait logique !
Et un peu demusique, ça vous dirait ? (229)
Comme elle m'a hanté, cette chanson ! Présentée par la France au Concours Eurovision 1963, elle avait terminé cinquième. Alain Barrière faisait littéralement craqué la cousine de ma mère.
Et moi, j'étais amoureux.... d'une fille. Mon premier amour. J'avais à peine plus de dix ans, elle aussi. Dernière année de primaire. En allant à l'école, je marchais sur le bord du trottoir, en comptant les pavés, en faisant déjà des paris sur les nombres, et surtout en me chantant à voix basse cette chanson que je lui destinais. Elle s'appelait Béatrice. Je ne connaissais pas encore celle de Dante. Pour moi, elle était unique. Je ne sais pas si j'existais pour elle. L'année suivante, elle avait déménagé et moi, j'étais en sixième. Mon grand amour à sens unique s'appelait alors Hélène. Après Dante, Ronsard. Et l'on s'étonnera que j'aime les livres....
lundi 14 janvier 2019
En toute amitié
J'ai appris hier l'arrestation et l'extradition vers l'Italie de Cesare Battisti, présumé coupable d'attentats meurtriers dans la péninsule lors des "années de plomb". Un moment réfugié en France, où il est gardien d'immeuble, il s'installera au Brésil en 2004 puis, de façon clandestine, en Bolivie fin 2018. Il y sera arrêté le 12 janvier 2019 et extradé le 14, aujourd'hui. La Bolivie n'a pas voulu contrarier son puissant voisin, le Brésil.
Battisti a toujours protesté de son innocence. Je ne sais pas s'il est coupable ou pas. Ce que je sais, c'est que c'est un excellent écrivain (j'ai lu Dernières Cartouches). Ce que je sais aussi, c'est qu'après l'élection de Bolsonaro, Salvini, ministre de l'intérieur italien salue sa victoire et lui demande de renvoyer en Italie "le terroriste rouge". Il est vrai que le rouge n'est pas la couleur préférée de ces deux messieurs... Mais, entre amis idéologiques, on peut se faire de petits cadeaux ! J'espère seulement que Salvini mettra autant d’acharnement pour élucider l’assassinat encore bien obscur de Pasolini....
Battisti a toujours protesté de son innocence. Je ne sais pas s'il est coupable ou pas. Ce que je sais, c'est que c'est un excellent écrivain (j'ai lu Dernières Cartouches). Ce que je sais aussi, c'est qu'après l'élection de Bolsonaro, Salvini, ministre de l'intérieur italien salue sa victoire et lui demande de renvoyer en Italie "le terroriste rouge". Il est vrai que le rouge n'est pas la couleur préférée de ces deux messieurs... Mais, entre amis idéologiques, on peut se faire de petits cadeaux ! J'espère seulement que Salvini mettra autant d’acharnement pour élucider l’assassinat encore bien obscur de Pasolini....
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dimanche 13 janvier 2019
Ouverture / fermeture
Je ne résiste pas à vous transmettre ces extraits d'un article du site herodote.net : ça s'est passé un 13 janvier :
"Le 13 janvier 1864, le tsar libérateur Alexandre II institue par décret les «zemstva» (« zemstvo » au singulier). Dans ces assemblées locales russes, toutes les classes sociales sont représentées et la noblesse n'a plus le monopole du pouvoir. C'est l'amorce d'une démocratie locale et un espoir de progrès pour les campagnes arriérées de l'immense Russie.
Ces « zemstva », assemblées locales où toutes les classes sociales sont représentées, ne constituent pas une nouveauté. Elles existaient dans la Russie des origines avant de disparaître suite aux invasions mongoles, au XIIIe siècle.
En ressuscitant les zemstva trois ans après avoir aboli le servage, le tsar veut associer les paysans à la gestion des campagnes et améliorer celle-ci.
Les nouvelles assemblées, libérées de la tutelle de la noblesse, font très vite la preuve de leur compétence et prennent en main les affaires locales, en matière sociale, dans les transports comme dans l'éducation..... En 1890, son fils et successeur, Alexandre III, dépouille les zemstva d'une bonne part de leur efficacité en rétablissant la noblesse dans un rôle prédominant....."
On a parfois l'impression que l'histoire bégaie., non ? ....
"Le 13 janvier 1864, le tsar libérateur Alexandre II institue par décret les «zemstva» (« zemstvo » au singulier). Dans ces assemblées locales russes, toutes les classes sociales sont représentées et la noblesse n'a plus le monopole du pouvoir. C'est l'amorce d'une démocratie locale et un espoir de progrès pour les campagnes arriérées de l'immense Russie.
Ces « zemstva », assemblées locales où toutes les classes sociales sont représentées, ne constituent pas une nouveauté. Elles existaient dans la Russie des origines avant de disparaître suite aux invasions mongoles, au XIIIe siècle.
Les nouvelles assemblées, libérées de la tutelle de la noblesse, font très vite la preuve de leur compétence et prennent en main les affaires locales, en matière sociale, dans les transports comme dans l'éducation..... En 1890, son fils et successeur, Alexandre III, dépouille les zemstva d'une bonne part de leur efficacité en rétablissant la noblesse dans un rôle prédominant....."
On a parfois l'impression que l'histoire bégaie., non ? ....
Vertus du ménage
Hier soir, chez Jean-Claude, j'ai mangé une très bonne blanquette de veau. Et puis, cette nuit, aigreurs d'estomac, remontées gastriques (que même le comprimé effervescent miracle n'a pas réussi à calmer), maux de ventre. Du coup, un peu vaseux ce matin au réveil.
Dans ces cas-là, deux solutions : ou bien on se lamente sur notre si fragile condition humaine (surtout gastrique) en restant lové sous le plaid du salon, les pensées perdues dans notre jeunesse qui l'est tout autant, ou bien on fait le ménage. Ça a toujours été pour moi un excellent remontant. Avant, quand j'avais un coup de blues, j'écoutais Barbara. Résultat très mitigé ... Et puis, j'ai découvert les bienfaits du ménage. Attention: ce n'est pas une passion, un pensum plutôt. Et heureusement, le blues et les maux d'estomac ne me rappellent que rarement à leur bon souvenir.
Alors, c'est parti. Poussière pourchassée, planchers lessivés, wc nettoyés à fond, salle de bain récurée, cuisine dégraissée, etc, etc. J'en ai aussi profité pour balancer plusieurs magazines entreposés dans les toilettes en me disant que je les lirais plus tard et que je n'ai jamais lus. Gardé seulement un vieux Canard enchaîné parce que, là, même des mois après, c'est toujours drôle.
A cinq heures, moi aussi j'étais lessivé mais, miracle, plus de gargouillis, plus de coups à l'estomac, plus de remontées indésirables. Mon plaid, mon bouquin et, deux minutes après, un bon petit roupillon réparateur. Et voilà. Si vous avez besoin d'un bon généraliste, adressez-vous au docteur Calyste : il vous invitera chez lui, car il y a encore du boulot : luminaires, poignées de porte, carreaux, fonds de placard, dessus de meubles .... Et je ne vous prendrais pas cher !
Dans ces cas-là, deux solutions : ou bien on se lamente sur notre si fragile condition humaine (surtout gastrique) en restant lové sous le plaid du salon, les pensées perdues dans notre jeunesse qui l'est tout autant, ou bien on fait le ménage. Ça a toujours été pour moi un excellent remontant. Avant, quand j'avais un coup de blues, j'écoutais Barbara. Résultat très mitigé ... Et puis, j'ai découvert les bienfaits du ménage. Attention: ce n'est pas une passion, un pensum plutôt. Et heureusement, le blues et les maux d'estomac ne me rappellent que rarement à leur bon souvenir.
Alors, c'est parti. Poussière pourchassée, planchers lessivés, wc nettoyés à fond, salle de bain récurée, cuisine dégraissée, etc, etc. J'en ai aussi profité pour balancer plusieurs magazines entreposés dans les toilettes en me disant que je les lirais plus tard et que je n'ai jamais lus. Gardé seulement un vieux Canard enchaîné parce que, là, même des mois après, c'est toujours drôle.
A cinq heures, moi aussi j'étais lessivé mais, miracle, plus de gargouillis, plus de coups à l'estomac, plus de remontées indésirables. Mon plaid, mon bouquin et, deux minutes après, un bon petit roupillon réparateur. Et voilà. Si vous avez besoin d'un bon généraliste, adressez-vous au docteur Calyste : il vous invitera chez lui, car il y a encore du boulot : luminaires, poignées de porte, carreaux, fonds de placard, dessus de meubles .... Et je ne vous prendrais pas cher !
samedi 12 janvier 2019
Momentini
- La crèche est rangée, le sapin enveloppé, les vœux envoyés, les agapes terminées. Tutto bene.
- Les jours rallongent. Oh! je sais bien : de quelques minutes seulement. C'est encore imperceptible, et pourtant j'ai l'impression de le voir, je le sens. Psychologiquement, ça joue. Tiens, il est plus de cinq heures et il ne fait pas encore noir.
- Une nuit remplie de rêves. En me réveillant, je me suis dit : "Ils devaient être heureux, je me sens bien". Un lambeau m'en est revenu alors que j'enfilais ma robe de chambre, disparu dès la lampe de la cuisine éclairée. Tant pis.
- J'avais réussi à ranger tous les livres qui encombraient ma commode, piles mêlant tous auteurs, tous genres, les gros dessous, les moins épais au-dessus. A peine un mois de répit et l'envahissement reprend.... La faute à qui ?
- Les jours rallongent. Oh! je sais bien : de quelques minutes seulement. C'est encore imperceptible, et pourtant j'ai l'impression de le voir, je le sens. Psychologiquement, ça joue. Tiens, il est plus de cinq heures et il ne fait pas encore noir.
- Une nuit remplie de rêves. En me réveillant, je me suis dit : "Ils devaient être heureux, je me sens bien". Un lambeau m'en est revenu alors que j'enfilais ma robe de chambre, disparu dès la lampe de la cuisine éclairée. Tant pis.
- J'avais réussi à ranger tous les livres qui encombraient ma commode, piles mêlant tous auteurs, tous genres, les gros dessous, les moins épais au-dessus. A peine un mois de répit et l'envahissement reprend.... La faute à qui ?
vendredi 11 janvier 2019
Echo Park
Après La Leçon d'allemand, j'ai eu du mal à rentrer dans ce polar. Mais je voulais quelque chose de plus léger, de plus facile. Alors pourquoi pas Connely ? Et puis la magie a de nouveau opéré, l'intérêt est venu et j'ai fini par le dévorer comme les précédents, si ce n'est que celui-ci est peut-être encore plus noir (tueur en série, magouilles politico-policières, vieille histoire criminelle non encore élucidée). Après l'avoir terminé, j'en suis revenu à du lourd...
(Michael Connely, Echo Park. Ed. du Seuil. Trad. de Robert Pépin.)
(Michael Connely, Echo Park. Ed. du Seuil. Trad. de Robert Pépin.)
jeudi 10 janvier 2019
C'est à vous.
A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une
phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez
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Et pourquoi pas la peinture ? (37)
Grâce à Mireille, avec qui je parlais d'Emil Nolde, j'ai eu l'idée de me pencher sur un autre peintre, autrichien celui-ci, Egon Schiele (1890-1918). Voici son dernier tableau (inachevé) : La Famille, où il se représente avec sa femme et l'enfant qu'il n'aura jamais puisque lui-même, peu de temps après son épouse enceinte, mourra de la grippe espagnole.
Schiele visionnaire ? Ce serait faire un très mauvais jeu de mots puisque son nom s'apparente au verbe allemand "schielen" qui signifie loucher. Il a d'ailleurs poussé l'humour jusqu'à se représenter parfois dans ses autoportraits avec un strabisme prononcé.
mercredi 9 janvier 2019
Le ciel lui a pourtant longtemps fait Grédy
Pierre Barillet, le co-auteur de pièces de boulevard (Fleur de Cactus, Le Don d'Adèle, Potiche) avec Jean-Pierre Grédy, est mort à 95 ans. Pour moi, comme Roger Hath et Donald Cardwell, il est indissociablement lié à l'émission Au Théâtre ce soir, diffusée à la télé de 1966 à 1986. Voici un extrait du Don d'Adèle, avec Maria Pacôme et Monique Tarbès (qui n'apparaît pas dans la vidéo).
Musique et cinéma
Quel souvenir de ce film, comédie noire hilarante produite par les Ealing Studios à Londres en 1955, qui produisirent aussi d'autres pépites, comme Noblesse oblige ou L'Homme au complet blanc, toutes avec Alec Guinness !
Si vous connaissez Arsenic et vieilles dentelles, de Capra, c'est un peu de la même veine. Dans Tueurs de dames, réalisé par Alexander Mackendrick avec également Peter Sellers, Alec Guinness (le professeur Marcus) loue avec ses complices, une chambre chez une vieille dame à laquelle ils font croire qu'ils sont musiciens. En fait, ils projettent le vol d'un transfert de fonds à la gare toute proche de King's Cross. Mais la vieille dame les repère. Ils décident alors de l'éliminer, ce qui s'avérera beaucoup plus difficile que prévu !
Ici, nous entendons le quintette à cordes en mi majeur de Luigi Boccherini...
mardi 8 janvier 2019
Et un peu de musique, ça vous dirait ? (228)
Bella ciao, une chanson italienne qui me tient particulièrement à cœur car elle est l'hymne des "partisans", ces résistants italiens aux troupes allemandes pendant la seconde guerre mondiale. Ce que je ne savais pas, c'est que, écrite en 1944, elle reprenait la musique d'une chanson populaire chantée par le saisonnières, les mondine, qui travaillaient dans les rizières de la plaine du Pô et se plaignaient de leurs conditions de travail. Cette mélodie aurait, semble-t-il des origines encore plus anciennes. Voici les deux versions : celle des travailleuses (chantée par Milva) et celle des partisans. Dans les deux cas, un bel hymne à la résistance !
lundi 7 janvier 2019
In et out
Pour les "in", nés un 7 janvier :
- Nicolas Cage (acteur),Max Gallo (écrivain), Pierre Gripari (écrivain), Lewis Hamilton (pilote), Robert Le Vigan (acteur), Charles Péguy (écrivain),Francis Poulenc (compositeur), Jean-Pierre Rampal (flûtiste), Bernadette Soubirous (sainte).
Pour les "out", morts un 7 janvier :
- Michel Auclair (acteur), Cabu (dessinateur), Charb (dessinateur), André Courrèges (couturier), Pierre Daninos (écrivain), François Fénelon (écrivain), France Gall (chanteuse), Hirohito (empereur), Philippe Honoré (dessinateur), Trevor Howard (acteur), Bernard Maris (économiste), Philippe Séguin (homme politique), Mario Soares (homme politique), Ingrid Thulin (actrice), Tignous (dessinateur), Georges Wolinski (dessinateur),.
Certains, dessinateurs entre autres, sont morts parce que d'autres avaient de noirs desseins.
- Nicolas Cage (acteur),Max Gallo (écrivain), Pierre Gripari (écrivain), Lewis Hamilton (pilote), Robert Le Vigan (acteur), Charles Péguy (écrivain),Francis Poulenc (compositeur), Jean-Pierre Rampal (flûtiste), Bernadette Soubirous (sainte).
Pour les "out", morts un 7 janvier :
- Michel Auclair (acteur), Cabu (dessinateur), Charb (dessinateur), André Courrèges (couturier), Pierre Daninos (écrivain), François Fénelon (écrivain), France Gall (chanteuse), Hirohito (empereur), Philippe Honoré (dessinateur), Trevor Howard (acteur), Bernard Maris (économiste), Philippe Séguin (homme politique), Mario Soares (homme politique), Ingrid Thulin (actrice), Tignous (dessinateur), Georges Wolinski (dessinateur),.
Certains, dessinateurs entre autres, sont morts parce que d'autres avaient de noirs desseins.
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dimanche 6 janvier 2019
La Leçon d'allemand
La quatrième de couverture annonçait : "authentique chef-d’œuvre de la littérature allemande". Je me méfie toujours de ces pousse-à-l'achat des éditeurs tout autant que du mot galvaudé de "chef-d’œuvre". Mais, pour une fois, il n'y a pas tromperie sur la marchandise. C'est un chef-d’œuvre, à mon avis aussi.
Siegfried Lenz (1926-2014) était un contemporain de Günter Grass dont il partagea le combat politique (sociale-démocratie) aux côtés de Willy Brandt. Ses premiers romans lui permettent vite de vivre de sa plume mais c'est surtout grâce à La Leçon d'allemand (1968) qu'il connaît la célébrité.
Un jeune écolier, dont nous saurons presque à la fin des 500 pages pourquoi il est dans une maison de correction, doit y écrire une rédaction sur le thème "Les joies du devoir". Il rend feuille blanche au professeur et est donc enfermé dans une cellule jusqu'à ce qu'il ait rédigé sa copie. Mais il se prend au jeu des souvenirs et ne veut pas sortir tant qu'il n'a pas terminé de raconter l'histoire de son père, un officier de police rigide qui doit faire appliquer la loi antisémite à l'encontre de l'un de ses amis d'enfance, un peintre dont le régime considère les œuvres comme de l'art dégénéré.
C'est littéralement époustouflant de justesse d'analyse et d'observation, en particulier dans la poésie de l'évocation des paysages de cette Allemagne du nord (on pense au héros du Tambour, caché sous les jupes de sa grand-mère dans les champs de pommes de terre). Un sens du détail qui n'alourdit en rien la narration, un hymne à la nature (comme chez Ernst Wiechert), et, en plus, un certain humour qui ne manque pas de finesse.
Je peux dire, sans exagérer, que c'est un des plus beaux romans que j'aie jamais lus. Et, comme Daniel, je ne suis pas près de l'oublier.
(Siegfried Lenz, La Leçon d'allemand. Ed. 10/18. Trad. de Bernard Kreiss.)
Siegfried Lenz (1926-2014) était un contemporain de Günter Grass dont il partagea le combat politique (sociale-démocratie) aux côtés de Willy Brandt. Ses premiers romans lui permettent vite de vivre de sa plume mais c'est surtout grâce à La Leçon d'allemand (1968) qu'il connaît la célébrité.
Un jeune écolier, dont nous saurons presque à la fin des 500 pages pourquoi il est dans une maison de correction, doit y écrire une rédaction sur le thème "Les joies du devoir". Il rend feuille blanche au professeur et est donc enfermé dans une cellule jusqu'à ce qu'il ait rédigé sa copie. Mais il se prend au jeu des souvenirs et ne veut pas sortir tant qu'il n'a pas terminé de raconter l'histoire de son père, un officier de police rigide qui doit faire appliquer la loi antisémite à l'encontre de l'un de ses amis d'enfance, un peintre dont le régime considère les œuvres comme de l'art dégénéré.
C'est littéralement époustouflant de justesse d'analyse et d'observation, en particulier dans la poésie de l'évocation des paysages de cette Allemagne du nord (on pense au héros du Tambour, caché sous les jupes de sa grand-mère dans les champs de pommes de terre). Un sens du détail qui n'alourdit en rien la narration, un hymne à la nature (comme chez Ernst Wiechert), et, en plus, un certain humour qui ne manque pas de finesse.
Je peux dire, sans exagérer, que c'est un des plus beaux romans que j'aie jamais lus. Et, comme Daniel, je ne suis pas près de l'oublier.
(Siegfried Lenz, La Leçon d'allemand. Ed. 10/18. Trad. de Bernard Kreiss.)
samedi 5 janvier 2019
Il n'est que d'être bien accompagné !
Je les ai vus arriver, mes amis du nord, bien emmitouflés à cause du vent glacial qui soufflait ce jour-là sur Lyon. Mais le soleil était là aussi et leur a fait apprécier l'architecture étonnante du Musée des Confluences. Pour les collections et expositions, je ne sais pas, tant nous avions de choses à nous dire. Nous n'avons pas arrêté de papoter. De formidables retrouvailles grâce auxquelles j'ai passé un après-midi rare. Quelques photos de ces instants.
Mais à qui appartient donc cette main ? |
Non, ce n'est pas lui, le "nordiste" |
L'inconnu au chapeau noir |
Momentini
- Étranges, les coïncidences ! Je viens de parler du roman Autant en emporte le vent et du vieux livre que ma mère possédait. En passant place Guichard, par hasard, je l'ai retrouvé dans la boîte à livres, exactement même édition. Engagé la conversation avec un vieux monsieur (enfin, plus vieux que moi) qui m'a appris que certains parfois récupéraient tous les livres à disposition pour les revendre.... Dégueulasse !
- Les rues, peu à peu, reprennent leur allure normale, les gens aussi. C'est fait pour un an..... Ouf !
- Une lectrice de mon blog, et blogueuse elle-même, m'a proposé, suite à un de mes articles, de me faire parvenir sa collection de timbres dont elle n'a plus que faire. Quelle gentillesse ! J'attends de voir cette dame avec impatience.
- Les rues, peu à peu, reprennent leur allure normale, les gens aussi. C'est fait pour un an..... Ouf !
- Une lectrice de mon blog, et blogueuse elle-même, m'a proposé, suite à un de mes articles, de me faire parvenir sa collection de timbres dont elle n'a plus que faire. Quelle gentillesse ! J'attends de voir cette dame avec impatience.
vendredi 4 janvier 2019
Et pourquoi pas la peinture ? (36)
Un tableau d'Emil Nolde,Schlepper auf der Elbe (Remorqueur sur l'Elbe) (1910). Dans le numéro 35 de "Et pourquoi pas la peinture ?", j'ai déjà évoqué ce peintre. Je viens de terminer La Leçon d'allemand, de Siegfried Lenz, dont je parlerai sans doute demain et ce tableau est assez proche de la sensation que j'ai eu tout au long de ma lecture.
C'est à vous
A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une
phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez
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Les prénoms révélés
- Deux jumeaux qui donnent des cauchemars au sommet de l'état. Comment s'appellent-ils ? Gilles et John.
- Monsieur et Madame Orée ont un fils. Comment s'appelle-t-il ? … Un indice : leur fils est ami avec le fils des voisins qui s’appelle Mr et Mme Jeunet. Rick Orée, l'ami du petit des Jeunet.
- David Bowie et Lady Di ont un fils chacun. Comment s'appellent-ils? Alain et Ken. Bowie Ken et Alain Di.
- Monsieur et Madame Sonne ont 2 fils. Comment s’appellent-ils ? Michaël, Jacques. Ou bien Pépito, Nicolas
- Monsieur et Madame Dufoie ont six filles. Comment s'appellent-elles ? Elles s'appellent toutes Rose : six Rose.
- Les Elnamuralanagecépazévidentsurtoutquantineigeparmoinscinq ont un fils. Comment s'appelle-t-il ? Bruce.
- Monsieur et Madame Orée ont un fils. Comment s'appelle-t-il ? … Un indice : leur fils est ami avec le fils des voisins qui s’appelle Mr et Mme Jeunet. Rick Orée, l'ami du petit des Jeunet.
- David Bowie et Lady Di ont un fils chacun. Comment s'appellent-ils? Alain et Ken. Bowie Ken et Alain Di.
- Monsieur et Madame Sonne ont 2 fils. Comment s’appellent-ils ? Michaël, Jacques. Ou bien Pépito, Nicolas
- Monsieur et Madame Dufoie ont six filles. Comment s'appellent-elles ? Elles s'appellent toutes Rose : six Rose.
- Les Elnamuralanagecépazévidentsurtoutquantineigeparmoinscinq ont un fils. Comment s'appelle-t-il ? Bruce.
mercredi 2 janvier 2019
Blague d'actualité
Puisque mes derniers "monsieur et madame" ne semblent pas vous inspirer, en voici un plus simple (puisque c'est moi qui l'ai inventé) :
- Deux jumeaux qui donnent des cauchemars au sommet de l'état. Comment s'appellent-ils ?
- Deux jumeaux qui donnent des cauchemars au sommet de l'état. Comment s'appellent-ils ?
Musique et cinéma
Film culte, musique culte, roman culte.Ma mère l'avait dans sa bibliothèque. Je l'ai lu enfant avant que mon frère ou ma sœur ne le prête à une copine qui ne le rendit jamais. A l'époque, c'étaient Ashley et Mélanie (Leslie Howard et Olivia de Havilland) que j'aimais. Comme j'étais sage !
Après, bien sûr, c'est la relation explosive entre Rhett et Scarlett qui eut ma préférence. Un jour, par hasard, aux puces de Lyon, j'ai retrouvé le livre, dans la même édition que celui perdu. Je l'ai racheté à ma mère et le lui ai offert. Où est-il maintenant ?
Mais, si vous avez aimé Gone with the wind, ne lisez pas la suite, Scarlett, d'Alexandra Ripley : la magie n'opère pas.
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