jeudi 30 juin 2022
Quelques perles (en Histoire) du Brevet
- 28 juin 1914 : assassinat du viaduc de Sarajevo.
- La vie dans les tranchées était très dure. La famine était si importante que les soldats buvaient leur urine et mangeaient leurs pansements.
- Au front, les soldats mouraient vivants.
(Et j'ai corrigé les fautes d'orthographe !)
Geolier !
Combien de fois ai-je été convoqué pour ça ! La correction ne m'a jamais posé de problèmes. La seule chose que je n'aimais pas, c'est quand des profs n'avaient pas répondu à la convocation et qu'il fallait se répartir les copies sans correcteurs.
En revanche, la surveillance m'a souvent exaspéré. Pas trop en elle-même, si ce n'est l'ennui qui finissait par s'installer. Mais des détails beaucoup plus graves à mon avis. D'abord les locaux : j'ai une fois surveillé dans un collège pré-fabriqué où il n'y avait pas de rideaux aux fenêtres et, bien sûr, la chaleur était intenable car pas moyen non plus d'ouvrir les fenêtres. Et, une autre fois, j'ai provoqué une véritable polémique en refusant d'être le seul surveillant dans une salle, même si (ou surtout parce que) dans la salle il n'y avait qu'une élève (ochlophobe ?). Le directeur du lieu a menacé d'appeler le mien. Je lui ai dit que ça ne me posait aucun problème. Il a fini par céder sans appeler. Nous nous sommes retrouvés deux surveillants. Quand je suis rentré à MON collège, j'ai parlé de l'affaire à mon directeur. Il m'a entièrement approuvé.
Voilà pour le Brevet. Le Bac, c'était autre chose ! Mais je ne regrette ni l'un ni l'autre, comme vous pouvez vous en douter.
mercredi 29 juin 2022
Et pourquoi pas la peinture ? (187)
Le vieux Pêcheur (1895), Pablo Picasso (?) |
Portrait d'un vieillard et d'un jeune garçon (1490), Domenico Ghirlandaio (Louvre, Paris) |
Le vieille Femme grotesque (1513), Quentin Metsys (National Gallery, Londres) |
Le vieux Couple (XVI°), Bartolomeo Passarotti (?) |
Un vieux Mendiant (XIX°), René Princeteau (Musée des B-A, Libourne) |
Portrait d'un vieil homme (vers 1500), Luca Signorelli ( Staatliche Museen, Berlin) |
Portrait de Hieronymus Holzschuber (1526 ou 27), Albrecht Dürer (Gemäldegalerie, Berlin) |
Portrait d'un vieux paysan (1888), Van Gogh (The Norton Simon Museum of Art, Pasadena) |
Le Juriste (1566), Giuseppe Arcimboldo (Nationalmuseum, Stockolm) |
Le vieux Maître d'école (1850), Jean-Jacques François Monanteuil (Musée des B-A, le Mans) |
mardi 28 juin 2022
Un de mes plus beaux souvenirs
La villa de Tibère, à Capri. Nous étions montés à pied, en plein soleil, seuls. Avais-je un peu insisté ? J'avais un peu plus de vingt ans, lui un peu plus de trente. Là haut, le golfe de Naples et de Sorrente devant nous. Du bleu et de la lumière. Sur la terrasse au bord de l'à-pic, un aimable vieillard avait proposé ses services pour nous prendre en photo. Je l'ai encore, cette photo. Je ne la sortirai pas aujourd'hui. Tous ces souvenirs me semblent plus beaux dans ma tête ...
La nuit n'est jamais complète
La nuit n’est jamais complète.
Il y a toujours, puisque je le dis,
Puisque je l’affirme,
Au bout du chagrin
Une fenêtre ouverte, une fenêtre éclairée
Il y a toujours un rêve qui veille,
Désir à combler, Faim à satisfaire,
Un cœur généreux,
Une main tendue, une main ouverte,
Des yeux attentifs,
Une vie, la vie à se partager.
Loin en arrière
Quand Pierre s'asseyait au clavier et se mettait à ce morceau-là, j'étais fasciné. Par la puissance de la musique de Bach, bien sûr, et aussi par l'agilité des pieds de l'organiste. Comme s'ils étaient totalement indépendants du reste de son corps, sachant seuls où appuyer, où se reposer, pendant que les mains courraient sur le clavier et préparaient simultanément les tuyaux utiles. Je n'ai jamais pu écouter de l'orgue sans penser à lui ... et à ses pieds.
Bonne fête
Le 28 juin, c'est la saint Irénée, tout le monde le sait. Mais quelle honte d'oublier tous les autres, qui n'apparaissent plus sur les calendriers. Pour réparer cette injustice, pensons tous à souhaiter une bonne fête aux Argimir, Eigil, Heimrad, Jonas (le Thaumaturge), Pappias, Serge (le Magistros), Serge (de Valaam), Téchilde, Théodechilde, Vincente, . Je compte sur vous ! Enfin, si vous en connaissez !
C'est aussi le dix-septième anniversaire de la mort de Pierre.
lundi 27 juin 2022
Les "mondine" de la plaine padane
(Riz amer, de Giuseppe de Santis, 1949. Avec Silvana Mangano et Vittorio Gassman).
Voyage en Italie
Adolescent, j'ai commencé une grande histoire d'amour avec Giono en lisant Le Chant du monde, entre lyrisme et épopée. Et puis, je m'en suis éloigné, je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que beaucoup le classaient sans les écrivains régionalistes. Et puis le ras-le-bol de Pagnol a sûrement joué.
Et je redécouvre Giono dans ce Voyage. Rien à voir avec Stendhal ou Goethe ! Giono ne parle que peu des sites célèbres des villes traversées. Il évoque le quotidien, les paysages bien sûr, mais aussi les hommes et les femmes les plus humbles. Et ces évocations ont souvent fait ressurgir nombre de mes souvenirs personnels.
Et surtout, ce que je découvre chez lui, c'est une terrible méchanceté, chose dont je ne l'aurais jamais cru capable (la façon dont il évoque, par comparaison, Marseille par exemple).
Enfin, une phrase sur la population de Ferrare que j'aurais aimé écrire : "Cette foule de Ferrare est assez surprenante en Italie : elle n'est pas bon enfant. Je vois de très beaux visages qui portent haut un air volontairement dur (...) On éprouve le malaise qu'on éprouverait à voir un sourd s'escrimer à ouvrir une boîte de sardines avec un stylo."
(Jean Giono, Voyage en Italie. Ed. Gallimard.)
C'est à vous
dimanche 26 juin 2022
Et une précision
Saint Ignace de Loyola a été touché par un boulet de canon à la bataille de Pampelune le 20 mai 1521. Ce moment a changé sa vie. Immobilisé dans son lit à cause de sa jambe brisée, le chevalier Ignace continuait, comme à son habitude, de rêver de batailles, d’honneur et de dames à conquérir. Faute de mieux et pour combattre l’ennui, Ignace s’adonna en parallèle à la lecture d’une vie du Christ et d’un recueil de vies des saints. cette lecture a déclenché une conversion qui a finalement conduit à la fondation de la Compagnie de Jésus. Ad majorem Dei gloriam, donc !
Quelques restrictions
- pas un mot sur un directeur général "éphémère" viré, à mon avis, de façon déshonorante pour le CA (dont le faisais partie à l'époque). Pas un mot non plus sur un intendant et une responsable de niveau vidés la même année, et de la même façon.
- pas un mot sur le directeur de la chorale (que j'ai accompagnée pendant une bonne dizaine d'années), qui , s'il n'était sans doute pas irréprochable, a tout de même contribué longtemps à la réputation du Centre.
- pas un mot sur la directrice du lycée professionnel qui m'a embauché et que je vénère. D'autres morts ont été évoqués. Pourquoi pas elle ?
Bon, je chipote sans doute ?
samedi 25 juin 2022
Le ciel resta serein.
En passant devant la devanture de ma coiffeuse, je vois la porte du salon ouverte. J'échange quelques mots avec elle, comme souvent. Son employée me dit qu'habillé ainsi (pantalon de lin et chemise blanche flottante, de lin elle aussi), je ressemble à un peintre de Montmartre du début du siècle. Bêtement, cette remarque me rassure, j'y vois un signe que la soirée sera bonne. J'arrive une bonne demi-heure, exprès. La messe est commencée, pas les discours. Je m'attarde peu dans la chapelle, je préfère partir errer dans les couloirs, vides à cette heure.
Le petit bureau où je fus reçu pour la première fois par un "préfet" est toujours là, dans le hall au sommet de l'escalier monumental. J'avais peur ce jour-là et ne me doutais pas que j'allais passer plus de trente ans dans cette institution. Le large couloir où autrefois se trouvait la salle des professeurs du lycée d'enseignement général où nous venions, après le repas, boire le café, nous du lycée professionnel. Chaque lycée avait ses tables, par accord tacite. On ne se mélangeait guère et je trouvais les autres un peu prétentieux. Tout au fond de ce couloir, quelques escaliers mènent à la cour du lycée professionnel. Là non plus, rien n'a changé, sauf le mur contre l'impasse, aujourd'hui couvert de casiers pour les élèves. Tout en haut, il y a la terrasse qui servait de lieu de récréation aux élèves. Je n'entrerai pas : Yaya émerge des sous-sols et me reconnait. Il faisait autrefois la vaisselle au self du collège. Il travaille au lycée maintenant et, dans sept ans, il sera en retraite. Il a blanchi, mon Yaya !
En revenant en arrière, je repère que certains lieux ont gardé leur appellation de toujours.
A l'autre bout du couloir, la cour d'Auvergne où, après les discours, se passeront les festivités. Les cuisiniers s'activent. Je ne connais personne dans ces employés d'une société de restauration. Quelques photos de cette cour qui s'est adaptée selon les règles successives des consignes de sécurité.
La messe touche à sa fin et je croise Vincent qui en accompagnera la sortie à l'orgue. Je l'accompagne à son pédalier. Je suis rarement monté jusque là.
Les couloirs se remplissent, les discours vont commencer dans la salle des spectacles. Que de retrouvailles, que d’enlacements, que d'embrassades ! J'espère que le virus ne s'en rendra pas compte ! Contrairement à d'autres occasions, les discours sont passionnants sur l'histoire et la spécificité du centre. C'est là que je prends vraiment conscience d'être un vieux de la vieille. Presque tout ce qui est évoqué, je l'ai connu, je l'ai vécu ... Un ancien élève que j'ai bien connu à la chorale, aujourd'hui architecte, a pensé une sculpture matérialisant les quatre implantations des sept établissements sur la ville, avec, au centre de chaque grande face, le boulet de St Ignace. Elle est offerte à chacun des directeurs généraux successifs et aux set directeurs des établissements.
Et puis, nous sortons dans la cour. Et la fête "profane" commence. Le clou en sera une sorte de photomaton qui transformera les profs en gamins qui découvrent un jouet amusant. Combien de photos de groupa a-t-il prises ce soir-là ? Ça n'arrêtait pas. Mes anciens collègues du lycée professionnel tiennent absolument à ce que je pose avec eux. Je n'y ai pourtant passé que quelques brèves années avant de rejoindre l'équipe du collège. Mais elles me tiennent encore à cœur : peut-on oublier ses premières amours ? La fête se terminera peu après 23 heures. Je rentre à pied, j'ai besoin de repenser à tout ça.
Un moment de joie, donc, d'amitié, comme j'espérais qu'il serait. Et j'aurais encore tellement de choses à évoquer !
vendredi 24 juin 2022
Que la vie en vaut la peine
C’est une chose étrange à la fin que le monde
Un jour je m’en irai sans en avoir tout dit
Ces moments de bonheur ces midi d’incendie
La nuit immense et noire aux déchirures blondes
Rien n’est si précieux peut-être qu’on le croit
D’autres viennent
Ils ont le cœur que j’ai moi-même
Ils savent toucher l’herbe et dire je vous aime
Et rêver dans le soir où s’éteignent des voix
D’autres qui referont comme moi le voyage
D’autres qui souriront d’un enfant rencontré
Qui se retourneront pour leur nom murmuré
D’autres qui lèveront les yeux vers les nuages
Il y aura toujours un couple frémissant
Pour qui ce matin-là sera l’aube première
Il y aura toujours l’eau le vent la lumière
Rien ne passe après tout si ce n’est le passant
C’est une chose au fond que je ne puis comprendre
Cette peur de mourir que les gens ont en eux
Comme si ce n’était pas assez merveilleux
Que le ciel un moment nous ait paru si tendre
(…)
Une journée particulière
Revu des gens que j'aime et que maintenant je vois très peu. Quand Hélène est arrivée, elle qui, pendant sa période de divorce, avait bâti une muraille autour d'elle et ne répondait pas aux appels téléphoniques, elle m'a enlacé, comme autrefois, mieux qu'autrefois. Pas de mots, ils auraient été bien bêtes. L'émotion m'a submergé.
Et ce soir, enfin, les 50 ans (en fait 51) de l'institution scolaire où j'ai travaillé des dizaines d'années. La fête, quoi ! Un grand écart que cette journée, comme le ciel, tantôt gris, tantôt bleu.
jeudi 23 juin 2022
Soirée déstabilisante
Quand plus rien n'aura d'importance est une sorte de trilogie dont j'ai parfois eu du mal à saisir le fil directeur.
D'abord une sorte d'impromptu en "costumes d'époque" (celle de Molière, dont les comédiens portent le nom de certains personnages), impromptu au texte dû à Michel Deutch et portant sur les violences sexuelles (le baiser à la Belle au Bois Dormant ...)
Ensuite, une succession d'interviews de quelques artistes (dont Marguerite Duras, Niki de Saint Phalle, Louise Bourgeois et William Forsythe) portant sur leur art, et sur l'art de manière plus générale : celui-ci doit-il connaître des limites politiques, morales, esthétiques ou se sentir libre de toutes ces contraintes ? Pour moi, la partie de la trilogie la plus intéressante.
Enfin, une chorégraphie (Ricardo Moreno et Jean-Claude Gallotta) semblant totalement indépendante du reste et qui m'a laissé perplexe.
Une soirée donc qui demandait une attention de tous les instants et, malgré cela, je ne suis pas sûr d'avoir tout compris ! Mais encore une fois, belle prestation des étudiants de l'Ensatt !
(J'ai pris quelques photos, sauf de la deuxième partie, mais elles ne sont pas terribles.)
mercredi 22 juin 2022
Et pourquoi pas la peinture ? (186)
Flagellation du Christ (1280-85), Cimabue (Frick Collection, New-York) |
Le Péché originel (1424-25), Masolino da Panicale (Église Santa-Maria del Carmine, Florence) |
Académie d'homme, alias Patrocle (1780), Jacques-Louis David (Musée Thomas-Henry, Cherbourg) |
Baigneurs (1890-92), Paul Cézanne (Musée d'Arts, Saint-Louis, USA) |
Lovers of the sun (1923), Henry-Scott Tuke (Collection privée) |
Autoportrait nu (1910), Egon Schiele (Albertina Museum, Vienne) |
Deux Hommes nus (1947), Bernard Buffet (?) |
Égalité devant la mort (1848), William Bouguereau (Musée d'Orsay, Paris) |
The Bath (1951), Paul Cadmus (Whitney Museumof American Art, New-York) |
Origine de la guerre (1989), Orlan (?) |