dimanche 30 avril 2023

Tout ça en musique, bien sûr !

Souvenez-vous ...

Bégaiements de l'Histoire

Je suis, hier, retombé tout à fait par hasard sur un article de Potomac du 16 juin 2009, article intitulé "Taquineries". Je trouve que, hormis le fait que je suis maintenant à la retraite, il reste étonnamment de circonstance. 

Ce matin, au réveil, j'ai appris la nouvelle : revoir l'âge de la retraite ne serait plus tabou, selon Fillon. Ainsi serait-il question d'en repousser l'âge légal à 67 ans. Il y a quelque temps, j'ai déjà pris dans la poire quatre trimestres de plus, comme ça, sans crier gare.

Ça me rappelle un souvenir de mon enfance. A la vogue (fête foraine pour les non-initiés), il y avait au centre des manèges pour les petits un pompon qui pendait au bout d'une corde actionnée par le forain depuis le bord du manège. Le jeu consistait à attraper ce pompon, généralement tenu à la corde par une simple pince à linge, pour gagner un tour gratuit. Bien sûr, le forain appâtait un moment les bambins avant de consentir à le laisser prendre par tel ou tel. J'entends encore les cris de ceux qui le frôlaient ou le tenaient même, sans parvenir à le décrocher.

Ainsi de ma retraite. Plus j'avance, plus le nombre d'années diminue, plus je tends les bras vers elle et plus elle recule sans se laisser saisir, semble-t-il. Je voudrais simplement dire à Monsieur Fillon et à son grand patron que, s'ils se sentent l'humeur mutine et joueuse, je ne goûte plus guère, quant à moi, les taquineries qui durent trop longtemps. J'ai sans doute perdu mon âme d'enfant.

La chanson d'amour du dimanche

samedi 29 avril 2023

Sixième sens

Dans le même ordre d'idées ...

Peut-on rire du handicap ? » boutdevie.org – L'association de Frank Bruno,  pour les personnes amputées.

Près de trente ans plus tard ...

J'ai eu, il y a longtemps, un élève dont les mains, plus ou moins atrophiées, avaient poussé au bout de moignons de bras. Le genre d'élèves dont on se souvient ! Je l'ai revu ces jours-ci, près de chez moi. Je sais qu'il travaille dans la rue derrière, un boulot en informatique. Mais là, en plus, il était en fauteuil roulant. 

Nous avons bavardé un moment (il se souvenait aussi de moi). Nous avons évoqué quelques souvenirs de sixième et de cinquième, une classe européenne en Alsace, dans le Hohwald (à l'époque, pas encore opéré des jambes qu'on lui a ensuite étirées, il était aussi en fauteuil et son grand plaisir était de dévaler à toute allure un pré en pente devant notre logement. Je vous laisse deviner mon anxiété ...), sa mère infirmière aujourd'hui à la retraite, ... Le fauteuil roulant actuel est dû à un problème de genou. Mais ça ne l'empêche pas de prendre le métro et de rentrer seul chez lui, à Sainte-Foy. Il a quarante ans.

Mon seul regret : n'être pas parvenu à le tutoyer, comme je le faisais à l'époque ...

(J'avais, une année, devant lui, dit une énorme bourde, heureusement à un autre élève. A ce gamin qui m'avait sorti une énormité, je n'avais rien trouvé de mieux que de lui répliquer : - Les bras m'en tombent ! ...)

vendredi 28 avril 2023

Un lieu que j'ai toujours aimé à Lyon

Deuxième "petit" tour (mercredi)

Direction les pentes de la Croix-Rousse pour récupérer Le Lac. Je ne passe pas par le centre, je longe le Rhône. C'est aussi long mais ça change. J'attaque le début des pentes et me voilà rue des Capucins. Le nom de la librairie me plaît bien : Ouvrir l’œil. Ils ont bien mis le livre de côté. Peu le temps de bavarder car les clients se pressent. 

Redescente par la rue de Griffon. La place des Terreaux est baigné de soleil, les terrasses pleines de t-shirts. Je leur préfère l'ancien cloître du musée et son jardin. Un îlot de calme en plein centre-ville. Là, nouvelle conversation avec un couple de tunisiens âgés. Elle n'était jamais venu dans ce cloître, lui connait bien. Nous parlons de Carthage, d'Hannibal et ses éléphants (selon le brave homme, il serait même allé en Amérique). Lui s'extasie devant l'architecture et le boulot que ça a demandé. A un moment, il a l'idée de cueillir une tulipe pour l'offrir à sa femme : je l'en dissuade. Nous imaginons même que nous passons la nuit dans ce jardin. Ça ne serait pas pour me déplaire ! 

Traversée du Rhône direction le 6°. Au kiosque à fleurs, une pancarte : les pivoines sont arrivées. A l'intérieur. Je les vois par la vitre, magnifique, mais à ce prix-là ... Puis avenue Foch et avenue de Saxe, où les commerces ont morflé lors de la dernière manif, particulièrement les banques, qui ne manquent pas dans le quartier. Les habitants se sont plaints : deux manifs dans le 6°, ça ne s'était jamais vu (nous, dans le 3°, nous  en avons eu une dizaine). J'aurais aimé voir ça, surtout Boulevard des Belges, le coin le plus huppé, qui longe le parc de la Tête d'or. Je passe devant mon ancien chez moi mais même pas de pincement au cœur (ça fait tout de même bientôt 32 ans que j' ai déménagé !) : je préfère mon "nouveau" quartier, plus populaire. 

Je rentre chez moi avec l'essentiel : le livre en poche !

Librairie Ouvrir L'oeil | Facebook
Librairie Ouvrir l'oeil.

Deux petits tours en ville (2)

Place Guichard (3°)

Place Guichard (3°)

Place Lyautey (6°)

Rue Alexandre Luigini (1°)

Cloître du musée Saint-Pierre (1°)

Début des pentes (au fond, Saint-Polycarpe, 1°)

Rue du Griffon (1°)

Rue du Griffon (1°)

jeudi 27 avril 2023

Pour se faire une idée

Francis Chaput, libraire et propriétaire du Bal des Ardents
Le Bal des ardents (et mon ancien collègue)
La Gryffe
Illustration de Alexandra Villon
La Madeleine

Premier "petit" tour (mardi)

A la recherche de deux DVD : la suite de la série Downton Abbey, c'est à dire deux films plus récent. Joseph Gibert aura bien ça ! Ben non, Gibert n'a pas. Alors, direction OCD, rue Victor Hugo (après arrêt prolongé pour faire connaissance avec Bavure). Perso, je préfère aller chez eux, car ce sont des pros. Las, OCD n'a pas. Mais OCD sait (toujours) renseigner, et avec le sourire, s'il vous plait ! Leur second magasin, près des Terreaux, les a en stock. Ils téléphonent et on me les réserve. 

Bon, j'avais dit "petit" tour, mais mon dos me permet encore d'aller les récupérer. Et voilà : premier objectif atteint. Le second était l'achat du deuxième roman de Yana Vagner, Le Lac (la suite de Vongozero). Chez Gibert, je ne trouve pas le deuxième mais le troisième (L'Hôtel) dont j'ignorais l'existence. Chez OCD, ils ne vendent pas de bouquins, mais je pense à mon ancien collègue qui tient une boutique dans la Presqu'île : il n'a pas mais nous bavardons un peu et il me présente sa fille, Lola. Je ne suis pas loin des Terreaux, et, dans la rue qui mène au Rhône, il y a une librairie d'occasions. Je pousse la ballade un peu plus loin. Ils connaissent mais n'ont pas. 

Traversée du Rhône, et je file plus au sud que chez moi : j'ai pensé à une petite librairie, La Madeleine,  près de Saint-Louis, où les deux libraires (femmes) sont très sympas. En passant, petit détour à la Gryffe, où ils sont super aussi ( leur librairie s'appelle "espace militant"). Mais rien (de toute façon, ils n'ont que très peu de romans). 

J'en ai plein les pattes mais je continue : dans ma tête, il y a un petit diablotin têtu qui me dit que je dois TOUT trouver ce soir ! Ouf, je vois s'approcher le clocher de Saint-Louis. Mes premiers mots à la libraire : -Si vous l'avez, je vous embrasse ! Elle préfère que je lui donne d'abord le titre recherché. Elle non plus ne l'a pas.. D'ailleurs, il est épuisé et ne sera pas réédité ! Mon moral fond plus vite que la glace en pleine canicule. Mais, miracle de l'informatique, elle découvre qu'il en reste un exemplaire rue des Capucins, tout près des Terreaux ! J'étais tout près tout à l'heure ....

Et (quand je vous dis qu'elles sont supers, ces nanas libraires), elle téléphone à son collègue. Disque : - Veuillez rappeler ultérieurement. Elle rappelle ultérieurement. C'est sans doute un ultérieurement encore trop proche ... En attendant, elle m'achève en me confiant qu'il n'existe plus qu'un seul exemplaire non seulement à Lyon mais dans tout Auvergne-Rhône-Alpes ! Après d'autres essais, elle me donne l'adresse et le téléphone de la librairie qui le possède. 

Je rentre chez moi, lessivé, et un peu déçu : je n'ai pas atteint mon objectif de tout rapporter. Mais diablotin me chuchote toujours à l'oreille. Je vais essayer une dernière fois de les joindre. Et, miracle, ça décroche, et, miracle, on ne me demande pas mon nom mais mon prénom pour me le réserver. Pas la peine de me précipiter : ils me le garderont une quinzaine de jours. 

Alors, devinez quel sera l'objectif de mon "petit" tour du mercredi. Je ne vais tout de même pas attendre quinze jours. J'ai toujours pensé qu'être têtu était une qualité !

Deux petits tours en ville

Théâtre, rue des Marronniers (2°)

Théâtre, rue des Marronniers (2°)
 
Sur le Rhône

Place Louis Pradel (1°)

Opéra (1°)

Musée Saint-Pierre (1°)

Musée Saint-Pierre (1°)

Musée Saint-Pierre (1°)

Place des Terreaux (1°)

Acanthes (1°)

mercredi 26 avril 2023

Légendes

La pivoine chez les Grecs 

Son nom d’après les rumeurs, lui viendrait du médecin Péon, disciple d’Asclépios, dieu de la médecine. Ce dernier aurait trouvé un remède à la douleur des femmes durant leur accouchement. Son maître jaloux de son talent, se dit que finalement, il mériterait bien de mourir. Fort heureusement pour Péon et pour nous, Zeus proposa une punition moins dramatique et changea le jeune médecin en la fleur qu’il avait découverte : une pivoine. 

Aussi réputée pour ses couleurs vives, ses teintes et nuances ont également inspiré une légende qui continue d’exister dans notre monde moderne, à travers l’expression : “rougir comme une pivoine”. L’histoire parle ici de la nymphe Péone, qui comme la plupart des naïades était d’une incroyable beauté. Courtisée par tous les dieux, elle eut la mauvaise idée d’en faire un peu trop et d’enfreindre le code divin de la pudeur. Un faux pas, provoquant l’indignation des tout-puissants, qui décidèrent alors de la changer en une fleur extraordinaire : une pivoine. Quant à son erreur de jugement, pour l’inscrire à jamais dans l’histoire, ils donnèrent à ses pétales la couleur de la honte, le rouge. D’où l’expression…

Pas d'accord !

Et pourquoi pas la peinture ? (229)

 Pas encore achetées parce que trop cher : les pivoines.

Édouard Manet, <i>Vase de pivoines sur piédouche</i>
Vase de pivoines sur piédouche (1864), Édouard Manet (Musée d'Orsay, Paris)

Pivoines (XVII°), Yun Shouping (Freer Gallery of Art, Washington)
Pivoines (1869), Berthe Morisot (National Gallery of Art, Washington)
Pivoines et iris dans un vase en céramique - Albert Williams
Pivoines et iris dans un vase en céramique (non daté), Albert Williams (Coll. privée)
Femme africaine avec pivoines, (1870), Jean Frédéric Bazille (Musée Fabre, Montpellier)
Reproductions De Peintures | Vase avec Myosotis et pivoines, 1886 de Vincent Van Gogh (1853-1890, Netherlands) | ArtsDot.com
Vase avec myosotis et pivoines (1866), Van Gogh (Musée van Gogh, Amsterdam)

 

Bouquet de pivoines dans un pot vert (ébauche) (vers 1898), Paul Cézanne (?)

Branche de pivoine blanche et sécateur de Manet - Se connaître
Branches de pivoines blanches et sécateur (1864), Édouard Manet (Musée d'Orsay, Paris)

Vincent van Gogh. Roses et Pivoines
Roses et pivoines (1886), Vincent van Gogh (Musée Kröller-Müller, Otterlo)

mardi 25 avril 2023

Recherche Rémi désespérément.

Rémi, c'est le SDF avec qui je parlais littérature ou chiens près de chez moi. J'aimais bien ces moments d'échange, les voisins du quartier l'aimaient bien aussi. Et puis, un jour, plus de Rémi ! Et c'est là que commence toute une série de coïncidences. 

Un soir, au restaurant avec ma sœur, la serveuse, qui habite mon quartier,  nous parle d'un SDF et de ses chiens. - C'est de Rémi que vous parlez ? - Oui, vous le connaissez ? Etc, etc. J'apprends alors que sa vieille chienne est la mère des petits d'un autre groupe, cours Gambetta. Je les ai vus souvent, ceux-là, ils sont beaux. J'apprends aussi que Rémi a mis le cap vers le sud, du côté de Montpellier. Fin (momentanée) de la quête. Quelques mois passent.

La semaine dernière, je vais jeter un œil au dépose-livres près de l'école. Une silhouette m'interpelle :  je la connais, cette rousse mal fagotée à la bouche déjà édentée. C'est une du cours Gambetta, une de ceux qui ont adoptés les chiots de Rémi. On engage la conversation (c'est fou comme la retraite m'a décontracté de ce côté-là !). Bien sûr, elle connait Rémi. Non, il n'est jamais parti à Montpellier : il quête près du Monoprix de la place Bellecour. 

Aujourd'hui, j'avais à faire en ville. Et tout près de Bellecour. A l'angle du Monoprix, je vois les genoux d'un homme assis au sol qui dépassent. Rémi ? Eh non, mais il le connait. Hélas, il ne l'a pas vu depuis deux jours. Et le temps passe à bavarder. Son chien m'adopte tout de suite : c'est un beauceron arlequin, affublé du doux nom de Bavure. Je sais vite tout sur lui, et ça me rappelle tellement Cicio, mon croisé Beauceron que Pierre et moi avons trouvé en Italie et qui a vécu dix-sept ans avec nous. Bref, outre le chien, je me suis fait un nouveau copain. J'apprends, horrifié, que certaines belles âmes du centre ville ont essayé de l'empoisonner en dispersant des boulettes de viande bien trempées dans de l'antigel ! Pauvres salauds ! 

Bref, pour mes futures balades, si je manque d'imagination, je vais me mettre à faire le tour de mes copains clodos. Ils me plaisent, à moi, ces gens-là ! Et puis, je n'ai pas encore retrouvé Rémi ...

Berger de Beauce — Wikipédia
Ciccio ressemblait à ça.

Nos chiens Beauceron, Bas-Rouge, Berger de Beauce, Arlequin - Elevage de  Chien de Montagne des Pyrénées,Berger de Beauce
Et là, on dirait Bavure