Paternité

Je suis en train de regarder la série Dowton Abbey (oui, je sais, j'ai du retard). Dans un des épisodes, un tout nouveau père rend visite à sa femme à la maternité, serre le nouveau-né dans ses bras et, en rentrant chez lui, se tue dans un accident de voiture. Et là, je me suis rendu compte que j'avais les larmes aux yeux. 

Mon père est mort alors que je n'vais que sept mois, seul dans son lit d'hôpital. c'est ma mère qui l'a découvert à son arrivée. J'ai toujours su tout cela, on ne m'a jamais rien caché. J'ai souvent pensé à sa mort, seul. Mais ce qui m'a toujours ému, c'est une lettre qu'il avait écrite avant sa mort, peu après ma naissance. Il y disait (à qui ? A ma grand-mère sans doute. Je possède cette lettre mais, depuis longtemps, j'ai cessé de fouiller dans mes "archives" : j'en sors trop perturbé), il y disait donc sa joie et sa fierté d'être père d'un beau poupon bien portant. N'étant pas moi-même père, je ne sais ce que sont ces joies de la paternité. Je crois que c'est cela qu'a fait remonter, l'autre soir, cette scène de la série, soixante-dix ans après. Il y a des blessures qui sont longues à cicatriser. Il m'a tout de même tenu dans ses bras.