Le Poisson rouge

Chacun chez soi !

Le petit Poisson et le pêcheur

Petit poisson deviendra grand
            Pourvu que Dieu lui prête vie.
            Mais le lâcher en attendant,
            Je tiens pour moi que c'est folie ;
Car de le rattraper il n'est pas trop certain.
Un Carpeau qui n'était encore que fretin
Fut pris par un Pêcheur au bord d'une rivière.
Tout fait nombre, dit l'homme en voyant son butin ;
Voilà commencement de chère et de festin :
            Mettons-le en notre gibecière.
Le pauvre Carpillon lui fit en sa manière :
Que ferez-vous de moi ? je ne saurais fournir
            Au plus qu'une demi-bouchée.
            Laissez-moi Carpe devenir :
            Je serai par vous repêchée.
Quelque gros Partisan m'achètera bien cher :
            Au lieu qu'il vous en faut chercher
            Peut-être encor cent de ma taille
Pour faire un plat. Quel plat ? croyez-moi, rien qui vaille.
Rien qui vaille  et bien soit, repartit le Pêcheur :
Poisson mon bel ami, qui faites le Prêcheur,
Vous irez dans la poêle ; et vous avez beau dire ;
            Dès ce soir on vous fera frire.

Un Tien vaut, ce dit-on, mieux que deux Tu l'auras ;
            L'un est sûr, l'autre ne l'est pas.

Eaux troubles pour poissons de mars.

49.3 ? Une pointure pour femme, ça ?

Medef, unissez-vous !

Enfoncez-vous bien ça dans ..... la tête !

La dernière, en attendant la prochaine ...

Encore une évidence

Aux Feuillantines

Mes deux frères et moi, nous étions tout enfants.
Notre mère disait: jouez, mais je défends
Qu'on marche dans les fleurs et qu'on monte aux échelles.

Abel était l'aîné, j'étais le plus petit.
Nous mangions notre pain de si bon appétit,
Que les femmes riaient quand nous passions près d'elles.

Nous montions pour jouer au grenier du couvent.
Et là, tout en jouant, nous regardions souvent
Sur le haut d'une armoire un livre inaccessible.

Nous grimpâmes un jour jusqu'à ce livre noir ;
Je ne sais pas comment nous fîmes pour l'avoir,
Mais je me souviens bien que c'était une Bible.

Ce vieux livre sentait une odeur d'encensoir.
Nous allâmes ravis dans un coin nous asseoir.
Des estampes partout ! quel bonheur ! quel délire!

Nous l'ouvrîmes alors tout grand sur nos genoux,
Et dès le premier mot il nous parut si doux
Qu'oubliant de jouer, nous nous mîmes à lire.

Nous lûmes tous les trois ainsi, tout le matin,
Joseph, Ruth et Booz, le bon Samaritain,
Et, toujours plus charmés, le soir nous le relûmes.

Tels des enfants, s'ils ont pris un oiseau des cieux,
S'appellent en riant et s'étonnent, joyeux,
De sentir dans leur main la douceur de ses plumes.

Victor Hugo, Les Contemplations

Et pourquoi pas la peinture ? (225)

Un de mes passe-temps favori : la lecture.

La Leçon difficile(1884), William-Adolphe Bouguereau (Coll. particulière)

La Lecture (?), Norman Roockwell (?)

La Lecture (1888), Berthe Morisot (Museum of Fine Arts, St. Petersburg, Floride)

La Lecture de la lettre (1921), Pablo Picasso (Musée Picasso, Paris)

Portrait d'Hugo Koller (1918), Egon Schiele (Österreichische Galerie Belvedere, Vienne)

Léopoldine au livre d'heures (1835), Auguste de Châtillon (Maison de V. Hugo, paris)

Lecture au grand-père par son petit-fils (1893), Albert Anker (Musée des B-A, Berne)

Claude Monet (Le Liseur) (1872), Auguste Renoir (National Gallery of Art, Washington)

Le Bibliothécaire (1566), Giuseppe Arcimboldo (Château de Skokloster, Suède)

 

Compartiment C, car 293 (1938), Edward Hopper (Coll. IBM, Armonk, New York)

Pêche macabre en mer de sang

Un titre plus racoleur (ou repoussant), on ne peut pas. Pourtant, je l'ai pris sans hésiter au bord du lac d'Aix-les-Bains pour deux raisons : je n'avais plus rien à lire (oubli de la provision chez moi) et il est signé George Chesbro, un auteur de polars que j'ai beaucoup lu il y a une vingtaine d'années. On y retrouve bien sûr son détective privé nain, Mongo, et on y aborde la pollution industrielle sur l'Hudson. Lu en moins de deux, tant il m'a plu. 

(George Chesbro, Pêche macabre en mer de sang. Ed. Rivages/Noir. Trad. de François Guérif.)

Juste pour le plaisir

N'est-ce pas, Plume ?

En toute simplicité

Au retour, je lui ai demandé de s'arrêter sur le parking de l'église Saint-Joseph où je n'étais jamais entré et qui m'intriguait depuis longtemps par sa simplicité. Ce jour-là, j'ai eu l'explication : à l'origine, c'était un hangar à bateaux. 

Solitaire ou pas

Deux promenades durant ce séjour à Aix. D'abord seul autour de chez Émile, principalement au bord du Sierroz.

Pancarte énigmatique

Puis, avec lui, au bord du lac.

Roselière

Bonne fête

Le 28 mars, c'est la saint Gontran, tout le monde le sait. Mais quelle honte d'oublier tous les autres, qui n'apparaissent plus sur les calendriers. Pour réparer cette injustice, pensons tous à souhaiter une bonne fête aux Aristobule, Boian, Carné, Castor, Conon, Cyrille (diacre), Denis (le Miséricordieux), Eumère, Eustrate, Gundelinde, Hésychius, Hilarion, Malchus, Philet, Prisque, Rupert, Spes, Tutilon (ou Tuathal).  Je compte sur vous ! Enfin, si vous en connaissez !

Et puis, dans les rues, c'est toujours la sainte Colère !

Vengeance !

Le Jardin et la maison

Voici l’heure où le pré, les arbres et les fleurs
Dans l’air dolent et doux soupirent leurs odeurs.

Les baies du lierre obscur où l’ombre se recueille
Sentant venir le soir se couchent dans leurs feuilles,

Le jet d’eau du jardin, qui monte et redescend,
Fait dans le bassin clair son bruit rafraîchissant ;

La paisible maison respire au jour qui baisse
Les petits orangers fleurissant dans leurs caisses.

Le feuillage qui boit les vapeurs de l’étang
Lassé des feux du jour s’apaise et se détend.

- Peu à peu la maison entr’ouvre ses fenêtres
Où tout le soir vivant et parfumé pénètre,

Et comme elle, penché sur l’horizon, mon cœur
S’emplit d’ombre, de paix, de rêve et de fraîcheur…

Anna de Noailles, Le Cœur innombrable. 

Heures propices

Le mercredi, départ pour Aix-les-Bains. Beau temps, pas de manifs, peu de circulation. Émile m'attendait pour manger. Je n'ai pas l'habitude d'ingurgiter autant mais que de bons produits, souvent issus de son jardin. 

J'ai consacré une partie de l'après-midi à l'un de mes loisirs préférés : désherber et tailler, en l’occurrence l'entrée devant son portail où les mauvaises herbes et le lierre du voisin avaient tendance à prospérer. Je ne m'occupe jamais de son potager. Je préfère faire place nette. Descendant d'Attila ? 

Dans ses bacs, pas encore de géraniums mais des pensées, dont mes préférées : petites et bicolores. Et dans l'herbe de son jardin, quelques violettes naissantes et surtout une multitude de primevères.