Novembre s'achève. J'ai toujours eu l'impression qu'il se passait beaucoup de choses importantes pendant l'avant-dernier mois de l'année. Simple impression sans doute, mais voici une petite liste de ce que j'ai découvert :
1er : La peste à Marseille (1347)
02 : Naissance de l'impôt permanent en France, sous le règne de Charles VII (1439)
03 : Christophe Colomb en Guadeloupe (1493)
04 : Les chars soviétiques à Budapest (1956)
05 : Découverte du tombeau de Toutankamon (1922)
06 : Victoire de Jemmapes (1792)
07 : Cicéron dénonce Catilina (63 av. J.C.)
08 : Le christianisme religion officielle de Rome (392)
09 : Mort du général De Gaulle (1970)
10 : Richelieu et la Journée des Dupes (1630)
11 : Armistice de la première guerre mondiale (1918)
12 : Mariette découvre Saqqara (1851)
13 : Premier vol en hélicoptère (1907)
14 : Publication de Du Côté de chez Swann (1913)
15 : Naissance de la baguette de pain (1793)
16 : De Gaulle crée l'Ordre de la Libération (1940)
17 : Inauguration du canal de Suez (1869)
18 : Ouverture du musée du Louvre (1793)
19 : Mort du "Masque de fer" (1703)
20 : Mort de Franco (1975)
21 : Premier voyage en montgolfière (1783)
22 : Révolte des canuts à Lyon (1831)
23 : Mort de Sant Colomban (615)
24 : Darwin publie L'Origine des espèces (1859)
25 : Saladin unifie les payse arabes (1174)
26 : La Bérézina (1812)
27 : La flotte française se saborde à Toulon (1942)
28 : La cathédrale de Beauvais s'effondre (1284)
29 : Tito au pouvoir en Yougoslavie (1945)
30 : Découverte de Lucy (1974)
Pas mal, non (et j'ai trié) !
mercredi 30 novembre 2016
mardi 29 novembre 2016
Le bonheur
C'est étrange comme tout le monde en parle alors que peu de gens, dans la rue, en affichent les traces sur leur visage. Étrange aussi comme tous les hommes politiques nous le promettent (pour demain) en prenant ce que l'on appelle des "mines de circonstances". Bref, le bonheur, c'est comme l'Arlésienne, on en parle beaucoup mais on ne le voit jamais !
C'est fou ce qu'on trouve de chansons sur ce thème en se baladant sur internet. Alors voilà, chaque semaine, vous aurez droit à deux d'entre elles, une que j'aime et une ... moins. Vous n'aurez pas de mal à les classer dans l'une ou l'autre des catégories. Allez, soyez heureux !
C'est fou ce qu'on trouve de chansons sur ce thème en se baladant sur internet. Alors voilà, chaque semaine, vous aurez droit à deux d'entre elles, une que j'aime et une ... moins. Vous n'aurez pas de mal à les classer dans l'une ou l'autre des catégories. Allez, soyez heureux !
lundi 28 novembre 2016
Momentini
Entamé les grands travaux d'hiver :
- vaccin contre la grippe. Cette année, réaction : fatigue le lendemain ou le surlendemain et mal au bras (là où la piqûre a été faite).
- début des séances kiné. Pas de douleurs épouvantables mais des tiraillements (ou fourmis) incessants. Heureux de retrouver ce bougon florentin. De quoi avons-nous parlé ? De Catherine de Médicis, évidemment.
- Prise de sang pour bilan sucre, urée, cholestérol, etc. Le nouveau piqueur pique très mal et je ne serais pas étonné d'avoir, demain, le bras bleui.
- Xième rendez-vous chez ma dentiste dont l'appareil collé ne tient pas : j'ai failli deux fois avaler ma nouvelle incisive. A titre de compensation, elle m'a offert une brosse à dents et un échantillon de dentifrice. Elle ne s'est pas foulée, vu le prix de l'appareil !!!
- Me restent à prévoir de nouvelles semelles orthopédiques et, éventuellement, un rv chez un ORL pour possibles problèmes d'oreille interne. Et puis, bien sûr, comme chaque année aux alentours de Noël, la visite chez l'urologue.
Voilà, sans être président de la république, je publie mon bulletin de santé. Et vu le potentiel successeur, je préfère m'y prendre avant son élection !
- vaccin contre la grippe. Cette année, réaction : fatigue le lendemain ou le surlendemain et mal au bras (là où la piqûre a été faite).
- début des séances kiné. Pas de douleurs épouvantables mais des tiraillements (ou fourmis) incessants. Heureux de retrouver ce bougon florentin. De quoi avons-nous parlé ? De Catherine de Médicis, évidemment.
- Prise de sang pour bilan sucre, urée, cholestérol, etc. Le nouveau piqueur pique très mal et je ne serais pas étonné d'avoir, demain, le bras bleui.
- Xième rendez-vous chez ma dentiste dont l'appareil collé ne tient pas : j'ai failli deux fois avaler ma nouvelle incisive. A titre de compensation, elle m'a offert une brosse à dents et un échantillon de dentifrice. Elle ne s'est pas foulée, vu le prix de l'appareil !!!
- Me restent à prévoir de nouvelles semelles orthopédiques et, éventuellement, un rv chez un ORL pour possibles problèmes d'oreille interne. Et puis, bien sûr, comme chaque année aux alentours de Noël, la visite chez l'urologue.
Voilà, sans être président de la république, je publie mon bulletin de santé. Et vu le potentiel successeur, je préfère m'y prendre avant son élection !
A méditer
Entendu cette citation hier à la radio : "Mieux vaut se taire et passer pour un imbécile que de l'ouvrir et dissiper le doute." Ô combien juste !
Mais lorsque j'ai voulu en connaître l'auteur, j'en ai trouvé trois : Mark Twain, Desproges et Coluche... Qu'importe, chacun peut la faire sienne.
Mais lorsque j'ai voulu en connaître l'auteur, j'en ai trouvé trois : Mark Twain, Desproges et Coluche... Qu'importe, chacun peut la faire sienne.
dimanche 27 novembre 2016
Le Voyage d'Octavio
Après le pavé d'Orieux, j'avais envie d'un petit roman, ne serait-ce que pour me détendre les poignets. Ma sœur (grande lectrice aussi) m'avait prêté Le Voyage d'Octavio, de Miguel Bonnefoy, qu'elle avait beaucoup aimé.
Je confirme. Ce premier roman (2015) est un petit bijou si l'on aime l'ambiance Amérique du sud. J'y ai retrouvé l'atmosphère qui m'avait fasciné dans Cent ans de solitude, de Garcia Marquez, ce mélange de réalité la plus triviale et de fantastique débridé.
L'auteur aurait pu en faire un roman épais, tant la matière est riche. Le livre n'a que 137 pages et c'est un peu dommage car on reste un peu sur sa faim. Décidément, je ne suis jamais content...
(Miguel Bonnefoy, Le Voyage d'Octavio. Ed. Rivages poche.)
Je confirme. Ce premier roman (2015) est un petit bijou si l'on aime l'ambiance Amérique du sud. J'y ai retrouvé l'atmosphère qui m'avait fasciné dans Cent ans de solitude, de Garcia Marquez, ce mélange de réalité la plus triviale et de fantastique débridé.
L'auteur aurait pu en faire un roman épais, tant la matière est riche. Le livre n'a que 137 pages et c'est un peu dommage car on reste un peu sur sa faim. Décidément, je ne suis jamais content...
(Miguel Bonnefoy, Le Voyage d'Octavio. Ed. Rivages poche.)
Et un peu de musique, ça vous dirait ? (169)
Bien dans l'atmosphère du jour : tendresse et mélancolie à la fois.
samedi 26 novembre 2016
Devinettes (2)
Demain, je donnerai la solution de la première. En attendant, en voici encore trois, tout aussi logiques.
1°) - Dans un immeuble de bureaux, les propriétaires, facétieux, ont décidé de donner un nom à chacun des onze étages : ils ont choisi janvier pour le rez-de-chaussée, février pour le premier étage, et ainsi de suite jusqu'à décembre. L'idée leur est venue après avoir constaté que l'immeuble abritait 365 employés, dont 52 directeurs assistés de 7 chefs de division.
A vous de découvrir comment ils appellent leur ascenseur.
2°) - Chez moi, tout peut sembler illogique car :
- l'accouchement arrive avant la grossesse
- l'adolescence avant l'enfance
- l'écriture avant la lecture
- la mort avant la vie
Qui suis-je ?
3°) - Dans un village de 500 habitants, cinq d'entre eux ont un numéro de téléphone confidentiel. En choisissant 100 noms au hasard dans l'annuaire téléphonique, combien, parmi ces 100, auraient un numéro confidentiel ?
1°) - Dans un immeuble de bureaux, les propriétaires, facétieux, ont décidé de donner un nom à chacun des onze étages : ils ont choisi janvier pour le rez-de-chaussée, février pour le premier étage, et ainsi de suite jusqu'à décembre. L'idée leur est venue après avoir constaté que l'immeuble abritait 365 employés, dont 52 directeurs assistés de 7 chefs de division.
A vous de découvrir comment ils appellent leur ascenseur.
2°) - Chez moi, tout peut sembler illogique car :
- l'accouchement arrive avant la grossesse
- l'adolescence avant l'enfance
- l'écriture avant la lecture
- la mort avant la vie
Qui suis-je ?
3°) - Dans un village de 500 habitants, cinq d'entre eux ont un numéro de téléphone confidentiel. En choisissant 100 noms au hasard dans l'annuaire téléphonique, combien, parmi ces 100, auraient un numéro confidentiel ?
vendredi 25 novembre 2016
Devinettes
Deux petites devinettes dont la solution est tout à fait logique :
I°) - Un homme a été assassiné dans une voiture : son corps est criblé de balles et le revolver a été retrouvé à côté du véhicule. Or toutes les portes étaient fermées, verrouillées et toutes les vitres levées. L'assassin n'a donc pas pu pénétrer dans la voiture. Mais il n'y a aucun trou dans la tôle ni dans les vitres. Comment le meurtrier a-t-il pu commettre son crime ?
2°) - Un automobiliste roule tous phares éteints sur une route déserte. Les lampadaires le long de cette route sont éteints et il n'y a pas de lune. Tout à coup, un homme vêtu entièrement de noir traverse la route juste devant la voiture qui freine et le laisse passer. Comment l'automobiliste a-t-il su qu'un homme traversait ?
I°) - Un homme a été assassiné dans une voiture : son corps est criblé de balles et le revolver a été retrouvé à côté du véhicule. Or toutes les portes étaient fermées, verrouillées et toutes les vitres levées. L'assassin n'a donc pas pu pénétrer dans la voiture. Mais il n'y a aucun trou dans la tôle ni dans les vitres. Comment le meurtrier a-t-il pu commettre son crime ?
2°) - Un automobiliste roule tous phares éteints sur une route déserte. Les lampadaires le long de cette route sont éteints et il n'y a pas de lune. Tout à coup, un homme vêtu entièrement de noir traverse la route juste devant la voiture qui freine et le laisse passer. Comment l'automobiliste a-t-il su qu'un homme traversait ?
jeudi 24 novembre 2016
C'est à vous
A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une
phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez
l'agrandir en cliquant dessus.)
Catherine
Ça y est : finie la biographie de Catherine de Médicis par Jean Orieux, et ce, par hasard, la veille de sa fête. Plus de 800 pages dévorées avec beaucoup d'intérêt.
Ce que j'en retiendrai ? L'excellente analyse de ce qui a provoqué le massacre de la Saint-Barthélémy, les rapports beaucoup plus complexes que je ne l'imaginais entre catholiques et protestants (au moins au niveau de leurs chefs), le rôle des Guise dans les événements, en particulier la Ligue.
Et surtout le portrait passionnant d'une femme hors du commun, simple (?) bourgeoise florentine et mère de rois (pas les meilleurs !) qui contribua grandement, après François Ier, à ancrer la Renaissance italienne en France.
(Jean Orieux, Catherine de Médicis. Ed. Flammarion.)
Ce que j'en retiendrai ? L'excellente analyse de ce qui a provoqué le massacre de la Saint-Barthélémy, les rapports beaucoup plus complexes que je ne l'imaginais entre catholiques et protestants (au moins au niveau de leurs chefs), le rôle des Guise dans les événements, en particulier la Ligue.
Et surtout le portrait passionnant d'une femme hors du commun, simple (?) bourgeoise florentine et mère de rois (pas les meilleurs !) qui contribua grandement, après François Ier, à ancrer la Renaissance italienne en France.
(Jean Orieux, Catherine de Médicis. Ed. Flammarion.)
mercredi 23 novembre 2016
Mes détestations (5)
Une qui va peut-être un peu surprendre, mais pour moi, c'est rédhibitoire, et comme chanteur, et comme comédien.
mardi 22 novembre 2016
Culs serrés mais bouches ouvertes
Voilà donc une des affiches qui commencent à provoquer un scandale en France ! Certaines municipalités, choquées, ont décidé de les interdire sur leur territoire, au prétexte qu'elles peuvent heurter des enfants ! Mais qu'ont-elles de choquant ? Rien de pornographique dans la photo, rien de provoquant dans le message, bien au contraire.
J'avais vu ces affiches hier dans les rues de Lyon et les trouvais plutôt belles, ne serait-ce que par la grande tendresse qui s'en dégage. De plus, rappeler que la protection est toujours d'actualité contre ce fléau me semble assez nécessaire, surtout justement auprès d' adolescents qui découvrent leurs pulsions sexuelles.
Et puis, de grâce, que l'on cesse de parler au nom des enfants en leur faisant penser n'importe quoi. J'ose encore espérer qu'ils seront plus intelligents que leurs parents (sans en être absolument sûr, pourtant).
lundi 21 novembre 2016
Rome, Stendhal et un passionné d'Histoire
Alors que je ne sais plus où les mettre, il a fallu que je tombe hier sur un marché aux livres et, bien sûr, j'ai acheté, en me restreignant pourtant : les deux tomes des Promenades dans Rome, de Stendhal. Je crois que Stendhal en littérature est pour moi comme Wagner ou Schubert (les lieder) en musique : des gens que je n'ai pas aimés plus jeune et que les années passant me font davantage apprécier.
Adolescent, j'ai lu Le Rouge et le noir, qui, vu l'âge du lecteur, a dû me passer un peu au-dessus des oreilles. Vaine tentative ensuite (plusieurs fois réitérée) pour La Chartreuse de Parme : ce roman m'est toujours tombé des mains. En fac, j'ai étudié La Vie d'Henry Brulard, que j'ai passablement apprécié. Mais cet amoureux de l'Italie m'a toujours intrigué et ce que j'ai commencé à lire dans ses Promenades m'attire beaucoup (je l'avais dans la poche en attendant chez ma dentiste, Catherine étant beaucoup trop volumineuse pour y trouver une place. D'ailleurs, je vous le dis, Catherine est maintenant très malade et je pense qu'elle n'en n'a plus pour longtemps) .
Celui qui tenait l'étal est venu me parler une dizaine de minutes : un jeune arabe à capuche que, sincèrement, je ne m'attendais pas à trouver là. Il m'a dit travailler dans le bâtiment, la vente de livres n'étant qu'une façon d'arrondir ses fins de mois. Mais il aime lire, est passionné par l'Histoire et m'a cité plusieurs auteurs dont certains inconnus de moi.
J'aime ses rencontres surprenantes et j'apprécie surtout d'avoir maintenant le temps et la disponibilité de les déguster, ce dont je ne profitais pas auparavant à cause d'une timidité stupide (ou d'un orgueil mal placé).
Adolescent, j'ai lu Le Rouge et le noir, qui, vu l'âge du lecteur, a dû me passer un peu au-dessus des oreilles. Vaine tentative ensuite (plusieurs fois réitérée) pour La Chartreuse de Parme : ce roman m'est toujours tombé des mains. En fac, j'ai étudié La Vie d'Henry Brulard, que j'ai passablement apprécié. Mais cet amoureux de l'Italie m'a toujours intrigué et ce que j'ai commencé à lire dans ses Promenades m'attire beaucoup (je l'avais dans la poche en attendant chez ma dentiste, Catherine étant beaucoup trop volumineuse pour y trouver une place. D'ailleurs, je vous le dis, Catherine est maintenant très malade et je pense qu'elle n'en n'a plus pour longtemps) .
Celui qui tenait l'étal est venu me parler une dizaine de minutes : un jeune arabe à capuche que, sincèrement, je ne m'attendais pas à trouver là. Il m'a dit travailler dans le bâtiment, la vente de livres n'étant qu'une façon d'arrondir ses fins de mois. Mais il aime lire, est passionné par l'Histoire et m'a cité plusieurs auteurs dont certains inconnus de moi.
J'aime ses rencontres surprenantes et j'apprécie surtout d'avoir maintenant le temps et la disponibilité de les déguster, ce dont je ne profitais pas auparavant à cause d'une timidité stupide (ou d'un orgueil mal placé).
dimanche 20 novembre 2016
Dormez-vous ?
Aujourd'hui, tous les Frères Jacques dorment, c'est sûr. Plus besoin de poser la question.
Mes ratés (3)
Cette histoire date de moins longtemps que les précédentes, bien qu'elle ait eu lieu il y a déjà une petite dizaine d'années.
Nous avions, Pierre et moi, un excellent ami dans un ordre monastique que je ne citerai pas, ayant un jour eu un problème avec eux sur ce blog. Quelqu'un issu de la grande bourgeoisie parisienne et possédant une culture assez impressionnante, même si je ne partageais pas toujours sa façon de l'appréhender : disons que sur les mêmes éléments, nous ne tirions pas forcément les mêmes conclusions. Cela ne nous empêchait pas de nous entendre très bien et d'avoir plaisir à nous voir chaque fois que cela était possible. A l'époque, par exemple, je "montais" beaucoup plus souvent à Paris, et, tout naturellement, c'est chez lui que je logeais lors de ces séjours.
Ses pas l'amenèrent ensuite à Lyon, puis à Rome où il resta fort peu de temps et où je n'eus donc pas le plaisir de lui rendre visite. Peu à peu, les liens se distendirent sans pourtant se rompre. Deux ou trois ans après la mort de Pierre, n'ayant plus de nouvelles, je décidai de le recontacter : toujours mon vieux défaut de vouloir savoir ce que deviennent les gens que j'ai connus, appréciés et perdus de vue (je précise que ce défaut m'a aujourd'hui quasiment passé, suite à quelques déceptions).
Je mis quelque temps à retrouver sa trace, l'oiseau ayant toujours eu l'habitude de changer fréquemment de nid. J'appris, je ne sais plus comment, qu'il entamait une retraite (bien méritée) à Paris, au couvent de son ordre. Tout content, je lui téléphonai. Je pensais sincèrement qu'il serait lui aussi heureux de ces retrouvailles. Ce en quoi je me trompais complètement. Lorsque je me fus présenté, ses premiers mots furent : "Pourquoi m'appelles-tu ? Tu as besoin de quelque chose ?". Ces deux phrases me glacèrent : comment pouvait-il penser ça de moi qui ne lui avais jamais rien demandé ? Je le rassurai sur ce point mais la conversation tourna rapidement court.
Je savais en raccrochant que je n'en aurais jamais plus de nouvelles et que je ne réitérerais pas l'expérience. Et c'est bien ce qui s'est produit.
Nous avions, Pierre et moi, un excellent ami dans un ordre monastique que je ne citerai pas, ayant un jour eu un problème avec eux sur ce blog. Quelqu'un issu de la grande bourgeoisie parisienne et possédant une culture assez impressionnante, même si je ne partageais pas toujours sa façon de l'appréhender : disons que sur les mêmes éléments, nous ne tirions pas forcément les mêmes conclusions. Cela ne nous empêchait pas de nous entendre très bien et d'avoir plaisir à nous voir chaque fois que cela était possible. A l'époque, par exemple, je "montais" beaucoup plus souvent à Paris, et, tout naturellement, c'est chez lui que je logeais lors de ces séjours.
Ses pas l'amenèrent ensuite à Lyon, puis à Rome où il resta fort peu de temps et où je n'eus donc pas le plaisir de lui rendre visite. Peu à peu, les liens se distendirent sans pourtant se rompre. Deux ou trois ans après la mort de Pierre, n'ayant plus de nouvelles, je décidai de le recontacter : toujours mon vieux défaut de vouloir savoir ce que deviennent les gens que j'ai connus, appréciés et perdus de vue (je précise que ce défaut m'a aujourd'hui quasiment passé, suite à quelques déceptions).
Je mis quelque temps à retrouver sa trace, l'oiseau ayant toujours eu l'habitude de changer fréquemment de nid. J'appris, je ne sais plus comment, qu'il entamait une retraite (bien méritée) à Paris, au couvent de son ordre. Tout content, je lui téléphonai. Je pensais sincèrement qu'il serait lui aussi heureux de ces retrouvailles. Ce en quoi je me trompais complètement. Lorsque je me fus présenté, ses premiers mots furent : "Pourquoi m'appelles-tu ? Tu as besoin de quelque chose ?". Ces deux phrases me glacèrent : comment pouvait-il penser ça de moi qui ne lui avais jamais rien demandé ? Je le rassurai sur ce point mais la conversation tourna rapidement court.
Je savais en raccrochant que je n'en aurais jamais plus de nouvelles et que je ne réitérerais pas l'expérience. Et c'est bien ce qui s'est produit.
samedi 19 novembre 2016
vendredi 18 novembre 2016
Fernand ou Bob ?
Merci à Daniel de m'avoir aiguillé sur cette vidéo. Peut-être Dylan s'en est-il inspiré.....
jeudi 17 novembre 2016
Et un peu de musqiue, ça vous dirait ? (168)
Juste pour le plaisir (je crois avoir déjà posté cette chanson) et même si, avec ce film, on est assez loin de l'univers de Capote qui aurait préféré à Audrey Hepburn la moins sophistiquée Marilyn Monroe pour le rôle.
Avec ou sans Capote
J'imagine que beaucoup, en faisant des recherches sur Internet et en tombant ici, seront déçus ! Non, pas de grand débat sur l'utilité du préservatif. Quand j'écris Capote, c'est de Truman qu'il s'agit !
Pour ceux qui l'ignorent, il s'agit d'un écrivain américain (1924-1984), assez peu prolifique mais dont deux œuvres au moins ont marqué :
- d'abord Breakfast at Tiffany's 1958), surtout connu pour son adaptation cinématographique (Diamants sur canapé) en 1961 par Blake Edwards, avec Audrey Hepburn et George Peppard (la belle Audrey y chante la suave Moon River).
- ensuite et surtout pour moi In cold blood (De Sang froid) (1965). En 59, Capote apprend un quadruple meurtre (toute une famille de fermiers) dans le Kansas. En compagnie de son amie d'enfance Harper Lee (j'en profite pour vous inciter très vivement à lire aussi son roman à elle : Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, une petite merveille), il va enquêter sur place et tire de ses observations ce que l'on considère comme le premier roman vérité. Ce roman est pour moi un sommet de la littérature non seulement américaine mais mondiale de par l'analyse glacée des mobiles des auteurs de ce meurtre que le lecteur est invité à vivre par procuration.
Et pourquoi parler de tout ça ? Parce que Arte a eu hier la bonne idée de consacrer sa soirée à Capote. D'abord avec un film de Bennett Miller (2006) avec Philip Seymour Hoffman dont la performance de comédien est extraordinaire (on croirait souvent le vrai Capote. Tout y est : le physique d'un homme petit et assez laid, la voix haut perchée et désagréable, les poses efféminées,...). Le film raconte justement son enquête dans le Kansas et ses relations subtiles avec l'un des assassins.
Ensuite avec un documentaire sur l'écrivain qui m'a permis d'apprendre beaucoup de choses sur cet homme dont auparavant je ne connaissais que le nom et les écrits. Un homme dont je n'aurais sans doute jamais fait un de mes amis mais dont le destin et la personnalité fascinent.
Alors, je le redis : vous DEVEZ lire De Sang froid. C'est un des rares livres qu'on n'oublie jamais.
Pour ceux qui l'ignorent, il s'agit d'un écrivain américain (1924-1984), assez peu prolifique mais dont deux œuvres au moins ont marqué :
- d'abord Breakfast at Tiffany's 1958), surtout connu pour son adaptation cinématographique (Diamants sur canapé) en 1961 par Blake Edwards, avec Audrey Hepburn et George Peppard (la belle Audrey y chante la suave Moon River).
- ensuite et surtout pour moi In cold blood (De Sang froid) (1965). En 59, Capote apprend un quadruple meurtre (toute une famille de fermiers) dans le Kansas. En compagnie de son amie d'enfance Harper Lee (j'en profite pour vous inciter très vivement à lire aussi son roman à elle : Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, une petite merveille), il va enquêter sur place et tire de ses observations ce que l'on considère comme le premier roman vérité. Ce roman est pour moi un sommet de la littérature non seulement américaine mais mondiale de par l'analyse glacée des mobiles des auteurs de ce meurtre que le lecteur est invité à vivre par procuration.
Et pourquoi parler de tout ça ? Parce que Arte a eu hier la bonne idée de consacrer sa soirée à Capote. D'abord avec un film de Bennett Miller (2006) avec Philip Seymour Hoffman dont la performance de comédien est extraordinaire (on croirait souvent le vrai Capote. Tout y est : le physique d'un homme petit et assez laid, la voix haut perchée et désagréable, les poses efféminées,...). Le film raconte justement son enquête dans le Kansas et ses relations subtiles avec l'un des assassins.
Ensuite avec un documentaire sur l'écrivain qui m'a permis d'apprendre beaucoup de choses sur cet homme dont auparavant je ne connaissais que le nom et les écrits. Un homme dont je n'aurais sans doute jamais fait un de mes amis mais dont le destin et la personnalité fascinent.
Alors, je le redis : vous DEVEZ lire De Sang froid. C'est un des rares livres qu'on n'oublie jamais.
mercredi 16 novembre 2016
Momentini
- Ça y est : l'appareil dentaire est en place. Résultat : la bouche plus lourde mais la bourse tellement plus légère !
- Partout dans Lyon aujourd'hui : le Beaujolais nouveau est arrivé . Personnellement, ça ne va pas beaucoup me faire bouger, même si, pour être honnête, il s'est amélioré ces dernières années (il parait que les propriétaires des Beaujolais grands crus avaient un peu insisté pour ça, de peur d'être assimilés).
- Les papillotes aussi sont arrivées, depuis avant la Toussaint. Dommage que le muguet ne pousse pas en hiver, sinon, on aurait pu aussi fêter le 1er mai !
- Catherine a vieilli, elle a pris quelques kilos et perdu plusieurs enfants. Catherine qui ? Voyons !!!! Toujours aussi intéressé par cette biographie, malgré un début de tendinite aux poignets...
- Il se prend pour qui, Bob Dylan ? Silence, puis "j'irai à Stockholm chercher mon prix", puis "j'ai autre chose à faire". Faudrait savoir !
- Partout dans Lyon aujourd'hui : le Beaujolais nouveau est arrivé . Personnellement, ça ne va pas beaucoup me faire bouger, même si, pour être honnête, il s'est amélioré ces dernières années (il parait que les propriétaires des Beaujolais grands crus avaient un peu insisté pour ça, de peur d'être assimilés).
- Les papillotes aussi sont arrivées, depuis avant la Toussaint. Dommage que le muguet ne pousse pas en hiver, sinon, on aurait pu aussi fêter le 1er mai !
- Catherine a vieilli, elle a pris quelques kilos et perdu plusieurs enfants. Catherine qui ? Voyons !!!! Toujours aussi intéressé par cette biographie, malgré un début de tendinite aux poignets...
- Il se prend pour qui, Bob Dylan ? Silence, puis "j'irai à Stockholm chercher mon prix", puis "j'ai autre chose à faire". Faudrait savoir !
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mardi 15 novembre 2016
Rendez-vous manqués
D'abord avec la lune. Ici, hier soir, point ! Ou plutôt si, derrière une épaisse couche de nuages grisâtres. Franchement, ça ne m'a pas trop gêné de ne pas la voir. Et surtout, contre toute attente, j'ai dormi comme un bienheureux.
Ensuite avec une entreprise que la régie de l'immeuble m'avait mise dans les pattes pour établir un devis. Entre quatorze et quinze heures, m'avait-on dit. Pour éviter toute trop longue attente, j'avais précisé (ce qui était faux) que je n'étais plus libre après quinze heures. Résultat : le pro est arrivé à 19h10 ! Il a eu droit au visage et à la voix du professeur qui n'est pas content du tout. Ça, je sais encore assez bien faire ! Heureusement, il était sympa.
A propos de l'immeuble, je commence à en avoir ma claque de devoir m'occuper de tout. Le président du conseil syndical est mon voisin du dessus. Mais il ne fiche strictement rien. L'autre membre habite Valence, ce qui, forcément, réduit sa participation, même s'il est de très bonne volonté. Alors, une porte qui claque trop, on vient pleurer chez moi. Celle de la cour que l'on ne peut plus caler, itou. Celle de la rue que certains, en pleine nuit, font taper contre le mur, itou. La femme de ménage qui, paraît-il, fait mal son travail, itou. Etc, etc. Et qui doit chaque fois téléphoner à la régie ? Bibi. Je vais finir par y passer pour un beau casse-couilles !
Ensuite avec une entreprise que la régie de l'immeuble m'avait mise dans les pattes pour établir un devis. Entre quatorze et quinze heures, m'avait-on dit. Pour éviter toute trop longue attente, j'avais précisé (ce qui était faux) que je n'étais plus libre après quinze heures. Résultat : le pro est arrivé à 19h10 ! Il a eu droit au visage et à la voix du professeur qui n'est pas content du tout. Ça, je sais encore assez bien faire ! Heureusement, il était sympa.
A propos de l'immeuble, je commence à en avoir ma claque de devoir m'occuper de tout. Le président du conseil syndical est mon voisin du dessus. Mais il ne fiche strictement rien. L'autre membre habite Valence, ce qui, forcément, réduit sa participation, même s'il est de très bonne volonté. Alors, une porte qui claque trop, on vient pleurer chez moi. Celle de la cour que l'on ne peut plus caler, itou. Celle de la rue que certains, en pleine nuit, font taper contre le mur, itou. La femme de ménage qui, paraît-il, fait mal son travail, itou. Etc, etc. Et qui doit chaque fois téléphoner à la régie ? Bibi. Je vais finir par y passer pour un beau casse-couilles !
lundi 14 novembre 2016
Mémoire d'autre tombe
Aujourd'hui, ballade à pied qui m'a conduit, sans que j'y prenne garde, jusqu'au cimetière de la Guillotière. Pourquoi ne pas aller vérifier l'état du chrysanthème sur la tombe de Pierre ? En ressortant, je pensais à ces fleurs que beaucoup associent à la mort alors qu'étymologiquement leur nom signifie "la fleur d'or". Façon d'honorer la fête de tous les saints et, bien souvent, de n'y plus penser le reste de l'année. Dans quelques jours, ce ne seront que fleurs fanées et pots renversés par le vent.
Et puis, j'ai réalisé qu'aujourd'hui mon frère aurait eu soixante ans. Mon petit frère, soixante ans ! J'ai beau le savoir, cela me paraît hallucinant. Ma visite était donc pour lui aussi, même s'il n'est pas dans ce cimetière. Je crois que, si ma tête avait oublié, mes pieds, eux, le savaient.
Et puis, j'ai réalisé qu'aujourd'hui mon frère aurait eu soixante ans. Mon petit frère, soixante ans ! J'ai beau le savoir, cela me paraît hallucinant. Ma visite était donc pour lui aussi, même s'il n'est pas dans ce cimetière. Je crois que, si ma tête avait oublié, mes pieds, eux, le savaient.
dimanche 13 novembre 2016
Du vin et de la pédagogie
Bien belle soirée hier. Pour fêter mon anniversaire, repas lyonnais dans un bouchon au pied de la Croix-Rousse. Pas de surprise pour la nourriture : on connaîssait déjà et, encore une fois, le tablier de sapeur fut à la hauteur.
Nous réservons toujours dans la petite salle, la table juste devant de la cuisine : plus petite, plus calme et proche de la patronne avec qui nous échangeons souvent. Une seule table à côté de la nôtre. Hier, elle était occupée par deux couples de jeunes. La conversation s'engagea vite : des alsaciens venus pour quelques jours à Lyon. Trois plutôt blonds et un brun qui s'avéra être d'origine marseillaise.
L'une des femmes était institutrice et nous parla de son métier avec passion. Je suis toujours heureux de rencontrer de jeunes enseignants passionnés par leur métier comme je l'ai été pendant toutes les années où je l'ai exercé. L'autre était viticultrice près de Dambach-la-Ville, non loin du Hohwald où j'ai emmené mes élèves pendant presque dix ans. Nous sommes repartis avec la carte de la dame. Si jamais je repasse par là-haut...
Et mes compères ne sont se pas contentés de payer mon repas : Frédéric m'avait déjà offert des fleurs. Jean-Claude et Pierre sont venus avec un chèque-cadeau. Encore des livres en perspective ! Ça tombe bien : j'ai quelques idées en tête. Alors ce soir, chez Jean-Claude, j'apporterai le champagne et le gâteau. Après ? On attendra l'année prochaine !
Nous réservons toujours dans la petite salle, la table juste devant de la cuisine : plus petite, plus calme et proche de la patronne avec qui nous échangeons souvent. Une seule table à côté de la nôtre. Hier, elle était occupée par deux couples de jeunes. La conversation s'engagea vite : des alsaciens venus pour quelques jours à Lyon. Trois plutôt blonds et un brun qui s'avéra être d'origine marseillaise.
L'une des femmes était institutrice et nous parla de son métier avec passion. Je suis toujours heureux de rencontrer de jeunes enseignants passionnés par leur métier comme je l'ai été pendant toutes les années où je l'ai exercé. L'autre était viticultrice près de Dambach-la-Ville, non loin du Hohwald où j'ai emmené mes élèves pendant presque dix ans. Nous sommes repartis avec la carte de la dame. Si jamais je repasse par là-haut...
Et mes compères ne sont se pas contentés de payer mon repas : Frédéric m'avait déjà offert des fleurs. Jean-Claude et Pierre sont venus avec un chèque-cadeau. Encore des livres en perspective ! Ça tombe bien : j'ai quelques idées en tête. Alors ce soir, chez Jean-Claude, j'apporterai le champagne et le gâteau. Après ? On attendra l'année prochaine !
Pleurer en accéléré
Je n'aime pas la façon dont les médias traitent de l'information, quelle que soit la chaîne de télévision, quelle que soit la radio écoutée. Bien sûr qu'il faut informer de l'actualité mais pourquoi aller aussi vite, et souvent aussi platement ?
Je ne parle pas de ces chaînes d'info en continu où de pseudos journalistes sont plantés au coin de la rue où il s'est "passé" quelque chose, qui ne savent rien mais en parlent tout de même. Pour moi, ce n'est pas de l'info.
Non, ce qui me choque par dessus tout, c'est la facilité avec laquelle ces médias passent d'un sujet à l'autre en oubliant complètement le précédent : aujourd'hui les attentats de Paris, hier l'élection américaine (mais je crois, hélas, que nous entendrons reparler de Trump). Et que deviennent les pauvres italiens dont les maisons se sont effondrées lors du tremblement de terre en Ombrie, ma seconde patrie ? On n'en parle plus, ou presque.
On dirait que tout est fait pour faire pleurer Margot, mais comme Margot est légère, il faut sans cesse trouver autre chose. Et peu importe la peine des gens, les drames qui continuent à se jouer. Il suffit, on se contente, de prendre la mine de circonstance, et vogue la galère !
Je ne parle pas de ces chaînes d'info en continu où de pseudos journalistes sont plantés au coin de la rue où il s'est "passé" quelque chose, qui ne savent rien mais en parlent tout de même. Pour moi, ce n'est pas de l'info.
Non, ce qui me choque par dessus tout, c'est la facilité avec laquelle ces médias passent d'un sujet à l'autre en oubliant complètement le précédent : aujourd'hui les attentats de Paris, hier l'élection américaine (mais je crois, hélas, que nous entendrons reparler de Trump). Et que deviennent les pauvres italiens dont les maisons se sont effondrées lors du tremblement de terre en Ombrie, ma seconde patrie ? On n'en parle plus, ou presque.
On dirait que tout est fait pour faire pleurer Margot, mais comme Margot est légère, il faut sans cesse trouver autre chose. Et peu importe la peine des gens, les drames qui continuent à se jouer. Il suffit, on se contente, de prendre la mine de circonstance, et vogue la galère !
samedi 12 novembre 2016
Mes ratés (2)
Ce souvenir me hérisse encore aujourd'hui. Si l'échec aux bourses des mines m'était entièrement attribuable, le raté qui suit me paraît toujours le fait d'une grande injustice.
Notre école était, je l'ai dit, très active. Un jour, notre instituteur (le seul de tout mon primaire que je n'ai pas aimé : il serait aujourd'hui condamné pour violence sur élèves) nous proposa des cours d'accordéon avec un intervenant extérieur. Chez mes parents, comme sans doute dans tous les foyers du hameau, l'accordéon était l'instrument roi. Si très peu en jouaient, tous l'écoutaient, à la radio surtout. Ce fut mon premier contact avec la musique, juste avant les valses de Strauss. Il me fallut attendre le collège pour rencontrer Beethoven, mon premier "grand" musicien.
La proposition fut acceptée avec enthousiasme, aussi bien par mes parents que par moi. Mais, avant de commencer les cours, il fallait passer une petite "audition" devant l'intervenant, cela afin de savoir à quel niveau nous en étions question solfège, lecture des notes.
Lorsque ce fut mon tour, je ne m'en tirai pas trop mal pour les mesures de la première ligne, sauf à la dernière où je commis une faute. L'homme, qui n'était pas particulièrement sympathique, me regarda méchamment et me dit : Recommence.
Pour moi, recommencer voulait dire reprendre la première ligne, pour lui, lire la seconde (je l'ai su par la suite). Cette fois-ci, bien sûr, tout était faux. On me fit arrêter et je ne fis jamais partie du petit groupe de ceux qui eurent accès aux cours. Tout ça parce que ce monsieur ne connaissait pas le sens du verbe recommencer. Hélas, je n'avais pas à l'époque la langue aussi bien pendue que par la suite pour le lui faire remarquer. Mais j'avais déjà le sens épidermique de l'injustice qui ne m'a jamais quitté.
A noter que, pour ces deux ratés, jamais mes parents ne me reprochèrent mes échecs. Mais je vécus très mal, chaque semaine, le moment où, alors que je devais rentrer chez moi, les autres se mettaient à leur piano à bretelles.
Notre école était, je l'ai dit, très active. Un jour, notre instituteur (le seul de tout mon primaire que je n'ai pas aimé : il serait aujourd'hui condamné pour violence sur élèves) nous proposa des cours d'accordéon avec un intervenant extérieur. Chez mes parents, comme sans doute dans tous les foyers du hameau, l'accordéon était l'instrument roi. Si très peu en jouaient, tous l'écoutaient, à la radio surtout. Ce fut mon premier contact avec la musique, juste avant les valses de Strauss. Il me fallut attendre le collège pour rencontrer Beethoven, mon premier "grand" musicien.
La proposition fut acceptée avec enthousiasme, aussi bien par mes parents que par moi. Mais, avant de commencer les cours, il fallait passer une petite "audition" devant l'intervenant, cela afin de savoir à quel niveau nous en étions question solfège, lecture des notes.
Lorsque ce fut mon tour, je ne m'en tirai pas trop mal pour les mesures de la première ligne, sauf à la dernière où je commis une faute. L'homme, qui n'était pas particulièrement sympathique, me regarda méchamment et me dit : Recommence.
Pour moi, recommencer voulait dire reprendre la première ligne, pour lui, lire la seconde (je l'ai su par la suite). Cette fois-ci, bien sûr, tout était faux. On me fit arrêter et je ne fis jamais partie du petit groupe de ceux qui eurent accès aux cours. Tout ça parce que ce monsieur ne connaissait pas le sens du verbe recommencer. Hélas, je n'avais pas à l'époque la langue aussi bien pendue que par la suite pour le lui faire remarquer. Mais j'avais déjà le sens épidermique de l'injustice qui ne m'a jamais quitté.
A noter que, pour ces deux ratés, jamais mes parents ne me reprochèrent mes échecs. Mais je vécus très mal, chaque semaine, le moment où, alors que je devais rentrer chez moi, les autres se mettaient à leur piano à bretelles.
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Et un peu de musique, ça vous dirait ? (167)
Comme Plume, j'ai parfois envie d'aller écouter ailleurs. J'aime en particulier cette chanteuse libanaise et le mélange Orient-Occident, la "gutturalité" du langage et la suavité de la musique.
FAIROUZ - Habaytak فيروز- حبيتك par MONALIZA007
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vendredi 11 novembre 2016
Mes ratés
J'ai parlé il y a peu de mes détestations musicales. Dans le même ordre d'idées, voici quelques ratés de ma vie. Il y en a sûrement beaucoup mais certains m'ont plus marqué que d'autres.
Un des tout premiers, dans mon souvenir, est l'examen pour l'attribution des bourses des mines. Mes parents comptaient beaucoup sur ma réussite car la somme attribuée était conséquente ( bien davantage que les bourses nationales) et pouvait largement faciliter mon entrée au collège.
Je devais avoir dix ans. Je vivais dans un petit hameau, à la campagne, et n'avais jamais mis les pieds à Saint-Étienne. Mon père m'emmena en voiture. Découverte de la ville noire (à l'époque), de ses fumées, des coulées de métal en fusion, que l'on apercevait de la rue, dans les aciéries. Un monde terrifiant qui fut, dans mon esprit, la première image de l'enfer.
Ma petite école de campagne me plaisait, avec son préau où pendait la corde à nœuds, les champs qui l'entouraient où les vaches nous regardaient à la récréation, son bal du mois de juin et son spectacle de Noël. Des odeurs aussi et ses enseignants.
A la ville, j'arrivai dans un bâtiment lugubre et impressionnant pour le gamin que j'étais : une façade austère où s'étalait la devise de la République, des couloirs immenses où résonnaient les pas, et des odeurs qui n'étaient pas les miennes. Je venais de découvrir les écoles de la troisième république, toutes semblables où que l'on soit en France et que l'on ne peut confondre avec rien d'autre.
De l'examen, aucun souvenir. J'étais tétanisé. Ce n'était pas mon monde, ces vieux messieurs à l'allure sévère et ces citadins beaucoup plus sûrs d'eux que moi. Il me fallut ensuite mes bonnes notes du collège pour comprendre que je n'étais pas plus bête qu'eux. Bien sûr, je ne fus pas reçu. Il m'en reste encore aujourd'hui une sorte de mal être lorsque je pénètre dans ces écoles ou que je passe devant en voiture. Le petit paysan n'est pas tout à fait mort en moi.
Un des tout premiers, dans mon souvenir, est l'examen pour l'attribution des bourses des mines. Mes parents comptaient beaucoup sur ma réussite car la somme attribuée était conséquente ( bien davantage que les bourses nationales) et pouvait largement faciliter mon entrée au collège.
Je devais avoir dix ans. Je vivais dans un petit hameau, à la campagne, et n'avais jamais mis les pieds à Saint-Étienne. Mon père m'emmena en voiture. Découverte de la ville noire (à l'époque), de ses fumées, des coulées de métal en fusion, que l'on apercevait de la rue, dans les aciéries. Un monde terrifiant qui fut, dans mon esprit, la première image de l'enfer.
Ma petite école de campagne me plaisait, avec son préau où pendait la corde à nœuds, les champs qui l'entouraient où les vaches nous regardaient à la récréation, son bal du mois de juin et son spectacle de Noël. Des odeurs aussi et ses enseignants.
A la ville, j'arrivai dans un bâtiment lugubre et impressionnant pour le gamin que j'étais : une façade austère où s'étalait la devise de la République, des couloirs immenses où résonnaient les pas, et des odeurs qui n'étaient pas les miennes. Je venais de découvrir les écoles de la troisième république, toutes semblables où que l'on soit en France et que l'on ne peut confondre avec rien d'autre.
De l'examen, aucun souvenir. J'étais tétanisé. Ce n'était pas mon monde, ces vieux messieurs à l'allure sévère et ces citadins beaucoup plus sûrs d'eux que moi. Il me fallut ensuite mes bonnes notes du collège pour comprendre que je n'étais pas plus bête qu'eux. Bien sûr, je ne fus pas reçu. Il m'en reste encore aujourd'hui une sorte de mal être lorsque je pénètre dans ces écoles ou que je passe devant en voiture. Le petit paysan n'est pas tout à fait mort en moi.
Ma cuite avec Leonard
J'avais vingt ans. Yvon était venu me rejoindre à la cité universitaire. Nous avions picolé en refaisant le monde : du pastis, en souvenir de nos origines, et du whisky, parce que ça faisait bien. Et puis la chambre nous avait paru trop petite. La nuit lyonnaise nous attendait. Marcher des heures ne nous faisait pas peur, puisque nous n'avions guère d'argent. Nous avions sûrement évoqué sa sœur, Suzanne, notre grande sœur qui comprenait tout. Et nous chantions Leonard Cohen, à tue-tête, et en français.
Mais cette tête me tourna bien vite : le mélange explosif agissait. Une de mes premières cuites ! Devant le Théâtre du Huitième, un premier haut-le-cœur, suivi de tout ce que j'avais ingurgité. Une impression de cracher du pétrole qui me dégoûta à tout jamais du whisky (mais pas du pastis). Et puis nous avions repris notre chemin, et la chanson. Je ne me rappelle rien d'autre de cette nuit-là mais c'est à ça que j'ai pensé quand j'ai appris la mort de Cohen. A la tienne, Leonard !
Mais cette tête me tourna bien vite : le mélange explosif agissait. Une de mes premières cuites ! Devant le Théâtre du Huitième, un premier haut-le-cœur, suivi de tout ce que j'avais ingurgité. Une impression de cracher du pétrole qui me dégoûta à tout jamais du whisky (mais pas du pastis). Et puis nous avions repris notre chemin, et la chanson. Je ne me rappelle rien d'autre de cette nuit-là mais c'est à ça que j'ai pensé quand j'ai appris la mort de Cohen. A la tienne, Leonard !
mercredi 9 novembre 2016
C'est à vous
A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une
phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez
l'agrandir en cliquant dessus.)
Momentini
- Dentiste aujourd'hui. Presque 3/4 d'heure d'attente, dix minutes dans le cabinet. Pour rien. La dent appareillée qu'on lui avait livrée était trop blanche ! Va falloir recommencer la semaine prochaine. Demain, généraliste : vaccination anti-grippe et demande insistante de kiné : j'en ai marre d'avoir mal au dos (douleur pas atroce mais persistante).
- Il commence vraiment à faire froid ici. Demain, je rentre les plantes, même si, en pleine ville, le gel est encore peu probable.
- Parquet de la dernière pièce revivifié. Du coup, nettoyage à fond de la salle de bains (ça n'a rien à voir si ce n'est la motivation). Et, du coup, mon vieux démon (celui de ma mère aussi) : l'envie lancinante de faire tourner les meubles. Il y a très longtemps que je ne l'ai pas fait.
- Il y a des jours où l'on ferait mieux de rester couché : ciel très couvert, averses et dernières nouvelles d'outre-Atlantique.
- Il commence vraiment à faire froid ici. Demain, je rentre les plantes, même si, en pleine ville, le gel est encore peu probable.
- Parquet de la dernière pièce revivifié. Du coup, nettoyage à fond de la salle de bains (ça n'a rien à voir si ce n'est la motivation). Et, du coup, mon vieux démon (celui de ma mère aussi) : l'envie lancinante de faire tourner les meubles. Il y a très longtemps que je ne l'ai pas fait.
- Il y a des jours où l'on ferait mieux de rester couché : ciel très couvert, averses et dernières nouvelles d'outre-Atlantique.
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mardi 8 novembre 2016
Un américain sympathique
Vu hier le film de Frank Capra, Monsieur Smith au sénat, avec James Stewart. J'aime Capra et son univers, j'aime la silhouette longiligne de Stewart, j'aime le noir et blanc (le film date de 1939), mais il y eut hier soir une cerise sur le gâteau : Thomas Mitchell.
Ça ne vous dit rien ? Regardez sa tronche sur WKPD et ça vous reviendra. Second rôle de talent, il apparait entre autres dans Autant en emporte le vent (le père de Scarlett O'Hara), La Vie est belle, du même Capra, et La Chevauchée fantastique, de John Ford. J'ai toujours beaucoup aimé cet acteur, interprétant toujours, dans mon souvenir, des personnages sympathiques.
Mais ce ce que je viens d'apprendre, c'est qu'il joua au théâtre (ce fut son dernier rôle) le rôle du lieutenant Colombo, celui qui fut immortalisé à la télévision par Peter Falk.
Ça ne vous dit rien ? Regardez sa tronche sur WKPD et ça vous reviendra. Second rôle de talent, il apparait entre autres dans Autant en emporte le vent (le père de Scarlett O'Hara), La Vie est belle, du même Capra, et La Chevauchée fantastique, de John Ford. J'ai toujours beaucoup aimé cet acteur, interprétant toujours, dans mon souvenir, des personnages sympathiques.
Mais ce ce que je viens d'apprendre, c'est qu'il joua au théâtre (ce fut son dernier rôle) le rôle du lieutenant Colombo, celui qui fut immortalisé à la télévision par Peter Falk.
Chez Catherine
Décidément, cette biographie est une mine. J'y apprends ainsi que c'est elle qui prit la décision de faire commencer l'année le 1er janvier, une date fixe, alors que, jusqu'alors, elle débutait à Pâques, fête mobile, ce qui créait de nombreuses complications.
Il y est aussi suggéré que Calvin aurait eu un penchant certain pour les petits garçons. Catherine de Médicis en fut donc pour ses frais lorsqu'elle essaya de l'amadouer par l'intermédiaire des charmes de ses dames de "l'escadron volant".
Enfin, un épisode fichtrement moderne : Coligny, le protestant, fit assassiner François Ier de Lorraine, duc de Guise, le catholique, par un jeune homme de vingt ans nommé Poltrot de Méré, protestant lui-même et passablement dérangé. Et cela contre la somme de cent écus et surtout la promesse que, s'il parvenait à perpétrer son forfait, il irait tout droit au Paradis. Ça ne vous rappelle rien ?
Il y est aussi suggéré que Calvin aurait eu un penchant certain pour les petits garçons. Catherine de Médicis en fut donc pour ses frais lorsqu'elle essaya de l'amadouer par l'intermédiaire des charmes de ses dames de "l'escadron volant".
Enfin, un épisode fichtrement moderne : Coligny, le protestant, fit assassiner François Ier de Lorraine, duc de Guise, le catholique, par un jeune homme de vingt ans nommé Poltrot de Méré, protestant lui-même et passablement dérangé. Et cela contre la somme de cent écus et surtout la promesse que, s'il parvenait à perpétrer son forfait, il irait tout droit au Paradis. Ça ne vous rappelle rien ?
lundi 7 novembre 2016
Rire ou ne pas rire
Il n'y a vraiment que celui-ci qui me fasse rire. Et quand j'ai ri, on peut dire : il a ri !
PS : elle non plus ne me fait pas rire !
PS : elle non plus ne me fait pas rire !
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