L'arbre n'est pas mort, bientôt il reverdira. Bonne et heureuse nouvelle année à tous.
jeudi 31 décembre 2015
Autant en emportent les jours
Quelques jalons , petits cailloux déterrés dans l'année qui se termine.
Janvier : grande frayeur. Ma sœur disparaît. Heureusement, elle réapparaît vite.
Février : pour la première fois, j'assiste au Nouvel An chinois.
Mars : un voyage à Rome, sous la pluie, mais à Rome tout de même.
Avril : une colère de plus sur la façon dont on traite l’Éducation Nationale.
Mai : Lyon et son Festival des roses.
Juin : l'homme du restaurant qui me rappelle tant ma mère.
Juillet : bien beaux, le Cantal et la banlieue ouest.
Août : des châteaux, des châteaux, et la côte atlantique.
Septembre : deux émotions. La Catalogne et le vol de mes papiers.
Octobre : confiture de coings (finie depuis).
Novembre : une minute de silence.
Décembre : je repense à la mer.
Janvier : grande frayeur. Ma sœur disparaît. Heureusement, elle réapparaît vite.
Février : pour la première fois, j'assiste au Nouvel An chinois.
Mars : un voyage à Rome, sous la pluie, mais à Rome tout de même.
Avril : une colère de plus sur la façon dont on traite l’Éducation Nationale.
Mai : Lyon et son Festival des roses.
Juin : l'homme du restaurant qui me rappelle tant ma mère.
Juillet : bien beaux, le Cantal et la banlieue ouest.
Août : des châteaux, des châteaux, et la côte atlantique.
Septembre : deux émotions. La Catalogne et le vol de mes papiers.
Octobre : confiture de coings (finie depuis).
Novembre : une minute de silence.
Décembre : je repense à la mer.
mercredi 30 décembre 2015
C'est à vous
A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une
phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez
l'agrandir en cliquant dessus.)
mardi 29 décembre 2015
Animaux des religions (2) : l'âne
L'âne n'apparaît pas seulement dans la scène de la Nativité. Il est présent dans de nombreuses scènes de la Bible.
D'abord, dans le Livre des Nombres : l'ânesse de Balaam. Balaam, prophète de Péthor, vit en Mésopotamie. Balak, roi de Moab, lui demande de le rejoindre pour maudire les Israélites qui, une fois le désert franchi, traversaient ses territoires pour se rendre au pays de Canaan. Balaam prend la route sur une ânesse mais, en chemin, un ange menace l'animal avec son épée nue à la main. Balaam a beau la frapper, l'ânesse ne bouge pas d'un pouce puis, soudain dotée de la parole, elle reproche à son maître sa dureté. Rembrandt en a fait un célèbre tableau exposé au musée Cognacq-Jay, à Paris.
L'âne, l'ânesse ou l'ânon sont aussi présents lors de deux épisodes connus de la Bible : celui de la fuite en Égypte et celui de l'entrée du Christ à Jérusalem. Les légendes expliquent que si l'âne dit de Palestine porte une croix inscrite sur son dos, c'est qu'il l'aurait reçu en récompense pour avoir porté le Messie sur son dos ou qu'elle aurait été dessinée par la Vierge au moment de la fuite en Égypte.
Images positives de l'animal donc, mais ce n'est pas le cas partout. Dans la mythologie gréco-latine, le roi Midas vit pousser sur sa tête des oreilles d'âne pour avoir contrarié le dieu Apollon.
Selon certaines versions de Tristan et Yseult, le roi Marc, à qui était destiné Yseult, s'en voit lui aussi affublé.
Pire encore, dans les traditions populaires de Gascogne et des Pyrénées, l'âne, rouge pour la circonstance, est une des formes que prend le diable pour terroriser les passants la nuit à proximité d'un pont, en grossissant et s'allongeant à volonté. Parfois, sous une apparence inoffensive, il fait monter sur son dos des enfants et les précipite ensuite dans la rivière où ils se noient.
On le retrouve dans la littérature : Peau d'âne de Perrault, Les Musiciens de Brême de Grimm, L’Âne d'or d'Apulée, les Mémoires d'un âne de la Comtesse de Ségur, l'Âne Culotte d'Henri Bosco, le poême L'Âne de Victor Hugo, Le Voyage avec un âne dans les Cévennes de Stevenson ou certaines fables de La Fontaine.
Enfin, un âne est à l'origine de l'une des plus belles impostures en peinture. Au salon des indépendants de 1910, un tableau est attribué au peintre Boronali alors qu'il s'agit d'un canular : on a trempé, pour le peindre, la queue de l'âne Lolo, appartenant au père Frédé, le patron du Lapin Agile à Montmartre, dans la peinture.
D'abord, dans le Livre des Nombres : l'ânesse de Balaam. Balaam, prophète de Péthor, vit en Mésopotamie. Balak, roi de Moab, lui demande de le rejoindre pour maudire les Israélites qui, une fois le désert franchi, traversaient ses territoires pour se rendre au pays de Canaan. Balaam prend la route sur une ânesse mais, en chemin, un ange menace l'animal avec son épée nue à la main. Balaam a beau la frapper, l'ânesse ne bouge pas d'un pouce puis, soudain dotée de la parole, elle reproche à son maître sa dureté. Rembrandt en a fait un célèbre tableau exposé au musée Cognacq-Jay, à Paris.
L'âne, l'ânesse ou l'ânon sont aussi présents lors de deux épisodes connus de la Bible : celui de la fuite en Égypte et celui de l'entrée du Christ à Jérusalem. Les légendes expliquent que si l'âne dit de Palestine porte une croix inscrite sur son dos, c'est qu'il l'aurait reçu en récompense pour avoir porté le Messie sur son dos ou qu'elle aurait été dessinée par la Vierge au moment de la fuite en Égypte.
Images positives de l'animal donc, mais ce n'est pas le cas partout. Dans la mythologie gréco-latine, le roi Midas vit pousser sur sa tête des oreilles d'âne pour avoir contrarié le dieu Apollon.
Selon certaines versions de Tristan et Yseult, le roi Marc, à qui était destiné Yseult, s'en voit lui aussi affublé.
Pire encore, dans les traditions populaires de Gascogne et des Pyrénées, l'âne, rouge pour la circonstance, est une des formes que prend le diable pour terroriser les passants la nuit à proximité d'un pont, en grossissant et s'allongeant à volonté. Parfois, sous une apparence inoffensive, il fait monter sur son dos des enfants et les précipite ensuite dans la rivière où ils se noient.
On le retrouve dans la littérature : Peau d'âne de Perrault, Les Musiciens de Brême de Grimm, L’Âne d'or d'Apulée, les Mémoires d'un âne de la Comtesse de Ségur, l'Âne Culotte d'Henri Bosco, le poême L'Âne de Victor Hugo, Le Voyage avec un âne dans les Cévennes de Stevenson ou certaines fables de La Fontaine.
Enfin, un âne est à l'origine de l'une des plus belles impostures en peinture. Au salon des indépendants de 1910, un tableau est attribué au peintre Boronali alors qu'il s'agit d'un canular : on a trempé, pour le peindre, la queue de l'âne Lolo, appartenant au père Frédé, le patron du Lapin Agile à Montmartre, dans la peinture.
Proverbe de papillotes (5)
- Proverbe chinois:
Maison de paille où l'on rit vaut mieux qu'un palais où l'on pleure.
- Proverbe anglais :
Le mouton paresseux trouve sa laine lourde.
Maison de paille où l'on rit vaut mieux qu'un palais où l'on pleure.
- Proverbe anglais :
Le mouton paresseux trouve sa laine lourde.
lundi 28 décembre 2015
Animaux des religions (1) : le boeuf et l'âne.
Dans les religions, les animaux sont légion. Et, hormis en Égypte antique où ils sont la représentation même de certains dieux, elles ne leur accordent qu'une importance relativement secondaire. Parfois aussi, le même animal est considéré, selon les croyances, comme maléfique ou bénéfique.
Qu'en est-il, en cette période de Noël, du bœuf et de l'âne de la crèche de la Nativité ? On a coutume de dire que c'est Saint François d'Assise qui les y introduisit. C'est un erreur puisque les deux animaux apparaissent déjà sur certains sarcophages romains du IV° siècle, en particulier sur celui des consuls Placide et Romulus, daté de 343. On doit seulement à Saint François la conception de la première crèche vivante, à Greccio dans la province de Rieti (Latium)
Leur présence n'est absolument pas attestée dans les quatre Évangiles canoniques et on ne les trouve que dans l’Évangile apocryphe, dit Pseudo-Matthieu au VI° siècle mais ils apparaissaient déjà précédemment chez Origène, Saint Grégoire de Naziance, Saint Amboise, Saint Cyrille de Jérusalem et d'autres encore.
Nous, chrétiens modernes, en faisons des figures rattachées à l'étable, présences rassurantes qui apportent leur chaleur à l'enfant qui vient de naître mais Grégoire de Nysse, au IV° siècle, décryptant une prophétie d'Isaïe, dit que le bœuf, c'est le juif enchaîné par la Loi, et l'âne, porteur de lourds fardeaux, a sur le dos le poids de l’idolâtrie, symboles donc de l'humanité juive et de l'humanité païenne.
Vous vous demandez sans doute ce qui me prend de me lancer sur un tel sujet. C'est à cause d'une émission de France Inter, La Marche de l'Histoire, diffusée aujourd'hui sur France Inter et qui m'a passionné.
Qu'en est-il, en cette période de Noël, du bœuf et de l'âne de la crèche de la Nativité ? On a coutume de dire que c'est Saint François d'Assise qui les y introduisit. C'est un erreur puisque les deux animaux apparaissent déjà sur certains sarcophages romains du IV° siècle, en particulier sur celui des consuls Placide et Romulus, daté de 343. On doit seulement à Saint François la conception de la première crèche vivante, à Greccio dans la province de Rieti (Latium)
Leur présence n'est absolument pas attestée dans les quatre Évangiles canoniques et on ne les trouve que dans l’Évangile apocryphe, dit Pseudo-Matthieu au VI° siècle mais ils apparaissaient déjà précédemment chez Origène, Saint Grégoire de Naziance, Saint Amboise, Saint Cyrille de Jérusalem et d'autres encore.
Nous, chrétiens modernes, en faisons des figures rattachées à l'étable, présences rassurantes qui apportent leur chaleur à l'enfant qui vient de naître mais Grégoire de Nysse, au IV° siècle, décryptant une prophétie d'Isaïe, dit que le bœuf, c'est le juif enchaîné par la Loi, et l'âne, porteur de lourds fardeaux, a sur le dos le poids de l’idolâtrie, symboles donc de l'humanité juive et de l'humanité païenne.
Vous vous demandez sans doute ce qui me prend de me lancer sur un tel sujet. C'est à cause d'une émission de France Inter, La Marche de l'Histoire, diffusée aujourd'hui sur France Inter et qui m'a passionné.
dimanche 27 décembre 2015
Ab-surdité
Non, je ne vais pas parler des Dupond(t) : ils sont un peu à l'étiage pour l'instant, mais d'une de nos vieilles amies qui, comme les autres, commence à se faire un peu dure d'oreille. Alors que nous dînions le soir de Noël chez Jean-Claude et que j'étais assis à ses côtés, j'ai eu la malencontreuse idée de lui demander si elle avait connu une boîte de nuit à la sortie de Lyon : le César.
- L'o Cedar ? Non, je ne me souviens pas.
Pourquoi pas la balayette, ça aurait le mérite d'annoncer la couleur....
- L'o Cedar ? Non, je ne me souviens pas.
Pourquoi pas la balayette, ça aurait le mérite d'annoncer la couleur....
Et un peu de musique, ça vous dirait ? (160)
Certainement pas la meilleure version, mais à coup sûr la plus mouvementée !!!
samedi 26 décembre 2015
Le Tort du soldat
Je m'étais peu à peu lassé des livres où Erri de Luca décortiquait la langue hébraïque qu'il connaît à la perfection. Dans Le Tort du soldat, l'hébreu est davantage un prétexte à la narration que son sujet même.
De plus, De Luca innove dans la forme narrative qu'il adopte, puisque le "roman" est composé de deux parties distinctes avec deux narrateurs différents. Le premier, De Luca lui-même, raconte un voyage dans les Dolomites pour accomplir au calme la tâche qu'on lui a confiée : la traduction d'une œuvre écrite en yiddish. Le deuxième narrateur est la fille d'un vieux criminel de guerre nazi qu'il va croiser avec son père dans une auberge de montagne italienne.
Même constatation que souvent pour De Luca : j'aime sa façon d'écrire, brève, réaliste et poétique à la fois. De ce sujet délicat, il a fait, dans la deuxième partie, un hymne à la liberté retrouvée et à la vérité enfin assumée. Et, pour moi, le plaisir retrouvé.
( Erri de Luca, Le Tort du soldat. Ed. Gallimard. Trad. de Danièle Valin.)
De plus, De Luca innove dans la forme narrative qu'il adopte, puisque le "roman" est composé de deux parties distinctes avec deux narrateurs différents. Le premier, De Luca lui-même, raconte un voyage dans les Dolomites pour accomplir au calme la tâche qu'on lui a confiée : la traduction d'une œuvre écrite en yiddish. Le deuxième narrateur est la fille d'un vieux criminel de guerre nazi qu'il va croiser avec son père dans une auberge de montagne italienne.
Même constatation que souvent pour De Luca : j'aime sa façon d'écrire, brève, réaliste et poétique à la fois. De ce sujet délicat, il a fait, dans la deuxième partie, un hymne à la liberté retrouvée et à la vérité enfin assumée. Et, pour moi, le plaisir retrouvé.
( Erri de Luca, Le Tort du soldat. Ed. Gallimard. Trad. de Danièle Valin.)
Proverbes de papillotes (4)
(Oui, j'ai ouvert un autre paquet....)
- Proverbe français :
Chat ganté ne prit jamais de souris.
- Proverbe russe :
Le passé est un phare, non un port.
- Proverbe français :
Chat ganté ne prit jamais de souris.
- Proverbe russe :
Le passé est un phare, non un port.
jeudi 24 décembre 2015
mercredi 23 décembre 2015
Pietra viva
Il y a des périodes où, allez savoir pourquoi, on enchaîne les lectures de romans mauvais, au mieux insipides. Et puis d'autres où l'on passe de plaisir en plaisir. En ce moment, je suis plutôt dans le deuxième cas de figure. Pietra viva, de Léonor de Récondo, est un beau livre, à la fois simple et profond.
Michelangelo quitte Rome pour Carrare où il doit sélectionner les blocs de marbre destinés au futur monument funéraire du pape. Il fuit aussi la capitale à la suite de la mort d'un jeune moine auquel il s'est attaché. Alors qu'il cherche à s'étourdir par le travail, il ne peut échapper aux fantômes de ce jeune moine et de sa mère, à peine connue, et dont il recréera la figure peu à peu.
Interrogation sur l'art et la mémoire en même temps qu'ode à la vie et à la rusticité de ses compagnons carriers, ce court roman, écrit au présent, m'a profondément touché.
(Léonor de Récondo, Pietra viva. Ed. Sabine Wespieser.)
Michelangelo quitte Rome pour Carrare où il doit sélectionner les blocs de marbre destinés au futur monument funéraire du pape. Il fuit aussi la capitale à la suite de la mort d'un jeune moine auquel il s'est attaché. Alors qu'il cherche à s'étourdir par le travail, il ne peut échapper aux fantômes de ce jeune moine et de sa mère, à peine connue, et dont il recréera la figure peu à peu.
Interrogation sur l'art et la mémoire en même temps qu'ode à la vie et à la rusticité de ses compagnons carriers, ce court roman, écrit au présent, m'a profondément touché.
(Léonor de Récondo, Pietra viva. Ed. Sabine Wespieser.)
mardi 22 décembre 2015
La mer
La mer, je l'ai eu en exécration. Elle m'avait pris ma sœur, un premier jour de vacances. Le soir, quand la machine à contrôler les battements de cœur eut sans cesse refusé de produire un son autre et qu'ils eurent emporté le corps, je l'ai frappée. J'ai pris deux galets sur la plage, j'en ai lancé un dans les vagues en la maudissant. L'autre, je l'ai gardé, parce que la chaleur de ma main l'avait réchauffé et qu'il me semblait que la vie palpitait encore en lui. Il est là, quelque part. Il y restera jusqu'à ma mort. Sa chaleur aura cessé, en même temps que la mienne.
La mer, je l'ai fuie, parce que je ne la comprenais pas. Seul son horizon me faisait rêver, mais je lui préférais, pour m'absenter, les trains qui passent dans la nuit. J'aimais seulement la fureur des lacs, à Côme, avec Pierre, un soir d'été, ou au bord du Léman, un autre soir d'été plus tardif où je me mis nu pour en sentir la rage sur ma peau. Je ne sais si c'était la beauté des vagues qui me fascinait ou leur impuissance à m'atteindre, à me détruire.
Et puis est arrivé ce voyage en Catalogne, l'été dernier. Un pays que je ne connaissais pas et que j'imaginais autre. La mer, bien sûr, accalmie et docile, toute prête à contenter ces touristes qui la souillaient de leurs cris. Je l'exécrais encore et me tournai vers l'intérieur, les vallées, les montagnes et les plaines agricoles couronnées de villages robustes que j'arpentais avec passion.
Un soir, nous fîmes une promenade. La mer était noire et seules les dernières vagues scintillaient faiblement à la lumière des réverbères de la jetée. Au large, les lampes des minuscules barques de pêcheurs dont nous mangerions peut-être le butin demain. E puis celle qui rentrait, que l'on hissait sur le sable en la faisant rouler sur un rail de rondins. Le geste précis des pêcheurs, leur patience à la mettre à l'abri, des gestes presque maternels pour la protéger de la nuit.
Je repense souvent à cette soirée, à moi assis de longs moments à contempler, à attendre que tout soit en ordre et que les pêcheurs s'en aillent, leurs pieds hésitant de fatigue s'enfonçant dans le sable. Au retour, je ne me suis rendu compte de rien. C'est aujourd'hui, en entendant dans ma chambre le clapotis de l'obscurité, le raclement rauque et tendre des rondins caressés par la barque, en rallumant les lumières dansantes que, plus loin, la mer engloutissait parfois un instant, que je comprends. La mer, ce soir-là, a voulu faire la paix avec moi.
La mer, je l'ai fuie, parce que je ne la comprenais pas. Seul son horizon me faisait rêver, mais je lui préférais, pour m'absenter, les trains qui passent dans la nuit. J'aimais seulement la fureur des lacs, à Côme, avec Pierre, un soir d'été, ou au bord du Léman, un autre soir d'été plus tardif où je me mis nu pour en sentir la rage sur ma peau. Je ne sais si c'était la beauté des vagues qui me fascinait ou leur impuissance à m'atteindre, à me détruire.
Et puis est arrivé ce voyage en Catalogne, l'été dernier. Un pays que je ne connaissais pas et que j'imaginais autre. La mer, bien sûr, accalmie et docile, toute prête à contenter ces touristes qui la souillaient de leurs cris. Je l'exécrais encore et me tournai vers l'intérieur, les vallées, les montagnes et les plaines agricoles couronnées de villages robustes que j'arpentais avec passion.
Un soir, nous fîmes une promenade. La mer était noire et seules les dernières vagues scintillaient faiblement à la lumière des réverbères de la jetée. Au large, les lampes des minuscules barques de pêcheurs dont nous mangerions peut-être le butin demain. E puis celle qui rentrait, que l'on hissait sur le sable en la faisant rouler sur un rail de rondins. Le geste précis des pêcheurs, leur patience à la mettre à l'abri, des gestes presque maternels pour la protéger de la nuit.
Je repense souvent à cette soirée, à moi assis de longs moments à contempler, à attendre que tout soit en ordre et que les pêcheurs s'en aillent, leurs pieds hésitant de fatigue s'enfonçant dans le sable. Au retour, je ne me suis rendu compte de rien. C'est aujourd'hui, en entendant dans ma chambre le clapotis de l'obscurité, le raclement rauque et tendre des rondins caressés par la barque, en rallumant les lumières dansantes que, plus loin, la mer engloutissait parfois un instant, que je comprends. La mer, ce soir-là, a voulu faire la paix avec moi.
lundi 21 décembre 2015
Le Maître des noeuds
Ma voisine sicilienne m'a dit qu'il était très connu en Italie. Moi, je ne le connaissais pas. Massimo Carlotto est un auteur padouan qui vit en Sardaigne, à Cagliari. Dans ses romans policiers, il a créé un héros atypique, Marco l'Alligator, amateur de blues et de calva, qui va ici, avec ses amis Rossini, vieux truand à l'ancienne et Max, dit la Mémoire, pour qui la politique joue un rôle important, venir à bout d'une histoire sordide de sadomasochisme.
Le propre des bons polars, c'est que l'on croit à leurs personnages, qu'il font tout de suite partie de notre imaginaire, comme l'inspecteur Beck de Sjöwall et Wahlöö, Carella et Meyer Meyer de Ed Mac Ben, Montalbano de Camilleri ou Carvalho de Montalban, qu'ils ne nous quittent plus. Si vous ne connaissez pas, allez-y : ce sont des grands ! Et maintenant, pour moi, Marco l'Alligator en fait partie.
( Massimo Carlotto, Le Maître des noeuds. Ed. Métailié. Trad. de Laurent Lombard.)
Le propre des bons polars, c'est que l'on croit à leurs personnages, qu'il font tout de suite partie de notre imaginaire, comme l'inspecteur Beck de Sjöwall et Wahlöö, Carella et Meyer Meyer de Ed Mac Ben, Montalbano de Camilleri ou Carvalho de Montalban, qu'ils ne nous quittent plus. Si vous ne connaissez pas, allez-y : ce sont des grands ! Et maintenant, pour moi, Marco l'Alligator en fait partie.
( Massimo Carlotto, Le Maître des noeuds. Ed. Métailié. Trad. de Laurent Lombard.)
L'éponge du temps
Nous avions fait la fête. Le lendemain devait en être une aussi. Mais il n'est pas venu. Je l'ai trouvé pendu derrière sa porte. On l'a emmené dans un grand sac de plastique que j'ai dû enjamber pour sortir. Il y a quarante ans maintenant, mais l'éponge du temps n'a rien effacé.
dimanche 20 décembre 2015
C'est à vous
A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une
phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez
l'agrandir en cliquant dessus.)
Calme plat
Petit coup de fatigue aujourd'hui (un léger vertige persistant, sans doute dû à une tension basse), alors je l'ai joué tranquille : sieste, lecture, sortie juste pour les cigarettes. En fin d'après-midi, j'ai tout de même fait l'effort d'installer ma crèche et mon sapin. Il était grandement temps, mais je n'en avais que moyennement envie. Il faut dire qu'avec le temps qu'il fait dehors, ça ne motive pas vraiment. Noël, où ça Noël ?
samedi 19 décembre 2015
Et un peu de musique, ça vous dirait ? (159)
Pour James Bowman, bien sûr. Et puis petit jeu pour "initiés" : quelles abbayes pourrez-vous reconnaître ? Précision : elles sont toutes françaises. Pour ma part, je n'ai pas dépassé cinq (peut-être six).
vendredi 18 décembre 2015
Grosse colère
J'en ai déjà entendu, des horreurs. J'en ai déjà connu, de ces petits "chanteurs" contemporains qui, en manque d'inspiration personnelle, se contentent de reprendre les chansons de leurs aînés et, jamais, ne se rendent compte qu'ils les massacrent (à quelques exceptions près).
Mais là, trop c'est trop : Bruel qui "chante" Barbara. Je dis NON ! On ne touche pas à MA grande dame brune !
Mais là, trop c'est trop : Bruel qui "chante" Barbara. Je dis NON ! On ne touche pas à MA grande dame brune !
Post scriptum
L'autre jour, en terminant la lecture du Voyage de Jason en Méditerranée orientale et en mer Noire, je n'ai pas, comme d'habitude, entamé immédiatement un autre roman. Je pensais à autre chose.
J'imaginais d'abord cette Méditerranée, peuplée dans l'Antiquité de monstres mythologiques, de géants à la force titanesque, de jeunes filles offrant des pommes d'or, de magiciennes et de nymphes... Aujourd'hui, sur les mêmes routes de cette Mare Nostrum, flottent des bateaux rudimentaires qui s'échouent sur les côtes grecques ou italiennes ou qui coulent avant l'arrivée au port. Ce ne sont plus les êtres mythiques qui la peuplent aujourd'hui, ce sont des cadavres d'hommes, de femmes et d'enfants.
Je pensais aussi à tous ces pays que j'ai visités autrefois et où je ne retournerai sans doute jamais : l'Algérie, le Liban, l’Égypte, ou à tous ceux que je rêvais de connaître et qui s'éloignent maintenant : la Turquie, la Syrie, l'Irak, la Tunisie, le Marc, le Mali...
En vieillissant, je ne manquerai sans doute pas de me ratatiner, mais le monde, lui, se rétrécie trop vite.
J'imaginais d'abord cette Méditerranée, peuplée dans l'Antiquité de monstres mythologiques, de géants à la force titanesque, de jeunes filles offrant des pommes d'or, de magiciennes et de nymphes... Aujourd'hui, sur les mêmes routes de cette Mare Nostrum, flottent des bateaux rudimentaires qui s'échouent sur les côtes grecques ou italiennes ou qui coulent avant l'arrivée au port. Ce ne sont plus les êtres mythiques qui la peuplent aujourd'hui, ce sont des cadavres d'hommes, de femmes et d'enfants.
Je pensais aussi à tous ces pays que j'ai visités autrefois et où je ne retournerai sans doute jamais : l'Algérie, le Liban, l’Égypte, ou à tous ceux que je rêvais de connaître et qui s'éloignent maintenant : la Turquie, la Syrie, l'Irak, la Tunisie, le Marc, le Mali...
En vieillissant, je ne manquerai sans doute pas de me ratatiner, mais le monde, lui, se rétrécie trop vite.
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jeudi 17 décembre 2015
Où me mènent mes pas
Cet après-midi, ça aurait dû être marché, et uniquement marché. Mais j'ai finalement fait un gros, et long, détour. Depuis Gambetta, au lieu de continuer jusqu'au Rhône, j'ai pris Saxe. L'Immaculée Conception était ouverte. Envie de voir la Crèche qui devait y être installée. Et j'en ai eu deux pour le prix d'une, une de chaque côté du transept.
Puis Saint-Pothin, avec la même intention. Profitons de ce temps de Noël où les églises ont l'air plus fréquemment ouvertes.
Irais-je jusqu'à la Rédemption ? Aussitôt dit aussi tôt fait.Une Crèche sur fond de collines lyonnaises.
Ensuite, par les quais, retour à mon objectif initial. Oui mais, en passant, je vois le grand temple du Rhône ouvert. Je me doutais bien que là il n'y aurait pas de Crèche mais l'édifice vient d'être rénové et je n'y avais pas mis les pieds depuis au moins vingt à trente ans.
Et là, alors que je pensais ne rester que quelques minutes, j'ai engagé la conversation avec le "gardien" des lieux, ancien président du Consistoire, qui officie maintenant comme bénévole. Discussion passionnante d'abord sur les travaux, puis sur la religion, catholique, protestante et bientôt orthodoxe et anglicane. Résultat : le soleil avait fort décliné. Juste le temps de faire mon marché et de rentrer avant que la nuit ne tombe. Un vrai après-midi de retraité !
Puis Saint-Pothin, avec la même intention. Profitons de ce temps de Noël où les églises ont l'air plus fréquemment ouvertes.
Irais-je jusqu'à la Rédemption ? Aussitôt dit aussi tôt fait.Une Crèche sur fond de collines lyonnaises.
Ensuite, par les quais, retour à mon objectif initial. Oui mais, en passant, je vois le grand temple du Rhône ouvert. Je me doutais bien que là il n'y aurait pas de Crèche mais l'édifice vient d'être rénové et je n'y avais pas mis les pieds depuis au moins vingt à trente ans.
Et là, alors que je pensais ne rester que quelques minutes, j'ai engagé la conversation avec le "gardien" des lieux, ancien président du Consistoire, qui officie maintenant comme bénévole. Discussion passionnante d'abord sur les travaux, puis sur la religion, catholique, protestante et bientôt orthodoxe et anglicane. Résultat : le soleil avait fort décliné. Juste le temps de faire mon marché et de rentrer avant que la nuit ne tombe. Un vrai après-midi de retraité !
mercredi 16 décembre 2015
mardi 15 décembre 2015
Le Voyage de Jason
C'est bien de ce livre de Tim Séverin que je parlais, l'autre jour, dans ma devinette. Tim Séverin est un anglais, diplômé d'histoire et de géographie à l'université d'Oxford, qui, passionné de voyages, a imaginé refaire les grands périples de la littérature antique (ou un peu plus récente). J'avais déjà lu, il y a longtemps, son Voyage d'Ulysse. Ne me reste pus maintenant qu'à trouver son Voyage de Sinbad.
En ce qui concerne Jason, Séverin a fait construire par un petit artisan grec une galère ressemblant le plus possible à ce que l'on sait de celle de Jason, et a réussi à relier la Grèce à la Colchide, c'est à dire aujourd'hui la Géorgie, en passant par la Turquie. Navigation donc d'abord dans la mer Égée puis le Bosphore et les Dardanelles et enfin la Mer Noire.
Ce livre est passionnant (pour ceux qui, comme moi, aiment les récits de voyages à la façon de Séverin ou de Thor Heyerdahl) tout autant pour le récit de la construction de l'Argo que pour celui du voyage proprement dit, des contacts avec les divers peuples concernés, des éclaircissements apportés à la légende la Toison d'or grâce aux découvertes archéologiques récentes ou aux coutumes encore respectées aujourd'hui.
J'avais donné quelques noms propres pour vous mettre sur la voie : Spetsai est le port grec du golfe Saronique où fut construite la galère, Volos est une ville de Thessalie ("nome" de Magnésie) et correspond à l'antique Iolcos d'où sont partis Jason et ses compagnons. Les autres noms correspondent à quelque-uns de ces compagnons, les Argonautes, dont les plus connus sont Héraclès, et les jumeaux Castor et Pollux.
(Tim Séverin, Le Voyage de Jason. Ed. Albin Michel. Trad. de Françoise et Guy Casaril.)
En ce qui concerne Jason, Séverin a fait construire par un petit artisan grec une galère ressemblant le plus possible à ce que l'on sait de celle de Jason, et a réussi à relier la Grèce à la Colchide, c'est à dire aujourd'hui la Géorgie, en passant par la Turquie. Navigation donc d'abord dans la mer Égée puis le Bosphore et les Dardanelles et enfin la Mer Noire.
Ce livre est passionnant (pour ceux qui, comme moi, aiment les récits de voyages à la façon de Séverin ou de Thor Heyerdahl) tout autant pour le récit de la construction de l'Argo que pour celui du voyage proprement dit, des contacts avec les divers peuples concernés, des éclaircissements apportés à la légende la Toison d'or grâce aux découvertes archéologiques récentes ou aux coutumes encore respectées aujourd'hui.
J'avais donné quelques noms propres pour vous mettre sur la voie : Spetsai est le port grec du golfe Saronique où fut construite la galère, Volos est une ville de Thessalie ("nome" de Magnésie) et correspond à l'antique Iolcos d'où sont partis Jason et ses compagnons. Les autres noms correspondent à quelque-uns de ces compagnons, les Argonautes, dont les plus connus sont Héraclès, et les jumeaux Castor et Pollux.
(Tim Séverin, Le Voyage de Jason. Ed. Albin Michel. Trad. de Françoise et Guy Casaril.)
Chacun le sien
Il y a des mots qui vous plaisent, comme ça, sans raison évidente, sans relation avec leur sens. Des mots qu'on aime entendre, surtout s'ils sont rares, ou employer, juste pour voir la tête de l'autre, en face.
Jean-Claude, c'est visiblement manigance, toujours dans la phrase : "Arrêt tes manigances". Mais ce n'est pas lui qui l'emploie : c'est nous qui le lui servons à tout bout de champ.
Frédéric, c'est veule, en particulier associé à la bouche : une bouche veule. Je frémis rien que d'imaginer. D'autant qu'il prend un air particulièrement "inspiré" pour le prononcer.
Pour moi, j'hésite entre deux. Un qui me plaît bien mais qu'il faut que j'explique aux autres quand je l'emploie : c'est billevesée, qui sent son grand siècle et me réjouit pas sa désuétude. L'autre, c'est chafouin. Certains visages me l'évoquent immédiatement. J'ai d'ailleurs été surpris de l'entendre employé l'autre jour dans la rue. Celui qui l'utilisait savait visiblement ce que cela voulait dire mais il a été obligé de l'expliquer à sa compagne. Ce mot m'évoque toujours la tête d'Harpagon, l'avare de Molière.
Et vous, vous en avez aussi des mots chouchous ?
Jean-Claude, c'est visiblement manigance, toujours dans la phrase : "Arrêt tes manigances". Mais ce n'est pas lui qui l'emploie : c'est nous qui le lui servons à tout bout de champ.
Frédéric, c'est veule, en particulier associé à la bouche : une bouche veule. Je frémis rien que d'imaginer. D'autant qu'il prend un air particulièrement "inspiré" pour le prononcer.
Pour moi, j'hésite entre deux. Un qui me plaît bien mais qu'il faut que j'explique aux autres quand je l'emploie : c'est billevesée, qui sent son grand siècle et me réjouit pas sa désuétude. L'autre, c'est chafouin. Certains visages me l'évoquent immédiatement. J'ai d'ailleurs été surpris de l'entendre employé l'autre jour dans la rue. Celui qui l'utilisait savait visiblement ce que cela voulait dire mais il a été obligé de l'expliquer à sa compagne. Ce mot m'évoque toujours la tête d'Harpagon, l'avare de Molière.
Et vous, vous en avez aussi des mots chouchous ?
lundi 14 décembre 2015
C'est à vous
A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une
phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez
l'agrandir en cliquant dessus.)
Dedans et dehors
Mon frère et moi étions de caractères totalement différents. Lorsque nous étions très jeunes, lui était très nerveux, excité, toujours à l'affût de la première bêtise à commettre. Moi, au contraire, j'étais très calme, lymphatique même, responsabilisé (forcément en tant qu'aîné !) et parfaitement obéissant. Ce n'est que quelques années plus tard que les rôles se sont inversés...
J'ai pensé à lui aujourd'hui car la radio présentait un scientifique italien ayant fait sa carrière en France sur les addictions et qui, parlant de son enfance, expliquait qu'il était très curieux de tout, particulièrement du "comment ça marche ?". Au point, lorsqu'on lui offrait un jouet, de le démantibuler pour savoir comment était fait l'intérieur. Exactement comme mon frère !
Moi, chez ma grand-mère, je n'avais que très peu de jouets : des billes et quelques cubes en bois (plus, chez la voisine, les almanachs Vermot qu'elle mettait à ma disposition pour que j'y découpe les portraits des personnages importants de la République). Au départ, il s'agissait de cubes dont les faces représentaient les différents morceaux d'un puzzle. Mais, comme les dessins sur du papier collé s'étaient depuis longtemps décollés, j'avais converti les cubes en tout ce que je voulais : locomotive et ses wagons, jeu de construction, engins improbables, etc.
Je n'ai jamais cherché à savoir ce qu'il y avait dedans, j'inventais plutôt ce qui était dehors et partais dans des rêveries dont il était souvent difficile de m'extraire. Et cela empira lorsque je sus lire. On me voyait assis sagement dans un coin de la pièce, j'étais en Chine avec Cronin ou sur les mers avec Verne. Cette tendance à la rêverie profonde s'était beaucoup atténuée avec l'âge adulte et voilà que maintenant, à l'aube du troisième âge (comme on dit pudiquement), elle me reprend. Chassez le naturel, ....
J'ai pensé à lui aujourd'hui car la radio présentait un scientifique italien ayant fait sa carrière en France sur les addictions et qui, parlant de son enfance, expliquait qu'il était très curieux de tout, particulièrement du "comment ça marche ?". Au point, lorsqu'on lui offrait un jouet, de le démantibuler pour savoir comment était fait l'intérieur. Exactement comme mon frère !
Moi, chez ma grand-mère, je n'avais que très peu de jouets : des billes et quelques cubes en bois (plus, chez la voisine, les almanachs Vermot qu'elle mettait à ma disposition pour que j'y découpe les portraits des personnages importants de la République). Au départ, il s'agissait de cubes dont les faces représentaient les différents morceaux d'un puzzle. Mais, comme les dessins sur du papier collé s'étaient depuis longtemps décollés, j'avais converti les cubes en tout ce que je voulais : locomotive et ses wagons, jeu de construction, engins improbables, etc.
Je n'ai jamais cherché à savoir ce qu'il y avait dedans, j'inventais plutôt ce qui était dehors et partais dans des rêveries dont il était souvent difficile de m'extraire. Et cela empira lorsque je sus lire. On me voyait assis sagement dans un coin de la pièce, j'étais en Chine avec Cronin ou sur les mers avec Verne. Cette tendance à la rêverie profonde s'était beaucoup atténuée avec l'âge adulte et voilà que maintenant, à l'aube du troisième âge (comme on dit pudiquement), elle me reprend. Chassez le naturel, ....
dimanche 13 décembre 2015
Vol de nuit
La terre est de plus en plus basse, disait mon père en vieillissant. Elle est aussi de plus en plus lourde. Alors pas de long billet ce soir, pour cause de dos moulu après dépotages, rempotages et autres travaux jardiniers. Juste quelques photos du quartier de la Confluence prises depuis Sainte-Foy-lès-Lyon hier soir, pendant une soirée bien sympathique chez une ancienne collègue.
Le pont métallique de la Mulatière |
Vue générale |
Le centre commercial et le Conseil Régional |
Immeuble vert |
Et, côté Presqu'île, la grande roue de la place Bellecour.
|
samedi 12 décembre 2015
Momentini
- Les travaux au Musée des Moulages avancent : la vieille usine est quasiment totalement détruite, ce que je regrette car j'aimais bien cette présentation des Antiques dans un cadre industriel (cette proximité est un peu à l'image de ma vie). Mais visiblement, les lieux d'exposition s'étendront jusque dans l'immeuble voisin du cours Gambetta ce qui, à mon avis, double la superficie. D'ailleurs, une pancarte annonce quelque chose d'un peu nouveau : Musée des Moulages et de la Musicologie. Il me tarde !
- Vu l'autre jour un film canadien : Starbuck, de Ken Scott, une comédie désopilante où le personnage principal, qui a beaucoup coopéré avec la banque du sperme, se retrouve avec au moins 150 "enfants" qui cherchent à le rencontrer. Drôle et très émouvant à la fois. Comment font-ils, ces québécois, pour réussir aussi bien ce mélange des genres (je me souviens encore de Le Déclin de l'empire américain, de Denys Arcand) ?
- Était-ce la pleine lune cette nuit ? Pas dormi avant 3 heures du matin. Du coup, j'ai bien avancé dans mon voyage au Pont-Euxin !
- Reçu par téléphone une pub proposant d'aider les seniors dans l'utilisation de leur salle de bains. J'en reçois de plus en plus souvent de ce type. Inutile de dire que j'adore ! De quoi je me mêle ? Je lève encore assez bien la jambe !
- Vu l'autre jour un film canadien : Starbuck, de Ken Scott, une comédie désopilante où le personnage principal, qui a beaucoup coopéré avec la banque du sperme, se retrouve avec au moins 150 "enfants" qui cherchent à le rencontrer. Drôle et très émouvant à la fois. Comment font-ils, ces québécois, pour réussir aussi bien ce mélange des genres (je me souviens encore de Le Déclin de l'empire américain, de Denys Arcand) ?
- Était-ce la pleine lune cette nuit ? Pas dormi avant 3 heures du matin. Du coup, j'ai bien avancé dans mon voyage au Pont-Euxin !
- Reçu par téléphone une pub proposant d'aider les seniors dans l'utilisation de leur salle de bains. J'en reçois de plus en plus souvent de ce type. Inutile de dire que j'adore ! De quoi je me mêle ? Je lève encore assez bien la jambe !
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vendredi 11 décembre 2015
Deux heures avec Joseph
Joseph, il y a longtemps que je le connais. Il était cuisinier, il est maintenant à la retraite. Je l'ai retrouvé dernièrement, d'abord à un spectacle de danse au parc de la Tête d'or puis à l'exposition de Mireille. Vieilli certes (il y a bien vingt ans que nous ne nous étions pas vus) mais il doit en avoir autant à mon service.
Et j'ai pensé à lui pour la terre dont j'ai besoin pour rempoter mes faux cyprès. Il a un grand jardin qui domine toute la ville et qu'il cultive vaillamment : principalement des fleurs mais aussi un petit potager. Une autre de ses passions, c'est le chinage. Son appartement est rempli de statuettes, de vases, de tableaux, de livres anciens.
Nous avons bu un café à l'étage puis direction le jardin. Ce n'est pas le meilleur moment pour les fleurs mais beau spectacle, avec ce soleil d'automne, sur le cours du Rhône et les bois de l'est lyonnais où flottait un peu de brume. Il m'a rempli trois seaux d'une belle terre noire et riche où traînaient encore quelques rattes.
Nous avons évoqué les souvenirs en commun : les grandes balades en Ardèche, les visites à la mère d’Évelyne, les cours de gymnastique à la Croix-Rousse et bien sûr le voyage en Grèce à six célibataires, où nous n'avions rien réservé, où nous avions couché un peu n'importe où parfois. En serions-nous encore capables aujourd'hui ? La réponse, des deux côtés, a été non. Il nous faut maintenant un peu plus de confort.
Demain, je fais le rempotage et, avec un peu de chance, j'aurai deux trois pommes de terre à récolter dans quelque temps....
Et j'ai pensé à lui pour la terre dont j'ai besoin pour rempoter mes faux cyprès. Il a un grand jardin qui domine toute la ville et qu'il cultive vaillamment : principalement des fleurs mais aussi un petit potager. Une autre de ses passions, c'est le chinage. Son appartement est rempli de statuettes, de vases, de tableaux, de livres anciens.
Nous avons bu un café à l'étage puis direction le jardin. Ce n'est pas le meilleur moment pour les fleurs mais beau spectacle, avec ce soleil d'automne, sur le cours du Rhône et les bois de l'est lyonnais où flottait un peu de brume. Il m'a rempli trois seaux d'une belle terre noire et riche où traînaient encore quelques rattes.
Nous avons évoqué les souvenirs en commun : les grandes balades en Ardèche, les visites à la mère d’Évelyne, les cours de gymnastique à la Croix-Rousse et bien sûr le voyage en Grèce à six célibataires, où nous n'avions rien réservé, où nous avions couché un peu n'importe où parfois. En serions-nous encore capables aujourd'hui ? La réponse, des deux côtés, a été non. Il nous faut maintenant un peu plus de confort.
Demain, je fais le rempotage et, avec un peu de chance, j'aurai deux trois pommes de terre à récolter dans quelque temps....
jeudi 10 décembre 2015
Devinette
Que suis-je en train de lire ?
Quelques noms propres pour indices : Spetsai, Volos, Magnésie, ou encore : Tiphys, Lyncée, Calaïs, Zérès, Euphème, Mopsos, Idmon, Ancée.
Bien sûr, je ne donne pas les noms les plus connus, mais, malgré tout, je connais quelqu'un(e) qui devrait être avantagé(e) !
Quelques noms propres pour indices : Spetsai, Volos, Magnésie, ou encore : Tiphys, Lyncée, Calaïs, Zérès, Euphème, Mopsos, Idmon, Ancée.
Bien sûr, je ne donne pas les noms les plus connus, mais, malgré tout, je connais quelqu'un(e) qui devrait être avantagé(e) !
Proverbes de papillotes (3)
Et sans doute les derniers : j'ai pratiquement fini le paquet !
- Proverbe persan :
Au champ de l'univers, tu cueilleras ce que tu sèmes.
- Proverbe chinois :
L'arbre qui s'écroule fait beaucoup plus de bruit que la forêt qui pousse.
- Proverbe persan :
Au champ de l'univers, tu cueilleras ce que tu sèmes.
- Proverbe chinois :
L'arbre qui s'écroule fait beaucoup plus de bruit que la forêt qui pousse.
mercredi 9 décembre 2015
Soirée mitigée
Hier, pour la première fois depuis bien longtemps, nous ne sommes pas allés au restaurant pour la fête du 8 décembre. Le cœur n'y était pas assez. La ville avait annulé les animations mais la tradition des lumignons était toujours là. Alors, en début de soirée, j'ai fait un petit tour d'une heure dans mon quartier.
Sentiment mitigé au retour. Plus de lumignons que les années précédentes (le côté commercial avait fini par mettre en péril cette humble participation des lyonnais) mais pas de quoi se pâmer. Les rues qui, d'habitude, regorgent de monde (voitures et piétons sur le cours Gambetta, pour se rendre sur les quais du Rhône, un bon endroit d'observation), étaient presque désertes.
J'en étais triste et en même temps assez content : la ville n'était pas envahie par les cars de touristes de l'Europe entière et retrouvait son identité à la fois bon enfant et secrète. Pas de cris, pas de meutes, pas de vendeurs de merdouilles qui clignotent, pas de stands de vin chaud (et ça, je l'ai un peu regretté !), en tout cas dans mon quartier.
Alors, je suis rentré chez moi et j'ai fait comme celui que j'ai surpris par son volet à demi fermé. Un moment d'intimité volé mais rassurant.
Sentiment mitigé au retour. Plus de lumignons que les années précédentes (le côté commercial avait fini par mettre en péril cette humble participation des lyonnais) mais pas de quoi se pâmer. Les rues qui, d'habitude, regorgent de monde (voitures et piétons sur le cours Gambetta, pour se rendre sur les quais du Rhône, un bon endroit d'observation), étaient presque désertes.
J'en étais triste et en même temps assez content : la ville n'était pas envahie par les cars de touristes de l'Europe entière et retrouvait son identité à la fois bon enfant et secrète. Pas de cris, pas de meutes, pas de vendeurs de merdouilles qui clignotent, pas de stands de vin chaud (et ça, je l'ai un peu regretté !), en tout cas dans mon quartier.
Alors, je suis rentré chez moi et j'ai fait comme celui que j'ai surpris par son volet à demi fermé. Un moment d'intimité volé mais rassurant.
mardi 8 décembre 2015
Et un peu de musique, ça vous dirait ? (158)
Entendu à la radio. Un peu déjanté (c'est le cas de le dire) et surprenant. On aime ou on n'aime pas !
La Femme gauchère
Peter Handke a, entre autres, été rendu célèbre par une de ses pièces de théâtre : La Chevauchée sur le lac de Constance, et par un film : Les Ailes du désir (scénario et coauteur). Il a également mis en images son roman : La Femme gauchère, que je connaissais pas.
Livre très court et particulier, autant par son sujet que par son écriture : une femme décide un jour, sans raison apparente, de demander à son mari de s'en aller et de vivre seul avec son fils. Que se passe-t-il alors ? Rien ou plutôt des riens, racontés volontairement dans un style sec et plat, sans "littérature".
J'ai eu sans cesse en tête, en lisant, les images de ces téléfilms allemands qu'Arte programme parfois, sans acteurs connus, avec des dialogues rares, tournés dans des villes tristes ou des campagnes dégarnies où les bouleaux l'emportent sur les chênes ou les conifères. Images sinistres de banlieues quasi désertes que le personnage regarde longuement par sa fenêtre fermée.
(Peter Handke, La Femme gauchère. Ed. Gallimard. Trad. de Georges-Arthur Goldschmidt.)
Livre très court et particulier, autant par son sujet que par son écriture : une femme décide un jour, sans raison apparente, de demander à son mari de s'en aller et de vivre seul avec son fils. Que se passe-t-il alors ? Rien ou plutôt des riens, racontés volontairement dans un style sec et plat, sans "littérature".
J'ai eu sans cesse en tête, en lisant, les images de ces téléfilms allemands qu'Arte programme parfois, sans acteurs connus, avec des dialogues rares, tournés dans des villes tristes ou des campagnes dégarnies où les bouleaux l'emportent sur les chênes ou les conifères. Images sinistres de banlieues quasi désertes que le personnage regarde longuement par sa fenêtre fermée.
(Peter Handke, La Femme gauchère. Ed. Gallimard. Trad. de Georges-Arthur Goldschmidt.)
lundi 7 décembre 2015
Proverbes de papillotes (2)
- Proverbe chinois :
Tu ne peux empêcher les oiseaux de la tristesse de voler au-dessus de ta tête, mais tu peux les empêcher de faire leur nid dans tes cheveux.
- Proverbe belge :
L'expérience est un peigne que la nature nous donne une fois que nous sommes chauves.
Tu ne peux empêcher les oiseaux de la tristesse de voler au-dessus de ta tête, mais tu peux les empêcher de faire leur nid dans tes cheveux.
- Proverbe belge :
L'expérience est un peigne que la nature nous donne une fois que nous sommes chauves.
Bonne surprise de fin de soirée
J'étais prêt à aller me coucher hier soir lorsqu'en zappant sur la 3, je suis tombé par hasard sur une scène qui m'a rappelé quelque chose : un colosse à la mine patibulaire qui met le pied sur la pièce d'un petit saltimbanque et ne veut pas la lui rendre. Lorsque l'enfant s'enfuit, apeuré, le colosse a des remords et tente de le retrouver en l'appelant : Gervais, Gervais... Et tout ça en .... italien sous-titré.
Eh oui, Les Misérables ont été tournées aussi en Italie, en 1948 (la même année que deux films majeurs : Allemagne année zéro de Rossellini, et Le Voleur de bicyclette de Vittorio de Sica), par un cinéaste oublié aujourd'hui : Riccardo Freda. Film en noir et blanc, au petit budget (on le voit particulièrement aux décors) mais qui se regarde avec grand plaisir (et puis, j'en profitais pour réviser !).
Deuxième partie dimanche prochain. Dans la distribution, quelques noms connus : Gino Crevi (le futur Peppone des Don Camillo) en Jean Valjean, Valentina Cortese en Fantine puis Cosette jeune fille, Gabrielle Ferzetti (le Nono d'Une Famille formidable) et Marcello Mastroianni en figurant (un révolutionnaire).
Eh oui, Les Misérables ont été tournées aussi en Italie, en 1948 (la même année que deux films majeurs : Allemagne année zéro de Rossellini, et Le Voleur de bicyclette de Vittorio de Sica), par un cinéaste oublié aujourd'hui : Riccardo Freda. Film en noir et blanc, au petit budget (on le voit particulièrement aux décors) mais qui se regarde avec grand plaisir (et puis, j'en profitais pour réviser !).
Deuxième partie dimanche prochain. Dans la distribution, quelques noms connus : Gino Crevi (le futur Peppone des Don Camillo) en Jean Valjean, Valentina Cortese en Fantine puis Cosette jeune fille, Gabrielle Ferzetti (le Nono d'Une Famille formidable) et Marcello Mastroianni en figurant (un révolutionnaire).
dimanche 6 décembre 2015
C'est à vous
A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une
phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez
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Momentini
- Voté en milieu de journée. Pas un chat au bureau de vote. Et, en plus, celui qui tenait l'urne était particulièrement désagréable. De quoi faire fuir les clients s'il y en avait eu.
- Un petit tour au marché Saint-Louis ce matin. Je ne supporte déjà pas les mèrapoussettes mais alors, les mecàtrotinettes, je ne vous dis pas !
- Hier promenade en ville. Du monde partout, même si le 8 décembre a été annulé. Ai acheté deux cyprès pour le balcon de ma chambre. Aujourd'hui, suis parti récupéré de la terre dans la campagne. Mais j'avais mon appareil photos et il faisait si beau. Suis revenu avec des photos mais ai oublié la terre. Il paraît qu'il fait encore beau demain...
- Journée des téléphones. A croire qu'il se sont tous donné le mot : le cousin de mon père, ma sœur, Mireille, Émile. Mireille pour me parler d'un photographe découvert au marché de la création. Suis allé sur son site : magnifique.
- Un petit tour au marché Saint-Louis ce matin. Je ne supporte déjà pas les mèrapoussettes mais alors, les mecàtrotinettes, je ne vous dis pas !
- Hier promenade en ville. Du monde partout, même si le 8 décembre a été annulé. Ai acheté deux cyprès pour le balcon de ma chambre. Aujourd'hui, suis parti récupéré de la terre dans la campagne. Mais j'avais mon appareil photos et il faisait si beau. Suis revenu avec des photos mais ai oublié la terre. Il paraît qu'il fait encore beau demain...
- Journée des téléphones. A croire qu'il se sont tous donné le mot : le cousin de mon père, ma sœur, Mireille, Émile. Mireille pour me parler d'un photographe découvert au marché de la création. Suis allé sur son site : magnifique.
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samedi 5 décembre 2015
Les nouveaux Monstres
Après Dolce Vita qui traitait des scandales politico-maffieux en Italie, des années 1959 à 1979, voici Les nouveaux Monstres (1978-2014) où Simonetta Greggio poursuit son travail d'investigation dans les milieux politiques, économiques, religieux et artistiques de la péninsule.
Utilisant un substrat romanesque anecdotique (quoi qu'intéressant et prenant), elle expose cette fois-ci, entre autres, les heures sombres des attentats perpétrés par les Brigades rouges ou d'autres organisations d'extrême-droite ou d'extrême-gauche, les morts de la gare de Bologne (1980), le scandale de la banque Ambrosiano, celui de la reconstruction d'Aquilla après le tremblement de terre qui ravagea la ville en 2009, celui du Rubygate impliquant Berlusconi dans une affaire de prostitution de mineure, les procès des maffieux, condamné puis libérés, l'assassinat du général Dalla Chiesa (1982) et ceux des juges Falcone et Borsellino (1992), précédés en 1978 par celui d'Aldo Moro.
Un deuxième ouvrage passionnant donc et écrit dans une belle langue, directement en français, par cette écrivain d'origine italienne.
(Simonetta Greggio, Les nouveaux Monstres, 1978-2014. Ed. Stock.)
Utilisant un substrat romanesque anecdotique (quoi qu'intéressant et prenant), elle expose cette fois-ci, entre autres, les heures sombres des attentats perpétrés par les Brigades rouges ou d'autres organisations d'extrême-droite ou d'extrême-gauche, les morts de la gare de Bologne (1980), le scandale de la banque Ambrosiano, celui de la reconstruction d'Aquilla après le tremblement de terre qui ravagea la ville en 2009, celui du Rubygate impliquant Berlusconi dans une affaire de prostitution de mineure, les procès des maffieux, condamné puis libérés, l'assassinat du général Dalla Chiesa (1982) et ceux des juges Falcone et Borsellino (1992), précédés en 1978 par celui d'Aldo Moro.
Un deuxième ouvrage passionnant donc et écrit dans une belle langue, directement en français, par cette écrivain d'origine italienne.
(Simonetta Greggio, Les nouveaux Monstres, 1978-2014. Ed. Stock.)
vendredi 4 décembre 2015
Proverbes de papillotes
- Proverbe italien :
Une fois la partie terminée, le roi et le pion retournent dans la même boîte.
Proverbe créole :
Assure-toi que la bougie est allumée avant d'éteindre l'allumette.
Une fois la partie terminée, le roi et le pion retournent dans la même boîte.
Proverbe créole :
Assure-toi que la bougie est allumée avant d'éteindre l'allumette.
Les Roses de mon rosier
Valérie (ici) parle avec beaucoup de tendresse de ses Noëls d'enfance dans sa famille. Cela m'a évoqué un souvenir bien précis. L'école primaire où j'étais élève organisait chaque année une fête de Noël.
On repliait les parois coulissantes des trois classes en enfilade, ce qui faisait une salle de "spectacle" assez grande pour accueillir les enfants et leurs parents. Au fond de la dernière, il y avait une grande scène, cachée le reste de l'année par un rideau, et même des coulisses qui communiquaient avec le couloir où nous enfilions nos costumes de papier crépon.
L'excitation était à son comble car nous avions répété longuement tout au long de l'année et le moment était venu de nous "produire" ! Chaque classe donnait son petit spectacle, sauf les plus grands qui, eux, recevaient en cadeau un dictionnaire pour la réussite de leur certificat d'études (ou, plus rarement à l'époque pour leur entrée en sixième). Mais tout le monde avait un petit sac de papier rempli de papillotes et d'oranges.
Moi, ces spectacles me tétanisaient. J'étais timide et, en plus, le plus jeune de la classe (j'avais un an d'avance). Et puis, de savoir que mes parents étaient dans la salle n'arrangeait pas les choses. Lorsque j'avais une réplique à lancer, j'attendais que les applaudissements de la salle empêchent de l'entendre, ce qui mettait en rogne mon instituteur.
Mais le pire, je m'en souviens encore comme si c'était hier. Nous devions chanter et jouer les paroles de cette comptine : Les Roses de mon rosier (paroles au bas ce cet article). J'avais un rôle qui me convenait parfaitement : je faisais partie des trois garçons qui devaient se cacher derrière la voiture en carton et la faire avancer sur scène. On ne me voyait pas, on ne m'entendait pas : l'idéal. Sauf que !
A peine avions-nous fait trois pas hors des coulisses que je me suis emmêlé les pieds et que je me suis retrouvé le derrière par terre, entraînant avec moi les deux autres. Bien sûr, la voiture en carton est tombée aussi et tout le monde, de la salle, a pu nous voir les quatre fers en l'air. Ce fut un grand succès de rigolade. Et moi, j'étais terriblement vexé !
- Comm' j'ai trois poupées pour enfants
Et un amour de p'tit chat blanc
Qui me coûtent des argents fous,
Faut qu'je gagn' des sous.
J'ai donc mis mes souliers vernis,
Mon beau chapeau en paill' de riz
Et ma rob' de satin broché,
Pour aller au marché
Vendre les ros' de mon rosier,
Dans un panier, dans un panier,
Vendre les ros' de mon rosier,
Dans un joli panier d'osier.
- Quand j'aurai vendu mes bouquets,
liés par des rubans coquets,
j'ach'trai au duc de Fricandeau
son plus beau château!
J'aurai des servant's, s'il vous plaît,
un régiment de p'tits valets
et des cuisiniers gras et gros
qui chang'ront en gâteaux
l'argent des roses de mon rosier,
dans un panier, dans un poanier
l'argent des roses de mon rosier,
dans un joli panier d'osier.
- Pour emmener mes trois enfants
et mon amour de p'tit chat blanc,
à la plage de Saint Malo,
j'ach'trai une auto.
Comme de la conduire j'aurai peur,
j'l'ach'trai avec un chauffeur,
à qui l'donn'rai quatr'sous par mois,
afin d'garder pour moi,
l'argent des roses de mon rosier,
dans un panier, dans un panier,
l'argent des roses de mon rosier
dans un joli panier d'osier.
- Mais vous regardez mes bouquets,
liés par des rubans coquets
et je vous entends de désir
pousser un soupir...
Ma foi tant pis pour mon château,
mes servantes et mon auto!
Je vous les offre de grand coeur
pour vous porter bonheur.
Prenez les roses de mon rosier,
et le panier et le panier
prenez les roses de mon rosier
et le joli panier d'osier.
On repliait les parois coulissantes des trois classes en enfilade, ce qui faisait une salle de "spectacle" assez grande pour accueillir les enfants et leurs parents. Au fond de la dernière, il y avait une grande scène, cachée le reste de l'année par un rideau, et même des coulisses qui communiquaient avec le couloir où nous enfilions nos costumes de papier crépon.
L'excitation était à son comble car nous avions répété longuement tout au long de l'année et le moment était venu de nous "produire" ! Chaque classe donnait son petit spectacle, sauf les plus grands qui, eux, recevaient en cadeau un dictionnaire pour la réussite de leur certificat d'études (ou, plus rarement à l'époque pour leur entrée en sixième). Mais tout le monde avait un petit sac de papier rempli de papillotes et d'oranges.
Moi, ces spectacles me tétanisaient. J'étais timide et, en plus, le plus jeune de la classe (j'avais un an d'avance). Et puis, de savoir que mes parents étaient dans la salle n'arrangeait pas les choses. Lorsque j'avais une réplique à lancer, j'attendais que les applaudissements de la salle empêchent de l'entendre, ce qui mettait en rogne mon instituteur.
Mais le pire, je m'en souviens encore comme si c'était hier. Nous devions chanter et jouer les paroles de cette comptine : Les Roses de mon rosier (paroles au bas ce cet article). J'avais un rôle qui me convenait parfaitement : je faisais partie des trois garçons qui devaient se cacher derrière la voiture en carton et la faire avancer sur scène. On ne me voyait pas, on ne m'entendait pas : l'idéal. Sauf que !
A peine avions-nous fait trois pas hors des coulisses que je me suis emmêlé les pieds et que je me suis retrouvé le derrière par terre, entraînant avec moi les deux autres. Bien sûr, la voiture en carton est tombée aussi et tout le monde, de la salle, a pu nous voir les quatre fers en l'air. Ce fut un grand succès de rigolade. Et moi, j'étais terriblement vexé !
- Comm' j'ai trois poupées pour enfants
Et un amour de p'tit chat blanc
Qui me coûtent des argents fous,
Faut qu'je gagn' des sous.
J'ai donc mis mes souliers vernis,
Mon beau chapeau en paill' de riz
Et ma rob' de satin broché,
Pour aller au marché
Vendre les ros' de mon rosier,
Dans un panier, dans un panier,
Vendre les ros' de mon rosier,
Dans un joli panier d'osier.
- Quand j'aurai vendu mes bouquets,
liés par des rubans coquets,
j'ach'trai au duc de Fricandeau
son plus beau château!
J'aurai des servant's, s'il vous plaît,
un régiment de p'tits valets
et des cuisiniers gras et gros
qui chang'ront en gâteaux
l'argent des roses de mon rosier,
dans un panier, dans un poanier
l'argent des roses de mon rosier,
dans un joli panier d'osier.
- Pour emmener mes trois enfants
et mon amour de p'tit chat blanc,
à la plage de Saint Malo,
j'ach'trai une auto.
Comme de la conduire j'aurai peur,
j'l'ach'trai avec un chauffeur,
à qui l'donn'rai quatr'sous par mois,
afin d'garder pour moi,
l'argent des roses de mon rosier,
dans un panier, dans un panier,
l'argent des roses de mon rosier
dans un joli panier d'osier.
- Mais vous regardez mes bouquets,
liés par des rubans coquets
et je vous entends de désir
pousser un soupir...
Ma foi tant pis pour mon château,
mes servantes et mon auto!
Je vous les offre de grand coeur
pour vous porter bonheur.
Prenez les roses de mon rosier,
et le panier et le panier
prenez les roses de mon rosier
et le joli panier d'osier.
jeudi 3 décembre 2015
Plusieur façons de s'enchaîner
Vous connaissez tous. Mais quelle version préférez-vous (et pourquoi) ? Personnellement, j'hésite entre deux. Je dirai lesquelles.
mardi 1 décembre 2015
Ainsi parlait Averroès.
Et ça vaut le coup de l'écouter jusqu'au bout. Extrait de Le Destin, de Youssef Chahine (1997).
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