samedi 30 novembre 2024

Ca fait réfléchir ....

Un exemple ?

Chez les autres, mais pas chez nous.

Un petit extrait du roman que je suis en train de lire :

(...)On assiste au défoulement indécent des idées dites nouvelles (de très vieilles idées d'oppression hâtivement mises à jour), On croit retourner aux sources limpides du passé et, en fait, on ne retourne qu'à l'obscurantisme. La bête profonde ressort ses griffes et l'atmosphère de souterrain devint l'air qu'on respire. On étouffe, mais vite on s'habitue. Une voix inconsciente s'égosille à crier qu'on retombe dans le puits, dans l'immuable abîme des cauchemars. Elle perd son temps, cette voix de la conscience. . Personne ne l'écoute. (...). La dignité de l'homme se trouve réduite à un arrêt de mort ou de vie. L'homme n'est plus l'homme, mais l'objet d'un dédain souverain (...)

Ne vous inquiétez pas :  l'auteur parle du franquisme ! Ca ne risque pas de nous arriver, à nous, en France. Hein ?

(Extrait de Scène de chasse (furtive), de Agostin Gomez-Arcos. Ed. Stock)

vendredi 29 novembre 2024

Donnez, donnez, do-onnez

Au choix


Peut-être

Notre-Dame de Paris

Notre-Dame est bien vieille : on la verra peut-être

Enterrer cependant Paris qu’elle a vu naître ;

Mais, dans quelque mille ans, le Temps fera broncher

Comme un loup fait un bœuf, cette carcasse lourde,

Tordra ses nerfs de fer, et puis d’une dent sourde

Rongera tristement ses vieux os de rocher !


Bien des hommes, de tous les pays de la terre

Viendront, pour contempler cette ruine austère,

Rêveurs, et relisant le livre de Victor :

— Alors ils croiront voir la vieille basilique,

Toute ainsi qu’elle était, puissante et magnifique,

Se lever devant eux comme l’ombre d’un mort !

Gérard de Nerval, Odelettes (1834)

Sans paroles, c'est mieux !

jeudi 28 novembre 2024

Faut pas s'y fier ...

Etrange émotion

Vous savez, ce genre de chose qui vous prend à la gorge et vous fait monter les larmes aux yeux alors que rien, dans l'aujourd'hui, ne le laisse présager.

A la télévision, dimanche soir, un jeune pianiste de grand talent : Sofiane Pamart. En voyant ses doigts voler sur les touches à une vitesse vertigineuse donnant l'impression qu'il ne les touche pas, j'ai ressenti une grande émotion. Pas à cause du morceau joué (je pense qu'il s'agissait d'une improvisation) mais par ce clavier et ces doigts aériens. J'ai revu Pierre autrefois accomplissant le même prodige. 

Aujourd'hui, Pierre a disparu. Le piano est toujours là, ans le salon, inutile ...


Charades sculpturales

Pour donner à Fromfrom l'occasion de se racheter ...

-A : 

- Mon 1° est deux fois à la queue

- Mon 2° s'entend après coup de feu

- Mon 3° est un titre anglais

-B :

- Mon 1° font tapisserie

- Mon 2° est un titre de Sartre

- Mon 3° s'entend après coup

- C : 

- Mon 1° est donné

- Mon 2° n'est vraiment pas grande

- Mon 3° a des dents

- Mon 4° est un animal nordique

-D :

- Mon 1° est une note de musique

- Mon 2° est chantée après guerre

- Mon 3° n'est pas tout seul

- Mon 4° n'est pas à toi

- Mon 5° peut mal s'orthographier

- Mon 6° est laissée sur le sol

-E :

- Mon 1° est ici

- Mon 2° dit du bien

- Mon 3° est fait en voyant une étoile filante

- Mon 4° doit être remboursé

- Mon 5° est souvent particulier

- Mon 6° n'est pas mieux

- Mon 7° , il vaut mieux ne pas la connaître

- F : 

- Mon 1° est dit par un russe

- Mon 2° a peut-être contenu quelque chose avant

Solution des charades littéraires et picturales

Comme visiblement Fromfrom hiberne déjà et que tous mes autres fidèles lecteurs les attendent avec impatience, voilà les solutions des charades.

 - Littéraires :

- A : Eugénie Grandet , Balzac

- B : Madame Bovary, Flaubert

- C : Au Bonheur des Dames, Zola

- D : Les mystères de Paris, Sue

- E : Les trois mousquetaires, Dumas

- F : Les malheurs de Sophie, Ségur


- Picturales :

- A : La Joconde, De Vinci

- B : La jeune fille à la perle, Vermeer

- C : Le radeau de la Méduse, Géricault

- D : Les tournesols, Van Gogh

- E : Guernica, Picasso

- F : Les Nymphéas, Monet

mercredi 27 novembre 2024

Celui-ci semble avoir la tête plus dure ...

Jean-Baptiste (1887), Auguste Rodin

Salomé

Pour que sourie encore une fois Jean-Baptiste

Sire je danserais mieux que les séraphins

Ma mère dites-moi pourquoi vous êtes triste

En robe de comtesse à côté du Dauphin


Mon coeur battait battait très fort à sa parole

Quand je dansais dans le fenouil en écoutant

Et je brodais des lys sur une banderole

Destinée à flotter au bout de son bâton


Et pour qui voulez-vous qu'à présent je la brode

Son bâton refleurit sur les bords du Jourdain

Et tous les lys quand vos soldats ô roi Hérode

L'emmenèrent se sont flétris dans mon jardin


Venez tous avec moi là-bas sous les quinconces

Ne pleure pas ô joli fou du roi

Prends cette tête au lieu de ta marotte et danse

N'y touchez pas son front ma mère est déjà froid


Sire marchez devant trabants marchez derrière

Nous creuserons un trou et l'y enterrerons

Nous planterons des fleurs et danserons en rond

Jusqu'à l'heure où j'aurai perdu ma jarretière

Le roi sa tabatière

L'infante son rosaire

Le curé son bréviaire


Apollinaire, Alcools - Salomé

Et pourquoi pas la peinture ? (305)

Le Louvre-Lens :
La Liberté guidant le Peuple (1830), Eugène Delacroix

Madeleine à la veilleuse (entre 1640 et 1645), De La Tour

La Vierge et l'Enfant (entre 1465 et 1470), Botticelli 

Saint Sébastien (entre 1490 et 1500), Pietro Perugino 

Baldassare Castiglione (1514-1515), Raphael 

Autoportrait (entre 1505 et 1506), Raphael

Le Printemps (1573), Giuseppe Arcimboldo 

Tête de saint Jean-Baptiste (1507), Andrea Solari

Œdipe et le Sphinx (1808), Ingres

Ixion trompé par Héra (vers1615), Pierre-Paul Rubens

lundi 25 novembre 2024

L'arbre sur la fin de l'arrière-saison

Quand l'arbre, sur la fin de l'arrière-saison,

A vu les vents glacés faner sa chevelure,

Et les premiers frimas emporter sa parure,

Et tomber, peu à peu, sa riche frondaison ;


Alors, se dressant nu sur l'aride gazon,

Il nous révèle sa plus intime structure ;

Dans son secret dessin, sa forme nette et pure,

S'accuse finement sur le clair horizon.


Et la vieillesse, ainsi, nous les enfants des hommes,

Et nous dépouille, et nous montre tels que nous sommes,

Sans parure, sans art, sans vain éclat qui ment ;


Dévoilant jusqu'au fond notre forme secrète,

Elle offre, dans son plus précis linéament,

Le plan révélateur de l'intime squelette.


Jacques Villebrune, Poèmes et sonnets mystiques (1886)

Daphné

(...)A peine achevait-elle sa prière que Daphné sent ses membres s’engourdir ; une fine écorce enveloppe sa poitrine délicate ; ses cheveux se changent en feuillage, ses bras s’allongent en rameaux ; ses pieds, tout à l’heure si rapides, prennent racine et s’attachent à la terre ; la cime d’un arbre couronne sa tête ; il ne reste plus d’elle-même que l’éclat de sa beauté passée. 

Apollon cependant l’aime toujours. Sa main posée sur le tronc, il sent encore le cœur palpiter sous l’écorce nouvelle et couvre le bois de ses baisers. Il dit alors : 

- Eh bien, puisque tu ne peux pas être mon épouse, du moins tu seras mon arbre. À tout jamais tu orneras, ô laurier, ma chevelure, mes cithares et mes carquois et ton feuillage restera toujours vert. 

 Le laurier inclina ses branches nouvelles et Apollon vit sa cime remuer comme une tête (...)

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

dimanche 24 novembre 2024

Un petit extrait qui donne une idée du bonhomme.

Le monde du milieu (Breyten Breytenbach)

(...) Un Etat devrait être le lieu d'exercice d'un pouvoir légitime et d'arbitrage pour une administration des intérêts d'une grande communauté composite vivant dans les frontières "naturelles" qui marquent une certain cohésion culturelle. Mais les Etats que nous avons en Afrique sont en grande partie des constructions coloniales fantaisistes, transmises à des élites locales loyales mais pas libres, qui devaient assurer une bonne gouvernance et la poursuite de l'exploitation rentable des "indigènes". (...)

Sa lutte est finie

Breyten Breytenbach (1939 - 23 novembre 2024)

Aide aux charades

- Littérature : 

Les auteurs en vrac : Flaubert, Balzac, Zola, Sue, Comtesse de Ségur, Dumas 

- Peinture :

Les peintres en vrac :Vermeer, Géricault, De Vinci, Van Gogh, Monet, Picasso

La chanson d'amour du dimanche

samedi 23 novembre 2024

Essayons avec la peinture !

Ces charades (de moi !!!) cachent des tableaux célèbres :

A- 

Mon premier grandit d'année en année

Mon 2° est un élément

Mon 3° est un abruti

Mon 4° est un chiffre

B- 

Mon 1° est une note

Mon 2° amuse les enfants

Mon 3° se fait parfois avec les lacets

Mon 4° n'est pas un garçon

Mon 5° est vénéré par les musulmans

Mon 6° se trouve parfois en mer

C- 

Mon 1° se voit au réveil

Mon 2° va bientôt devenir adulte

Mon 3° est un chiffre

Mon 4° est une note donnée

Mon 5° vivait en Asie occidentale

Mon 6° fatigue

D-

Mon 1° nourrit les bébés

Mon 2°, il y en a souvent plusieurs dans un château-fort

Mon 3° peut être marin

Mon 4° est de plus en plus bas, l'âge venant 

E-

Mon 1° ne fait pas grand chose

Mon 2° se répète pour rien

Mon 3° est à traiter

F-

Mon 1° compose la tapisserie

Mon 2° sont traditionnellement sept

Mon 3° enchante

Mon 4° se dit par surprise

Jouons en littérature

Puisqu'aujourd'hui, apparemment, j'ai l'humeur ludique, voici quelques charades qui cachent des titres d'œuvres littéraires très connues :

A -

Mon 1er sert à l'omelette

Mon 2e est un surdoué

Mon 3e n'est pas petit

Mon 4e sert à jouer ou à coudre

B-

Mon 1er est le nom de la mère des Daltons

Mon 2e est un jeu connu

Mon 3e n'est pas moche

Mon 4e change

C-

Mon 1er est salée en mer

Mon 2e est gentille

Mon 3e est bleue chez Guerlain

Mon 4e se lance pour jouer

Mon 5e est un jeu

 D- 

Mon 1er est moche

Mon 2e est une reine de beauté

Mon 3e est une planète

Mon 4e est un chiffre

Mon 5e se fait en marchant

Mon 6e se marre

E- 

Mon 1er n'est pas au large

Mon 2e est une maille de tricot

Mon 3e est un pronom relatif

Mon 4e est une planète

F- 

Mon premier n'est pas beau

Mon 2e est un parfum de Jean-Paul Gaultier

Mon 3e est d'été pour Marc Lavoine

Mon 4e est un chiffre

Mon 5e est un âne

Mon 6e est une interjection marquant le mépris

Le livre que je commence

Je suis tombé au dépose-livres sur un roman d'un auteur que je lisais il y a des ..... décennies et dont les trois que j'avais lus à l'époque m'avaient enchanté. J'ai commencé celui-ci, dont je l'avais jamais entendu parlé, hier soir, bien au chaud dans mon lit douillet. 

Je pense que son auteur est connu, au moins dans le "monde hispanique". Essayez de deviner de quoi et de qui s'agit-il. De toute façon, vous ne saurez bientôt, mais sachez dores et déjà qu'au premier paragraphe, j'étais déjà pris au piège. Ouf! J'avais bien besoin de ce plaisir de ce moment !

Un indice : le titre de l'un de ceux que j'avais lus comporte le nom d'un animal associé à un adjectif qui forme oxymore, et ce titre change totalement la fin de l'une des fables de La Fontaine. 

vendredi 22 novembre 2024

Rencontre avec Michael Connelly

Dans la ville en feu

Harry Bosch enquêtant sur une cold case (le meurtre d'une journaliste danoise à Los Angeles lors des émeutes de 1992), ça paraît  alléchant. Jusque là, tous les polars de Michael Connelly m'avaient plu, voire emballé pour certains. 

Alors pourquoi pas celui-ci ? Une histoire tarabiscotée à souhait où l'on se perd parfois, avec références historiques sur la guerre du Golfe, trop de personnages (je me fais vieux ?). D'ailleurs, globalement, j'ai un esprit de plus en plus critique sur les romans policiers paraissant depuis quelques années. 

(Michael Connelly, Dans la ville en feu. Ed. Calmann-Lévy. Trad. de Robert Pépin.)

L'automne, toujours






jeudi 21 novembre 2024

Vous en voulez d'autres ?

Saint-Suaire est le nom donné par les catholiques au linceul de Jésus de Nazareth. De nombreux linges assimilés à cet événement de la Passion sont devenus l'objet d'une dévotion particulière. L'Église catholique reconnait ces reliques comme des icônes et non comme des traces authentiquement historiques de l'existence de Jésus.

Il peut désigner le linge ayant recouvert son visage (la Sainte-Face) et le linceul ayant servi à envelopper son corps après sa mort.  Le mot "suaire" est dérivé du latin sudarium (dérivé de sudare, suer) pour désigner un mouchoir servant à essuyer la sueur du visage. Ensuite, il désigne le linge qui recouvre le visage du défunt.

- suaire de Turin

- suaire de Compiègne

- suaire de Besançon

- suaire de Cadouin

- suaire de Chambéry

- suaire de Lierre (Belgique)

- suaire d'Oviedo (Espagne)

Sans compter la Sainte Face (ou voile de Véronique) : Milan, Rome Italie), Jaén (Espagne)

Retour sur les reliques

L'abbaye de Cadouin est une abbaye située au sud du département de la Dordogne, dans le village de Cadouin (lieu de naissance de Louis Delluc, dont le prix récompense chaque année le meilleur film français).


En 1214, le monastère avait acquis un linceul, apporté ici après la première croisade et que l'on disait être le linceul qui enveloppait la tête de Jésus. S'ensuivirent plus de 700 ans de pèlerinage, agrémentés de quelques miracles. 

Cette affirmation a été réfutée au début du XXème siècle, quand il est prouvé que le linceul a des origines du 11ème siècle. Il s'agit en fait s'une étoffe musulmane. Des doutes sont émis sur son authenticité dès 1901 et une expertise linguistique est menée en 1933 à l'initiative du révérend père S.J. Francez avec l'aide de l'orientaliste G. Wiett, directeur du musée arabe du Caire. L'inscription, brodée sur la trame du tissu, dit en effet : "Mahomet est l'envoyé d'Allah ; Ali est l'ami d'Allah ; que la bénédiction divine soit sur eux deux et sur leurs familles."  

Le pèlerinage est immédiatement interrompu par l'évêque de Périgueux et de Sarlat. S.J. Francez publie ses travaux en 1935. L’expertise montre en outre que le tissage est orné de bandes de tapisserie de soie insérées, portant des inscriptions en caractères coufiques, reprenant notamment la proclamation musulmane solennelle " Bismillâh Ar-Raḥmân Ar-Raḥîm", qui apparaît au début de chaque sourate du Coran. L'inscription fait ensuite allusion à Al-Musta'li, calife en Égypte de 1095 à 1101, et à Al-Afdhal Abu-l-Qâsim Shahanshah, qui fut son vizir de 1094 à 1121. Ces éléments permettent de situer le tissage du linge entre le début du règne de Musta'li et la prise de Jérusalem par les Croisés en 1098. Mais ces inscriptions de l'époque fatimide en font un exemplaire unique de tissu de cette époque.

Moyen

- le livre que je lis : moyen (alors que j'ai adoré les autres de l'auteur)

- la série que je regarde : moyenne (il m'arrive même de m'endormir devant)

- le temps : moyen (pire aujourd'hui)

- le moral : moyen (avec l'humidité et le verglas, pas de virées prévues)

- le courage : moyen (j'aurais pourtant de ménage à faire)

Le moyen de remonter ?

mercredi 20 novembre 2024

Pas moins de quatre têtes pour Saint Jean-Baptiste

La première des quatre "têtes" de Jean le Baptiste se trouve à Damas, en Syrie, dans la mosquée des Omeyyades, construite sur une église chrétienne qui portait autrefois le nom du martyr. Selon les traditions chrétienne et islamique, sa tête aurait été enterrée dans l’église originelle dont la construction remonte à la fin du 4e siècle. Quand Al-Walid Ier, un calife omeyyade, fonda la mosquée au même endroit au début du 8e siècle, le chef aurait été incorporé dans une de ses colonnes.


À Munich, au Musée de la Résidence, un reliquaire abriterait lui aussi la tête de Jean le Baptiste. Cette relique fait partie d’une vaste collection autrefois détenue par Guillaume V de Bavière et par son fils Maximilien Ier. Selon le musée, le pape aurait donné à Guillaume V la permission d’acquérir des reliques en 1577, mais on ignore si cette tête sainte en particulier est véritablement entrée en sa possession.


San Silvestro in Capite, basilique catholique de Rome, prétend détenir le haut du crâne de Jean le Baptiste, sans la mâchoire. Au 9e siècle, l’église devint un lieu de conservation de reliques de saints et de martyrs des catacombes romaines et la tête de Jean le Baptiste serait l’une des nombreuses reliques présentes sur le site depuis la fin du 12e siècle au moins.


La quatrième tête de Jean le Baptiste est l’une des pierres angulaires de la cathédrale d’Amiens. Elle est arrivée par une route relativement empruntée au Moyen Âge : quand Walon de Sarton, prêtre officiant dans une église de Picardie, revint de croisade en 1206, il rapporta avec lui plusieurs reliques saintes, et notamment la tête de Jean le Baptiste qu’il aurait trouvée à Constantinople. Une balafre au-dessus du sourcil droit du crâne donna du crédit aux affirmations de Walon de Sarton, car Hérodiade avait infligé une blessure comparable au visage du martyr. En 1206, Walon de Sarton remit la tête à l’évêque Richard de Gerberoy. Quand la cathédrale telle que nous la connaissons fut achevée bien des années plus tard, le chef de Jean le Baptiste servit de pièce centrale dans le nouvel édifice ; une nécessité étant donné que dès 787, l’Église avait décrété que "tout évêque surpris à consacrer une église sans reliques devait être déposé comme quelqu’un qui a bafoué les traditions ecclésiastiques". La présence du chef de Jean le Baptiste à Amiens était non seulement essentielle, mais ce fut également une aubaine pour l’église locale. En possession d’une relique aussi estimée, Amiens devint un important lieu de pèlerinage ainsi qu’un endroit visité par des membres de l’élite sociale.

Décollation de saint Jean-Baptiste (1608), Le Caravage

La Villa Médicis

Et pourquoi pas la peinture ? (304)

Le Musée des Beaux-Arts et d'archéologie de Valence (France) :

Rachel (XIX°), Prosper Guérin

Garçon cuisinier (XIX°), Théodule Ribot

Chaumière près de l'étang (XIX°), Théodore Rousseau



L'atelier à Perpignan (1943), Raoul Dufy

Sans titre (1981), Pierre Soulages

La villa Médicis, façade sur jardin (XVII°) Claude Nattiez

Allégorie de l'air, dit L'Oiseleur (XVII°), Peter van Mol

La décollation de saint Jean-Baptiste (1616), Martin Faber

Le Dessinateur (XVIII°), Giuseppe Nogari

Village en feu sous un orage la nuit (1758), Henry d'Arles

mardi 19 novembre 2024

La palme à Jodie

En parlant de Schubert

In and out

In : nés un 19 novembre :

- Lanrent Blanc, footballeur, 1965

- Richard Virenque, coureur cycliste, 1969

- Jodie Foster, actrice, 1962

- Patrick de Carolis, journaliste, 1953

- Hervé Claude, journaliste, 1945

- Calvin Klein, couturier, 1942

- Indira Gandhi, femme politique, 1917

- Gene Tierney, actrice, 1920

- Ferdinand de Lesseps, homme d'affaires 1805

Out : morts un 19 novembre : 

-Franz Schubert, compositeur, 1828

- Nicolas Poussin, peintre, 1665

- Robert Escarpit, écrivain et journaliste, 2000

lundi 18 novembre 2024

Parfums

Les parfums, les odeurs réveillent souvent en moi des souvenirs profondément enfouis. Il suffit qu'ils (elles) effleurent mes narines pour qu'aussitôt, où que je sois, une image me revienne, sans rapport avec ce que je suis en train de vivre, sauf l'odeur, parfois fugace. 

Il y a quelques années, dans la rue, j'ai senti le parfum qu'avait l'habitude de mettre une de mes institutrices. Je n'ai jamais su ce que c'était. Un parfum légèrement musqué dont ses habits étaient imprégnés. Le visage de cette femme m'est revenu (je devais avoir six ou set ans), de même que la salle de classe dans cette cabane tout près d'un crassier. Tout au fond, le seau d'eau pour se laver les mains et celui de l'eau à boire. Peut-être nous rompions-nous parfois ... Aujourd'hui, ce parfum ne doit plus être en vente, car je ne l'ai plus jamais senti. 

Une autre odeur qui me fait chaque rêver, l'est celle du sui n des moutons. J'aimais, avant qu'il ne soit tondus, fourrer mon visage dans la laine et respirer longuement cette chaleur. Là, me reviennent le pré de ma grand-mère, avec sa boutasse et son puits tout en bas, le crassier que le bornait, les chélidoines et leur suc jaune que s'échappait lorsqu'on en brisait la tige, et, bien sûr, les livres que j'emportais, cachés dans mon pantalon, et que je lisais lorsque j'étais hors de vue de mon père. Je me souviens en particulier des Enfants du Capitaine Grant. 

L'autre odeur est plus récente : celle de la salle de clase où j'enseignais. A la fin des grandes vacances, alors qu'elle était encore vide, j'y entrais par plaisir. Malgré les produits d'entretien de celui qui l'avait nettoyée, j'arrivais encore à y percevoir, subtile, l'odeur de la craie et du tableau noir que je n'ai jamais voulu échanger pour un autre tableau plus "moderne". Alors me revenaient les frimousses des élèves de l'année précédente, la place de chacun, décidée par moi, les raclements des chaises sur le carrelage et la sonnerie stridente qui annonçait la fin du cours. Et le brouhaha de ceux qu'on libérait. 

Et je ne peux sentir les roses (hélas, elles ne sentent plus guère) sans me revoir, enfant, sous la tonnelle au fond de notre jardin. Elle était couverte de vieilles roses foisonnantes que butinaient les insectes au plus fort de l'été. Quand j'étais en vacances et qu'on ne m'avait pas attribué d'une tâche, le m'y installais sur un banc de fonte un peu bancal et me plongeais dans la lecture. Ici, c'est Les Trois Mousquetaires qui remonte. Et puis, en face de moi, il y avait le vieil acacia sur lequel il était interdit de monter pour ne pas se blesser, et, lorsque j'en avais assez des roses, je m'en rapprochais pour m'enivrer du parfum de ses fleurs. Un jour, je me suis même endormi à son ombre et je suis rentré à la maison d'un pas d'homme saoul. 

Ma jeunesse est passé depuis longtemps mais, en évoquant tout cela, comme je me sens jeune ...

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

Ta cigarette après l'amour

Il ne regrettait sans doute rien ...

Charles Dumont (1929 - 18 novembre 2024)

dimanche 17 novembre 2024

La madeleine du dimanche matin.

Il y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n'était pas le théâtre et le drame de mon coucher, n'existait plus pour moi, quand un jour d'hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j'avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d'abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d'une coquille de Saint- Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d'un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Il m'avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu'opère l'amour, en me remplissant d'une essence précieuse: ou plutôt cette essence n'était pas en moi, elle était moi. J'avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D'où avait pu me venir cette puissante joie? Je sentais qu'elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu'elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D'où venait-elle? Que signifiait-elle? Où l'appréhender? (…)

Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d'autres plus récents; peut-être parce que de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s'était désagrégé; les formes - et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel, sous son plissage sévère et dévot - s'étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d'expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir. Et dès que j'eus reconnu le goût du morceau de madeleine trempé dans le tilleul que me donnait ma tante (quoique je ne susse pas encore et dusse remettre à bien plus tard de découvrir pourquoi ce souvenir me rendait si heureux), aussitôt la vieille maison grise sur la rue, où était sa chambre, vint comme un décor de théâtre s'appliquer au petit pavillon, donnant sur le jardin, qu'on avait construit pour mes parents sur ses derrières (ce pan tronqué que seul j'avais revu jusque là) ; et avec la maison, la ville, depuis le matin jusqu'au soir et par tous les temps, la Place où on m'envoyait avant déjeuner, les rues où j'allais faire des courses, les chemins qu'on prenait si le temps était beau. Et comme dans ce jeu où les Japonais s'amusent à tremper dans un bol de porcelaine rempli d'eau, de petits morceaux de papier jusque-là indistincts qui, à peine y sont-ils plongés s'étirent, se contournent, se colorent, se différencient, deviennent des fleurs, des maisons, des personnages consistants et reconnaissables, de même maintenant toutes les fleurs de notre jardin et celles du parc de M. Swann, et les nymphéas de la Vivonne, et les bonnes gens du village et leurs petits logis et l'église et tout Combray et ses environs, tout cela qui prend forme et solidité, est sorti, ville et jardins, de ma tasse de thé.

Marcel Proust, Du côté de chez Swann

La mise à jour du dimanche

La chanson d'amour du dimanche

samedi 16 novembre 2024

Automne

Dans le brouillard s’en vont un paysan cagneux

Et son boeuf lentement dans le brouillard d’automne

Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux


Et s’en allant là-bas le paysan chantonne

Une chanson d’amour et d’infidélité

Qui parle d’une bague et d’un coeur que l’on brise


Oh! l’automne l’automne a fait mourir l’été

Dans le brouillard s’en vont deux silhouettes grises


Guillaume Apollinaire, Alcools.

D'autres choses vues dans le coin

A Saint-Laurent-de-Chamousset



A Bruilloles



Vieille ferme en ruines (Monts du Lyonnais)

Malgré le temps maussade de ce vendredi, Nous partons pour une balade nature dans les bois de Bruilloles (69). L'idée d'origine était une cueillette de champignons. Las, rien de mangeable. Mais la ferme abandonnée nous a ouvert ses portes.