lundi 25 novembre 2024

L'arbre sur la fin de l'arrière-saison

Quand l'arbre, sur la fin de l'arrière-saison,

A vu les vents glacés faner sa chevelure,

Et les premiers frimas emporter sa parure,

Et tomber, peu à peu, sa riche frondaison ;


Alors, se dressant nu sur l'aride gazon,

Il nous révèle sa plus intime structure ;

Dans son secret dessin, sa forme nette et pure,

S'accuse finement sur le clair horizon.


Et la vieillesse, ainsi, nous les enfants des hommes,

Et nous dépouille, et nous montre tels que nous sommes,

Sans parure, sans art, sans vain éclat qui ment ;


Dévoilant jusqu'au fond notre forme secrète,

Elle offre, dans son plus précis linéament,

Le plan révélateur de l'intime squelette.


Jacques Villebrune, Poèmes et sonnets mystiques (1886)

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