A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une
phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez
l'agrandir en cliquant dessus.)
lundi 30 novembre 2015
Lire attentivement la notice
Deux exemples où il est vraiment indispensable de lire la "notice" !
Si vous achetez des biscuits riches en céréales et lait et que vous voyez, sur l'emballage, un beau champ de blé et des vaches paissant dans de verts pâturages, ou bien sur une table proprette deux épis et un bol où le lait mousse, ne vous imaginez surtout pas que vous les retrouverez dans la boîte ! Malheur à qui ne lit pas les petites lettres sur le côté du paquet ! On vous prévient bien : "Suggestion de présentation" !
Pour la droguerie, c'est la même chose. Si, en y faisant vos courses, il vous vient une petite soif et que vous achetez un litre d’ammoniaque ou de white spirit (selon sa préférence), regardez bien avant d'en boire une goulée. Il faut lire. On vous prévient bien ! Ne pas avaler !
Y a-t-il sur terre un seul débile qui serait surpris de ne pas trouver la vache et la laitière dans l'emballage ou qui, pour se désaltérer, se jetterait sur l'ammoniaque, la javelle ou l'anti-calcaire ? Les fabricants ont-ils peur, s'ils ne prennent pas ses précautions absurdes, de s'attirer des procès, ou bien nous prennent-ils pour plus cons que, globalement, nous ne le sommes ? Et que l'on ne viennent pas me dire que c'est à destination des enfants : les bambins qui, par erreur, ingèrent des produits toxiques, ne savent, vu leur âge, pas lire !
Voilà, c'était la mauvaise humeur du jour !
Si vous achetez des biscuits riches en céréales et lait et que vous voyez, sur l'emballage, un beau champ de blé et des vaches paissant dans de verts pâturages, ou bien sur une table proprette deux épis et un bol où le lait mousse, ne vous imaginez surtout pas que vous les retrouverez dans la boîte ! Malheur à qui ne lit pas les petites lettres sur le côté du paquet ! On vous prévient bien : "Suggestion de présentation" !
Pour la droguerie, c'est la même chose. Si, en y faisant vos courses, il vous vient une petite soif et que vous achetez un litre d’ammoniaque ou de white spirit (selon sa préférence), regardez bien avant d'en boire une goulée. Il faut lire. On vous prévient bien ! Ne pas avaler !
Y a-t-il sur terre un seul débile qui serait surpris de ne pas trouver la vache et la laitière dans l'emballage ou qui, pour se désaltérer, se jetterait sur l'ammoniaque, la javelle ou l'anti-calcaire ? Les fabricants ont-ils peur, s'ils ne prennent pas ses précautions absurdes, de s'attirer des procès, ou bien nous prennent-ils pour plus cons que, globalement, nous ne le sommes ? Et que l'on ne viennent pas me dire que c'est à destination des enfants : les bambins qui, par erreur, ingèrent des produits toxiques, ne savent, vu leur âge, pas lire !
Voilà, c'était la mauvaise humeur du jour !
dimanche 29 novembre 2015
Becs et douche
Jeudi soir, soirée Hitchcock sur je ne sais plus quelle chaîne. D'abord Psychose puis Les Oiseaux. J'ai vu plusieurs fois l'un et l'autre mais jamais à la suite. Inutile de préciser que j'aime beaucoup Hitchcock et que ces deux films sont parmi ses meilleurs. Les voir consécutivement m'a permis de découvrir deux choses.
D'abord que, dans l'un et l'autre, le rapport des personnages à la mère est, pour le moins, assez sombre : dans Psychose, bien sûr, de façon évidente, puisque Anthony Perkins se travestit en endossant les habits de sa mère qu'il a lui-même empoisonnée. Mais également dans Les Oiseaux où la mère de Rod Taylor ne supporte pas de présence féminine auprès de son fils (notre Alfred aurait-il quelque "problème" avec l'homosexualité ?) et où Tippi Hedren confie que la sienne l'a abandonnée quand elle était tout enfant.
Ensuite que, malgré le jeu absolument sidérant de Perkins dans Psychose, c'est Les Oiseaux qui m'effraie (le mot est peut-être un peu grand) le plus encore aujourd'hui. D'abord parce que, ayant vu le premier plusieurs fois, j'en connais toutes les scènes presque par cœur (comme pour le second d'ailleurs) et sais ce que l'on va découvrir. Mais aussi parce que, si l'on a une explication psychanalytique à la fin de Psychose, il n'en est rien pour Les Oiseaux. Pourquoi les mouettes, les corbeaux et même les étourneaux se réunissent-ils pour attaquer les hommes ? Nous ne le saurons pas.
Mais cela est peut-être aussi lié simplement à moi-même. J'aime les oiseaux mais pas lorsqu'ils sont trop concentrés. Il y a, près de chez moi, une place arborée où les moineaux se réunissent avant de migrer, emplissent les arbres, volettent et piaillent sans arrêt. A cette époque-là, j'évite soigneusement d'y passer (et pas seulement à cause des déjections glissantes qu'ils laissent sur le trottoir !). N'oublions pas que ce sont les derniers dinosaures à peupler la planète !
D'abord que, dans l'un et l'autre, le rapport des personnages à la mère est, pour le moins, assez sombre : dans Psychose, bien sûr, de façon évidente, puisque Anthony Perkins se travestit en endossant les habits de sa mère qu'il a lui-même empoisonnée. Mais également dans Les Oiseaux où la mère de Rod Taylor ne supporte pas de présence féminine auprès de son fils (notre Alfred aurait-il quelque "problème" avec l'homosexualité ?) et où Tippi Hedren confie que la sienne l'a abandonnée quand elle était tout enfant.
Ensuite que, malgré le jeu absolument sidérant de Perkins dans Psychose, c'est Les Oiseaux qui m'effraie (le mot est peut-être un peu grand) le plus encore aujourd'hui. D'abord parce que, ayant vu le premier plusieurs fois, j'en connais toutes les scènes presque par cœur (comme pour le second d'ailleurs) et sais ce que l'on va découvrir. Mais aussi parce que, si l'on a une explication psychanalytique à la fin de Psychose, il n'en est rien pour Les Oiseaux. Pourquoi les mouettes, les corbeaux et même les étourneaux se réunissent-ils pour attaquer les hommes ? Nous ne le saurons pas.
Mais cela est peut-être aussi lié simplement à moi-même. J'aime les oiseaux mais pas lorsqu'ils sont trop concentrés. Il y a, près de chez moi, une place arborée où les moineaux se réunissent avant de migrer, emplissent les arbres, volettent et piaillent sans arrêt. A cette époque-là, j'évite soigneusement d'y passer (et pas seulement à cause des déjections glissantes qu'ils laissent sur le trottoir !). N'oublions pas que ce sont les derniers dinosaures à peupler la planète !
samedi 28 novembre 2015
Plaisir composé
Jeudi. Le soleil sur Lyon. Le vent a chassé l'humidité. Je suis invité à une exposition (peintures, dessins, sculptures) de plusieurs artistes lyonnais, dont une ancienne collègue dont j'apprécie les œuvres.
Vélo puis ascension de la Croix-Rousse par la montée Saint-Sébastien qui, au fil des ans, me paraît de plus en plus pentue ! La vue sur la presqu'île et l'est lyonnais est splendide ce jour-là. Lumière à photos. Sur place, grand plaisir de retrouver d'anciens amis et connaissances que je n'ai pas souvent l'occasion de voir. Et pas de grands mots qui sonnent creux. Juste la joie d'être réunis un moment. Plaisir composé donc.
Vélo puis ascension de la Croix-Rousse par la montée Saint-Sébastien qui, au fil des ans, me paraît de plus en plus pentue ! La vue sur la presqu'île et l'est lyonnais est splendide ce jour-là. Lumière à photos. Sur place, grand plaisir de retrouver d'anciens amis et connaissances que je n'ai pas souvent l'occasion de voir. Et pas de grands mots qui sonnent creux. Juste la joie d'être réunis un moment. Plaisir composé donc.
L'Assassin habite au 21
Les plus vieux d'entre vous connaissent sans doute le film d'Henri-Georges Clouzot (1942), avec une pléiade d'acteurs en vogue à cette époque : Pierre Fresnay, Suzy Delair, Jean Tissier, Pierre Larquey, Noël Roquevert, André Gabriello, Raymond Bussières ou Maximilienne (dans des rôles plus ou moins importants). Ce film est en fait tiré d'un roman policier (1939) d'un auteur belge : Stanislas-André Steeman (1908-1970) qui donnera à Clouzot le sujet de deux autres de ses films : Le Dernier des six (d'après Six Hommes morts) et Quai des Orfèvres.
Je viens de lire (beaucoup plus rapidement que Lowry) le livre du belge. Grand plaisir à cette lecture. C'est d'autant moins une surprise que ce titre, lors d'un référendum sur les meilleurs romans policiers, a, pour la première place, devancé Le Mystère de la chambre jaune et Le Meurtre de Roger Ackroyd.
En fait, je n'y ai que peu retrouvé le film : le livre se passe à Paris, le roman à Londres ; la pension de famille est située chez Clouzot au 21 avenue Junot, chez Steeman au 21 Russel Square. Le superintendant Strickland est remplacé par le commissaire Wens. L'assassin ne signe plus ses meurtres du nom de Mr Smith mais de Monsiur Durand (mais, au final, c'est un peu la même chose).
Beaucoup d'autres différences, soit dans le nom des personnages, soit dans leur statut social, soit même dans l'intrigue et sa résolution. Ce qui, pour moi, fut un avantage : j'ai autant apprécié le roman que j'avais aimé le film, ce qui, dans un sens ou dans l'autre, n'est vraiment pas souvent le cas.
(S.A. Steeman, L'Assassin habite au 21. Collection Le Masque.)
Je viens de lire (beaucoup plus rapidement que Lowry) le livre du belge. Grand plaisir à cette lecture. C'est d'autant moins une surprise que ce titre, lors d'un référendum sur les meilleurs romans policiers, a, pour la première place, devancé Le Mystère de la chambre jaune et Le Meurtre de Roger Ackroyd.
En fait, je n'y ai que peu retrouvé le film : le livre se passe à Paris, le roman à Londres ; la pension de famille est située chez Clouzot au 21 avenue Junot, chez Steeman au 21 Russel Square. Le superintendant Strickland est remplacé par le commissaire Wens. L'assassin ne signe plus ses meurtres du nom de Mr Smith mais de Monsiur Durand (mais, au final, c'est un peu la même chose).
Beaucoup d'autres différences, soit dans le nom des personnages, soit dans leur statut social, soit même dans l'intrigue et sa résolution. Ce qui, pour moi, fut un avantage : j'ai autant apprécié le roman que j'avais aimé le film, ce qui, dans un sens ou dans l'autre, n'est vraiment pas souvent le cas.
(S.A. Steeman, L'Assassin habite au 21. Collection Le Masque.)
vendredi 27 novembre 2015
jeudi 26 novembre 2015
Allez voir à côté
Le garage Citroën de la rue de Marseille (7°arrdt) a été construit de 1930 à 1932 par l'architecte Maurice-Jacques Ravazé, dans le style art déco que, personnellement, j'aime beaucoup. Au fil des années, il s'était considérablement dégradé et c'est en 2013 que l'on a entrepris des travaux de réhabilitation. Aujourd'hui, ces travaux sont presque terminés et hier soir, c'était l'inauguration officielle du rez-de-chaussée, seul niveau à avoir été conservé par la firme automobile. J'y étais, avec Frédéric, Jean-Claude et Pierre.
Manifestation sous haute surveillance, mais on peut le comprendre : fouille à l'entrée et vigiles patrouillant dans la foule. Pour ce qui est du nouveau look du garage, bravo. L'aspect et l'ambiance d'origine ont été très bien respectés.
Pour le reste, beaucoup à dire : musique à vous rendre sourd, foule compacte (et souvent peu civilisée), inorganisation totale du buffet sur lequel se jetaient des hordes d'affamés indécents. Seuls, dans un coin plus "intime" du garage consacré aux derniers modèles, deux étudiants du conservatoire de musique essayaient à la fois de se faire entendre et de relever le niveau. D'anciens modèles de la marque exposés faisaient aussi plaisir à retrouver, malgré la lumière peu propice aux photos..
Rapidement, tous les quatre, nous nous sommes retrouvés à saturation. Un peu plus loin dans la rue, l'enseigne lumineuse d'une pizzéria. On y va. Calme, gentillesse et surtout cuisine fine et délicieuse (le pizzaiolo, originaire de Bari, a été vice champion en Italie !). et un petit verre de limoncello bien frais offert à la fin. Un peu de douceur dans ce monde de brutes ! On y retournera. Son nom : La Lambretta ! Une mobylette bien plus confortable que la voiture, hier soir !
Manifestation sous haute surveillance, mais on peut le comprendre : fouille à l'entrée et vigiles patrouillant dans la foule. Pour ce qui est du nouveau look du garage, bravo. L'aspect et l'ambiance d'origine ont été très bien respectés.
Pour le reste, beaucoup à dire : musique à vous rendre sourd, foule compacte (et souvent peu civilisée), inorganisation totale du buffet sur lequel se jetaient des hordes d'affamés indécents. Seuls, dans un coin plus "intime" du garage consacré aux derniers modèles, deux étudiants du conservatoire de musique essayaient à la fois de se faire entendre et de relever le niveau. D'anciens modèles de la marque exposés faisaient aussi plaisir à retrouver, malgré la lumière peu propice aux photos..
Rapidement, tous les quatre, nous nous sommes retrouvés à saturation. Un peu plus loin dans la rue, l'enseigne lumineuse d'une pizzéria. On y va. Calme, gentillesse et surtout cuisine fine et délicieuse (le pizzaiolo, originaire de Bari, a été vice champion en Italie !). et un petit verre de limoncello bien frais offert à la fin. Un peu de douceur dans ce monde de brutes ! On y retournera. Son nom : La Lambretta ! Une mobylette bien plus confortable que la voiture, hier soir !
mercredi 25 novembre 2015
Sous le volcan
Voilà donc terminé le roman dont je parlais dernièrement et que j'ai eu tant de mal à lire, au point d'en sauter allégrement quelques paragraphes, voire pages entières à partir de la moitié. J'avais envie d'y mettre le nez depuis qu'un blogueur, je ne sais plus qui, l'avait présenté comme son livre de chevet.
Sous le volcan, de Malcom Lowry, raconte les derniers jours d'un consul alcoolique au Mexique, en compagnie de sa femme, partie puis revenue, de son demi-frère Hugh et d'un ami français, Laruelle. Autant le dire tout de suite, je n'ai pas aimé ce roman, mais pas de manière anodine, plus exactement de la même manière que je n'aime pas les livres de Céline.
Il s'agit certainement d'un grand bouquin mais que je considère, moi, comme complétement illisible, du mois dans la traduction de Jacques Darras, proche de la langue, de la construction de phrase orales. En postface du roman, le traducteur s'en explique : "Malcom Lowry insiste vigoureusement sur l'épreuve du "gueuloir" à laquelle il a, dit-il, comme Flaubert naguère, soumis la moindre de ses phrases. Ce poème musical en prose devait donc impérativement pouvoir être lu, ou mieux : interprété à haute voix. Tel aura été le souci majeur de la présente traduction."
Promis : si le film de John Huston repasse un jour, j'irai le voir. Ça aura l’avantage de durer moins longtemps que cette lecture. Je suis sans doute injuste mais c'est probablement un trop grand livre pour moi !
(Sous le volcan, Malcom Lowry. Trad. de Jacques Darras.)
Sous le volcan, de Malcom Lowry, raconte les derniers jours d'un consul alcoolique au Mexique, en compagnie de sa femme, partie puis revenue, de son demi-frère Hugh et d'un ami français, Laruelle. Autant le dire tout de suite, je n'ai pas aimé ce roman, mais pas de manière anodine, plus exactement de la même manière que je n'aime pas les livres de Céline.
Il s'agit certainement d'un grand bouquin mais que je considère, moi, comme complétement illisible, du mois dans la traduction de Jacques Darras, proche de la langue, de la construction de phrase orales. En postface du roman, le traducteur s'en explique : "Malcom Lowry insiste vigoureusement sur l'épreuve du "gueuloir" à laquelle il a, dit-il, comme Flaubert naguère, soumis la moindre de ses phrases. Ce poème musical en prose devait donc impérativement pouvoir être lu, ou mieux : interprété à haute voix. Tel aura été le souci majeur de la présente traduction."
Promis : si le film de John Huston repasse un jour, j'irai le voir. Ça aura l’avantage de durer moins longtemps que cette lecture. Je suis sans doute injuste mais c'est probablement un trop grand livre pour moi !
(Sous le volcan, Malcom Lowry. Trad. de Jacques Darras.)
mardi 24 novembre 2015
Petit tour en galeries
Un petit tour dans quelques galeries ou expositions du 7° arrondissement hier. La première : fermée le lundi.
La deuxième présentait des tableaux plutôt sombres, ce dont on se passe en ce moment.
La troisième, plus importante numériquement, consacrée aux aquarellistes m'a laissé de marbre (à une exception près).
En revanche, plutôt accroché par ce que présentait l'hôpital Saint-Luc dans une de ses coursives au rez-de-chaussée, des œuvres d'inspiration nippone : Japan Blue. On dirait que le bleu me poursuit en ce moment. Mais c'est blanche que devait être la patte qu'il a fallu montrer à l'entrée au (bien frêle) vigile.
(Désolé, je n'avais rien pour noter le nom des artistes!)
La deuxième présentait des tableaux plutôt sombres, ce dont on se passe en ce moment.
La troisième, plus importante numériquement, consacrée aux aquarellistes m'a laissé de marbre (à une exception près).
En revanche, plutôt accroché par ce que présentait l'hôpital Saint-Luc dans une de ses coursives au rez-de-chaussée, des œuvres d'inspiration nippone : Japan Blue. On dirait que le bleu me poursuit en ce moment. Mais c'est blanche que devait être la patte qu'il a fallu montrer à l'entrée au (bien frêle) vigile.
(Désolé, je n'avais rien pour noter le nom des artistes!)
lundi 23 novembre 2015
Et un peu de musique, ça vous dirait ? (157)
Henri Ledroit (1946-1988). Certainement le contre-ténor français que je préfère : pureté de la voix, sans fioritures, émotion contenue. Et quel charme ! J'avais eu l'occasion de l'entendre, lors du festival du vieux Lyon, probablement en décembre 1987, peu de temps avant sa mort. Inoubliable.
dimanche 22 novembre 2015
Lecture et écriture
L'écriture est une chose étrange, comme d'ailleurs tout art. Lorsque l'auteur écrit, le texte lui appartient, il est dans son monde. Il peut revenir dessus, changer un mot, préciser une idée, supprimer un paragraphe. Mais, à mon avis, le livre n'est pas seulement ce qui est écrit : il y a aussi tout ce que l'auteur a, consciemment ou pas, dans la tête, tout l'avant, tout le pendant.
Lorsque le lecteur s'y lance, il n'a pas tout ce substrat de l'auteur. Il a le sien propre, totalement différent même si, sans doute, semblable sur certains points s'il apprécie cet auteur. Ainsi, deux réactions de sa part : d'abord, le texte définitif qu'il a devant les yeux ne peut pas être autre et devait nécessairement être celui-ci. Le mot, la phrase, le paragraphe ne pouvaient pas être différents. Je pense en particulier à la poésie.
Mais l'écueil serait, comme dans nos vieux Largarde et Michard, de dire : l'auteur a voulu dire ceci ou cela. Car la lecture est, dans une certaine mesure, recréation. Le livre est celui du lecteur, avec son vécu propre, sa sensibilité propre et ses points d'ancrage ne sont pas forcément les mêmes que ceux de l'auteur. D'où une certaine frustration de ce dernier s'il a des "retours" sur son ouvrage. A petite échelle, je l'ai souvent ressenti dans ce blog où certains billets, capitaux pour moi, ne provoquaient guère ou pas du tout de réactions des lecteurs, alors que d'autres, qui, à moi, me semblaient "légers", attiraient une "foule" de commentaires.
Et je me demande si ce n'est pas la raison pour laquelle je ne me suis jamais lancé sérieusement dans l'écriture. La lecture, elle, n'est que rarement décevante.
Lorsque le lecteur s'y lance, il n'a pas tout ce substrat de l'auteur. Il a le sien propre, totalement différent même si, sans doute, semblable sur certains points s'il apprécie cet auteur. Ainsi, deux réactions de sa part : d'abord, le texte définitif qu'il a devant les yeux ne peut pas être autre et devait nécessairement être celui-ci. Le mot, la phrase, le paragraphe ne pouvaient pas être différents. Je pense en particulier à la poésie.
Mais l'écueil serait, comme dans nos vieux Largarde et Michard, de dire : l'auteur a voulu dire ceci ou cela. Car la lecture est, dans une certaine mesure, recréation. Le livre est celui du lecteur, avec son vécu propre, sa sensibilité propre et ses points d'ancrage ne sont pas forcément les mêmes que ceux de l'auteur. D'où une certaine frustration de ce dernier s'il a des "retours" sur son ouvrage. A petite échelle, je l'ai souvent ressenti dans ce blog où certains billets, capitaux pour moi, ne provoquaient guère ou pas du tout de réactions des lecteurs, alors que d'autres, qui, à moi, me semblaient "légers", attiraient une "foule" de commentaires.
Et je me demande si ce n'est pas la raison pour laquelle je ne me suis jamais lancé sérieusement dans l'écriture. La lecture, elle, n'est que rarement décevante.
samedi 21 novembre 2015
C'est à vous
A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une
phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez
l'agrandir en cliquant dessus.)
vendredi 20 novembre 2015
Nuit bleue
Je n'ai eu, jusqu'à ce jour et Dieu merci, qu'une seule expérience du terrorisme. C'était, je pense, dans les années 80. J'étais en vacances d'été en Corse, dans un petit village près d'Ajaccio où je venais chaque année près d'un mois chez le frère de Pierre.
J'avais aussi un ami à Ajaccio même à qui je consacrais chaque fois quelques jours. Cette nuit-là, j'avais profité d'une belle soirée estivale pour aller faire un tour seul en bord de plage. Au retour, je me suis fait arrêter par un homme d'une trentaine d'années qui me demandait son chemin. A sa façon de parler, j'avais bien identifié qu'il était lui-même corse et ai été assez surpris qu'il ne connaisse pas le centre ville d'Ajaccio.
La conversation dura plusieurs minutes, un peu trop pour une simple demande de renseignement. Visiblement, il faisait durer les choses. Il finit cependant par me dire bonsoir et je rentrai chez mon ami, sur les hauteurs de la ville. A peine étais-je arrivé que la pétarade commença. Un feu d'artifice ? Non, me renseigna l'ami, une nuit bleue.
Effectivement, pendant de longues minutes, depuis son balcon, nous entendîmes exploser plusieurs bombes, explosions qui, répercutées sur les collines, n'en paraissaient que plus impressionnantes, du moins pour moi car mon ami semblait en avoir pris l'habitude.
Le lendemain, nous sûmes exactement où les bombes avaient été placées et l'une se situait sur le chemin que je devais emprunter pour rentrer la veille. Ainsi l'homme que j'avais croisé était-il intervenu pour me retarder, soit pour permettre à ses acolytes de placer la bombe, soit pour me protéger, car, à l'époque, les attentats en Corse étaient calculés pour ne pas faire de victimes civiles.
C'est à ce moment-là seulement, quand j'ai compris, que je me suis mis à avoir vraiment peur.
J'avais aussi un ami à Ajaccio même à qui je consacrais chaque fois quelques jours. Cette nuit-là, j'avais profité d'une belle soirée estivale pour aller faire un tour seul en bord de plage. Au retour, je me suis fait arrêter par un homme d'une trentaine d'années qui me demandait son chemin. A sa façon de parler, j'avais bien identifié qu'il était lui-même corse et ai été assez surpris qu'il ne connaisse pas le centre ville d'Ajaccio.
La conversation dura plusieurs minutes, un peu trop pour une simple demande de renseignement. Visiblement, il faisait durer les choses. Il finit cependant par me dire bonsoir et je rentrai chez mon ami, sur les hauteurs de la ville. A peine étais-je arrivé que la pétarade commença. Un feu d'artifice ? Non, me renseigna l'ami, une nuit bleue.
Effectivement, pendant de longues minutes, depuis son balcon, nous entendîmes exploser plusieurs bombes, explosions qui, répercutées sur les collines, n'en paraissaient que plus impressionnantes, du moins pour moi car mon ami semblait en avoir pris l'habitude.
Le lendemain, nous sûmes exactement où les bombes avaient été placées et l'une se situait sur le chemin que je devais emprunter pour rentrer la veille. Ainsi l'homme que j'avais croisé était-il intervenu pour me retarder, soit pour permettre à ses acolytes de placer la bombe, soit pour me protéger, car, à l'époque, les attentats en Corse étaient calculés pour ne pas faire de victimes civiles.
C'est à ce moment-là seulement, quand j'ai compris, que je me suis mis à avoir vraiment peur.
jeudi 19 novembre 2015
Momentini
- A Lyon, la Fête des Lumières vient d'être annulée par mesure de sécurité. Dommage pour les hôteliers, commerçants, bistrots et restaurants. Mais tant mieux si l'on en revient, pour une fois, à la traditionnelle Fête de la Lumière. Des lumignons et c'est tout.
- Une mouche sur ma main alors que je somnolais. "Va donc dormir !" dis-je à cette folle trompée par un pseudo-printemps.
- Rappelé mon ex-collègue de la Creuse chez qui j'allais chaque année en vacances et dont je n'avais pas de nouvelles depuis quelque temps. C'est elle qui devait me rappeler mais je me suis dit qu'à son âge, on pouvait avoir des ennuis de santé. Son mari a eu un cancer du colon (chimios et tout et tout) dont il a du mal à se remettre. Pas regretté d'avoir fait le pas. Conversation comm si nous nous étions quittés de la veille.
- Pas de comptes rendus de lecture ces derniers temps. Je suis embringué dans un livre coriace à lire et que j'ai eu plusieurs fois envie de lâcher. M'en reste moins de la moitié. Mais quel effort et quelle lenteur pour moi ! J'en dirai deux mots une fois que je l'aurai terminé (si j'y arrive !).
- Une mouche sur ma main alors que je somnolais. "Va donc dormir !" dis-je à cette folle trompée par un pseudo-printemps.
- Rappelé mon ex-collègue de la Creuse chez qui j'allais chaque année en vacances et dont je n'avais pas de nouvelles depuis quelque temps. C'est elle qui devait me rappeler mais je me suis dit qu'à son âge, on pouvait avoir des ennuis de santé. Son mari a eu un cancer du colon (chimios et tout et tout) dont il a du mal à se remettre. Pas regretté d'avoir fait le pas. Conversation comm si nous nous étions quittés de la veille.
- Pas de comptes rendus de lecture ces derniers temps. Je suis embringué dans un livre coriace à lire et que j'ai eu plusieurs fois envie de lâcher. M'en reste moins de la moitié. Mais quel effort et quelle lenteur pour moi ! J'en dirai deux mots une fois que je l'aurai terminé (si j'y arrive !).
mercredi 18 novembre 2015
Dora Doll
mardi 17 novembre 2015
Pour rire un peu...
Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé serait purement fortuite ...
Une minute de silence
J'ai téléphoné hier à un de mes anciens collègues pour savoir comment s'était passée la minute de silence au collège à midi.
Il m'a expliqué que, cette fois-ci, les choses avaient été très bien préparées par les enseignants et que les élèves étaient demandeurs et avaient "jouer le jeu". Aucune réaction négative comme cela avait été le cas en janvier.
La cause de cette unanimité est sans doute à rechercher dans le non-ciblage des attaques de vendredi. En janvier, certains, par opposition politique ou religieuse, n'avaient pas voulu s'associer au deuil suite à la mort de journalistes de gauche et de clients d'un hypermarché casher. Elle s'explique aussi, à mon avis, par la jeunesse de la plupart des victimes et la diversités des lieux visés, tous consacrés aux loisirs et à la détente.
J'ai beaucoup été touché, pour ma part, par le large éventail des gens qui, spontanément, ont chanté La Marseillaise. Sincèrement, je ne pensais pas que les plus jeunes la connaissaient encore. Et puis, l'intensité de ce silence, comme samedi Place Bellecour...
Il m'a expliqué que, cette fois-ci, les choses avaient été très bien préparées par les enseignants et que les élèves étaient demandeurs et avaient "jouer le jeu". Aucune réaction négative comme cela avait été le cas en janvier.
La cause de cette unanimité est sans doute à rechercher dans le non-ciblage des attaques de vendredi. En janvier, certains, par opposition politique ou religieuse, n'avaient pas voulu s'associer au deuil suite à la mort de journalistes de gauche et de clients d'un hypermarché casher. Elle s'explique aussi, à mon avis, par la jeunesse de la plupart des victimes et la diversités des lieux visés, tous consacrés aux loisirs et à la détente.
J'ai beaucoup été touché, pour ma part, par le large éventail des gens qui, spontanément, ont chanté La Marseillaise. Sincèrement, je ne pensais pas que les plus jeunes la connaissaient encore. Et puis, l'intensité de ce silence, comme samedi Place Bellecour...
lundi 16 novembre 2015
Trois toutes petites choses, hier
Pont Bonaparte (Saône) : en me voyant prendre des photos, une femme m'aborde. Même sentiment de beauté pour ce coucher de soleil.
Place Bellecour : le silence, impressionnant, devant les hommages aux victimes parisiennes.
Pont de la Guillotière (Rhône) : une femme (encore) me parle. Le soleil a disparu. N'en reste que la splendeur du crépuscule.
Place Bellecour : le silence, impressionnant, devant les hommages aux victimes parisiennes.
Pont de la Guillotière (Rhône) : une femme (encore) me parle. Le soleil a disparu. N'en reste que la splendeur du crépuscule.
dimanche 15 novembre 2015
samedi 14 novembre 2015
Fin de soirée
Nous avions écouté Mozart, l'air de Chérubin : "Voi che sapete che cosa è amor". Et puis la radio, en rentrant. Eux ne savent pas ce qu'est l'amour.
vendredi 13 novembre 2015
Moi, moi et moi (7 ans après)
Hier soir, le lien d'un de mes lecteurs m'a conduit sur d'anciens billets que je n'avais jamais relus. Résultat : couché vers 3 heures du matin. Je suis ainsi tombé sur celui du 22 mai 2008 intitulé "Moi, moi et moi" où je faisais quelques confidences sur ce que j'aime et ce que je n'aime pas.
Je me suis demandé ce qui avait changé chez moi depuis cette époque. Pas grand chose finalement. Jugez plutôt (les passages en italiques sont ceux de l'ancien billet, les soulignés correspondent à la "mise à jour") :
- lorsqu'il y a deux chemins, l'un tout droit et l'autre qui tourne, je choisis celui qui tourne. Toujours vrai
- ce ne sont pas les élèves excellents qui m'intéressent. Les autres non plus, maintenant.
- il faut toujours que j'aille voir ce qu'il y a derrière. Plus que jamais.
- j'aime les mots et les jeux avec. A n'en pas douter.
- je suis capable de faire du charme à une chèvre, comme ça, gratuitement. Je n'en éprouve plus le besoin.
- j'aime qu'on m'aime (et aussi qu'on me le dise). C'est toujours ma grande faiblesse.
- j'ai eu la chance d'être aimé par un même être pendant 33 ans, je ne me plains pas. Je n'en reviens toujours pas.
- j'aime la solitude mais pas trop longtemps. Rien à redire.
- j'aime la compagnie mais pas trop longtemps. Même chose.
- je suis capable d'ironie cinglante. Avec moi-même aussi.
- je ne fume plus et je ne bois pas, sinon ce serait à l'excès. Je fume plus que jamais et je bois. Avec excès ?
- je suis difficilement capable de modération. Deuxième de mes faiblesses.
- je n'ai pas conscience de vieillir. Maintenant si.
- l'âge n'a jamais été un mode de classement pour moi. Toujours vrai.
- quand j'étais jeune, j'aimais les hommes plus vieux. Aujourd'hui, j'aime celui qui me plaît. Toujours vrai.
- la chose la plus terrible qui puisse m'arriver: ne plus avoir envie de lire. Ce serait effectivement terrible !
- si je n'avais pas été prof, j'aurais aimé être jardinier ou menuisier. Oui.
- j'ai horreur des snobs et des gens qui étalent à tout bout de champ leur culture. J'en fréquente peu maintenant.
- je considère que la femme est plus intelligente que l'homme. Pas changé d'avis.
- mais ce sont les hommes que j'aime. Ce serait drôle que je change !
- j'étais très con à vingt ans, je commence seulement à l'être un peu moins( enfin, je pense). Là, je ne suis plus très sûr !
- je suis maniaque. On ne se change pas.
- je ne supporte pas qu'une porte soit ouverte si elle n'a pas à l'être. Exact.
- je n'aime pas les gens qui laissent traîner leur sous-vêtements sales ou leurs poils dans les salles de bains. Rien de nouveau sous le soleil.
- je trouve l'eau infiniment meilleure quand je la bois à la bouteille et pas dans un verre. L'eau uniquement. Pour le reste, non.
- pendant très longtemps, je n'ai pas aimé mes jambes. Aujourd'hui encore, il faut tout. Maintenant, je m'en fous.
- pendant très longtemps, j'ai aimé mes cheveux bruns bouclés. Aujourd'hui, ils sont blancs et courts. Ils sont encore plus blancs. Mais je les aime.
- Je n'ai été fan que d'une chanteuse: Barbara. Encore vrai, bien que je l'écoute peu.
- je chante très souvent la chanson du Magicien d'Oz, Over the Rainbow, dans ma voiture le matin, en partant au travail. Je ne chante plus guère.
- sur la question de la foi, je ne sais pas où j'en suis. Je me pose toujours la question.
- je crois en l'Homme (et là, j'inclus la femme). Il faut parfois que je me force.
- je me sens plus proche de certains hétéros que de certains homos. J'avais bu, ce jour-là ?
- je suis homo, pas gay. Certitude absolue !
- d'ailleurs les mots hétérosexualité et homosexualité n'ont pour moi aucun sens. Deuxième certitude.
- j'aime le chocolat noir. A l'excès.
- je n'aime pas le whisky. Toujours pas, mais je me suis mis à aimer la Suze..
- tout ce qui brille ne m'attire pas, sauf le soleil. C'est même un besoin vital.
- je me sens moins nu lorsque je suis nu que lorsque je m'habille. Malgré le vieillissement, ça n'a pas changé.
- je me fous complètement des voitures, de leurs marques, de leurs puissances. Je mourrai comme ça.
- je chante souvent. Non, plus.
- je recommence à être très distrait, comme dans mon enfance. Ça s’aggrave, même.
- j'adore qu'on me fasse à manger. Et comment !
- je suis, hélas, quelqu'un d'habitude. Pire que jamais.
- il me faut fournir un effort pour apprécier l'imprévu. Après, je suis heureux. Ça dépend des imprévus.
- je déteste perdre un ami, quelle qu'en soit la raison. Je m'y suis fait, par la force des choses.
- je peux être très bavard, c'est pourquoi je vais m'arrêter là pour ce soir. A vous de juger !
Je me suis demandé ce qui avait changé chez moi depuis cette époque. Pas grand chose finalement. Jugez plutôt (les passages en italiques sont ceux de l'ancien billet, les soulignés correspondent à la "mise à jour") :
- lorsqu'il y a deux chemins, l'un tout droit et l'autre qui tourne, je choisis celui qui tourne. Toujours vrai
- ce ne sont pas les élèves excellents qui m'intéressent. Les autres non plus, maintenant.
- il faut toujours que j'aille voir ce qu'il y a derrière. Plus que jamais.
- j'aime les mots et les jeux avec. A n'en pas douter.
- je suis capable de faire du charme à une chèvre, comme ça, gratuitement. Je n'en éprouve plus le besoin.
- j'aime qu'on m'aime (et aussi qu'on me le dise). C'est toujours ma grande faiblesse.
- j'ai eu la chance d'être aimé par un même être pendant 33 ans, je ne me plains pas. Je n'en reviens toujours pas.
- j'aime la solitude mais pas trop longtemps. Rien à redire.
- j'aime la compagnie mais pas trop longtemps. Même chose.
- je suis capable d'ironie cinglante. Avec moi-même aussi.
- je ne fume plus et je ne bois pas, sinon ce serait à l'excès. Je fume plus que jamais et je bois. Avec excès ?
- je suis difficilement capable de modération. Deuxième de mes faiblesses.
- je n'ai pas conscience de vieillir. Maintenant si.
- l'âge n'a jamais été un mode de classement pour moi. Toujours vrai.
- quand j'étais jeune, j'aimais les hommes plus vieux. Aujourd'hui, j'aime celui qui me plaît. Toujours vrai.
- la chose la plus terrible qui puisse m'arriver: ne plus avoir envie de lire. Ce serait effectivement terrible !
- si je n'avais pas été prof, j'aurais aimé être jardinier ou menuisier. Oui.
- j'ai horreur des snobs et des gens qui étalent à tout bout de champ leur culture. J'en fréquente peu maintenant.
- je considère que la femme est plus intelligente que l'homme. Pas changé d'avis.
- mais ce sont les hommes que j'aime. Ce serait drôle que je change !
- j'étais très con à vingt ans, je commence seulement à l'être un peu moins( enfin, je pense). Là, je ne suis plus très sûr !
- je suis maniaque. On ne se change pas.
- je ne supporte pas qu'une porte soit ouverte si elle n'a pas à l'être. Exact.
- je n'aime pas les gens qui laissent traîner leur sous-vêtements sales ou leurs poils dans les salles de bains. Rien de nouveau sous le soleil.
- je trouve l'eau infiniment meilleure quand je la bois à la bouteille et pas dans un verre. L'eau uniquement. Pour le reste, non.
- pendant très longtemps, je n'ai pas aimé mes jambes. Aujourd'hui encore, il faut tout. Maintenant, je m'en fous.
- pendant très longtemps, j'ai aimé mes cheveux bruns bouclés. Aujourd'hui, ils sont blancs et courts. Ils sont encore plus blancs. Mais je les aime.
- Je n'ai été fan que d'une chanteuse: Barbara. Encore vrai, bien que je l'écoute peu.
- je chante très souvent la chanson du Magicien d'Oz, Over the Rainbow, dans ma voiture le matin, en partant au travail. Je ne chante plus guère.
- sur la question de la foi, je ne sais pas où j'en suis. Je me pose toujours la question.
- je crois en l'Homme (et là, j'inclus la femme). Il faut parfois que je me force.
- je me sens plus proche de certains hétéros que de certains homos. J'avais bu, ce jour-là ?
- je suis homo, pas gay. Certitude absolue !
- d'ailleurs les mots hétérosexualité et homosexualité n'ont pour moi aucun sens. Deuxième certitude.
- j'aime le chocolat noir. A l'excès.
- je n'aime pas le whisky. Toujours pas, mais je me suis mis à aimer la Suze..
- tout ce qui brille ne m'attire pas, sauf le soleil. C'est même un besoin vital.
- je me sens moins nu lorsque je suis nu que lorsque je m'habille. Malgré le vieillissement, ça n'a pas changé.
- je me fous complètement des voitures, de leurs marques, de leurs puissances. Je mourrai comme ça.
- je chante souvent. Non, plus.
- je recommence à être très distrait, comme dans mon enfance. Ça s’aggrave, même.
- j'adore qu'on me fasse à manger. Et comment !
- je suis, hélas, quelqu'un d'habitude. Pire que jamais.
- il me faut fournir un effort pour apprécier l'imprévu. Après, je suis heureux. Ça dépend des imprévus.
- je déteste perdre un ami, quelle qu'en soit la raison. Je m'y suis fait, par la force des choses.
- je peux être très bavard, c'est pourquoi je vais m'arrêter là pour ce soir. A vous de juger !
jeudi 12 novembre 2015
C'est à vous
A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une
phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez
l'agrandir en cliquant dessus.)
mercredi 11 novembre 2015
Pauvre conne !
Hier soir, moitié dormant, moitié veillant, j'ai regardé le film Philadelphia, un des premiers prenant pour thème le sida, film déjà vu à sa sortie en France en 1994. Là aussi, un souvenir a ressurgi de mes années au collège.
Le professeur de musique de l'époque était une vieille fille très catho (de ceux que je n'aime pas), toujours habillée de la même façon : petit chemisier blanc, jupe écossaise et souliers vernis, avec une barrette dans les cheveux et une voix que n'aurait pas reniée un mâle. En fin de carrière, elle ne se rendait pas compte qu'elle ennuyait prodigieusement les élèves en tentant chaque année de leur apprendre "Colchiques dans les prés". Pourtant, elle pouvait aussi être agréable et parfois drôle et, finalement, j'avais décidé de lui épargner mes sarcasmes.
Un soir, pourtant, tout bascula. Je me trouvais seule avec elle en salle des profs où je l'entendais ronchonner dans son coin. Quand je me fus inquiété de ce qui n'allait pas, elle me répondit, hors d'elle :
- C'est scandaleux : des places d'opéra à plus de cent-cinquante euros ! (C'était il y a déjà quelques années.)
- Cent-cinquante euros ! Qu'est-ce qui leur prend ?
- C'est une soirée au profit de la recherche sur le sida !
- Ah oui ? Ça explique que ce soit plus cher : c'est une soirée de bienfaisance.
- En tout cas, moi, je n'irai pas : ceux qui attrapent le sida n'ont que ce qu'ils méritent !
Je venais de perdre un de mes proches à cause de cette saloperie. Sa phrase me mit hors de moi. Lors de mes visites à l'hôpital, j'avais pu constater les ravages que produisait ce virus sur les malades. Dans chaque chambre ouverte, j'apercevais des corps semblables à ceux des déportés en camp de concentration. Beaucoup de gens seuls face à la mort car rejetés par leurs familles et leurs amis. De plus, cette femme avait elle-même souffert pendant des années d'une maladie très handicapante et je croyais naïvement que ses épreuves l'auraient fait réfléchir et lui auraient ouvert l'esprit.
- Et que penses-tu des gens contaminés par perfusion ?
- Je n'ai rien à faire avec ces gens-là.
Je l'ai laissée à ses délires et suis rentré chez moi. Dans la soirée, elle m'appela :
- J'ai bien vu que je t'avais choqué et je m'en excuse. J'étais très en colère.
Mais immédiatement après, elle me brancha sur l'usage du préservatif que la religion condamnait, etc, etc. J'aurais pu lui rétorquer que, dans son cas personnel, elle ne devait guère en avoir l'utilité (et je regrette encore aujourd'hui de ne pas l'avoir fait) mais je pris la décision de couper court à cette conversation qui, je le savais, ne mènerait nulle part. Ce que je lui dis d'une autre manière :
- Je n'ai pas de temps à perdre avec toi.
Et je raccrochai. De ce jour-là, ce fut terminé. Non seulement la gentillesse avec laquelle je la traitais disparut mais je la néantisai totalement et ne me déplaçai même pas pour son départ en retraite : elle n'existait tout simplement plus à mes yeux. Elle eut de son côté le "tact" de ne pas insister.
Le professeur de musique de l'époque était une vieille fille très catho (de ceux que je n'aime pas), toujours habillée de la même façon : petit chemisier blanc, jupe écossaise et souliers vernis, avec une barrette dans les cheveux et une voix que n'aurait pas reniée un mâle. En fin de carrière, elle ne se rendait pas compte qu'elle ennuyait prodigieusement les élèves en tentant chaque année de leur apprendre "Colchiques dans les prés". Pourtant, elle pouvait aussi être agréable et parfois drôle et, finalement, j'avais décidé de lui épargner mes sarcasmes.
Un soir, pourtant, tout bascula. Je me trouvais seule avec elle en salle des profs où je l'entendais ronchonner dans son coin. Quand je me fus inquiété de ce qui n'allait pas, elle me répondit, hors d'elle :
- C'est scandaleux : des places d'opéra à plus de cent-cinquante euros ! (C'était il y a déjà quelques années.)
- Cent-cinquante euros ! Qu'est-ce qui leur prend ?
- C'est une soirée au profit de la recherche sur le sida !
- Ah oui ? Ça explique que ce soit plus cher : c'est une soirée de bienfaisance.
- En tout cas, moi, je n'irai pas : ceux qui attrapent le sida n'ont que ce qu'ils méritent !
Je venais de perdre un de mes proches à cause de cette saloperie. Sa phrase me mit hors de moi. Lors de mes visites à l'hôpital, j'avais pu constater les ravages que produisait ce virus sur les malades. Dans chaque chambre ouverte, j'apercevais des corps semblables à ceux des déportés en camp de concentration. Beaucoup de gens seuls face à la mort car rejetés par leurs familles et leurs amis. De plus, cette femme avait elle-même souffert pendant des années d'une maladie très handicapante et je croyais naïvement que ses épreuves l'auraient fait réfléchir et lui auraient ouvert l'esprit.
- Et que penses-tu des gens contaminés par perfusion ?
- Je n'ai rien à faire avec ces gens-là.
Je l'ai laissée à ses délires et suis rentré chez moi. Dans la soirée, elle m'appela :
- J'ai bien vu que je t'avais choqué et je m'en excuse. J'étais très en colère.
Mais immédiatement après, elle me brancha sur l'usage du préservatif que la religion condamnait, etc, etc. J'aurais pu lui rétorquer que, dans son cas personnel, elle ne devait guère en avoir l'utilité (et je regrette encore aujourd'hui de ne pas l'avoir fait) mais je pris la décision de couper court à cette conversation qui, je le savais, ne mènerait nulle part. Ce que je lui dis d'une autre manière :
- Je n'ai pas de temps à perdre avec toi.
Et je raccrochai. De ce jour-là, ce fut terminé. Non seulement la gentillesse avec laquelle je la traitais disparut mais je la néantisai totalement et ne me déplaçai même pas pour son départ en retraite : elle n'existait tout simplement plus à mes yeux. Elle eut de son côté le "tact" de ne pas insister.
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