lundi 2 novembre 2015

Constatations d'hier

La visite au cimetière hier avec ma sœur m'a rendu un peu pensif, même si le spectacle du Pilat en cette saison a de quoi ébahir tant c'est beau.

Plusieurs constations : d'abord, les alentours ne ressemblent plus du tout à ce qu'ils étaient quand j'étais gamin. A la place des prés et des vaches, un lotissement est sorti de terre. Des maisons individuelles toutes plus laides les unes que les autres (forcément, elles sont toutes semblables) et serrées les unes contre les autres. Leur seul atout : la vue sur le massif.

Ensuite un jour de Toussaint, il n'y a plus qu'un seul fleuriste devant les grilles du cimetière, là où autrefois ils étaient pléthore. Ma mère, qui avait travaillé chez l'un d'eux à Saint-Étienne, s'arrangeait toujours pour le faire savoir et tenter d'avoir des réductions sur les plantes, réductions qu'elle obtenait généralement.

L'accent aussi. Autrefois, je me réjouissais à l'avance de retrouver ce parler stéphanois, pas très beau certes mais qui m'était familier bien que je l'aie rapidement perdu en m'installant à Lyon. Hier rien. Là bas, on parle comme partout ailleurs. Parfois une tournure de phrase typique du coin, mais il faut maintenant tendre l'oreille pour la surprendre.

Enfin, les noms gravés sur les tombes. Certains me parlent encore et je "revois" ceux qui les ont portés. Mais beaucoup maintenant ne sont plus qu'un son auquel je ne lie aucun visage. Et mes parents ne sont plus là pour me rappeler de qui il s'agit.

A propos des noms de famille, cette visite au cimetière et le dernier billet de Plume m'ont remis en mémoire une petite anecdote pas très ancienne. Quand j'étais enfant, nous avions des voisins qui s'appelaient Jurine. C'est un patronyme assez répandu dans la Loire. Il y a deux ou trois ans, un ami à qui je parlais par hasard de cette famille m'a aussitôt répondu : "Oui, moi aussi, tous les matins !". J'ai mis un long moment à comprendre, tant je n'ai jamais, pendant des années, fait le rapprochement. Et maintenant, quand je vois ce nom sur leur tombe, ça m'empoisonne la vie !

6 commentaires:

CHROUM-BADABAN a dit…

Jurine = Georgette !

Calyste a dit…

Chroum : j'ai mis un petit moment à comprendre !

Cornus a dit…

Toi tu as perdu l'accent de là-bas ? C'est une blague ? Tu as peut-être davanatge l'accent lyonnais, plus proche de celui que je connais des ma famille des monts du lyonnais, mais il ne faut pas exagérer, il y a une filiation évidente et je peux te dire que tu as un sacré accent. Je pense néanmoins que tu l'as plus encore par téléphone. Cela m'avait marqué la première fois que nous avions parlé. Bien sûr, ton parler n'est pas aussi appuyé que celui des campagnes de ton enfance, mais je t'assure, tu as bel et bien un bel accent, qui me fait personnellement chaud au cœur.
Mes parents connaiss(ai)ent un Jurine. Je n'avais jamais remarqué ce côté drôle.

Calyste a dit…

Cornus : c'est que l'on ne s'entend pas soi-même, sans doute. Pour les Jurine, c'est foutu pour toi aussi maintenant...

Cornus a dit…

Moi aussi, j'ai un accent (pas très typique je pense) et une voix que je n'apprécie pas quand j'entends des enregistrements.
Sinon, C'est foutu, oui :-)

Calyste a dit…

Cornus : je crois que le fait de ne pas aimer sa voix enregistrée est assez répandu. C'est également mon cas.