mardi 18 avril 2023

Un sicilien, Camus, Baudelaire et deux passants.

Hier soir, j'avais l'intention d'écouter l'allocution de notre PDG (Président Droite-Gauche) (non, je plaisante) mais j'ai trouvé beaucoup mieux à faire. Vincent, mon ancien élève érasmutien romain m'a fait le plaisir de me rendre visite. Ses projets, les miens ont bien empli la conversation jusqu'au moment où l'on a eu l'idée de se faire un petit resto. Et, comme nous avions beaucoup parlé de l'Italie, va pour une pizzeria. 

Mais attention, pas n'importe quoi ! Une vraie, tenue par un sicilien, tout près de Bellecour, avec pedigree s'il vous plaît (non, pas le patron, la pizzeria !). Et j'ai vu, à la première bouchée, qu'elle méritait bien sa réputation. Avant la première bouchée, il y eut bien sûr le spritz mais pas à l'Apérol : un spritz Hugo, à la liqueur de fleur de sureau. Goûtez, vous m'en direz des nouvelles ! Moins sucré, un petit arrière-goût d'amertume, un délice. 

Comme il était tôt, nous avions pratiquement la salle pour nous tout seuls, une salle assez dépouillée, sans falbalas touristiques, ni pizzaïolo qui travaillent devant vous et surtout pas de musique (ni napolitaine, ni autres). Pour moi, pas de pizza mais une escalope milanaise et des linguine à la tomate. Et, pour finir, un tiramisu café. 

Au dessert, s'est installée près de nous une tablée de six jeunes, garçons et filles. Des anglais, me dit  Vincent. Non, des américains, vu l'accent et les mauvaises manières (selfies, etc ...). Le patron, aussi digne qu'un majordome de grandes familles, est venue prendre la commande (en anglais !) et en partant m'a fait une mimique qui m'a fait éclaté de rire :  des rustres, m'a-t-il par sa mine fait comprendre. 

Avant de partir, j'ai échangé quelques mots avec lui : il ne remet que rarement les pieds en Sicile, ayant le malheur de porter le même patronyme qu'une famille de mafieux ...

Ensuite, petit tour dans le quartier d'Ainay (seule basilique romane de Lyon) où je faisais découvrir à Vincent, outre la basilique, les plaques commémorant Camus (son mariage avec Francine ayant eu lieu tout près) et Baudelaire, qui vécu dans le quartier (En 1831, en séjour en pension chez les Delorme, dans un immeuble à l’angle des rues Sala et Boissac. Interne au collège Royal de Lyon - futur lycée Ampère- en 1832, son séjour lyonnais va durer quatre ans. Il habite ensuite au 45 de la place Henri-IV - futur place Ampère- puis au 4 de la rue d’Auvergne). 

Soirée surprise alliant gastronomie et littérature, donc. A refaire.

Recette du cocktail Hugo ou Spritz blanc, la version autrichienne du Spritz

5 commentaires:

Cornus a dit…

Tu crois vraiment que les jeunes Américains sont en général pires que de jeunes Français et autres Européens ?
Il m'est arrivé de manger avec mes parents dans une pizzeria à Tours tenue par un Italien où je ne me souviens plus du tout du repas à part que c'était correct. En revanche, le vin rosé était bouchonné et j'en ai demandé une autre et l'autre bouteille était à peine mieux. A l'époque, je n'avais pas osé réclamer une troisième (qui aurait peut-être été tordue). Là, ce que je reproche, quel que soit l'établissement, c'est qu'on vérifie au débouchage que le vin ne soit pas bouchonné (c'est beaucoup plus rare de nos jours grâce à l'évolution des bouchons), mais le souci est que nombre d'établissements n'ont pas la compétence minimale pour s'en rendre compte, alors que dans 90 % des cas, il suffit de renifler le bouchon.
Et sinon, c'est pour quand ton prochain séjour en terres italiennes ?

cão a dit…

Excellent !! 👍✔

Calyste a dit…

Cornus : ceux-là étaient particulièrement triés ! Il m'est arrivé, il y a longtemps, de renvoyer 3 bouteilles pour cette raison : le restaurateur m'a remercié et a tout renvoyé au producteur, en m'offrant une meilleure (et plus chère) bouteille ! J'étais gêné mais le vin était vraiment imbuvable !

Câo : la complicité latine !

Cornus a dit…

Calyste> A présent, je n'hésiterais pas à renvoyer la caisse complète !

Calyste a dit…

Cornus : et garde m'en une de la nouvelle cuvée ....