Un soir, au restaurant avec ma sœur, la serveuse, qui habite mon quartier, nous parle d'un SDF et de ses chiens. - C'est de Rémi que vous parlez ? - Oui, vous le connaissez ? Etc, etc. J'apprends alors que sa vieille chienne est la mère des petits d'un autre groupe, cours Gambetta. Je les ai vus souvent, ceux-là, ils sont beaux. J'apprends aussi que Rémi a mis le cap vers le sud, du côté de Montpellier. Fin (momentanée) de la quête. Quelques mois passent.
La semaine dernière, je vais jeter un œil au dépose-livres près de l'école. Une silhouette m'interpelle : je la connais, cette rousse mal fagotée à la bouche déjà édentée. C'est une du cours Gambetta, une de ceux qui ont adoptés les chiots de Rémi. On engage la conversation (c'est fou comme la retraite m'a décontracté de ce côté-là !). Bien sûr, elle connait Rémi. Non, il n'est jamais parti à Montpellier : il quête près du Monoprix de la place Bellecour.
Aujourd'hui, j'avais à faire en ville. Et tout près de Bellecour. A l'angle du Monoprix, je vois les genoux d'un homme assis au sol qui dépassent. Rémi ? Eh non, mais il le connait. Hélas, il ne l'a pas vu depuis deux jours. Et le temps passe à bavarder. Son chien m'adopte tout de suite : c'est un beauceron arlequin, affublé du doux nom de Bavure. Je sais vite tout sur lui, et ça me rappelle tellement Cicio, mon croisé Beauceron que Pierre et moi avons trouvé en Italie et qui a vécu dix-sept ans avec nous. Bref, outre le chien, je me suis fait un nouveau copain. J'apprends, horrifié, que certaines belles âmes du centre ville ont essayé de l'empoisonner en dispersant des boulettes de viande bien trempées dans de l'antigel ! Pauvres salauds !
Bref, pour mes futures balades, si je manque d'imagination, je vais me mettre à faire le tour de mes copains clodos. Ils me plaisent, à moi, ces gens-là ! Et puis, je n'ai pas encore retrouvé Rémi ...
Ciccio ressemblait à ça. |
Et là, on dirait Bavure |
7 commentaires:
Ici, les sans-abri, les punks a chien ou les routards n'arrivent qu'en mai, exactement comme les touristes à fric. Du coup ils m'énervent un peu. Un peu seulement. Mais je discute. Ça m'apprend des choses sur la vie.
Sinon, des gens qui font la manche "hors saison", pas SDF mais en situation difficile, comme la ville est petite j'ai mes "habitués". Des fois je les emmène à la supérette du centre et on fait des courses ensemble, et puis je leur file des tuyaux pour récupérer de la bouffe fraîche ou des fringues avec une asso que je connais. Pour ceux-là, et celles-là, le plus dur c'est l'isolement et l'ignorance des aides. Il y a aussi mon petit vieux, qui se débrouille pas si mal que ça. Quand il me fait signe et que j'ai pas de thune, je lui crie "fin de mois !", il pige. C'est rigolo.
De toute beauté ces double-ergots ...
C'est ça, j'apprécie beaucoup les cabossés de la vie également pas tous hein... mais beaucoup et il y a le choix puisqu'il y en a de plus en plus...
Bleck
Qu'on me les coupe si je mens.
Quand la vie s'aspire plus ou moins vite,
C'est ce qui nous attend tous un jour ou l'autre :
Misère et Dénuement...M. D.
M.D. et Merdre !
Plume : chez nous, il n'y a pas de saisons , ce qui fidélise sans doute la clientèle.
Câo : eh oui. Que de souvenirs avec Ciccio ...
Bleck : comme ça, bientôt, chacun pourra avoir ses pauvres ... 👨
Chroum : c'est qui, M.D. ?
Misère & Dénuement !
Chroum : ou Merci, Daniel !
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