Je ne me sers presque plus de mon carnet d'adresses, toujours le même depuis des années. Je l'ai ouvert il y a peu pour les vœux afin de n'oublier personne. Je crois que je ne le referai pas de sitôt. J'ai cru entrer dans un cimetière. Tous ces noms et adresses biffées, certains depuis longtemps, d'autres plus récemment. Tous ces gens ont partagé ma vie, d'une façon ou d'une autre. J'en ai même aimé certains. D'autres amis sont encore en vie, mais dans un état lamentable : Emile et son cœur défaillant, Noël et l'arrivée d'Alzheimer, Kieran et son visage atrophié par le mal qui le ronge, François-Jean en attente d'un rein sain, Georges qui perd la tête, ...
J'ai depuis longtemps rangé dans des tiroirs toutes les photos qui m'entouraient, qui me présentaient des visages amis au temps du bonheur et de la rigolade et qui sont figés à tout jamais. Mon carnet d'adresses va sans doute prendre le même chemin.
Voilà aussi pourquoi je déteste cette période dite de fêtes.
Pardon pour ce petit moment de mélancolie. Le soleil va bien finir par revenir ....
5 commentaires:
Ah je comprends, moi aussi je raye à qui mieux-mieux, et pour beaucoup des bien plus jeunes que moi, ça ça m'enrage.
Oui, c'est triste...
Plume : quel que soit leur âge, ça me touche.
Cornus : mais c'est la vie. Aujourd'hui, ça va mieux.
moi, je ne barre personne, je n'efface pas, j'en suis incapable ...
Chroum : barrés seulement sur le papier.
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