Megève (4)

Mercredi.
Coup de cœur pour cette journée. Nous prenons les œufs du Jaillet puis descendons la piste jusqu'au fond d'une vallée, seuls ou presque comme toujours. Là, embarquement sur le télésiège jusqu'au sommet du Christomet. Bien sûr, les gants sont dans ma poche et, comme je tiens d'une main mes bâtons et de l'autre les raquettes, les deux coincées sous la barre de sécurité sans possibilité de les dégager sauf à lâcher dans le vide un de mes deux encombrements, j'arrive en haut avec l'onglée.

 

Mais j'oublie tout en découvrant le paysage (et le photographe d'une marque de sports qui se renseigne pour de futures photos publicitaires. Bon, calme-toi, Calyste : concentre-toi sur le paysage.). J'en ai le souffle coupé (du paysage, hein, vous avez bien compris !) : une vue à 360 degrés sur tous les massifs environnants, dont toute la chaîne du Mont blanc et celle des Aravis. Je suis comme un gosse qui découvre son cadeau de Noël et Gérard, qui connaît déjà mais sous un ciel plus couvert, ne se lasse pas non plus d'admirer.

 

 

Nous prenons le chemin des crêtes, en nous extasiant sans cesse au point que je me retourne parfois pour voir si quelqu'un nous suit et nous entend : deux vrais débiles. Je crois que je n'ai jamais rien vu de plus beau en montagne et, malgré quelques grimpettes coriaces (eh oui, les crêtes, ce n'est pas rectiligne, ça monte et ça descend sans arrêt), je ne regrette pas mes efforts et ma fatigue. Les rares humains que nous croisons semblent aussi babas que nous. Plus de onze kilomètres parcourus et, en bas, un petit sourire :

Je ne vous raconterai pas l'énorme sieste de l'après-midi, vous imaginez. A peine le temps de retrouver ma page dans le livre, je dormais déjà ! Et le soir, pour se remettre, raclette pour tous !