La Caméra explore le temps, Alain Decaux raconte, voilà bien deux émissions qui ont enchanté mon enfance. J'aimais l'Histoire et j'aimais la façon simple, une vulgarisation intelligente, avec laquelle il la racontait.
Et surtout, je lui dois une fière chandelle. Lorsque j'ai commencé à étudier le latin, au collège, j'étais passionné par cette langue mais d'une façon purement intellectuelle, un peu comme j'abordais aussi les maths : en pure abstraction. Pour moi, les Romains n'avaient pas de réalité tangible : une version latine, c'était comme une équation à résoudre. Ces gens-là n'avaient pas existé.
Un jour, Decaux raconte Pompéi, où, bien sûr, je n'étais encore jamais allé. L'éruption, la panique, la ville ensevelie des siècles durant. Et un pain, en forme de marguerite, qui venait de sortir du four et qui se retrouva fossilisé à jamais. C'est ce pain qui m'a ouvert les yeux : les Romains avaient vécu, vraiment. Ils naissaient, ils aimaient, ils mangeaient, ils riaient, ils mouraient. Comme nous. Et, en plus, il n'y avait pas si longtemps que ça.
Pendant des années, j'ai raconté ça à mes élèves. Ils devaient me prendre pour un fou (mais ce ne fut pas la seule fois). Et, devant mes yeux, je le revois encore ce pain, cet aliment tout simple qui m'a ouvert la voie de l'Antiquité. Merci, Monsieur Decaux.
lundi 28 mars 2016
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2 commentaires:
J'ai eu très peu l'occasion de le voir à la télévision, mais je garde un très bon souvenir quand ce fut le cas. Je l'ai un peu plus entendu à la radio à la Tribune de l'histoire, notamment avec André Castelot. C'était le samedi soir il me semble. A présent, "l'historien" de la télévision, c'est Bern. De qui se moque-t-on ?
Cornus : effectivement, j'avais oublié La Tribune de l'histoire. Castelot, je ne sais pas pourquoi, j'aimais moins.
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