Valérie (ici) parle avec beaucoup de tendresse de ses Noëls d'enfance dans sa famille. Cela m'a évoqué un souvenir bien précis. L'école primaire où j'étais élève organisait chaque année une fête de Noël.
On repliait les parois coulissantes des trois classes en enfilade, ce qui faisait une salle de "spectacle" assez grande pour accueillir les enfants et leurs parents. Au fond de la dernière, il y avait une grande scène, cachée le reste de l'année par un rideau, et même des coulisses qui communiquaient avec le couloir où nous enfilions nos costumes de papier crépon.
L'excitation était à son comble car nous avions répété longuement tout au long de l'année et le moment était venu de nous "produire" ! Chaque classe donnait son petit spectacle, sauf les plus grands qui, eux, recevaient en cadeau un dictionnaire pour la réussite de leur certificat d'études (ou, plus rarement à l'époque pour leur entrée en sixième). Mais tout le monde avait un petit sac de papier rempli de papillotes et d'oranges.
Moi, ces spectacles me tétanisaient. J'étais timide et, en plus, le plus jeune de la classe (j'avais un an d'avance). Et puis, de savoir que mes parents étaient dans la salle n'arrangeait pas les choses. Lorsque j'avais une réplique à lancer, j'attendais que les applaudissements de la salle empêchent de l'entendre, ce qui mettait en rogne mon instituteur.
Mais le pire, je m'en souviens encore comme si c'était hier. Nous devions chanter et jouer les paroles de cette comptine : Les Roses de mon rosier (paroles au bas ce cet article). J'avais un rôle qui me convenait parfaitement : je faisais partie des trois garçons qui devaient se cacher derrière la voiture en carton et la faire avancer sur scène. On ne me voyait pas, on ne m'entendait pas : l'idéal. Sauf que !
A peine avions-nous fait trois pas hors des coulisses que je me suis emmêlé les pieds et que je me suis retrouvé le derrière par terre, entraînant avec moi les deux autres. Bien sûr, la voiture en carton est tombée aussi et tout le monde, de la salle, a pu nous voir les quatre fers en l'air. Ce fut un grand succès de rigolade. Et moi, j'étais terriblement vexé !
- Comm' j'ai trois poupées pour enfants
Et un amour de p'tit
chat blanc
Qui me coûtent des argents fous,
Faut qu'je gagn' des
sous.
J'ai donc mis mes souliers vernis,
Mon beau chapeau en paill' de
riz
Et ma rob' de satin broché,
Pour aller au marché
Vendre les ros'
de mon rosier,
Dans un panier, dans un panier,
Vendre les ros' de mon
rosier,
Dans un joli panier d'osier.
- Quand j'aurai vendu mes
bouquets,
liés par des rubans coquets,
j'ach'trai au duc de
Fricandeau
son plus beau château!
J'aurai des servant's, s'il vous
plaît,
un régiment de p'tits valets
et des cuisiniers gras et
gros
qui chang'ront en gâteaux
l'argent des roses de mon rosier,
dans
un panier, dans un poanier
l'argent des roses de mon rosier,
dans un
joli panier d'osier.
- Pour emmener mes trois enfants
et mon amour de
p'tit chat blanc,
à la plage de Saint Malo,
j'ach'trai une
auto.
Comme de la conduire j'aurai peur,
j'l'ach'trai avec un
chauffeur,
à qui l'donn'rai quatr'sous par mois,
afin d'garder pour
moi,
l'argent des roses de mon rosier,
dans un panier, dans un
panier,
l'argent des roses de mon rosier
dans un joli panier
d'osier.
- Mais vous regardez mes bouquets,
liés par des rubans
coquets
et je vous entends de désir
pousser un soupir...
Ma foi tant
pis pour mon château,
mes servantes et mon auto!
Je vous les offre de
grand coeur
pour vous porter bonheur.
Prenez les roses de mon
rosier,
et le panier et le panier
prenez les roses de mon rosier
et
le joli panier d'osier.
vendredi 4 décembre 2015
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
3 commentaires:
Et voilà comment une grande vocation d'acteur est perdue !
Eh bien, moi je me souviens qu'en CE2, il y avait eu des petites saynètes que nous avions jouées devant chacune des classe de l'école primaire. Mais, j'en avais été exclu (pas seulement moi). Deux ans plus tard (CM2), j'avais pris les choses en main en inventant l'histoire moi-même (un savant mélange de la première scène de l'Avare, avec sa femme qui lui fait une scène de ménage, et deux fantômes qui surgissent de la cheminée pendant la nuit) et en me donnant le "grand" rôle (un comte avec sa cape rouge et sa moustache style mousquetaires {dessinée avec un bouchon noirci à la flamme]... un peu plus fleurie que celle que j'aie aujourd'hui). Diantre, ce n'est qu'en écrivant ça que je me souviens de certains points communs avec mes quartiers de noblesse et mon système pileux.
Plume : effectivement, le monde de l'art y a beaucoup perdu.....
Cornus : on ne se refait pas, il y a toujours des racines !!!
Enregistrer un commentaire