Mon frère et moi étions de caractères totalement différents. Lorsque nous étions très jeunes, lui était très nerveux, excité, toujours à l'affût de la première bêtise à commettre. Moi, au contraire, j'étais très calme, lymphatique même, responsabilisé (forcément en tant qu'aîné !) et parfaitement obéissant. Ce n'est que quelques années plus tard que les rôles se sont inversés...
J'ai pensé à lui aujourd'hui car la radio présentait un scientifique italien ayant fait sa carrière en France sur les addictions et qui, parlant de son enfance, expliquait qu'il était très curieux de tout, particulièrement du "comment ça marche ?". Au point, lorsqu'on lui offrait un jouet, de le démantibuler pour savoir comment était fait l'intérieur. Exactement comme mon frère !
Moi, chez ma grand-mère, je n'avais que très peu de jouets : des billes et quelques cubes en bois (plus, chez la voisine, les almanachs Vermot qu'elle mettait à ma disposition pour que j'y découpe les portraits des personnages importants de la République). Au départ, il s'agissait de cubes dont les faces représentaient les différents morceaux d'un puzzle. Mais, comme les dessins sur du papier collé s'étaient depuis longtemps décollés, j'avais converti les cubes en tout ce que je voulais : locomotive et ses wagons, jeu de construction, engins improbables, etc.
Je n'ai jamais cherché à savoir ce qu'il y avait dedans, j'inventais plutôt ce qui était dehors et partais dans des rêveries dont il était souvent difficile de m'extraire. Et cela empira lorsque je sus lire. On me voyait assis sagement dans un coin de la pièce, j'étais en Chine avec Cronin ou sur les mers avec Verne. Cette tendance à la rêverie profonde s'était beaucoup atténuée avec l'âge adulte et voilà que maintenant, à l'aube du troisième âge (comme on dit pudiquement), elle me reprend. Chassez le naturel, ....
lundi 14 décembre 2015
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4 commentaires:
Je me souviens des heures et des heures passées avec des légos. Non pas des légos pour faire des choses bien définies sur plan, mais des légos génériques qui laissaient la possibilité de faire n'importe quelle construction improbable. Les légos techniques n'ont finalement aucun intérêt.
Quand j'étais petit, j'ai démonté tant et tant d'appareils qu'on m'en parle encore. Une montre, un électrophone, un appareil photo... Mes parents ont longtemps cru que j'allais devenir ingénieur. Quelle déception, quand j'ai commencé à devenir contemplatif... :-)
Comme Cornus, j'avais la passion des legos avec des constructions improbables ; et des aventures imaginaires où je devais survivre au pôle nord avec mes seuls legos (!) et ma toile de tente (couverture) comme protection... La rêverie me semble un refuge naturel, à partir du moment où elle n'isole pas ; mais il ne me semble pas, à te lire que ce fut le cas pour toi.
Cornus : à mon époque, pas de légos. En tout cas, je n'en ai jamais vu dans mon enfance.
Christophe : je t'imagine effectivement mal dans ce rôle. Et, pour moi, te savoir contemplatif est loin d'être une déception.
Jan-Pierre : le problème que j'ai avec la rêverie, si elle survient pour des mots que l'on me dit (ou pour une voix particulière), c'est que je n'écoute plus. D’où, forcément, quelques moments de "solitude".
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