Dans les religions, les animaux sont légion. Et, hormis en Égypte antique où ils sont la représentation même de certains dieux, elles ne leur accordent qu'une importance relativement secondaire. Parfois aussi, le même animal est considéré, selon les croyances, comme maléfique ou bénéfique.
Qu'en est-il, en cette période de Noël, du bœuf et de l'âne de la crèche de la Nativité ? On a coutume de dire que c'est Saint François d'Assise qui les y introduisit. C'est un erreur puisque les deux animaux apparaissent déjà sur certains sarcophages romains du IV° siècle, en particulier sur celui des consuls Placide et Romulus, daté de 343. On doit seulement à Saint François la conception de la première crèche vivante, à Greccio dans la province de Rieti (Latium)
Leur présence n'est absolument pas attestée dans les quatre Évangiles canoniques et on ne les trouve que dans l’Évangile apocryphe, dit Pseudo-Matthieu au VI° siècle mais ils apparaissaient déjà précédemment chez Origène, Saint Grégoire de Naziance, Saint Amboise, Saint Cyrille de Jérusalem et d'autres encore.
Nous, chrétiens modernes, en faisons des figures rattachées à l'étable, présences rassurantes qui apportent leur chaleur à l'enfant qui vient de naître mais Grégoire de Nysse, au IV° siècle, décryptant une prophétie d'Isaïe, dit que le bœuf, c'est le juif enchaîné par la Loi, et l'âne, porteur de lourds fardeaux, a sur le dos le poids de l’idolâtrie, symboles donc de l'humanité juive et de l'humanité païenne.
Vous vous demandez sans doute ce qui me prend de me lancer sur un tel sujet. C'est à cause d'une émission de France Inter, La Marche de l'Histoire, diffusée aujourd'hui sur France Inter et qui m'a passionné.
lundi 28 décembre 2015
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7 commentaires:
Très très surpris que ce que tu affirmes, à savoir que seule l'Egypte aurait déifié des animaux, mais je ne suis pas connaisseur...
Karagar a raison d'être surpris, il y a au moins les japonais qui en ont 4 ayant vraiment le statut de dieux (dragon, tortue noire, tigre blanc, phénix). Bon, je vais pas frimer, je l'ignorais mais comme j'étais aussi très étonnée, j'ai fouillé !
Je connaissais la "version" Saint François d'Assise qui a représenté dans la crèche les deux animaux qui servaient fidèlement l'homme dans son quotidien comme symbolique de la fidélité due au Christ.
A Marseille nous avons la foire aux santons annuelle avec tous les personnages de la crèche traditionnelle provençale (le ravi, le tambourinaire, la femme aux limaçons, etc..), mais aussi les joueurs de pétanque, la partie de cartes, le gendarme, le bagnard, la fille de joie (!) et même le "cagadou" ! mais je ne suis pas sur de la symbolique franciscaine pour ces derniers...
Karagar et Plume : je crois que nous avions déjà eu un échange semblable. En fait, je ne parle que de ce que je connais (un peu) : les religions occidentales (Pourtour méditerranéen compris).
Jean-Pierre : je ne connaissais pas non plus cette interprétation. Ils sont effectivement splendides, vos santons, mais explique-moi ce qu'est le cagadou (j'ai une petite idée, vu le début du mot).
Moi je voudrais savoir ce qu'est la femme aux limaçons !
Une image valant mieux qu'un discours, voici un lien sur le cagadou en question
la femme aux limaçons est une vendeuse d'escargots
Jean-Pierre : c'est bien ce qu'il me semblait !!!!
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