A pied entre Perrache et Bellecour après un repas italien avec Nicolas. Un jour ordinaire, même pas une fin de semaine. Un jeudi soir de juillet. La rue Victor Hugo est morne et déserte, plus aucune marchandise exposée sur la chaussée, plus aucune enquêtrice qui vous demande cinq minutes (promis!) pour vous consulter sur tel ou tel nouveau produit révolutionnaire, plus de musique. Place Ampère, les cafés ont enchaîné chaises et tables et les ont recouvertes de bâches épaisses. Quelques égarés qui longent les façades, de chaque côté de la rue. Une famille d'allemands rentrant sans doute à son hôtel, à la place de qui je me serais demandé ce que je faisais là mais qui, finalement, n'a pas l'air si malheureuse. Dans les jardins de Perrache, l'éternel jeune déglingué qui vous demande un ticket restaurant. Par terre, quelques boîtes de bière et d'autres déchets non identifiables. Près de Bellecour, les laveuses sont passées. Le pavé déformé, au dessin jugé novateur il y a trente ans, garde la trace de leur passage dans chaque trou où l'eau grasse s'est accumulée. Trois filles hystériques qui croient que rire très fort, c'est s'amuser beaucoup. Dans le métro, des têtes fatiguées et absentes, des corps en sueur à l'odeur aigrelette mal masquée par des eaux de toilette bon marché.
C'est moche, une ville, la nuit!
jeudi 22 juillet 2010
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
7 commentaires:
Ce sont ses acteurs qui rendent la ville laide. J'aime de moins en moins Lyon.
pourtant la nuit la ville est differente, mysterieuse...
J'aime Lyon, la ville, pas sa faune nocturne, Nicolas. Pourtant je l'ai tant aimée et tant fréquentée à une autre époque! Aujourd'hui, je n'ai plus envie. C'est sans doute que je vieillis, "en passant"...
Je n'ai que fort rarement fréquenté une grande ville la nuit et cela ne me tente pas.
Au petit matin, les clochards dormant sur des bouches du métro lillois m'ont bouleversés. Je ne peux me résoudre à m'habituer à ça.
Oui, Cornus, il y a souvent des images dures à supporter.
Et moi, je finis par me dire que j'ai une fibre 'tordue' (ou 'perverse'?) en moi : j'adore cette note, je la trouve EXCELLENTE. Ca me rappelle certaines, écrites par Christphe, qui est très fort lui aussi dans ce genre littéraire. J'aime l'humour grinçant de 'l'étenel jene déglingué qui vous demande un ticket restaurant' ou des 'trois filles hystériques qui croient que rire très fort, c'est s'amuser beaucoup'. J'ADORE CA. J'en fais mes choux gras.
Pourquoi, pourquoi ?
Ne change rien, surtout!
Enregistrer un commentaire