Ce soir, il m'a pris l'idée d'aller voir ailleurs ce qui se passait. Une bonne douche après la journée passée entre autres au nettoyage des caves et hop, en route. D'abord en vélo puis à pied. Un itinéraire d'une petite heure et demi de chez moi à Liautey , puis Opéra et Terreaux, Quais de Saône et rue Mercière, place de la République et retour, après la traversée du Rhône par la piste cyclable de la rue de la Part-Dieu.
Je voulais voir et j'ai vu: les péniches des quais du Rhône sursaturées, restaurants ou simples bars, les kébabs et les terrasses des Terreaux archicombles, sauf le désormais trop traditionnel et triste Moulin Joli, les quais de Saône un peu plus calmes mais vivants. Je n'ai pas eu le courage de descendre jusqu'à Bellecour. Odeurs de cuisine, de friture, d'eaux de toilette trop fortes, de transpiration, odeurs de tout, que l'on ne reconnaît pas parfois. Des gens qui mangent, partout, n'importe quoi, qui n'ont, on le dirait, que faire de la crise et s'empiffrent en attendant des jours meilleurs. Des pizzas, des plateaux de fruits de mer, des churros, des sandwiches à la mayonnaise, des frites... Et l'on n'est que jeudi!
Des gens qui crient, qui rient trop fort, qui partagent leur conversations téléphoniques avec la terre entière, en tout cas une bonne partie du trottoir, des gens qui ne regardent pas où ils marchent, sur qui ils foncent, des gens qui roulent avec l'autoradio à fond... Il m'est soudain venu l'envie de rentrer chez moi, très très vite, de me retrouver dans mon calme, dans mes affaires, "seul, peut-être mais peinard" comme disait l'autre. Et lorsque je suis arrivé, quelqu'un, dans la cour, avait mis du Mozart. Pas ma musique préférée, mais si je l'avais vu, ce quelqu'un, je lui aurais dit merci.
Lyon est en train de perdre son âme. Je l'aimais quand elle était plus mystérieuse.
jeudi 8 juillet 2010
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5 commentaires:
Pourrais-tu nous donner quelques exemples ou quelques pistes pour nous expliquer à quoi ressemblerait, selon toi, l'âme de Lyon (je ne suis pas sûr d'en avoir une idée même vague).
c'est marrant j'ai eu ce sentiment habitant le tres proche centre ville ici.
trop de voitures plus ou moins bien stationnées, trop d'embouteillages dont j'humais les vapeurs d'échappement à pied, trop de kk de chiens partout sur les trottoirs qui me faisaient hurler, trop de bruit, trop de monde.
et puis, une mesure anti sociale par excellence: le stationnement payant dans le quartier et tres egoistement j'ai retrouvé mon quartier d'il y a trente ans.
aussitot le quartier a retrouvé les rires d'enfants en patin à roulettes,à vélo, les voitures minoritaires du coup sont plus calmes. la paisible tranquilité d'une petite ville de province.
et quand je suis en centre ville parfois je suis groggy de bruits, d'odeurs de fritures, de klaxons... on s'habitue vite au luxe du silence.
pour échapper aux vapeurs d'essence et aux excrements: le velo. telle une coureuse du tour de france je traverse les ronds points, j'echappe aux trottoirs encombrés.
anonyme = chouchenn
T'inquiète, l'âme de Lyon est juste partie ce mettre au vert pour les vacances.J'en ai la preuve juste en face de chez moi! ;-)
...et n'en aurais besoin z'aussi, j'fais beaucoup de fautes ces temps-ci...
A venir, Cornus!
Il est tout de même dommage que le silence devienne un luxe, non? Bienvenue ici, Chouchenn
Eh bien moi, c'est prévu pour la semaine prochaine, Piergil.
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