De cette journée de dimanche, je garderai sans doute une impression très mitigée. Quelle image l'emportera, de toutes celles qui forment le kaléidoscope de ces heures dominicales?
Sera-ce celle du marché de ce matin, où je me suis rendu plus boitant que marchant, en m'arrêtant tous les vingt mètres tant la douleur dans la jambe était désagréable?
Sera-ce celle de ma sœur, heureuse du bouquet que je lui ai offert pour son anniversaire et ayant préparé un très bon repas, trop copieux comme d('habitude?
Sera-ce celle de ma mère, d'abord calme puis odieuse lorsque nous sommes arrivés chez ma tante, sa belle-sœur? La maladie explique mais on a du mal à accepter ces sautes d'humeur et cette tyrannie domestique. Ma tante, de deux ans son aînée mais en bien meilleure forme, était profondément peinée non de l'insulte faite mais de voir ma mère dans cet état.
Je veux retenir celle de la route vers Saint-Étienne, lorsqu'après avoir contourné Saint-Chamond, on plonge tout à coup dans la vallée en ayant devant soi, de l'autre côté, le massif du Pilat qui nous sépare de la vallée du Rhône. Ce paysage est beau, sans ostentation, comme l'était celui de Chablais, arrière-fond des Grandes Alpes en moins. Ici, les hauts massifs au sud captent merveilleusement la lumière d'automne, même si les couleurs de velours ne sont pas encore au rendez-vous. Les bois de sapins tranchent de par leurs teintes sombres, de noir presque bleu à force d'être obscures, avec le vert acide des grands prés en pente, un vert que je n'ai jamais vu ailleurs qu'ici. La terre n'est pas bien riche et respire pourtant la quiétude repue des soirs de jours heureux.
C'est cette tranquille certitude de beauté qui n'a pas à se prouver que je veux garder en moi pour cette semaine chargée qui s'annonce.
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4 commentaires:
Chargée pour moi aussi.
Bon courage alors !
Merci. Courage à toi aussi, Lancelot.
Pas d'autres images dans ton kaléidoscope ?
Serait-on curieux, FD?
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