Décidément il sera dit que je ne verrai plus l'Italie sans boiter. Il y a trois ans, pendant le voyage avec Laurent, c'était le genou qui avait flanché. Cette année, c'est la douleur sciatique qui n'a pas cessé depuis le début des vacances.
Mardi 11: départ par le tunnel du Fréjus, sans attente. Coup de chance. Après la descente des Alpes, traversée de la plaine du Po par autoroute. Toujours tout droit, toujours tout plat. Le paysage est souvent masqué par des murs anti bruit. L'autoroute est longé sur des kilomètres par une voie de chemin de fer entièrement neuve où il ne semble passer aucun train (un seul aperçu au retour). Notre destination: Milan, après avoir décidé de faire l'impasse sur Turin.
Ma précédente expérience de la capitale lombarde m'avait appris qu'il s'agit d'une ville très étendue où il n'est pas toujours facile de se repérer en voiture. J'en avais prévenu mes compagnons de voyage et leur avais conseillé de prendre un hôtel à la périphérie, pour se faciliter la vie. Lors du voyage avec Pierre, il y a sans doute plus de trente ans, nous avions été chaperonnés par un automobiliste serviable dont nous nous étions méfiés au début mais qui finalement nous avait conduit dans un bon petit hôtel tenu par un de ses amis.
Ma proposition n'a pas rencontré le succès escompté mais nous avons eu finalement beaucoup de chance: en suivant la direction du centre, nous avons découvert dans le vieux Milan un petit hôtel très bien placé et très agréable pour un prix plus qu'abordable: pour ceux que cela intéresserait, il s'agit de l'hôtel Vecchia Milano, 4 Via Borromei. La seule difficulté était le garage de la voiture. Mais le prix du stationnement n'était pas exorbitant non plus. Et tout cela à même pas dix minutes à pied du Dôme (même pour moi qui ralentissais tout le monde)!
La prise de contact nous mena tout naturellement de la Piazza del Duomo au Castello Sforzesco (de la place de la Cathédrale au Château Sforza) en empruntant les larges avenues chic du centre ville et en prenant des torticolis pour admirer la verrière de la fameuse Galerie Victor-Emmanuel . Frédéric trouvait à Milan des airs de ressemblance avec Genève, ce qui est loin d'être faux puisqu'il s'agit aussi d'une grande métropole financière: mêmes nombreuses banques au mètre carré, mêmes immeubles cossus du XIX° siècle, mêmes perspectives orgueilleuses. Je lui ai expliqué que la grande différence, c'était le tempérament des deux peuples!
D'ailleurs quelques personnages rencontrés au cours de notre passeggiata (promenade) et le mode de vie entrevu le lui ont bien montré: sculpteur de grosses carottes dont il sortait des poissons et des oiseaux, athlète assis sur un banc et lisant tranquillement un roman, cours de danse improvisé sous un "portique" avec professeur à l'œil hypermobile, et, le soir, Foire aux livres sur la Piazza Mercanti, une charmante petite place où se côtoient des palazzi de différents styles architecturaux. Pour les repas, nous avons très vite fait du café Farinella notre cantine attitrée, aussi bien à midi que le soir.
Mercredi 12: départ pour le lac de Côme, finalement peu éloigné. Là aussi, souvenir d'un voyage avec Pierre: j'ai encore en tête l'albergo où nous avions logé et la tempête mémorable qui s'était déchaînée ce soir-là sur le lac. Rien de tout cela cette fois-ci. Après un repas léger le long de la rive, embarquement pour un petit tour en bateau: une heure de navigation sous un magnifique soleil, à admirer le site naturel (c'est, à mon avis, un des plus beaux lacs italiens), les villages perchés sur ses pentes et les superbes villas qui en occupent les berges. Visite aussi du centre historique, en particulier du Dôme dont la façade gracieuse présente dans deux niches les statues assises de Pline le Jeune et de son oncle, Pline l'Ancien, écrivains latins tous deux originaires de la ville.
En milieu d'après-midi, départ pour Bergame. Nous prenons par la route, ce qui permet à Jean-Claude et Frédéric de voir un peu d'Italie "profonde" et à moi de récupérer le moment de sieste auquel je n'avais pas eu droit plus tôt. Émotion pour moi de passer tout près du village de Sotto il Monte , village de naissance du pape Jean XXIII, lié encore à un souvenir que je raconterai peut-être un jour. Cet illustre enfant du pays, nous le retrouverons un peu plus tard dans une des chapelle du Dôme de Bergame.
Là encore, ma mémoire est assez fidèle. je me souvenais parfaitement des deux villes, la basse sans beaucoup d'intérêt touristique, et la haute où se concentrent églises, baptistaires et palais. J'avais simplement oublié que, comme Pérouse à laquelle elle ressemble par beaucoup d'aspects, l'ascension peut en être facilitée par la technique: ascenseur pour Pérouge, funiculaire pour Bergame.
Par un lacis de petites ruelles, nous atteignons bientôt la Piazza Vecchia, bel ensemble architectural que domine le beffroi du Palais de la Ragione. Tout de suite derrière, la Piazza del Duomo avec le baptistaire octogonal du XIV° siècle, la Chapelle Colleoni à l'intérieur de laquelle se dresse la monumentale statue équestre de Bartolomeo Colleoni, célèbre condottiere du XV° (pourquoi l'avais-je, dans mes souvenirs, placée à l'extérieur, sur la place?) et le Dôme, Ste Marie-Majeure, où se trouve la chapelle dédiée à Jean XXIII et agrémentée d'une statue très réaliste du pape de Vatican II. Malgré mes recherches, je n'ai pas retrouvé la tapisserie représentant l'Annonciation avec une "mise en scène" relativement rare, c'est-à-dire avec l'Ange arrivant de la droite.
Apéritif sur la Piazza Vecchia, un peu gâché par l'extrême lenteur du serveur puis repas à proximité, à l'albergo Il Sole (le Soleil). Repas excellent sur une terrasse avec moustiquaire mais moment de tension entre nous, le seul du voyage (ce qui, en soi, est déjà fabuleux!): accumulation de la fatigue, trop grande chaleur? Le retour à Milan par autoroute se fit dans le plus grand des silences. Heureusement, le froid ne fut que passager et se dissipa le lendemain, lors de la visite des musées.
Jeudi 13: longue visite des Musei du Château Sforza. Nous n'imaginions pas l'ensemble aussi important ni aussi intéressant. Heureusement, ce jour-là exceptionnellement, ma douleur le long de la jambe s'était presque fait oublier. Je ne peux décrire en détail tous les trésors de peintures, sculptures, mobilier, vaisselle que ces musées contiennent. J'en ai proposé un nombre assez important sur mon site Flickr: rendez-vous là-bas pour ceux que cela intéresse. Une visite à ne pas manquer si l'on se trouve à Milan (de même que la Brera, autre musée magnifique que je connais mais où nous n'avons pas eu le temps de nous rendre cette fois-ci).
Je n'oublie pas bien sûr que nous sommes passés plusieurs fois devant le théâtre de la Scala mais que dire sinon que la façade en est assez banale et qu'il faut sans doute en admirer l'intérieur en y écoutant un concert ou un opéra. Chance que je n'ai pas encore connue. Monsieur Alagna, si vous me lisez...
Notre dernier rendez-vous à Milan fut pour le quartier des canaux. Las, quartier bien endommagé et sale aujourd'hui. D'ailleurs la plupart de ces anciens canaux qui contribuèrent un moment à la richesse de la ville sont aujourd'hui comblés. Trois photos sans s'attarder et nous quittions la Lombardie pour regagner la France via le Piémont.
Petit arrêt anecdotique au retour (après, cette fois-ci, une assez longue attente au tunnel côté italien): j'ai fait découvrir à mes compagnons, au-dessus de Modane, la Maison penchée. Là aussi, si vous passez par là, arrêtez-vous et....entrez: bien peu en ressortent indemnes!
Je ne peux encore dire vraiment le plaisir que j'ai eu à ce voyage en Italie. Il faudra attendre un peu: pour l'instant, j'y suis encore, dans un petit coin de ma tête.
lundi 17 août 2009
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2 commentaires:
Je ne connais Milan que par ouï-dire. Deux clichés que j'ai conservés depuis des années, enveloppés de doutes mais ils ont la vie tenace : 1)ville la plus branchée d'Italie pour les sorties en boîte ; 2)ville extrêmement polluée. Pas de quoi m'inciter à la visiter. Mais tu m'as donné envie. Affaire à suivre.
Pour les boîtes de nuit, aucune idée. Pour la pollution, pas en été en tout cas. Moi qui la connaissais un peu et l'aimais moyennement, j'ai beaucoup aimé cette fois-ci cette ville qui peut aussi, par certains côtés, faire penser à Lyon.
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