jeudi 20 août 2009

Petit cours de vocabulaire éclairant à l'heure où certain(s) prépare(nt) la rentrée des classes

Y croirait-on? Un petit mot si insignifiant, si bête, sorti d'une onomatopée, "clac!", bruit de la porte qui se ferme ou de l'appareil photos en action si on lui adjoint clic. Un petit mot qui a pris de l'embonpoint, du cul, pour devenir claque, ce qu'il est maintenant, sans distinction de genre: un claque, une claque.

A tout seigneur, tout honneur, bien que l'élément féminin y soit prédominant,le masculin "claque", hypocritement nommé maison de tolérance, serait à rapprocher du verbe "claquer", dépenser son argent. Celui qui pèche par trop de zèle peut y claquer, perdant définitivement sa connaissance, comme Félix Faure qui, lui, n'a pas eu besoin de sortir de chez lui. En sortant de cet établissement, on peut simplement être claqué, fatigué, ou en avoir sa claque, et glisser au féminin, après avoir salué de loin le chapeau claque dont plus personne ne se soucie.

La claque. Tout aussi riche de sens, mine de rien. D'abord, bien sûr, celle que l'on reçoit ou que l'on administre et qui ne fait pas moins mal si l'on choisit de l'appeler gifle, qu'elle soit physique ou morale. Deux claques équivalaient aussi autrefois à une paire de sandales qui se fixaient avec des cordons aux souliers pour les protéger des intempéries. D'où l'expression "prendre ses cliques et ses claques". Enfin cet ensemble de sbires tout en dévotion devant celui qui les paie pour applaudir au moindre de ses déplacements, à la plus insignifiante de ses paroles. Le Dictionnaire Historique de la Langue Française Robert, sous la direction d'Alain Rey, et sur lequel je m'appuie, prétend que cet emploi a vieilli avec l'usage qu'il désigne: je n'en suis plus si sûr depuis deux ou trois jours!

Bordel, fatigue, moyen de ne pas se mouiller, gifle, louanges éhontées, fuite honteuse: chacun retrouvera là ce qui le concerne. Mais le contemporain nous aura appris, au détour d'une gondole de supermarché, que l'on peut avoir pris sa clique et reçu sa claque! Les enseignants devront-ils, dès cette année, inclure cette nouvelle expression dans leur programme de vocabulaire à acquérir?

PS: Le prochain cours portera sans doute sur l'expression elle aussi très célèbre: à l'insu de son plein gré!

4 commentaires:

Lancelot a dit…

L'histoire des sandales, je connaissais pas. J'en apprends,des belles choses.... Mais alors dans l'expression "Prendre ses..." les cliques correspondent à quoi ?

kranzler a dit…

CLAC fait le verre en tombant sur le lino, je me coupe la main en ramassant les morCeaux. Je stérilise, les murs qui dansent...

MArC-Us a dit…

Les cliques sont des sabots.

Calyste a dit…

Rien dans le Robert historique pour les "cliques", Lancelot. Mais qui est ce mystérieux MArC-Us qui nous propose une définition?

Cinq heures du mat, j'ai des frissons... Excellent souvenir, cette chanson, Kranzler.