Milan. Via Dante. Brasserie Farinella. Août 2009.
La serveuse était rousse et belle. J'en ai fait la remarque aux autres. Ils ont ri: "Toi, voir de la beauté chez une femme!". Elle était belle. A peine femme, la petite trentaine peut-être. Pas grande mais fine, élancée. Et sans odeur. Une peau légèrement diaphane sur laquelle ressortait le réseau bleuté de quelques veinules. La prémonition d'invisibles pattes d'oie au coin des yeux. Un air de fatigue naissante.
Les autres voulaient de la bière brune. Je lui ai parlé en italien. Elle m'a répondu, en italien, en souriant. Mais comment dire brune pour de la bière? Alors elle a pris son plateau d'une seule main, a soulevé l'autre en me montrant ses cheveux: "Cosi?". Cosi, si! Et en désignant les miens, elle a voulu savoir, en français. Elle est repartie gracieuse. Elle venait d'apprendre un mot: poivre et sel. Moi, j'avais vu sourire une Vierge de tableau primitif. Musée de la rue.
mardi 18 août 2009
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2 commentaires:
Jouissace infinie du langage et des tatonnements qui font qu'on établit des ponts, des liens, des sourires. J'en raffole aussi.
Après deux secondes de réflexion je viens d'EXPLOSER littéralement de rire en m'apercevant que la traduction littérale de "poivre et sel" c'est "pepe e sale" (ou "sale pepe" au choix !) Tu vaux mieux que ça non...? ;-D
J'aimerais bien te l'entendre prononcer, Lancelot, pour savoir exactement où tu mets les accès aigus! Nomaidéfoi!
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