Assis à mon bureau cet après-midi, j'ai, dans le reflet de la fenêtre aux volets clos pour cause de trop grande chaleur, aperçu, à l'opposé de l'appartement, la porte-fenêtre de ma chambre et un angle du balcon qui donne sur la cour. Je voyais aussi la végétation qui emplit ce balcon aujourd'hui, généreuse et grasse malgré l'intensité du soleil.
Je voyais tout cela et, un instant, je ne l'ai pas reconnu. J'étais ailleurs, les choses avaient un autre visage que celui de l'ordinaire. On aurait dit qu'elles avaient profité de mon occupation pour se métamorphoser et qu'elle n'avaient pas eu le temps de reprendre leur aspect initial, peut-être à cause de la rapidité de mon geste. Ainsi ai-je cru voir un autre balcon que le mien, d'autres plantes, d'autres couleurs qui, sans que je puisse l'expliquer, puisque rien ne correspond vraiment, m'ont ramené à Pérouse, en Ombrie, l'année 81, quand j'avais loué une chambre près du palais Gallenga.
Peut-être suffit-il parfois de déplacer légèrement sa chaise de quelques centimètres d'un côté ou de l'autre pour voir la vie différemment.
lundi 17 août 2009
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2 commentaires:
Il paraît que ce genre d'expérience est fréquente. Personnellement je ne l'ai jamais vécue, mais...
Ca me rappelle un roman de SF que j'avais lu : 'Le Jeune Homme, la Mort et le Temps' de Richard Matheson, où le héros tombait amoureux d'une femme sur une photographie prise quelque 100 ans plus tôt, et où, à force de volonté, d'auto-suggestion et de concentration, il parvenait à se retrouver dans le temps de celle qu'il aimait. Ses premiers essais, hésitants, fonctionnaient par petits flashes, dans le genre de celui que tu décris.
Si tu te retrouves en Ombrie en 1981, n'oubie pas de m'envoyer une carte ! :-D
Au jeune homme que tu étais en 81? Mais je risque le détournement de mineur, ou presque!
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