mardi 19 août 2014

Italie 2014 / 4° jour (2)

Mercredi 06 août
Volterra est un de mes coins préférés d'Italie. Il existe de nombreuses villes beaucoup plus belles qu'elle mais j'y suis attaché sans savoir exactement pourquoi. Chaque fois que j'y vais, je retrouve cette sorte de douceur de vivre que j'ai également connue à Syracuse, en Sicile ou à Assouan, en Egypte.


Mon attachement à ce lieu tient peut-être à ce restaurant où j'avais mangé la première fois dans une salle immense de palais aux plafonds recouverts de fresques, que je n'ai jamais pu situer depuis. Ou à mon premier jeu de mots en italien qui avait bien fait rire la serveuse. Ou au beau film de Visconti, Sandra, sorti en 1965, avec Claudia Cardinale, qui s'y déroule et dont le titre français est beaucoup moins beau que l'original : Vaghe stelle dell'Orsa (" Pâles étoiles de la Grande Ourse"»), titre emprunté au début d'un poème de Leopardi.


Mon attachement est sans doute lié aussi à l'aspect plus rugueux de la région, aux collines plus rases, prenant parfois des teintes surprenantes pour la Toscane et au fait que j'y retrouve chaque fois la civilisation étrusque.


J'ai connu ces lieux il y a plus de trente ans, presque déserts même en été. Aujourd'hui, comme partout, la ville grouille de touristes et il me faut un moment d'adaptation pour m'y sentir bien.  En arrivant, nous trouvons à nous garer dans le parking de l'ancien séminaire aujourd'hui désaffecté et dont les chambres sont louées aux vacanciers. Le prix du stationnement est laissé à l'appréciation des automobilistes, ce qui, en Italie comme partout, est assez rare pour être noté. Courte ascension jusqu'aux murailles et nous pénétrons dans la ville.


J'avais totalement oublié que Volterra est connue pour le travail de l'albâtre. Nous regardons un instant un artisan en train de travailler puis visitons un magasin où Frédéric achète une belle pendulette de bureau pour sa mère. Quelques statues en bronze reproduisent des chefs-d’œuvre de l'art étrusque et m'évoquent les silhouettes longilignes de certaines œuvres de Giacometti, dont le fameux Homme qui marche.


 La piazza dei Priori est toujours aussi belle malgré la foule. Dans la cathédrale, un petit fou-rire : deux prêtres français à col romain admirent une crèche en bois peint. L'un deux, le plus vieux, demande à l'autre : "Mais qui est cet homme agenouillé devant l'enfant Jésus ?". L'autre, un peu surpris, lui répond : "Mais c'est Saint Joseph !". Ça me paraissait pourtant évident ! Si même un curé ne reconnaît pas Saint Joseph....






Détour par les balze, falaises fragiles un peu en dehors de la ville et aujourd'hui difficilement abordables à cause de la végétation qui en a envahi les bords. Très étrange phénomène que la reconstruction du souvenir : je voyais l'église San Justo toute proche du précipice. Or tout un petit quartier l'en sépare. Seul ce qui ressemble à un couvent vide paraît bien menacé. Le camping, où nous avions passé une nuit en mobile-home avec Évelyne et où j'avais trouvé une revue porno sous mon matelas, est toujours là.



Le retour jusqu'à Lucca sera pénible à cause de la circulation et des nombreux passages à niveau fermés. En début de soirée, nous faisons connaissance avec Elisabetta, la propriétaire du gîte. Romaine d'origine, c'est une belle quinquagénaire qui semble constamment anxieuse. Au moment de la payer, nous constatons que 50 Euros ont disparu. Encore aujourd'hui, nous n'avons pas résolu cette énigme et cet incident gâchera notre soirée, bien que nous soyons persuadés qu'aucun d'entre nous n'est capable de les avoir subtilisés.

La prise de bec était sans doute due à la fatigue accumulée et aux doses de Campari un peu trop copieuses. Et puis, dans un voyage en groupe, n'est-il pas naturel qu'il y ait, à un moment ou à un autre, quelques instants d'énervement ?

2 commentaires:

Cornus a dit…

Volterra est effectivement très chouette.

Calyste a dit…

Cornus : j'y suis très attaché,comme tu as pu t'en rendre compte.