Il s'est passé quelque chose de bizarre tout à l'heure à Lyon, en fin d'après-midi. Il était un peu plus de cinq heures et j'allais voir ma mère. Dès que j'eus franchi la porte donnant sur la rue, je sentis que ce n'était pas comme d'habitude.
Pourtant, rien n'avait changé : les magasins étaient toujours là, déjà éclairés dans ce début de crépuscule, l'enseigne verte de la pharmacie clignotait sur sa croix, les fruits et légumes étaient toujours bien alignés sur l'étal de l'épicerie arabe, les piétons se hâtaient de rentrer chez eux après leur journée de travail, seuls, chacun dans ses pensées. Il avait fait beau jusque là, maintenant la fraîcheur gagnait un peu mais l'hiver n'était toujours pas rigoureux.
Je fis un pas sur le trottoir, en direction de mon garage, perplexe. Je ressentais bien comme un manque mais ne pouvais expliquer de quoi il provenait. Parfois, lorsque l'on oublie quelque chose, on éprouve ce malaise sans savoir au juste à quoi l'attribuer. Ce n'est que plus tard, lorsque l'oubli est découvert, que l'on comprend qu'une partie de nous-mêmes nous avertissait alors mais que nous étions incapables de décrypter le message. C’est un peu ce que je ressentais à ce moment-là.
Ce n'est qu'arrivé au coin de la rue, lorsque je changeais de direction, que je compris. Pendant quelques secondes, que dis-je, peut-être un quart de seconde, il n'y avait eu aucun bruit. Aucun. En pleine ville ! Pas de moteurs de voitures, pas de conversations, aucun chant d'oiseau. Rien . Comme si le film s'était arrêté.
mercredi 12 février 2014
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4 commentaires:
Alors deux options possibles :-)
- soit tu es subitement devenu sourd (bon, je ne te le souhaite nullement)
- soit il y a eu une interruption de la circulation dans tes rues suite à un accident ou une manifestation quelconque.
Cornus : rien de tout ça, je t'assure. Simplement, il y a eu un micro-instant de silence. Je n'avais encore jamais connu ça.
Je te crois.
Cornus : j'espère bien !
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