Que nous dit un visage endormi, sur l'oreiller, là, tout près de notre tête, si près qu'on en sent le souffle régulier sur sa peau? Est-il le reflet de la vérité de l'être qui partage notre lit, y lit-on, comme sur la page, des messages effacés au moment du réveil ? Y voit-on ce qui se masque au jour et ne veut pas paraître? Ou bien n'est-il que le masque d'un étang trop profond pour qu'on en sonde les abîmes, ces traits de cire que l'on prêtaient autrefois aux morts illustres et qui en perpétraient l'éternelle rigidité?
Et derrière cette énigme, se cache la question essentielle, celle à laquelle nous n'aurons jamais de réponse: que dit le nôtre lorsque nous fermons les yeux, quel secret, à nous-mêmes inconnu, dévoile-t-il à celui qui nous regarde?
jeudi 21 juin 2012
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9 commentaires:
Il nous dit : laisse moi tranquille, je suis dans mon monde. hi hi
Aucun secret, la vérité en instantané. Ce visage endormi est comme cette grève de sable de Loire subaquatique, perpétuellement remaniée par le moindre tourbillon de l'onde paresseuse. Et lorsque l'eau baisse, apparaît au jour scupltée, la lanque de sable figée dont on ne soupçonnait pas nécessairement la vraie forme mais qui était bien là devant nos yeux, criante de vérité. La montée des eaux effacera tout ça et ce sont de toutes autres facettes inattendues qui veerront la jour au prochain étiage.
Nicolas: un monde où l'on ne serait pas? C'est impensable! :-)
Cornus: ce que c'est beau, ce que tu écris là! Sincèrement, c'est très beau.
Mauvaise compagne, espèce de morte,
De quels corridors,
De quels corridors pousses tu la porte
Dès que tu t'endors?
Rien ne m'effraye plus que la fausse accalmie
D'un visage qui dort
Ton rêve est une Egypte et toi c'est la momie
Avec son masque d'or
Charlus: commentaire à l'opposé de celui de Cornus. Mais de qui sont ces vers?
Jean l'oiseleur, Jean Cocteau - plain chant
C'est très gentil de ta part, d'autant que j'ai quand même trouvé le moyen de faire au moins deux fautes de frappe. Cela m'est venu comme ça.
Charlus: merci, je ne connaissais pas.
Cornus: non, ce n'est pas gentil, c'est vrai.
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