samedi 9 juin 2012

L'après de Galatée

Ovide, dans ses Métamorphoses raconte que Pygmalion, "plein d'horreur pour les vices que la nature a prodigalement départis à la femme", vécut longtemps sans compagne. Un jour, il façonna dans le plus bel ivoire une statue que nul être de chair et de sang ne pouvait approcher par sa beauté. Il pria tant Vénus de donner vie à son œuvre que la déesse, touchée par tant d'amour, finit par accéder à son désir. Ainsi naquit au monde Galatée qui engendra, "quand, pour la neuvième fois, le croissant de la lune se referma sur son disque plein, Paphos de laquelle l'île tient son nom".

Mais qu'advint-il ensuite de ce couple mythique? L'histoire ne le dit pas. Pygmalion sut-il aimer jusqu'au terme de sa vie cette créature de ses mains façonnée ou bien, soit parce qu'il en aperçut peu à peu les imperfections, soit parce qu'avec les années, la créature de rêve se transforma d'elle-même contre sa volonté, finit-il par mépriser ce dont il était lui-même l'auteur?

Ainsi en est-il aujourd'hui des pervers narcissiques dont, selon les experts, le nombre ne cesse de croître.

3 commentaires:

laplumequivole a dit…

Par chez nous, et sans doute ailleurs, les galatées sont de délicieux crustacés à 10 pattes, à peu près de la taille des petites langoustines. Je ne sais pas s'il y a un rapport mythologique avec Pygmalion...

Cornus a dit…

Ah oui, Laplumequivole a raison de le rappeler, j'en ai même parlé quelque part pas loin en commentaire. Pas tout à fait aussi fin que les langoustines, mais très bon quand même et d'un goût différent, ce qui varie les plaisirs.

Sinon, sur le fond de ta réflexion conclusive, j'avoue ne pas trop quoi savoir en penser. Juste dire que dans mon prisme déformant personnel, il me semble que vivre avec un être qui nous ressemble trop ne serait pas une bonne chose. Les différences sont très enrichissantes (dès lors que ces diffrences ne sont pas contre ses convictions les plus profondes).

Calyste a dit…

La Plume: Galatée décapode! Lequel prend-il, Pygmalion ?

Cornus: oui, je m'en souviens, même si j'avais oublié le nom de ce crustacé. Par ici,je n'en ai jamais vu.