Hier, le téléphone sonne. Une voix jeune, très décontractée.
- Bonjour Monsieur, ici la poste. Nous avons reçu un colis à votre nom.
- Oui.
- Il faudrait que vous veniez le chercher.
- Mais je n'ai pas été prévenu de cette arrivée.
- Non, Monsieur: le colis n'entrait pas dans votre boîte.
- Oui, bien sûr, mais je parle de l'avis-papier du facteur.
- Non, il n'y en a pas.
Je commence à douter sérieusement de l'identité de mon interlocuteur, d'autant que la voix ne me semble pas tout à fait inconnue.
- C'est une blague ?
- Non, Monsieur! D'ailleurs vous le prenez d'un peu haut.
Il ne doit pas savoir ce que c'est quand je le prends d'un peu haut, moi qui, jusque-là était resté très poli.
- Alors voilà: soit vous venez le chercher, soit on vous l'envoie.
- On me l'envoie? Mais il me semble que cela a déjà été fait, et la boîte ne s'est pas agrandie depuis! A quel poste dois-je le récupérer?
- A la poste de Lyon.
- Vous devez certainement savoir, puisque vous y travaillez, qu'il y en a un certain nombre dans la ville!
- La poste de Lyon 3.
C'est effectivement mon arrondissement.
- Et vous pouvez m'en donner l'adresse? (Adresse que je connais parfaitement)
- Ah non, Monsieur, je n'ai pas le droit de vous le dire.
Là, j'ai raccroché.
Aujourd'hui, le téléphone sonne.
- Allo, Calyste ?
- Oui.
- C'est Bruno.
-....
- Tu ne te souviens pas de moi?
- Euh, non. Tu peux me rafraîchir la mémoire?
- Nous étions au collège ensemble.
Cette voix...me rappelle quelque chose. J'y suis: l'employé de la poste d'hier.
- Quel collège?
- Le collège de Lyon.
En voilà un qui devrait se renseigner davantage. Des collèges à Lyon, il y en a plusieurs dizaines. En plus, je n'ai jamais été scolarisé à Lyon.
- Désolé, c'est une erreur. Au revoir, Monsieur.
Que va-t-il inventer encore pour le prochain coup de fil, si prochain il y a. Et surtout qui est cet hurluberlu amateur de blagues douteuses ? Vous le saurez en suivant les hypothétiques prochaines aventures de "Calyste et l'inconnu du téléphone". Mais là, je ne promets pas de rester courtois.
samedi 11 février 2012
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10 commentaires:
Mon meilleur coup de fil anonyme, il y a trente ans. Je venais juste d'emménager, la voix le souffle corbeau:
Allo, ta belle-mère m'a dit que ton mari te trompe...
Je suis partie dans un de mes plus grands fous rires, j'en rigole encore, la pauvre je ne l'ai jamais connue, elle était déjà depuis longtemps morte à mon mariage. Comme tu dis, dans ce métier faudrait peut-être se renseigner.
Je n'ai jamais eu de tel coup de fil, mais si tel avait été le cas, nul doute que cela aurait saigné, verbalement parlant.
Cornus, il est gonflé car il en reçoit des coups de fils bizarres, et je suis témoin !
Il faut le prendre de très très haut celui là...
C'est bizarre comme idée non ?
Ipsa: réaction saine! C'est ce qu'il y avait de mieux à faire!
Cornus:pourquoi s'énerver? Finalement, c'est plus jouissif de jouer leur propre jeu, ce que je fais parfois.
Karagar: raconte!
Georges et Valérie: dès demain, je me renseigne à la poste. Selon ma sœur, ce n'est peut-être pas une blague !
M'énerver ? Mais pas du tout, sauf que l'on peut être très désagrable sans s'énerver. Il me semble que je suis presque permissif si l'appel est commercial, sauf que ceux-ci ont tendance à disparaître, fort heureusement, liste orange oblige.
Karagar> Des coups de fils bizarres de gens extrêmement tordus !
En fait (pour Calyste), Karagar m'a eu plusieurs fois au téléphone, mais à présent, cela ne prend plus. Une fois, j'ai même cri que c'était lui alors que c'était quelqu'un d'autre qui ne modifiait pas sa voix.
Cornus: tiens, tu me rappelles un souvenir que je vais dès ce soir raconter dans un billet. Merci de l'idée!
Il y a vraiment un truc que je regrette dans les appels anonymes de malfaisants d'antan : il n'y avait pas de forfait illimité et les pauvres devaient payer. Bon maintenant, t'es vite grillé et même géolocalisé, pourquoi ne protège-t-on pas mieux la liberté du citoyen ?
Ipsa: on peut toujours leur faire perdre leur temps. Je m'y amuse parfois, pour les pubs.
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