Longtemps, je me suis couché de bonne heure, écrivait Proust au début de La Recherche du temps perdu. Cette phrase célèbre vient même d'être reprise pour un affichage publicitaire concernant un jus d'orange, je crois: Longtemps, je me suis couché de bonheur!
Moi, je ne sais pas faire. J'ai beau prendre régulièrement le soir de bonnes résolutions, je ne les applique jamais. Hormis le fait que je me réserve ce moment après le dîner pour mon plaisir personnel, moment sans lequel j'aurais souvent l'impression de vivre une vie absurde, je crois que d'autres paramètres viennent se greffer là-dessus.
Ma mère étant malade et âgée, ses réaction sont décuplées par rapport à celles d'une personne plus jeune et en bonne santé. Elle, tous les soirs, est submergée par l'angoisse au moment de se mettre au lit. Il lui faut quelques minutes pour retrouver le calme ou, au moins, accepter la situation.
Je crois que, pour moi, toutes proportions gardées, il en est de même. Je n'aime pas me coucher. Je retarde le plus longtemps possible ce moment, en traînant dans mon appartement ou sur mon ordinateur, comme si j'avais encore une multitude de tâches à accomplir. L'impression de ne pas avoir fini ce que j'avais à faire. L'impression aussi que le temps consacré au sommeil est du temps perdu, volé à la vie. Pourtant, et heureusement pour moi, lorsqu'enfin je suis dans mon lit, je m'y sens bien, au point d'avoir de plus en plus de mal à le quitter le matin. Une fois le livre en main, ce léger mal être se dissipe et je ne tarde guère à m'endormir. Allez comprendre!
vendredi 21 janvier 2011
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
9 commentaires:
Aller comprendre ? Oh pas trop difficile ! Moi, quand tout va bien, je ne peux pas aller dormir avant que mes yeux ne me brûlent. Et comme toi, toujours la sensation d'avoir un petit quelque chose à finir avant d'y aller. Et on trouve ! Angoisse, je ne sais pas, je ne crois pas.Mais aussi j'ai toujours aimé la nuit, le silence, la qualité de l'atmosphère, les odeurs plus perceptibles, tout ça, et toujours aimé de me dire la seule éveillée parmi un monde de dormeurs.
J'aime me mettre au lit, j'aime dormir, mais comme toi j'ai tout de même l'impression que je perds ma vie à trop rester au lit. Je me couche tard, me lève tôt, et toujours je me dis que bondieu je suis épuisée, et ce soir promis j'irai au lit tôt, tous les soirs je me couche tard...
Je n'ai jamais été un couche-tard "pathologique", mais il fut un temps où je me couchais plus tard. Ma période la plus couche-tard a été 2004-2006 alors que je fréquentais les t'chats, sites ou autres MSN d'abors de manière compulsive ou désespérée, puis de façon plus rationnelle pour passer du temps avec Fromfrom. Le coucher vers minuit ou plus tard n'était pas rare.
Puis, j'ai, nous avons été plus sages : 23 heures.
Et, chose curieuse, depuis la suppression de la publicité sur les chaines de télévision publiques après 20 h, nous allons souvent nous coucher vers 22h30 en semaine. Je regarde assez peu la télévision, mais Fromfrom y est plus assidue, alors en général la fin du téléfilm ou des épisodes de la série (ou autre) sonne naturellement l'heure. Nous n'avons aucun mal à aller nous coucher. Et il faut dire que nous nous levons à 6h30.
KarregWenn: je crois que ceux qui se lèvent tôt (et de qui l'on dit que le monde leur appartient) ressentent exactement la même impression d'être les seuls éveillés. Personnellement, je préfère ressentir ça le soir!
Valérie: quand je pense que quelqu'un a vanté Tous mes matins du monde! ....
Cornus: le problème pour moi, c'est que je me couche tard et que je me lève aussi à 6h 30, après avoir écouté (?) la radio une 1/2 heure.
moi, j'irais plutôt vers le de + en + tard. Et je comprends assez bien cette relation ambiguë au coucher. Le lit est un endroit où je peux me délecter ou que je peux craindre aussi.
Tous Tes matins ou Tous les matins, le film qui a fait pâmer la France entière ?
Je viens de voir que le livre était, grâce à Guéno ou Guaineau (je ne sais je m'en fiche) au programme des terminales littéraires. J'ai pensé alors le lire, puis j'ai lu des critiques moyennement enthousiastes. Tu vois, tes commentaires me font réfléchir mais aussi balader sur d'autres prairies du net.
Il y a, Karagar, un moment que j'aime encore moins que le coucher. C'est l'heure entre chien et loup où le jour s'achève. Peurs ancestrales?
Je parlais non pas du film, Valérie, mais de mes matins et de ceux de beaucoup de gens sans doute. Pour le roman, je ne le connais pas non plus. Le film m'avait surtout plu pour la musique.
Et pourquoi, cette sensation, si plaisante, d'être "seul au monde" tôt le matin ou tard le soir, est-elle si désagréable quand on a une insomnie au milieu de la nuit ? hein ? hein ???
("Tous les matins du monde" : mon Dieu que ce film m'avait déplu, à cause de la tonne de déprime qu'il trainait... Bien sûr, c'était voulu. mais moi, je ne voulais pas ! )
Si je le savais, Lancelot....
Enregistrer un commentaire