- A la radio cette semaine, l'interview d'un sportif, un jeune espoir du ski qui, ce jour-là, aurait dû tout réussir et n'a rien réussi du tout. Bien sûr, il parle pour ne rien dire: "Je ferai mieux à la prochaine compétition; C'est la faute à...; La neige était...; Au début, je le sentais bien et puis...;" Habituel, tout cela, me direz-vous. Ce qui l'était moins, c'était le vocabulaire recherché qu'il employait: "J'ai les boules, fait chier, putain, ça me gonfle...." Je ne suis pas bégueule mais pourquoi passe-t-on de telles déclarations stériles et vulgaires à la radio? J'espère au moins qu'il skie mieux qu'il ne parle.
- La galette des rois, c'est fini. Bientôt les œufs de Pâques. On parie que dans une semaine, il y en aura plein les magasins?
- Samedi matin, je suis allé courir au parc de la Tête d'Or. Il y avait plus d'un an et demi que je ne l'avais pas fait, hormis une fois où, me sentant bien, j'ai un peu trop forcé et j'en ai ensuite payé les conséquences. On perd tout, en un an et demi. Ce n'a pas été un plaisir physique, loin de là. mais un plaisir intellectuel, oui. J'ai couru un seul tour, sans regarder ma montre: je n'en suis plus à l'esprit de compétition. Puis je me suis arrêté sagement: reprendre petit à petit, comme me l'ont dit les médecins. Il est parfois dur de les écouter. Mais je sais maintenant que je peux m'y remettre, et ça, ça n'a pas de prix.
- Après ma course, j'ai pris un vélo'v, pour prolonger le plaisir. Alors que je composais mon code, un homme s'est approché de moi. J'ai cru qu'il voulait un renseignement. Il portait sa libido dégoulinante sur le visage. Il m'a demandé ce que je faisais. Quand je lui ai dit que je voulais me promener, il m'a demandé, avec un air qui ne trompait pas sur ses intentions, s'il pouvait "m'accompagner". Je lui ai dit non, calmement mais fermement. et lui ai tourné le dos en enfourchant mon vélo. Il y a quelques années, j'y aurais mis davantage les formes. Je n'ai plus de temps à perdre!
- Ce matin, aux puces, avec Frédéric et Jean-Claude, j'ai acheté une magnifique table basse pour mon salon. Il a bien fallu la persuasion des deux autres pour que je me décide à faire cet achat un peu onéreux. Mais j'ai dit que maintenant, je pense un peu à moi. Alors, je mets en pratique. Elle m'a plu, je l'ai prise.
- La dernière trouvaille d'un de mes élèves de sixième: Ulysse aurait été roi d'Atac! Jusqu'où va se nicher la société de consommation.
- Un lycéen, dans l'Ain, s'est fait renverser et tuer par un train alors qu'il traversait la voie sur un passage à la gare. Des signaux lumineux étaient pourtant en place pour lui indiquer le danger. La conductrice de la locomotive a plusieurs fois klaxonné pour le prévenir. Il n'a rien entendu: il avait les écouteurs d'un baladeur dans les oreilles. Conclusion du journaliste: il faudra que la SNCF se penche un peu plus sérieusement sur le problème de ces passages dangereux. On se fout de qui, là?
dimanche 9 janvier 2011
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6 commentaires:
Combien de personnes déboulent presque sous mes roues (ma voiture est certes peu bruyante) avec les écouteurs et n'ont même pas un geste vers moi me signifiant qu'ils ont réalisés qu'ils avaient failli se faire tamponner (je ne roule pas vite en ville mais tout de même). Je me fais souvent la réflexion que de plus en plus les gens sont centrés sur eux mêmes, qu'ils ne prennent même plus conscience qu'ils vivent dans une société.
- Nous avons entendu ce skieur s'exprimer à la radio et nous avons eu exactement la même réaction.
- La galette des rois n'est pas terminée, à commencer par le boulot où ce sera cet après-midi avec les voeux.
- Attac passe encore, mais Atac. Dans notre coin, aucune parcelle de ce royaume même si l'actuelle maison mère n'est pas loin.
- Je suis toujours stupéfait de voir le nombre de jeunes et de beaucoup moins jeunes avec des écouteurs sur les oreilles. Outre le danger que cela cause, je trouve ça beaucoup plus grave : une forme d'isolement du monde comme dans une bulle, une impolitesse sans honte quand ces personnes sont en société, le hurlement des écouteurs qui détruisent leurs oreilles et emmerdent les voisins dans les transports en commun. Bref, je trouve pasz mal de défauts à ces machins là (j'en ai pourtant utilisé un temps, mais à doses homéopathiques). Nul doute que tout un pan de la société de consommation repose sur ces technologies (mp3 et compagnie), ce qui m'énerve copieusement.
Ils ne vivent apparemment qu'avec la société d'eux-mêmes, Valérie, la seule qu'ils supportent et qu'ils respectent (dans le meilleur des cas).
Même analyse, Cornus. Et au collège, je suis bien placé pour voir les dégâts!
Très drôle le mec du vélo'v :) Et Atac : il y a sérieusement de quoi s'inquiéter quand on lit ce genre de choses.
Par contre je suis pas d'accord du tout sur ce que vous dites sur les écouteurs, ok, c'est dangereux si on ne fait pas attention et il est impératif de regarder partout, ok il faut les enlever quand on est en "société" car ce n'est pas "poli".. mais je ne trouve pas ça spécialement grave cet isolement, au contraire. Depuis deux ou trois ans, dès que je sors de chez moi, et que je suis seul, j'ai mes écouteurs sur mes oreilles. Je ne pense pas être malpoli, je me tiens très bien en société, quand je vais chez quelqu'un pour la première fois je ne m'assieds jamais avant qu'on me l'ait proposé (etc...) ,mais dehors je souhaite justement être coupé du monde, dans ma bulle parce que quand j'entends ce qui se dit dans les transports en commun, dans les rues, toute cette violence et cette vulgarité qui suintent de partout, franchement, je préfère être effectivement dans ma bulle. Je préfère très nettement la compagnie de joy division et new order à celle de semblables qui me sont imposés par la proximité, et on peut pas franchement dire que je sois un bon "consommateur". Je crois franchement qu'il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier... et les nuisances ne viennent pas que de ceux qui ont des écouteurs, surtout dans les transports en commun, loin de là...
Calyste : j'ai dû taper le mot pediness pour poster :)
Oui, Nicolas, mais ma réaction allait plutôt contre la journaliste qui voulait immédiatement trouver une solution sécuritaire, comme c'est la mode en ce moment, à un problème qui relève plus du comportement personnel de chacun. Dans ce cas précis, il ne me semble pas que la SNCF soit en cause.
En fait, j'écrivais surtout ça en réaction aux commentaires. Je suis tout à fait d'accord, pas mal ne font pas attention avec les écouteurs. Chacun doit faire attention en terme de sécurité routière, voitures, vélo (les pires), et pîétons.
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