lundi 3 janvier 2011

Momentini

- Fin des festivités, reprise des cours, par 6 degrés la première heure et neuf la seconde. Non pas à l'extérieur mais à l'intérieur de ma classe: le chauffage avait décidé de s'arrêter pendant les vacances. Il n'a été remis en route qu'une demi-heure avant le début des cours. Tout le monde en manteau et écharpe. Une manière comme une autre de prolonger l'ambiance station. Un élève a d'ailleurs, pour corriger sa rédaction, cherché l'orthographe du mot "igloo! Approprié, non...

- Exercice de conjugaison en sixième: repérer dans une liste de verbes ceux qui sont à l'imparfait. A la forme "vous châtiez", un élève m'a répondu que c'était bien un imparfait. Surprise de ma part. "Oui, monsieur, a-t-il ajouté tout fier de lui, du verbe "chater". On ne me l'avait jamais faite, celle-là!

- Séance d'embrassades entre collègues à n'en plus finir pour les vœux, sincères pour la plupart. C'est étonnant comme les jeunes générations aiment se faire la bise! Voilà, c'est fait pour un an. Je ne suis pas fan, pas avec tout le monde.

- Courses cet après-midi avec Jean-Claude. La deuxième chambre est vide, prête à être restaurée. Nous avons même trouvé déjà les doubles rideaux qu'il va m'y installer. Cet appartement revit et embellit peu à peu, après des années de laisser-aller de ma part. Signe des temps: je laisse maintenant toutes les portes ouvertes, comme si la vie circulait à nouveau. Non, pas "comme": la vie circule à nouveau. Grâce à lui et à Frédéric.

- L'habillement suit le même chemin: nouveaux pulls (dont un noir à col roulé dont Frédéric m'a dit en me voyant le porter que cela lui provoquait une "petite érection"!) , nouveau cartable offert par Jean-Claude. Frédéric m'a offert une montre. Elle est belle, je ne la quitte plus, moi qui n'en mettais plus depuis des années. Il ne me reste plus qu'à me débarrasser d'une tonne de vieilleries que je gardais pieusement et qui me ficelaient dans un monde de tristesse.

- J'ai aussi envie de reprendre contact avec plusieurs amis dont je me suis, plus ou moins volontairement, détaché ces dernières années. Le silence de certains d'entre eux me pèse, ils ont eu dans ma vie une place que je ne peux oublier facilement. Mais qu'il est difficile de faire le premier pas! Je pense en particulier aux deux amis prêtres de Pierre qui étaient vite devenus les miens, Laurent et Émile, dont je n'ai plus de nouvelles. Je les appellerai. Si la distance persiste, il faudra bien que je tire un trait, mais j'aurai essayé.

13 commentaires:

Cornus a dit…

Que de belles choses dans cette note dont ceci :
"Il ne me reste plus qu'à me débarrasser d'une tonne de vieilleries que je gardais pieusement et qui me ficelaient dans un monde de tristesse."

Je sais que je partage ce sentiment avec d'autres : ton blog a un côté triste et mélancolique, ce qui ne m'a jamais empêché de BEAUCOUP l'aimer et que je sais par ailleurs, que tu es quelqu'un de bien. Et je te souhaite plein de choses bien pour 2011 !

charlus80 a dit…

calyste, Calyste! les petits cols roulés sue les ''uncut'' m"ont toujours provoqué une ''petite érection''!!!...

Calyste a dit…

Merci, Cornus. Mais tu sais, j'aime rire aussi, et même beaucoup! J'espère que j'aurai l'occasion de te le prouver un jour si nous nous croisons!

Ah! Ah! Mais cela ne me surprend pas de vous, Baron! J'en aurais mis ma main au....feu...

karagar a dit…

pas fan de bises non plus...
et en effet cette note sonne comme un sourire...

Jérôme a dit…

Joli billet... avec de la vie qui circule à nouveau! Sur un autre registre, je vous suis tout à fait sur les bises de début d'année!

KarregWenn a dit…

On a parfois tout intérêt à ne pas commenter trop vite, ce qui laisse le temps aux autres de tout dire ce qu'on aurait pu dire ! Je contresigne donc Cornus sur la petite mélancolie ressentie chez toi de temps en temps, Karagar et Jérôme sur les bises de convention. Pour le petit col roulé noir, hum hum... la "petite érection" de Charlus, quoique métaphorique en ce qui me concerne, allez, n'ayons peur de rien, je signe aussi, rions un peu !

merbel a dit…

Pas un adepte des voeux mais question bonnes résolutions, vous n'en manquez pas. C'est plutôt bon signe!

Calyste a dit…

Elle est belle, ton expression, Karagar: "sonner comme un sourire"!

Jérôme, heureux de vous relire. Permettez moi tout de même, sans bises alors, de vous souhaiter une bonne année.

Une petite érection métaphorique! Ça aussi, c'est assez joli, KarregWenn!

Lorsqu'ils sont sincères, je ne les refuse pas, Merbel. Tiens, de ce pas, je vais aller faire un tour chez vous!

Jérôme a dit…

@ Calyste: meilleurs vœux à vous ; je ne suis pas, il est vrai, fan des barbes qui piquent ;-)

[Nicolas] a dit…

@ Calyste et Cornus : je crois que ce Blog reflète la vraie vie bourgeoise Lyonnaise (à ne pas prendre au sens péjoratif)où il est nécessaire voire vital de tout stocker pour se rappeler. Il n'y a qu'a voir tout ce qu'on peut mettre sur un mur (cf. précédent post) ou derrière (cf. post à venir) et moi je trouve ça pas triste mais cette nostalgie m'émeut pour bien des raisons personnelles. Par contre je serais curieux, si j'écris juste, de savoir maintenant ce qu'il y a sous les matelas ;-o)))))

Valérie de Haute Savoie a dit…

A moi aussi ce billet me plait beaucoup, et maintenant (pour combien de temps) que je peux à nouveau aligner trois mots sans que mon clavier ne devienne fou, je viens te souhaiter une belle année 2011 qui sembla voir commencée sous les meilleures hospices.
Il est vrai que le col roulé peut être furieusement sexe, j'en ai pour preuve que le pull offert à mon petit frère lui a redonné un charme fou qu'il avait enfoui tout au fond de son chagrin.
J'adore aussi la conjugaison du verbe Chater :D

Lancelot a dit…

Il fallait répondre à ton élève que l'anglicisme "chatter" prend deux T. ET TOC. Toittaittoi...

Triste, gai, quelle idée. Comme si on allait visiter un blog parce qu'il nous fait rire ou pleurer. On s'y rend parce qu'on s'y sent bien. Parce qu'on y trouve toujours quelque chose sur quoi discuter, réfléchir. pParce que des liens se sont créés, grandissent, et poussent en avant leurs racines.

Bisous à toi

Calyste a dit…

Ou enfoncent plus profondément leurs racines, Lancelot.