Andrea Camilleri est déjà un bon auteur de romans policiers et son Commissaire Montalban me plaît assez. Mais je crois que j'aime encore davantage ceux de ces ouvrages qui dépassent ce cadre-là et qui, tout en gardant un aspect volontairement comique, nous présentent une Sicile aux prises avec tous ces démons plus ou moins ancestraux.
Dans Privé de titre (Fayard), il expose la rivalité des fascistes et des communistes sur l'île du soleil, comme l'appelaient les anciens, ou plus exactement le complot fasciste se retournant contre un ouvrier communiste accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis. Présentée en narration simple, en lettres, en articles de journaux, indépendants ou sous la botte du Mussolini, cette histoire se veut, comme toujours chez Camilleri, souvent légère et prêtant à rire. Pourtant, derrière cet aspect trop évident, on perçoit toute l'horreur de ces années-là, toute la corruption, la violence, le mensonge qui y régnèrent sous un régime qui vacilla puis tomba après le débarquement allié. Un beau Camilleri, relatant sans avoir l'air d'y toucher, la vie d'un brave homme gâchée par les circonstances historiques.
lundi 17 janvier 2011
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