Je passe plusieurs heures par jour devant, à taper sur ce clavier, à corriger mes copies, à triturer de la paperasse administrative, et je n'en ai jamais parlé.
Au-dessus de mon écran d'ordinateur, sur le mur, il y a une vieille carte de la région lyonnaise mise sous verre et encadrée. Elle a la particularité d'être rédigée en italien. Ainsi son titre: Parte Occidentale del Governo Generale de Lionese. Elle recouvre en fait un territoire assez grand allant de la Marche au Beaujolais, de la Bourgogne au Bourbonnais et à l'Auvergne.
Entre son cadre et le verre qui la protège, j'ai toujours glissé des tas d'autres choses qui me plaisent et que je renouvelle au gré de mes envies. Celles présentes aujourd'hui y sont en fait depuis longtemps, pour cause de travaux m'occupant ailleurs dans l'appartement, et aussi parce qu'elles me plaisent particulièrement.
En haut le visage d'Hanna Schygulla sur une carte publicitaire du Goethe Institut annonçant pour janvier 2005 une rétrospective Rainer Werner Fassbinder. Le visage est sublime sous une voilette sombre qui le recouvre, mettant en valeur le rouge éclatant de ses lèvres et la beauté de ses yeux.
A côté, encore du cinéma, plus récemment: l'annonce de Lumière 2010, Grand Lyon Film Festival, 4/10Octobre. Sur fond blanc la beauté éblouissante d'Alain Delon et de Claudia Cardinale dans Le Guépard, de Visconti.
En bas du cadre, quatre cartes. L'une dont j'ai déjà parlé: la reine mère d'Angleterre sagement assise au milieu de plusieurs rangs de soldats en uniforme et qui semble heureuse et mutine, comme une écolière le jour de la photo de classe.
Puis une carte pétition de Reporters sans Frontières en faveur de la liberté d'expression, que j'aurai dû poster à l'adresse de Monsieur Kofi Annan, Secrétaire général des nations Unies (Via RSF). Une photographie en noir et blanc dont la lumière indirecte éclaire deux beaux pieds d'homme enchaînés, des pieds solides et tendres en même temps dont les talons reposent sur un sol en béton qui s'effrite. Cette carte est là depuis très longtemps. Au-delà du symbole, c'est la photo qui me plaît.
A côté, une de septembre de cette année, en couleurs: une vue générale du port de Barcelone envoyée par F. en vacances. Je sais, moi, ce qui est écrit au dos.
Puis une plus grande reproduction donnée par un ami d'Amédé parce que j'avais eu l'imprudence de lui dire qu'elle me plaisait. Encore un question de lumière et puis son motif un peu irréel qui, pourquoi?, me transporte immédiatement au Japon.
Enfin, seule au milieu de ces deux lignes, une carte postale que j'ai achetée à Arles, dans une boutique le long des arènes, lors de mon dernier voyage dans cette ville avec Amédé (2008?. Il s'agit d'une œuvre de Georges Jeanclos, une terre cuite de 1987 intitulée Les Jumeaux Vincent et Théo. Étranges visages d'enfants comme après un traitement en chimiothérapie, deux siamois enchevêtrés dans la glaise de ce qui pourrait être un sarcophage étrusque.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
6 commentaires:
Que de chose "après le mur" chez toi ! Je me contente d'un simple mur blanc. Il faudra que je pense à l'agrémenter. Une de mes photos ?
Jamais vu autant de bordel contre un mur !!!
"après le mur"! J'avais oublié l'expression. merci, Cornus, pour ce petit morceau d'enfance.
Contre une infime partie du mur, Nicolas. la prochaine fois, j'attaquerai la façade est! :-)
Ah ben j'ai fait exprès d'écrire "après le mur" sans être sûr que cela ferait écho chez toi, pensant que c'était une expression familiale. Il m'arrive de parler comme ça inconsciemment et je me fais reprendre par Fromfrom (qui au départ ne comprenait pas). Mais je me suis justifié avec la plus grande mauvaise foi en disant que parfois quand on veut peindre ou tapisser un mur, il faut d'abord passer une couche d'après ;-)
Dans mon ancienne maison, entre moi et Fils, il y avait tellement de choses "contre les murs" qu'on ne les voyait presque plus. Photos, affiches, peintures, objets suspendus...Ici je n'ai gardé pour ainsi dire que les tableaux, et encore, pas tous. J'avais envie de grands espaces blancs. On change !
Cornus: chez nous aussi, on disait comme ça. Il faudrait que je cherche l'explication de cette tournure, s'il y en a une. Quoi qu'il en soit, correcte ou pas, chaque fois que j'en retrouve une, ce que je suis content!
Moi aussi, en ce moment, Karreg, c'est le grand nettoyage, même pour les livres: c'est dire!
Enregistrer un commentaire