"Tombe la neige, tu ne viendras pas ce soir!", chantait Adamo dans les années soixante (63 précisément, me dit Monsieur Google). Eh bien si, nous y sommes allés. Hier soir, sur le plateau de la Duchère, invités par Gérard et Pierre.
Ce qui me semblait au départ une folie s'est vite transformé en plaisir. Il est vrai que ce n'est pas moi qui conduisais mais Jean-Claude qui avait pris sa propre voiture. Nous voilà donc partis tous les trois, avec Frédéric, direction le 9° arrondissement. Le trajet le plus simple semblait le tunnel de Fourvière puis l'autoroute jusqu'à Dardilly. Oui mais! Autoroute en pire état que les rues de Lyon: on se serait cru sur une piste de ski! J'ai félicité Jean-Claude, avec qui je me sens en pleine confiance, pour sa façon calme et intelligente de conduire. Grâce à lui, j'ai pu rêver, sur le siège arrière, devant les paysages qui défilaient. On a toujours l'impression que les hivers de notre enfance étaient plus neigeux, que le tapis était plus épais autrefois. Hier, rien de cela: j'étais, pour ainsi dire, retombé en enfance.
De la tour panoramique, la vue sur Lyon, la Saône et le quartier de Vaise ressemblait à un décor de carte postale retouchée par les soins de l'éditeur: pas ou peu de circulation, quelques rares isolés qui tentaient tant bien que mal d'avancer en ne dansant pas trop, les lumières du centre de Vaise un peu atténuées par les bourrasques de flocons épais, la tranchée noire de la rivière et, au pied de la tour, les réverbères n'éclairant que du vide blanc, confondant trottoirs, chaussées et jardins publics.
Pour rentrer, nous avons délaissé l'autoroute pour traverser Vaise. La descente fut lente et prudente, mais finalement pas si difficile que ça. A l'entrée du tunnel de la Croix-Rousse, d'énormes stalactites pendaient, menaçant les rares véhicules qui s'y aventuraient. Ce n'est pas hier soir que les radars qui y sont installés ont dû faire recette.
La fin du trajet se fit à pied, Jean-Claude nous ayant déposés, Frédéric et moi, à l'angle de La Fayette et de Garibaldi. Dix minutes de marche dans une neige déjà tassée. Quelques noctambules croisés et qui nous souriaient (ça fait toujours ça, la neige) et l'impression de résonance que prend la voix dans ces rues désertes de véhicules. Avant de rentrer chez moi, je suis allé voir le mien. Je l'ai trouvé, me souvenant où je l'avais garé, mais il n'avait plus rien d'une voiture, plutôt d'un monstre blanc accroupi et momentanément assoupi sous le poids de la neige. J'aime ces temps extrêmes. J'aime que l'hiver ait vraiment l'air d'un hiver. Comme dans mes souvenirs d'enfance. Si ça continue, je me rachète une luge!!!
dimanche 10 janvier 2010
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6 commentaires:
"tu ne viendras pas ce soir..."
Dans mon enfance il neigeait effectivement plus (c'est un fait, non une nostalgie). Je me souviens que mon père m'avait jeté dans une congère de plus d'un mètre cinquante bien qu'on habitait en bord de mer.
Comme la maison se situait dans une côte, les scènes de luge étaient fréquentes :)
Ces derniers temps il neige aussi sur ma Cornouaille (de quoi rendre fou le chat qui a découvert ses premiers flocons !).
Né un 4 novembre je me sens beaucoup plus intime avec la pluie, le vent ou le gel qu'avec des climats de carte postale estivale ;)
Effectivement, je me souviens qu'il neigeait plus. La bascule s'est faite, je pense, durant la seconde moitié des années 1980.
Eh non, JC!!! Bon appétit avec Monsieur De., toutefois!
Né un 7, Kab-Aod, je me sens également beaucoup d'affinités avec ce genre de temps.
Pour l'épaisseur de neige, K et Cornus, je ne peux me prononcer: il me semble en effet mais j'étais également physiquement plus petit!
velouté aux châtaignes...maudite neige !
Du solide et chaud pour rentrer à pied, FD.
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