Choc de revoir sur Flickr, dans les statistiques de fréquentation, une photo que je n'avais pas oubliée mais que je ne m'attendais pas à retrouver ce soir. J'avais, en la postant, intitulé cette photo "Rideau baissé". Cruelle ironie puisque c'est ce soir-là, effectivement, le 19 juin 2009, que se baissait définitivement un rideau sur un aspect de ma vie.
Elle est prise depuis le balcon de la salle de spectacle de la Bourse du travail. Nous étions allés voir Don Quichotte, dansé par les ballets de St Pétersbourg. Nous, c'était ma sœur et moi, présents aux places de ce balcon, et quelques autres que nous ne parvenions pas à localiser, alors que normalement ils auraient dû se trouver près de nous, aux places demeurées vides. Le rideau rouge est baissé. Les ronds de lumière des projecteurs de la poursuite s'y dessinent assez nettement vers le haut avant de confondre leurs halos en se rapprochant du sol. La salle est presque vide. Il est encore tôt.
Presque vide et pourtant. En bas, sur la rangée latérale de gauche, on voit, depuis l'endroit où je me tenais, une petite boule de cheveux blancs, bien repérable sur le grenat des fauteuils, la petite boule d'une tête dépassant à peine d'une grande couverture claire qui recouvre le corps malgré le temps estival de ce soir de juin. Une tête que j'avais fini par identifier. Une tête qui, quelques jours plus tard, même pas une semaine, allait reposer définitivement figée dans un linceul.
Dernière photographie de Kicou vivante: une petite boule blanche, comme un chaton qui émerge de la chaleur de la laine.
dimanche 31 janvier 2010
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5 commentaires:
Tu sais ce que je dis, même si cela peux paraître facile. Quand un rideau se baisse, un autre s'ouvre. Elle te reste présente, d'une façon nouvelle, à découvrir comme tu le fais.
Bises, J.
LA curiosité est malsaine, excuse m'en. Mais je suis quand allé recherché cette photo sut ton compte et j'ai cherché. En vain. Et je me suis dit que ça n'était pas par hasard. Tes yeux sont différents, forcément.
Je n'aurais pas dû dire choc. J'aurais dû dire surprise, car je ne souffre pas, même si elle me manque. Tu sais, toi, que, malgré des apparences nostalgiques, je veux toujours voir devant.
Bises, R.
Et pourtant, elle y est, Olivier.
Je n'ai pas vu de nostalgie dans ce que tu as décrit. C'est assez beau de retrouver un instant, figé sur une photo, vivant dans sa mémoire et son cœur. Je me souviens aussi que tu m'as raconté cette soirée et les péripéties qui y eurent lieu.
Bises, J.
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