Même si je lui suis parfois moins fidèle que dans ses débuts, venir ici sur mon blog m'apaise immédiatement. Lire celui des autres aussi, d'ailleurs. Être sûr de retrouver ceux que l'on croit connaître. C'est bien le diable si l'un d'entre eux, et souvent davantage, n'a pas écrit un mot, une histoire, manifesté son humeur, partagé son bonheur ou ses plaisirs.
Je me sens vite bien devant cet écran, même si la journée fut pénible. Et aujourd'hui est sans doute à classer en tête de peloton des jours crispants. Pourtant tout avait bien commencé: exceptionnellement, mon premier cours n'était qu'à dix heures. Tout le temps donc de prendre le métro puis le bus et, étant en avance d'une demi-heure, de profiter du soleil qui était apparu et faisait étinceler le paysage de neige. Des cours sans accrochage, des élèves plutôt motivés avec une mention spéciale pour les sixièmes dont les questions naïves me réjouissent toujours.
A midi, une collègue qui devait me déposer au métro me dit que, finalement, elle a décidé d'aller faire des courses à la Part-Dieu (soldes? déjà?) et qu'elle peut me déposer presque au pied de mon immeuble. Repas simple et rapide avec J. Il me raconte Avatars. Je lui raconte Philoctète. Après-midi à corriger des copies (plutôt bonnes) avec une petite coupure sieste la tête appuyée sur les avant-bras et le tout sur le bureau.
Mais une petite graine avait été semée le matin sur ma messagerie de portable: le garage chez qui j'ai déposé lundi ma voiture pour réparation (et qui devait initialement me la restituer dans les 24 heures, puis dans les 48, "-Vous comprenez, avec ce temps, la peinture ne sèche pas aussi facilement, etc, etc.) me prévient que le devis établi par leurs soins et envoyé à mon assurance est faux du fait d'une erreur dans le code du rétroviseur: celui qu'il me faut coûte 40 Euros plus cher. Que faut-il faire? Comme si je pouvais me passer longtemps de rétroviseur, même s'il s'agit de celui côté passager! J'en déduis cependant que rien n'a été fait sur ce point.
Téléphone à mon assurance. Ils sont d'accord. Téléphone au garage: ils vont commander le bon. Je leur demande alors de pouvoir récupérer mon véhicule: je dois impérativement aller au repas de ma mère ce soir (hier, ma sœur a eu la gentillesse de me remplacer) et il me faut ma voiture (mon nouvel abonnement d'un an à vélov n'étant pas encore arrivé). Au garage, j'apprends que le rétroviseur ad hoc sera là sans doute demain mais que pour la vitre de la portière, "ils vont faire des RECHERCHES"!
Là, la moutarde m'est montée au nez. D'une part, le garage sait qu'il doit procéder à cette réparation depuis trois semaines environ. Pourquoi n'ont-ils pas fait le nécessaire plus tôt? D'autre part, mon modèle a tout au plus cinq ans: on ne va pas me dire que retrouver une vitre de portière demande des "RECHERCHES" chez Renault comme s'il s'agissait de fouilles archéologiques? Enfin, j'aime très peu la méthode employée par ces gens-là pour m'annoncer les ennuis au compte-gouttes, les uns après les autres. Le garagiste se réfugie derrière le fait que Renault dépend pour ce genre de choses de sous-traitants qui, bien souvent, ont mis aujourd'hui la clé sous la porte. A quoi je réplique que d'une part, Renault n'a qu'à assumer ses responsabilités vis à vis d'une part de ses clients et d'autre part de ses sous-traitants en les soutenant en période difficile. La chose qu'ils savent le mieux faire, c'est inonder votre boîte à lettres de publicité et polluer votre portable de leurs sms incessants.
Ainsi donc, récupérer une vitre de portière d'un modèle récent peut aujourd'hui nécessiter jusqu'à trois semaines. Le garagiste s'enfonce encore davantage dans mon estime en me disant que, bien sûr, il n'ajoutera pas de coût de main-d'œuvre supplémentaire (trop gentil à lui) mais qu'en revanche il ne reviendrait pas deux fois sur les travaux, ce qui veut dire que le rétroviseur ne serait changé qu'en même temps que la vitre. Je lui ai poliment (je crois) fait savoir qu'il n'en était pas question et que je ne saurais circuler plus longtemps sans le rétroviseur d'appoint. Affaire à suivre.
Destination suivante: ma mère. Une apothéose! Impossible de comprendre la moitié de ce qu'elle me dit, tant son langage est confus. Grande scène d'hystérie au moment du coucher, d'une intensité jamais égalée. J'ai compris ce soir les gens qui tuent dans un moment d'exaspération. La situation est insupportable, d'une part en tant que telle parce que la confusion et l'agitation ne sont jamais faciles à gérer, surtout pour des non professionnels, d'autre part parce que cette boule de nerfs qui délire devant vous, c'est votre mère, enfin ce qu'il en reste.
Je suis rentré en essayant de me calmer et de ne pas insulter tous les automobilistes qui ne roulaient pas assez vite ou ne savaient pas où ils allaient. Je n'y ai pas toujours réussi. Et puis, après le repas, j'ai fermé les volets, allumé la lampe du bureau et mis en marche la machine à redonner du calme. Encore une fois, c'était la bonne solution.
mercredi 6 janvier 2010
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5 commentaires:
Ohlàlà.... je reviens un mauvais jour, on dirait....
Pour Renault, je comprends tout à fait ton exaspération, à ta place je ne serais même pas resté poli...
Pour ta mère, ça tombait d'autant plus mal, j'imagine, que tu avais toi-même été énervé au préalable...
Que dire ? Rien. Des bêtises, des banalités. Demain est un autre jour. Je te serre, je t'embrasse, et suis content de te retrouver
Dans le cadre de ma formation j'effectue depuis deux semaines un stage dans une maison de retraite dotée d'un Cantou (un lieu de vie fermé réservé aux personnes atteintes d'Alzheimer et autres démences liées à la vieillesse).
En cette période de fêtes, entre autres du fait de la visite accrue des familles, beaucoup de résidents se sont montrés particulièrement agités et angoissés (peut-être ce que tu appelles de l'"hystérie"), la difficulté à s'exprimer ne facilitant pas le besoin d'évacuer cette charge de mal-être.
Et je comprends que la fatigue gagne les proches.
Maintenant il faut se donner les moyens de tempérer : manifestement bloguer t'y aide. Alors continue :)
Heureux que la lecture des blogs soient à même de te faire débrayer des contrariétés du quotidien.
Nos besoins technologiques croissants ont donné ce pouvoir agaçant à certaine catégories professionnelles de nous prendre en otage...Quant à ta mère, j'imagine, sans présumer des relations que tu entretiens avec elle par ailleurs, la pénibilité de ce genre de moments. J'ai échappé à cela concerant la mienne, à cause de l'éloignement et aussi par ce qu'on avait un peu ommis de m'avartir de son état...
Que dire ? Rien, comme dit Lancelot, sinon un petit signe virtuel de la main.
Et oui, mille fois oui, bloguer fait du bien. Continuons donc sans faiblir.
Très agaçant pour la voiture en effet (je n'ai heureusement jamais eu ce genre de problème). Assurément, il y a un manque de professionalisme.
Pour ta mère, hélas ce n'est vraiment pas réjouissant. Alors, effectivement, il te faut cueillir tout le positif qui passe à ta portée.
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