Ne pas quitter définitivement 2009. Y revenir un peu ce soir pour évoquer la soirée d'hier passée chez Jean-Claude sur l'invitation de Frédéric.
Comme prévu, je suis parti à pied. La ville était étonnamment calme et vide. Même les abords du centre commercial de la part-Dieu, d'ordinaire si bouillonnants, étaient hier quasiment déserts. Un homme m'a abordé, un homme d'une cinquantaine d'années, un homme ordinaire, pas un SDF, un homme seul. Il m'a demandé si je connaissais un bar ouvert dans le quartier. Il avait déjà choisi de sortir de 2009 par la porte embrumée, celle où l'on croit, en soulevant le voile, découvrir une horizon radieux et qui s'avère chaque fois déboucher sur une impasse. Une manière comme une autre d'oublier sa solitude.
Plus loin, près de la gare, un vieillard asiatique se battait sur un banc avec les couvertures accumulées sur lui en prévision du froid de la nuit, ses grands sacs en plastique à ses pieds, toute sa richesse. L'ensemble était agencé comme un tableau classique. J'en ai vu la beauté des couleurs et j'ai pensé à ce qu'allait être sa nuit, et les autres qui vont suivre, nouvelle année ou pas!
La soirée fut sympathique et animée chez Jean-Claude. Frédéric avait prévu un excellent repas, nourriture et boisson, et les convives, que je connaissais presque tous, se sont une fois de plus révélés être des gens rieurs, ouverts et intelligents. J'ai fait la connaissance de Louis, l'ami de Lucienne, qui, d'abord, a pris le temps de m'observer, en bon descendant de la ruralité de l'Ain, avant de m'admettre dans sa confiance. Gérard est également resté avec nous pour l'apéritif avant d'aller souper avec des amis sortant d'un spectacle lyrique.
Foie gras, queue de langouste, gratin de cardons à la moelle et oie rôtie nous amenèrent largement à satiété d'une part, et à minuit d'autre part, heure des vœux que J. me transmit par téléphone et les autres de vives voix, avec forces embrassades. Le reste de la soirée s'écoula sans que l'on y prît garde, entre fromages et desserts, fruits et macarons, digestifs et papillotes. Jeannette et Lucienne ne prirent pas les armes cette fois-ci, trêve des confiseurs oblige, mais nous firent bien souvent rire aux éclats.
Aujourd'hui, le repas fut plus calme (mais tout aussi excellent) en compagnie de ma sœur, de ma mère et d'une amie fidèle qui, sans cela, se serait retrouvée seule chez elle.
Les fêtes tirent à leur fin, en tout cas pour nous, tous ceux qui en ont eu. Lundi, c'est le retour au travail, ce sont les premiers pas dans cette nouvelle année, ni plus belle ni pire sans doute que les précédentes. Je n'ai pas envie de faire un bilan de 2009: il serait, comme pour tous, composé de tristes et de beaux moments, d'enthousiasme et de mélancolie, de découvertes et de pertes irrémédiables. Mais est-ce réellement original? Non, bien sûr. Je n'ai pas non plus l'intention de prendre quelque résolution que ce soit pour 2010 si ce n'est celle d'en extraire la belle moelle, de m'en réjouir et de m'en satisfaire, de garder, comme je l'ai dit dans le billet précédent, les yeux ouverts, pour voir les merveilles du monde et pour en combattre les horreurs. Pour le reste, nous verrons bien.
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6 commentaires:
Je te souhaite la meilleure "moelle" possible pour 2010!
Bonne année 2010 ! Merci pour ton petit mot, je te souhaite le meilleur possible !
Bonne année à toi aussi. Les passages d'année pour moi ne sont rien. Je me plie à quelques usages pour ne pas paraître un ours... Par contre, les minutes de soleil en plus, ça, je compte désormais.
Merci. Bon 2010.
Ah les cardons à la moelle : c'est un délice et pourtant c'est pas connu ou très peu en dehors de la région lyonnaise.
Ils ne savent pas ce qu'ils perdent! Sais-tu que la capitale du cardon est.....Vaux-en-Velin? Surprenant, hein, pour une ville surtout connue pour ses cités!
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