Nouvelles des sixièmes:
Hier, nous avons avec eux commencé l'étude d'un conte créole de la Guadeloupe intitulé Lapin ki vlé mandé Bondyé tiboin lèspri, autrement dit Le Lapin qui voulait demander au bon Dieu plus d'intelligence. Après une séquence consacrée au conte traditionnel de nos contrées (Andersen, Grimm, Perrault), nous partons un peu plus loin, vers des horizons moins connus, pour en découvrir les traditions orales ou écrites.
Au début de ce conte, le fameux lapin monte à l'échelle jusqu'à Dieu et lui fait part de sa requête. Un peu surpris, puisque l'animal est déjà doué de beaucoup d'esprit, Dieu finit cependant par accepter mais le lapin devra rapporter de la terre, et ce dans les huit jours, une dent de chèvre, des poils de cochon marron, du lait de vache sauvage, une crotte de tigre, tout ceci réuni dans une petit noix de coco où il aura d'abord fait entrer une couleuvre et ses sept petits. Rien, là dedans, qui ne paraisse totalement naturel aux cerveaux de ces charmants bambins. Partis dans la fiction, ils abandonnent très vite leur logique naissante et replonge dans le monde imaginaire de leur petite enfance. L'un d'entre eux, pourtant, hier, a résisté à la pente naturelle. "Mais, M'sieur, qu'est-ce qu'il va bien pouvoir en faire, Dieu, de toutes ces cochonneries?"
Ainsi donc monter tous les échelons d'une grande échelle pour arriver jusqu'à Dieu, même si l'on n'est qu'un vulgaire lapin, lui parler face à face, cela semble bien normal. Mais que Dieu, qui peut tout avoir sans rien faire, demande au lapin de lui rapporter toutes ces babioles, là non! Lorsque je leur raconte, à une autre période de l'année, l'épisode mythologique de Zeus faisant recracher à son père Chronos ses cinq frères et sœurs qu'il ramène ainsi à la vie, cela ne les surprend pas. Mais ce qui leur semble tout de même un peu bizarre, c'est qu'il ne les ai pas mâché pour les avaler! Moi, chaque fois, je suis ravi de leurs trouvailles qui me font bien rire. C'est qu'ils ont les pieds sur terre, ces petits!
Nouvelles des cinquièmes:
Je remettais ce matin en place quelques repères historiques avant d'aborder la littérature courtoise du Moyen Age et fus donc amené tout naturellement à parler un peu de la Renaissance. Savez-vous quel peintre italien, selon eux, est revenu en France dans les bagages de François Ier et s'y est installé à Amboise jusqu'à sa mort? Rien de plus simple: Picasso, bien sûr. Là, je ne sais pas pourquoi, je trouve cela nettement moins drôle. Au fait, Guernica, c'est bien 1515, n'est-ce pas?
jeudi 7 janvier 2010
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5 commentaires:
Il aurait apprécié FI de se voir peinturluré façon puzzle ! Quant à Cronos, tes élèves posent la seule vraie question ! Encore un ce ces dieux qui devait se plaindre de sa digestion difficile...
Je comprends assez ces jeunes. une fois admis la dimension merveilleuse du conte, ils essayent de comprendre la logique du récit et forcément ce petits détails étranges dont le symbolisme nous échappe...
Sinon, je proteste, JE N'AI PAS VU LE LAPIN , même en haut de la Soufrière !
moralite ...vaut mieux rester en sixieme!!! c'est bien ça , hein, M'sieur ?....
Eh bien moi, je savais bien que c'était Léonard de Picasiette qui était venu avec François Ier, vu qu'avant la sixième, j'avais déjà visité Amboise et les châteaux de la Loire avec mes parents, car j'ai eu cette chance que tout le monde n'a pas aujourd'hui. Ceci dit, c'est drôle en effet ce qu'ils ont dans la tête ces petits.
LOL, le commentaire de Christophe me tord... j'imagine la scène...
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