Petit tour chez le libraire Decitre pour acheter le roman que m'a conseillé de lire Jérôme: La Ligue des dames pour le transfert de la papauté aux Amériques, titre que j'avais pris soin de noter puisqu'il m'échappait régulièrement lors de mes précédentes visites. Cette fois, c'est le nom de l'auteur qui ne me revenait pas. Renseignement pris auprès d'un vendeur qui ne connaissait pas et dut consulter son ordinateur, il s'agit de Aldo Alberti.
- "Le livre n'est pas en rayons. Il n'y a pas assez de demandes. Nous pouvons vous le commander."
Je déteste commander un livre: lorsque je veux un titre, il me le faut, et tout de suite, pour toucher le papier, lire quelques phrases au hasard, m'imprégner, dans une sorte d'approche amoureuse.
Mais surtout, c'est le "pas assez de demandes" qui m'a fait réagir.
- "Vous êtes tout de même un des plus grands libraires de Lyon."
- "Oui, mais les rayons ne sont pas extensibles à l'infini!"
Bien sûr, mais ils feraient bien de virer les kilomètres occupés par les "chefs-d’œuvre" de Lévy, Musso et autres scribouillards de la même compagnie! Ça ferait de la place et inciterait sans doute les gens à lire autre chose.
J'avais juste oublié qu'aujourd'hui beaucoup de libraires sont devenus des vendeurs de livres.
Quitte à commander le bouquin de Alberti, j'irai chez mon petit libraire pas très loin du collège.
jeudi 11 octobre 2012
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9 commentaires:
Je vais me faire l'avocat du diable, mais si le "secteur livre" (comme ils disent) tient encore un peu debout, c'est bien grâce à ces bouquins que ni toi ni moi ni beaucoup d'autres n'achetons. Alors le prix à payer, oui, c'est la particulière complaisance de certains gros libraires à leur égard.
Et moi l'avocate de la partie civile, en me disant que peut-être si "nos" auteurs" bénéficiaient du même métrage en rayons ils deviendraient peut-être aussi de bonnes ventes ?
On peut toujours rêver...
Et que dire des livres scientifiques ? Je ne parle pas des bouquins hyper-pointus ou spécialisés, mais de choses plus "abordables" qui ne figurent jamais ou presque chez les très gros libraires. Effectivement, les conneries, elles, s'étalent outrageusement. Je ne parle pas forcément des auteurs cités (je ne connais pas Musso), mais aussi de tous ces bouquins écrits par des personnes qui croient avoir des choses intéressantes à raconter et que l'on monte systématiquement en épingle dans de nombreux médias. Beaucoup de "journalistes" et présentateurs se rendent aussi coupables de faire vendre de la marchandise avariée.
Hier justement sur rance Culture, il y avait une émission là dessus. Allez chez les petits libraires, ce sont eux qui font vivre la diversité.
S'il n'y avait que Musso and Co comme daube !
Christophe: mais ils en vendraient sans doute tout autant en laissant une partie de leur stock en réserve et cela permettrait de varier le contenu de leurs rayons.
La Plume: ce sont les petits libraires, les vrais, qui font des efforts en ce sens.
Cornus: ah! les biographies, autorisées ou pas! Inutile de dire ce que j'en pense...
Valérie: "Rance Culture", c'est mignon!
En fait, je me plaçais plus particulièrement du point de vue de l'éditeur qui ne fera JAMAIS l'économie de publier ces livres qui font le gros de son bénéfice. Cela lui permettait autrefois de prendre le risque de mauvaises ventes avec des auteurs inconnus ou plus confidentiels
Le diffuseur-distributeur, lui, va faire pression sur le libraire pour que les titres placés le soient au mieux (belle présentation, gros rayonnage pour impressionner le passant, etc.) - et la pression, pour ce type de titres est très importante : le rabais consenti au libraire est aussi fonction de sa bonne volonté...
Le "gros" libraire, lui (je ne parle pas des petits, lesquels ont une stratégie différente), qui commande principalement par le biais de l'office (parfois à son "corps" défendant, car, grosso modo, il ne choisit pas les titres qu'il reçoit), les met en vente pour une durée généralement de trois mois : après, il peut renvoyer les invendus pour obtenir un avoir. S'il les garde en stock, il prend le risque de les voir se détériorer. Or, le prix du livre est fixe (+/- 5 %) et le libraire doit attendre deux ans avant de pouvoir baisser le prix de vente de livres qu'il a en stock...
Christophe: c'est ce que je disais, ce n'est plus de l'art, c'est du commerce!
Ecrire un livre, lire un livre procède de l'art. Entrer dans une librairie procède nécessairement du commerce (au moins pour partie). Ne te méprends pas, je déplore tout comme toi la tournure des événements - mais la seule façon de réduire à son maximum l'aspect commercial, c'est peut-être encore d'entrer dans une bibliothèque. :-)
Christophe: tu as raison, bien sûr. Mais, pour moi, c'est pour les livres comme pour la piscine: je n'aime pas partager. J'aime l'objet livre et, s'il m'a plu, je veux pouvoir, une fois lu, le toucher encore, en relire quelques passages, rouvrir les pages que j'ai marquées et me demander pourquoi. Et ça, avec une bibliothèque....
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