mercredi 17 octobre 2012

Accabadora

Parfois, on lit un livre quasiment en état d'hypnose. Les yeux suivent les lignes, le cerveau pas. Brumes d'un rhum persistant, pensées galopantes et ailleurs que dans l'histoire. La pire des façons de tourner les pages. C'est dans cet état que j'ai lu Accabadora de Michela Murgia, une quadragénaire sarde que je viens de découvrir.

Et pourtant, j'ai aimé ce livre sombre et sobre, nous replongeant dans une île rude et par ses paysages et par le caractère de ses habitants. Cette femme qui donne la mort à ceux qui la lui demandent parce qu'ils souffrent trop est fascinante, comme est fascinant le regard d'enfant de celle qu'elle a "adoptée" et qui devine peu à peu les secrets qu'elle lui cache au point, finalement, de les faire siens. Rien de trop dans tout cela, et c'est tellement rare.
(Michela Murgia, Accabadora. Ed. du Seuil. Trad de Nathalie Bauer.)

6 commentaires:

Jean-Pierre a dit…

Parfois, on lit un livre quasiment en état d'hypnose.
Cela m'arrive aussi, et quelquefois je me force à relire un chapitre entier que je pense avoir "négligé".. (trouble obsessionnel ou maniaque..?) Je m’aperçois que l'on peut aussi s'imprégner d'une atmosphère dans un état de demi-conscience que tu décrivais récemment.

Calyste a dit…

Jean-Pierre: oui, c'est ça le plus étonnant. On se croit totalement ailleurs et on se laisse imprégner tout de même. On n'a pas fini de décrypter les mystères du cerveau humain!

laplumequivole a dit…

Le mien de cerveau doit être sous influence, quand j'ouvre ta page je lis "abracadabra" ! Et rien n'y fait...

Calyste a dit…

La Plume: je vais te faire une confidence: moi, c'est exactement la même chose. J'ai dû vérifier sur la couverture pour noter le titre correctement.

Cornus a dit…

J'ai pas osé le dire, mais j'ai vu/lu la même chose que Laplume et toi.

Calyste a dit…

Cornus: l'habitude de lire trop vite, sans doute.