Pierre avait acheté un flipper. Je ne me souviens pas où il avait été dégoté mais, un jour, elle était là, cette grande caisse vitrée et colorée, perchée sur ses hauts pieds de métal. Ça ne nous empêchait pas, à midi, d'aller jouer, après le plat du jour, à celui du bar-tabac du coin, avec des employés de la préfecture ou des réfugiés iraniens. Nous l'avions installés dans la grande cuisine, dans la partie parquetée qui devait être autrefois la chambre de la bonne avant que les bonnes ne disparaissent et que la cuisine ne s'agrandisse.
Combien de temps avons-nous passé devant la machine qu'il ne fallait pas trop brusquer pour ne pas la faire tilter? Des heures, parfois, moi surtout qui n'étais encore qu'étudiant à l'époque, ou tout jeune enseignant. Les amis qui venaient s'étonnaient de voir ce flipper dans la cuisine. On aurait tout aussi bien pu adopter des patins à roulettes pour rejoindre l'évier, à l'autre bout de la pièce.
Et puis, un jour, quand je suis rentré, il n'était plus là. De jour en jour, nous l'avions un peu délaissé et Pierre l'avait donné à un des ses collègues qui avait des enfants. Noël était fini. J'ai mis du temps à ne plus remarquer le vide.
dimanche 28 octobre 2012
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6 commentaires:
C'était grandir (mûrir?) un peu?
O m'donne l'envie d'une 'tite partie....
Jérôme: je suis encore en train de grandir (mûrir)!
Dos fin: tiens, ça me rappelle quelqu'un!...
Il m'est arrivé de jouer au flipper, mais plutôt rarement et surtout enocre gamin à l'occasion de la "vogue". Etudiant (les deux années après le bac), j'ai joué un peu au billard anglais, mais je n'y ai pas retouché après.
Cornus: c'est vrai que c'est un jeu qui est, depuis, passé de mode.
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